23 novembre, 2011

La répression en Syrie condamnée à l'ONU

Manifestation antirégime à Hama, en Syrie

Photo: AFP/YouTube

Manifestation antirégime à Hama, en Syrie

La commission des droits de l'homme de l'Assemblée générale des Nations unies a condamné mardi la Syrie pour sa répression du mouvement de contestation du régime de Bachar Al-Assad.

La commission onusienne a adopté par une très forte majorité, soit 122 votes pour, 13 contre et 41 abstentions, la résolution non contraignante qui condamne les « exécutions arbitraires » et « l'usage excessif de la force » contre les manifestants qui réclament le départ du président Bachar Al-Assad.

La résolution appelle les « autorités syriennes à cesser immédiatement toutes les violations des droits de l'homme » de même que la « persécution » exercée par le régime syrien à l'encontre des manifestants. De plus, le texte « condamne sévèrement les violations des droits de l'homme graves et systématiques par les autorités syriennes », ainsi que « le meurtre de manifestants et de défenseurs des droits de l'homme ».

La résolution condamne également « les détentions arbitraires, les disparitions forcées, la torture et les mauvais traitements infligés aux détenus, dont des enfants ». Elle appelle les autorités syriennes « à mettre en oeuvre le plan d'action de la Ligue arabe dans sa totalité et sans délai ».

Absentions notables de la Russie et de la Chine

Élaborée par la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, la résolution était parrainée par 13 pays arabes, dont Bahreïn, Oman, la Jordanie, le Koweït, le Maroc, le Qatar, le Soudan, la Tunisie, la Mauritanie, les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite. L'Égypte a également voté pour, de même que la Libye et la Turquie, ancienne alliée de Damas.

L'Algérie, le Yémen, le Liban et les Comores se sont abstenus. La Russie et la Chine ont fait de même. En octobre, ces deux pays avaient bloqué un projet de résolution similaire au Conseil de sécurité, où ils disposent d'un droit de veto. Des diplomates estiment que cette abstention pourrait annoncer un changement de position.

Parmi les pays qui ont voté contre la résolution, on retrouve l'Iran, la Corée du Nord, la Biélorussie, le Nicaragua, le Venezuela et le Vietnam.

Les trois pays européens parrains de la résolution se sont félicités du vote de mardi, espérant que le Conseil de sécurité emboîtera le pas. Les 15 nations du Conseil de sécurité sont actuellement dans une impasse sur la Syrie en raison de l'opposition de la Chine et de la Russie.

L'ambassadeur allemand à l'ONU, Peter Wittig, a estimé que le Conseil de sécurité ne pouvait plus rester à la traîne. « Nous allons encourager le Conseil de sécurité à revenir sur cette question », a-t-il déclaré.

De son côté, l'ambassadeur syrien à l'ONU, Bachar Djaafari, a accusé la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne « d'incitation à la guerre civile » dans son pays. Il a aussi qualifié le texte d'initiative politique inspirée par les États-Unis.

Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan

Photo: La Presse Canadienne /AP

Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan

Le premier ministre turc appelle Bachar Al-Assad à quitter le pouvoir

De son côté, le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté le président syrien Bachar Al-Assad à quitter le pouvoir afin de « prévenir davantage d'effusion de sang » dans le pays.

La Turquie est le deuxième pays voisin de la Syrie à demander le départ du chef d'État syrien. Le roi de Jordanie Abdallah II lui a lancé un appel similaire la semaine dernière.

Pour le salut de ton peuple, de ton pays et de la région, quitte désormais le pouvoir.

— Recep Tayyip Erdogan

Ces déclarations de M. Erdogan devant le groupe parlementaire de son Parti de la justice et du développement marquent une nouvelle dégradation des relations entre la Turquie et la Syrie.

Le premier ministre turc est revenu une fois de plus sur les propos que M. Assad a tenus au quotidien Sunday Times. Le président s'est dit « tout à fait » prêt à combattre et à mourir s'il devait affronter des forces étrangères.

« Combattre jusqu'à la mort contre son propre peuple ne relève pas de l'héroïsme, mais de la lâcheté. Si tu veux voir quelqu'un qui a lutté à mort contre sa propre population, regarde l'Allemagne nazie, Hitler, Mussolini ou la Roumanie de Ceausescu », a ajouté M. Erdogan.

Le premier ministre turc a aussi appelé Bachar Al-Assad à tirer les leçons du sort subi par l'ex-leader libyen Mouammar Kadhafi, tué en Libye le 20 octobre dans des circonstances encore floues.

Pourquoi n'as-tu pas combattu jusqu'à la mort pour le plateau du Golan [annexé par Israël]?

— Recep Tayyip Erdogan s'adressant à Bachar Al-Assad

Lundi M. Erdogan avait affirmé que les jours de M. Assad au pouvoir étaient comptés. « Le jour viendra où tu partiras aussi », lui a-t-il lancé, en soulignant qu'on ne peut se maintenir au pouvoir « avec des chars et des canons ».

M. Erdogan a aussi appelé Damas à assurer la sécurité des représentations diplomatiques et des ressortissants turcs dans le pays.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des autocars transportant des pèlerins turcs revenant du pèlerinage du hadj à La Mecque, en Arabie saoudite, ont essuyé des tirs qui ont blessé deux personnes.

Des missions turques ont précédemment été attaquées par des manifestants progouvernementaux.

Depuis le début du soulèvement populaire, qui a fait quelque 3500 morts en Syrie selon l'ONU, quelque 7000 Syriens ont trouvé refuge dans la province de Hatay, dans le sud de la Turquie.

Le Conseil national syrien, qui représente différents courants de l'opposition au régime syrien, mène aussi des activités en Turquie. L'Armée syrienne libre, qui prône la lutte armée, est également dirigée par un colonel syrien réfugié en Turquie, Riad Al-Asaad.

La Syrie et la Turquie ont une frontière commune d'environ 850 kilomètres.

Nouvelles violences

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), 21 civils et 5 déserteurs de l'armée ont été abattues les forces fidèles au président Bachar Al-Assad.

Cinq enfants sont au nombre des victimes. « Quatre jeunes de 10, 11, 13 et 15 ans ont été tués par des tirs indiscriminés de la part de militaires et membres de services de sécurité postés à un point de contrôle à Houlé », une localité au nord-ouest de Homs, indique l'OSDH. Un garçon de 12 ans a aussi été tué lors d'une manifestation à Deïr al Zor, dans l'est du pays.

L'organisation, basée à Londres, rapporte aussi que trois civils ont été abattus dans la ville de Homs, à 160 km au nord de Damas, et qu'un autre a subi le même sort à Talbissé, à 15 km au nord de Homs.

Les quatre déserteurs ont été tués lorsque des soldats ont pris d'assaut la ferme où ils se cachaient près de la ville de Deraa, dans le Sud, non loin de la frontière jordanienne. Un déserteur a aussi été abattu à Qousseir, au sud de Homs.

À Idleb, à 320 km au nord-ouest de Damas, trois frères ont été tués par les forces de sécurité alors qu'ils circulaient en voiture.

Radio-Canada.ca avecAgence France Presse et Reuters

Le ministre John Baird défend un projet gazier de Suncor en Syrie

Logo de Suncor (archives) © AFP

Le Canada a défendu mardi le droit du géant pétrolier albertain Suncor de poursuivre ses activités en Syrie malgré le fait qu'Ottawa a imposé des sanctions économiques contre le régime qui a tué plus de 3000 manifestants du Printemps arabe.

Pour la première fois, mardi, le gouvernement Harper a directement expliqué l'apparente contradiction entre, d'une part, sa position ferme contre le régime syrien du président Bashar al-Assad, et d'autre part le fait que Suncor continue dans ce pays le développement d'un projet d'exploitation de gaz naturel évalué à 1,2 milliard de dollars.

S'exprimant à partir du Koweït, où il complétait une visite de deux pays du golfe Persique, le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a expliqué qu'à sa connaissance, le gaz naturel extrait par Suncor ne servait qu'à produire de l'électricité pour la population civile.

Questionné à propos de l'arrêt des activités de Suncor en Libye suite aux sanctions économiques imposées pendant les derniers mois du régime de Mouammar Kadhafi, M. Baird a précisé que les circonstances étaient différentes. Selon lui, la production pétrolière libyenne était alors majoritairement destinée à l'exportation, et le Canada n'a eu aucun scrupule à appliquer entièrement les sanctions.

L'explication du ministre survient après que son secrétaire parlementaire eut refusé, lundi, de répondre aux Communes à la question du Nouveau Parti démocratique sur Suncor.

À une question de la députée néo-démocrate Hélène Laverdière, Bob Dechert avait répondu que le Canada favoriserait l'imposition de sanctions économiques plus musclées contre les membres du régime syrien et leurs sympathisants. Une position contredite mardi par le ministre Baird, qui a admis qu'une réaction plus musclée était impossible en raison de l'opposition de la Russie et de la Chine, qui disposent toutes deux d'un droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies.

M. Baird a qualifié de regrettable l'impossibilité de n'obtenir ne serait-ce qu'une condamnation officielle des événements en Syrie par les membres du Conseil de sécurité, en raison de l'obstruction russe et chinoise. Il a malgré tout salué les efforts de la Ligue arabe pour avoir imposé des sanctions diplomatiques contre la Syrie, qui a été expulsée de ses rangs.


Amélioration de la santé en milieu urbain Les municipalités de Bamako et de Ouagadougou peaufinent un projet


La réunion du troisième comité de pilotage du projet "Appui au développement de stratégies municipales de santé à Bamako et à Ouagadougou" s’est tenue le vendredi 18 novembre 2011 à Ouagadougou.

Faire le point des étapes de la mise en œuvre des activités de la coopération internationale Paris-Bamako-Ouagadougou à travers le projet d’Appui au « développement de stratégies municipales de santé à Bamako et à Ouagadougou », tel était l’objet du troisième comité de pilotage dudit projet, qui s’est déroulé le 18 novembre 2011 à Ouagadougou. En effet, debuté le 1er janvier 2011, le projet dont l’objectif est de renforcer les capacités humaines et administratives des collectivités afin d’améliorer la santé dans les deux villes précitées, doit prendre fin le 31 décembre 2012, soit une période de trois ans.
Pour le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, le projet est en plein essor. "Depuis la précédente réunion, plusieurs actions ont été réalisées : le recensement de l’offre de soins, l’élaboration d’une base de données évolutive et partagée, un échange d’expériences pour les élus de Bamako à Ouagadougou", a-t-il indiqué.
Par ailleurs, le bourgmestre de Ouagadougou a souhaité qu’un plan sous la forme d’un document soit établi afin d’évaluer les retombées bénéfiques pour les populations en matière de santé. Selon l’adjoint au maire de Paris, Pierre Schapion, le projet est essentiel et vital, car il permettra de renforcer les aptitudes des personnels de santé des municipalités des deux villes et d’organiser la décentralisation en cours au Mali et au Burkina Faso. Le chef de la délégation européenne, Alain Holleville, a pour sa part, souligné que l’évaluation récente a démontré la pertinence du projet et les acquis importants, notamment en termes de renforcement des capacités des deux éléments fondamentaux et communs dans les deux pays, à savoir la santé et la décentralisation. Toute chose qui, selon le diplomate, a permis aux acteurs des villes de Bamako et de Ouagadougou d’être mieux outillés pour exercer pleinement les nouvelles compétences qui leur ont été déléguées en matière de santé dans les stratégies locales et nationales. Celui-ci a reconnu que le projet d’un montant de 23,6 milliards de F CFA se trouve désormais à une période de croisière malgré le retard pris la première année. En définitive, selon lui, la recherche de solutions aux problèmes sanitaires dans les deux villes sera certainement facilitée si chacun garde l’esprit d’équipe et la vision commune qui constituent la base pour soutenir l’objectif principal du projet à savoir, une meilleure santé pour les populations des deux villes.

Nestor BAKI (Stagiaire)

Stratégie nationale de promotion des exportations Un document de référence pour un commerce extérieur compétitif


L’Agence pour la promotion des exportations (APEX) du Burkina a organisé le mardi 22 novembre 2011 à Ouagadougou, un atelier de sensibilisation à la stratégie nationale de promotion des exportations. Il s’est agi, d’éclairer les acteurs du secteur sur ce nouvel outil pour un commerce extérieur florissant.

La Stratégie nationale de promotion des exportations (SNE), s’inscrit dans le cadre de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD). Pour mieux imprégner les acteurs directs des filières agropastorales sur la SNE, l’Agence pour la promotion des exportations du Burkina a initié, le 22 novembre 2011 à Ouagadougou, un atelier de sensibilisation. La SNE vise l’augmentation qualitative des produits à l’exportation, le renforcement des capacités opérationnelles des acteurs. La réalisation des investissements dans le domaine de la transformation de certains produits à l’exportation en vue d’augmenter leur valeur ajoutée, l’amélioration des performances du dispositif institutionnel d’appui au commerce extérieure, sont aussi des objectifs que la SNE veut atteindre. Pour le secrétaire général du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Bernard Zougouri, représentant le ministre, l’initiative vient à point nommé car selon lui, la balance commerciale du Burkina Faso est déficitaire avec une dégradation évaluée en 2010 à environ 180 milliards de FCFA. Selon M. Zougouri, ce déficit commercial est dû à la contrainte des exportations dans le monde sous l’effet de la crise économique et financière. Il a aussi évoqué le faible niveau de transformation des produits exportés, la faiblesse de la structure chargée de la promotion des exportations du Burkina Faso, en l’occurrence l’Office national du commerce extérieur (ONAC). A son entendement, la mise en œuvre de la SNE permettra au « pays des hommes intègres » de tirer profit de l’expansion du commerce régional et mondial et de réduire aussi les tendances liées à la marginalisation de son commerce. « Mon vœu le plus ardent est que les acteurs s’approprient le document de stratégie qui est désormais le cadre de référence pour tous les acteurs de notre commerce extérieur », a souhaité le sécretaire général du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat. Il a invité les partenaires techniques et financiers à les accompagner dans la mise en œuvre des recommandations de la Stratégie nationale de promotion des exportations. Le directeur général de l’Agence pour la promotion des exportations du Burkina, Justin B. Bayili, a indiqué que le gouvernement burkinabè a adopté en juillet 2011 la stratégie nationale de promotion des exportations qui a pour objectif de diversifier les sources de la croissance afin d’offrir au Burkina Faso d’autres opportunités sur le marché international. Il a ajouté qu’il est de leur devoir de réunir l’ensemble des acteurs et les informer du contenu du document. Pour lui, une fois le document adopté, il sera une référence pour l’ensemble des acteurs. Il a également indiqué les cinq filières (l’amande de karité, beurre de karité, l’oignon, le sésame, le bétail) qui ont été identifiées par la Stratégie nationale de promotion des exportations. Les contraintes liées à l’exportation de ces produits sont de différents ordres. Au niveau de la logistique et des infrastructures, on peut citer l’enclavement du pays, la vétusté des outils et des installations de stockage, de conditionnement et de traitement des produits, le coût élevé des différents moyens de transport dans la chaîne de l’export. En ce qui concerne le volet technique, il y a le faible accès au savoir-faire technique et technologique tout au long de la chaîne de valeur des filières. L’accès au financement connaît aussi des difficultés comme l’absence d’incitations financières à l’exportation, l’inexistence de garantie et d’assurance des exportations. La fragilité des organisations professionnelles et interprofessionnelles n’est pas à négliger comme une contrainte à l’exportation. Selon Justin Bayili, la professionnalisation des acteurs lors de cette rencontre permettra de minimiser cette dernière contrainte et rendre le Burkina Faso plus compétitif sur le marché international. Il a mentionné que la SNE est assortie d’un plan d’actions qui préconise entre autres, l’appui à la commercialisation, la production, les questions liées à la logistique, la communication et le marketing autour des potentialités du pays. Il a aussi précisé que des ateliers du genre se tiendront dans d’autres villes du pays comme Bobo-Dioulasso, Fada N’Gourma et Ouahigouya.

Wamini Micheline BICABA
Korotimi SAKIRA

sidwaya.bf

BURKINA FASO République de Chine-Taiwan Des manifestations culturelles pour marquer le centenaire


La République de Chine-Taiwan, épaulée par les Engagements nationaux a organisé du 17 au 20 novembre 2011 à Ouagadougou, des journées gastronomiques dans le cadre des festivités commémoratives marquant le centenaire de sa fondation. Ces journées ont été l’occasion pour la communauté taïwanaise de promouvoir et de faire découvrir à la population burkinabè, la culture chinoise, particulièrement l’art culinaire taïwanais, toute chose qui favorise le brassage des deux peuples.

10 octobre 1911- 10 octobre 2011, la République de Chine a cent ans. En effet, pour marquer d’une pierre blanche le centenaire de la fondation de cette contrée, des activités festives ont été organisées parmi lesquelles, des journées gastronomiques avec une cérémonie d’ouverture le 17 novembre. Un seul discours a ponctué cette importante manifestation, celui de l’ambassadeur de la République de Chine-Taiwan au Burkina Faso, son Excellence Zhang Ming Zhong. Il s’est voulu concis et précis. « La République de Chine-Taiwan est un pays ouvert au monde et riche culturellement. C’est pour mettre en valeur et faire découvrir cette richesse que nous avons initié les journées gastronomiques », a déclaré l’ambassadeur Zhang. Et d’ajouter : « l’art culinaire de Taiwan est à l’image de son histoire et varie d’une région à une autre avec des principes gastronomiques à la recherche d’harmonie dans la diversité des goûts, la variété de parfum et la meilleure présentation ». Résultat d’une constante évolution au rythme des aléas de son histoire, la cuisine taïwanaise offre des mets équilibrés et diététiques à base de produits de mer, à en en croire l’ambassadeur Zhang Ming Zhong. S’adressant aux nombreux invités de marque constitués de quelques membres du gouvernement, de représentants de corps diplomatiques, de directeurs d’institutions et ONG, de représentants d’organismes africains, du général Dominique Dindjéré, chef d’Etat Major particulier de la Présidence du Faso et de la Première Dame, Chantal Compaoré, Zhang Ming Zhong a dit toute la reconnaissance de son institution pour le soutien du pays des Hommes intègres à travers les Engagements nationaux dans l’organisation de la semaine gastronomique chinoise. C’est une multitude de « spécialités chinoises » qui a été proposée aux hôtes de la soirée. Du filet de poisson croustillant, de la salade méduse au jus de gingembre, œuf de tamshui, du poulet ivre au ginseng et goji, de l’escalope de poulet sauce, du filet de poulet aux trois poivrons, le riz sauté aux crevettes, boulettes de riz gluant alcoolisé, du bœuf parfumé à l’ail, crevettes au citron, le riz gluant du premier mois, le flan au taro, le petit gâteau au taro, le noix de cajous aux trois parfums étaient la substance des mets mis à l’appréciation du public venu découvrir la richesse de l’art culinaire chinois. Une démonstration de préparation de quelques mets a eu lieu juste avant le buffet. Des maîtres-cuisiniers, des professeurs diplômés en cuisine chinoise et occidentale de l’Université de restauration et hôtellerie de Kaoshiung, venus spécialement de Taïwan ont émerveillé l’assistance. D’ailleurs, la première Dame au terme de la démonstration du savoir-faire des maîtres-cuisiniers, a dit qu’elle se mettra volontiers à leur école afin de faire de la cuisine chinoise de temps à autre. En outre, l’atelier de musique Chai Found venu aussi pour la circonstance, a assuré l’animation au grand bonheur des invités. Par ailleurs, il a été demandé à tous ceux qui viendraient à fouler le sol chinois, à visiter les marchés de nuits, qui sont par excellence des lieux de convivialité, d’ambiance et de recréation.

Journée mondiale des toilettes 2011 : Vivement un ménage, une latrine

2,6 milliards d'êtres humains soit 40% de la population mondiale n'ont pas d'installation sanitaire correcte

Le saviez vous ? 2,6 milliards d'être humains, c'est à dire 40% de la population mondiale, n'ont pas d'installation sanitaire correcte. Aussi la commémoration cette année à Kirsi, (province du Passoré) de la journée mondiale (célébrée chaque 19 novembre), organisée conjointement par Sahel solidarité (Saso), Water Aid et la commune de Kirsi a-t-elle eu pour thème "un ménage, une latrine".

Informer les autorités communales et la population tout entière de l'existence de cette journée retenue par les Nations unies pour commémorer la Journée mondiale des toilettes, saisir ce cadre pour sensibiliser les communautés à construire et à utiliser des latrines. Offrir un cadre d'échanges qui permette aux décideurs et aux gouvernés d'échanger directement sur les questions clées de la commune et aussi de mieux définir les engagements de chaque partie dans le processus du développement.

Ce sont là les objectifs poursuivis à travers l'organisation de la célébration de la journée mondiale des toilettes, le 19 novembre 2011 à Kirsi (province du Passoré). Les partenaires à l'organisation de cette journée sont Sahel solidarité, Water Aid et la commune de Kirsi. 37% seulement des concessions de la commune de Kirsi disposent de latrines.

Aussi le maire de la commune, Adama Dianda, donne-t-il tout son sens à la célébration du 19 novembre dans leur localité : "Nous n'avons pas la prétention de conduire le changement de comportement à l'occasion d'une simple cérémonie, car il est vrai que c'est un travail de longue haleine, il nous faut du souffle. C'est aussi pour cela qu'aujourd'hui nous prenons l'engagement de faire de la construction des toilettes une réalité dans notre commune. Nous exhortons toute la population à construire et à utiliser systématiquement les toilettes".

Et de faire également le plaidoyer auprès des partenaires techniques et financiers pour l'éducation sanitaire et la construction des infrastructures au niveau des écoles.

Le président de Sahel Solidarité (Saso), Blaise Ouédraogo, n'a pas manqué d'emboucher la même trompette pour souligner, à cet effet, qu'avec son slogan "un ménage, une latrine", la journée mondiale des toilettes à Kirsi rend hommage aux enfants des écoles comme agents d'un changement efficace : "Ils apprennent à l'école les habitudes d'une bonne hygiène et les transmettent auprès des partenaires techniques et financiers, chez eux ou dans leurs communautés. Ensemble, faisons donc des élèves, des ambassadeurs de bonnes pratiques d'hygiène dans nos communautés".

A l'occasion de la commémoration de la journée mondiale des toilettes, des discussions dites "écoutons les communautés" ont été organisées sous le parrainage de Constant Sawadogo (Directeur de l'Office du baccalauréat).

Occasion pour les personnes handicapées de la zone, par la voix de Marc Sawadogo, d'interpeller le maire pour la prise en compte des personnes vivant avec un handicap dans la réalisation des ouvrages d'eau potable et des toilettes. Une donne que ne manquera pas de prendre en compte Kirsi afin d'être au rendez-vous des OMD en 2015.

Hyacinthe Sanou

BURKINA FASO Adaptation aux changements climatiques : Le Bam accueille l’Irrigation de complément

L’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE) et ses partenaires entendent réduire la vulnérabilité des paysans à la variabilité climatique et à l’impact des irrégularités de la pluviométrie sur la production agricole. Un projet dans ce sens a été lancé ce lundi 21 novembre dans la province du Bam, dans le centre-nord du Burkina. Ce projet pilote de trois ans doit permettre entre autre aux paysans de se doter des innovations technologiques pour collecter les eaux pendant les périodes de grandes averses pour les réutiliser en cas de poche de sécheresse. Le Pr Yacouba Hamma, enseignant-chercheur au 2iE et coordonnateur du projet a précisé que cela consistera à construire des réserves d’eaux d’environ 600 m3 dans les parcelles d’exploitation des producteurs.

Le projet couvre les provinces du Bam et du Yatenga. Douze paysans de chacune des deux provinces seront identifiés pour bénéficier de sa mise en œuvre. Pour le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Laurent Sédogo qui a présidé la cérémonie de lancement officiel du projet, « Parfois, il suffit d’une seule pluie pour sauver toute une campagne. Et cette pluie pourrait être complétée par une irrigation d’appoint ». Il a ainsi émis le vœu que ce projet soit une réponse à l’instabilité climatique et à la persistance de la crise alimentaire ; les paysans ayant subi des perturbations pluviométriques conduisant à des mauvaises récoltes cette année. L’implication de l’homme doit donc être de mise pour accompagner la nature dans les périodes de déficit pluviométrique.

Un multi- partenariat avec des résultats à vulgariser

Outre le système d’irrigation de complément comprenant la collecte des eaux de pluies, pendant les trois années à venir, Le projet consacrera la mise à la disposition d’un système d’information climatique à l’usage des producteurs pour leur permettre d’anticiper et de programmer les campagnes agricoles. Enfin, il renforcera les capacités des producteurs et des autres acteurs locaux intervenant dans la production agricole. Le 2iE a préparé le projet en partenariat avec la Direction des aménagements et du développement des irrigations (DADI), l’Institut de l’environnement et de la recherche agricole et 5 autres partenaires locaux, régionaux et internationaux.

Le Centre de recherche pour le développement international(CRDI) du Canada est le partenaire financier du projet, financé à hauteur de 613 millions de FCFA. Le Pr Amadou Hama Maiga, directeur général adjoint de 2iE voit en ce partenariat transdisciplinaire un engagement « au service du développement agricole et de grands pas vers la sécurité alimentaire dans la région et au Burkina Faso ».

Les résultats du projet serviront de reste pour le Burkina Faso mais aussi à d’autres régions et pays africains en proies aux changements climatiques et à l’irrégularité spatio-temporelle des pluies. Le choix de la province du Bam pour le lancement du projet n’est pas fortuit. Avec son lac, la province est pionnière dans le système de culture d’irrigation selon le ministre Laurent Sédogo. La culture de contre saison y est pratiquée et la zone a été rendue célèbre par le haricot vert produit en grande quantité.

Tiga Cheick Sawadogo (Stagiaire)

Lefaso.net

Candidature de Wade en 2012 : A chacun ses constitutionnalistes

L’opposition agrégée dans Bennoo Siggil Sénégaal s’en était déjà allée quérir l’avis d’éminents juristes de par le monde sur la recevabilité de la candidature d’Abdoulaye Wade ?
Qu’à cela ne tienne ! Wade de son côté a réuni les siens en séminaire le 21 novembre dernier à Dakar sur le même sujet.


Leur verdict ? Eh bien sur les 14 sommités, 13, à l’exception du Sénégalais Madani Sy, ont émis le même avis: la candidature de “Gorgui” est bel et bien recevable pour la présidentielle du 26 février 2012.
Certes on n’a aucune raison de mettre en doute l’intégrité et la probité intellectuelle de ces hommes de loi de très haute facture, même s’ils se sont réunis au Sénégal et dans les meilleures conditions on le suppose, on pense qu’il s’agit de spécialistes pétris d’expériences sachant bien, même s’ils ont été invités aux frais de la princesse, conserver leur devoir d’ingratitude.
Il est vrai qu’on en a vu d’autres, tels les Roland Dumas et Jacques Vergès réputés au-dessus de tout soupçon, s’échiner à valider le coup de force constituttionnel d’un Laurent Gbagbo. Gageons que ce n’est pas de ceux-là qu’il s’agit ici.


Selon donc cette brochette d’hommes de loi, la Constitution du 22 janvier 2001, qui stipule effectivement que le mandat présidentiel est limité à 2, ne s’applique pas à Wade, car il ne concerne pas le premier septennat, acquis sous “l’empire” de la Constitution du 7 mars 1963.


Exit selon eux aussi, la révision de 2008, qui n’a pas prise sur le mandat en cours.
Voilà donc une dizaine de constitutionnalises émérites qui apportent leur blanc-seing à la recevabilité de la candidature du Pape du Sopi. Encore que ce ne soit qu’un avis dont peut théoriquement ne pas tenir compte le juge constitutionnel sénégalais, une attitude quasi improbable sous nos cieux tropicaux, même au Sénégal, vu que ces gardiens du temple, qui sont nommés par qui on sait, aiment souvent renvoyer l’ascenseur.
En vérité recevabilité ou pas recevabilité, tout le monde sait que le problème qui agite le landernau politique sénégalais relève moins du droit que de l’opportunité et de l’éthique politique : il y a, d’abord, le parjure retentissant du capitaine (“J’ai dit et je me dédis”) ; ensuite, il y a son âge : à 85 ans “hors TVA”, raillent ses adversaires, “Ablaye” Wade peut-il valablement diriger le Sénégal jusqu’en 2017 ?

Or, il garde toutes ses chances de rempiler.
Car de plus en plus, et ce, malgré la déculottée des municipales du 22 mars 2010 infligée au PDS, on a l’impression que si le mouvement social Keur Gui (y en a marre) rejette la candidature de Wade, pour des raisons de conditions de vie, son pendant politique, Benoo Siggil Senegaal, cache mal sa peur de perdre face au vieux chef. Un sondage effectué entre les 15 et 30 septembre (échantillon : 6 000) par la société BDA, établie au Sénégal, ne donne-t-il pas Wade vainqueur au 1er tour (53%) suivi de Macky Sall (11%) et d’Idrissa Seck (9%) ?


Même si ce n’est qu’un sondage, on se demande si ce ramdam autour de la candidature de Wade n’avait pour seul but que de sublimer un éventuel échec des adversaires du président sortant.
Un argument de l’opposition mérite tout de même d’être pris en considération : même si on vit centenaire chez les Wade et que le Wade sortant est un cas pathologique de bonne santé, l’opportunité de la candidature du nonagénaire qu’il est pose tout de même problème.

Par Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

observateur.bf/

Burkina Faso : Peut-on parachuter n’importe quel quidam à la présidence ?

La tranche historique que nous vivons actuellement est tout à fait singulière. Des vagues successives de bouleversements se sont produites, et continuent d’ailleurs de se produire, dans le monde arabe. Leur point commun à tous : les positions offensives prises par les Etats-Unis et la France soit disant pour faire éclore la liberté et la démocratie en Afrique. On a l’impression que la lame de fond qui alimente ces bouleversements est si puissante qu’elle pourrait les faire atteindre l’Afrique sub-saharienne et y balayer jusqu’aux régimes les plus fortifiés. C’est ainsi que chacun, voyant quelque peu midi devant sa porte se met à rêver d’un printemps démocratique chez soi.

Ici aussi au Burkina, le rêve allant bon train, beaucoup imaginent que l’on peut, grâce à l’aide extérieure, porter n’importe qui au pouvoir. Apres tout, ce que l’on a réussi en Côte d’Ivoire, en Libye, et ce que l’on s’apprête à faire en Syrie voire même en Iran, peut être répété dans n’importe quel Etat d’Afrique, raisonnent certains.

Alors, posons-nous sans équivoque la question : cela est-il possible chez nous ? Le rêve n’est pas interdit. Et de fait, l’on voit bien l’activisme déployé par certaines personnes au niveau de la classe politique et de la société civile, avec l’intention manifeste de créer des connexions au sein de l’armée. Connexions dont ils pensent pouvoir se servir pour provoquer les conditions d’une intervention des pays occidentaux et changer la donne dans celui des hommes intègres.

Certes, on a coutume de dire que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Mais lorsqu’il s’agit du Burkina, il vaudrait mieux en douter. Ce pays, et cela beaucoup le savent, n’est pas abonné aux mimétismes systématiques. De plus, il revendique si fièrement sa liberté que l’histoire porte les témoignages édifiants de ses résistances aux phénomènes de néo-colonisation et aux tentatives de subordination de tous genres.

Et dans tout cela, ce serait une gravissime erreur que de négliger les capacités de réaction de Blaise Compaoré lui-même. C’est un homme à sang froid qui ne défend jamais aussi bien ses intérêts que lorsqu’on le croit encerclé et prêt à recevoir le coup de dague.

Jean. San Finna.

San Finna

Il faut le dire : Dure est la vie du fonctionnaire burkinabè

Au Burkina Faso, disons-le sans fioritures, le fonctionnaire est un misérable. Un misérable que l’Etat, son employeur, semble ignorer. Il n’est pas facile d’intégrer la Fonction publique et quand la chance nous sourit, le bonheur que l’on croit est bien loin du compte. Le statut de fonctionnaire est convoité par plus d’un Burkinabè en quête d’emploi, ce qui est tout à fait normal. C’est un statut qui, dit-on, garantit une certaine stabilité à tout agent bénéficiaire. Ce qui n’est pas faux. Mais là où le bât blesse, c’est au niveau du traitement salarial des employés de l’Etat. « Les salaires burkinabè sont des perdiems », disait, un brin rigolo, feu le président gabonais Omar Bongo Odimba. Illustration pour illustration, beaucoup d’agents de catégorie A ne peuvent pas avoir 150 000 F CFA, comme salaire de base, si ce n’est par le jeu de l’ancienneté.

Le Burkina Faso, certes, n’a pas les richesses du Gabon, mais l’assertion d’Omar Bongo Odimba comporte une part de vérité. Il est évident que les fonctionnaires sont classés par catégorie, si bien qu’ils ne peuvent pas avoir les mêmes salaires. Malgré tout, ce qu’on leur donne, toutes catégories confondues, parait bien mince, par comparaison à d’autres pays de la sous-région. Mais allons au-delà de cette vérité, pour considérer d’autres réalités. Nouvellement intégré, le fonctionnaire burkinabè, qu’il le veuille ou pas, est soumis au service national pour le développement (SND) durant un an, s’il n’a pas l’âge requis (30 ans) pour en être exempté. Au cours de cette période, il perçoit un pécule, en fonction de sa catégorie.

Qualifié d’ « insignifiant » par bon nombre de compatriotes, ce pécule permet de vivoter. Pas plus. Et n’allez pas croire (les fonctionnaires en savent quelque chose) qu’après coup, vous roulerez sur l’argent. Une fois que votre situation se régularise, et que vous commencez à percevoir normalement votre « maigre » salaire, vous n’avez pas le choix que de prendre un prêt pour vous équiper. D’une durée de 3 ou 4 ans, ce prêt entraîne systématiquement la retenue d’un tiers de votre rémunération par la banque. Il ne vous reste plus que les 2/3 pour encore vivoter, jusqu’à la fin de l’échéance. La misère s’installe. En Afrique, on le sait, l’on travaille pour prendre en charge plusieurs personnes, étant donné le poids de la « petite » et « grande » famille.

Et c’est en cela que les 2/3 restants de votre salaire, ne vous sortiront point de la galère. Vous allez faire face à d’énormes charges qui vont forcément vous écrouler. Là encore, l’on peut se débrouiller comme on peut, en jonglant, mais non sans se heurter à la « vie chère ». C’est alors la croix et la bannière ! Vous êtes stable, en ce que vous percevez régulièrement un salaire, mais déséquilibré parce que vous peinez à joindre les deux bouts. Souffrance pour souffrance, les fonctionnaires des grandes villes telles Ouagadougou et Bobo-Dioulasso sont encore enviables, par rapport à ceux que l’on affecte en province. Là-bas, le fonctionnaire célibataire ou pas, va peiner d’abord à s’installer, car l’Etat ne lui apporte pas grand soutien, si ce n’est des « pauvres » frais de transport. Très insignifiante, cette contribution vous permet d’assurer votre propre transport, mais rarement celui de vos bagages. Elle ne pourra surtout pas aider les fonctionnaires, sans maison de fonction, à en louer sur place.

« Il faut se débrouiller comme on peut », aime à dire un fonctionnaire retraité. Ainsi, le fonctionnaire est laissé à lui-même, comme s’il s’agit de la gestion de sa propre entreprise. Et une fois qu’ils ont rejoint leurs postes en province, certains se retrouvent à servir sans local de travail, ni matériel. On ne leur prépare pas le terrain, en réunissant les conditions, pour leur permettre de servir dignement la Nation. Ils sont, disons-le, envoyés en patûre. Dans ce cas, les intéressés sont obligés de travailler à domicile ou de squatter çà et là, un bureau pour travailler. Toute chose qui nuit à l’image du service qui les emploie, pour ne pas dire, à celle de l’administration toute entière. Hormis cela, l’on constate que de nombreux fonctionnaires de l’Etat, servant en province, dépensent pour aller percevoir leurs salaires, en ce sens que leurs banques n’offrent pas de prestation in situ.

Il faut donc débourser des sommes, non moins négligeables, pour faire des kilomètres et aller percevoir un salaire qui, on le sait, ne vous sort guère de l’ornière. Célibataire ou pas, les fonctionnaires de brousse, comme on les appelle, ne sont pas totalement dans le même panier. Ceux qui sont mariés (hommes ou femmes) ont plus de problèmes que les célibataires. Eloignés de leurs femmes et enfants qui ne peuvent les rejoindre pour une raison ou une autre, de nombreux fonctionnaires se retrouvent à gérer systématiquement deux loyers. Pis, ils courent le risque de la séparation, si la confiance et la compréhension ne sont pas des valeurs partagées. Et que dire des problèmes de suivi de l’éducation de leurs enfants ? Papa est à l’Ouest et maman à l’Est, comment trouver le juste milieu ? Dans ces conditions, les fonctionnaires qui prennent la vie avec une certaine mesure, deviennent « philosophes », comme dirait l’autre. Ils croisent les doigts, en espérant que demain sera meilleur à aujourd’hui.

Là encore, les moins chanceux doivent attendre des années, pour se voir réaffecter dans une grande ville comme Ouagadougou ou Bobo-Dioulasso. Ceux qui ont l’esprit « faible », basculent dans la débauche. Ils sombrent dans l’oisiveté et l’alcoolisme avec tout ce que cela comporte comme conséquences. Grave encore, certains détournent les deniers publics, avec le risque de se voir révoquer, poursuites judiciaires à l’appui. Et on dira aisément qu’ils volent l’Etat, celui-là même qui les a mis dans le gouffre et ôté en eux, tout sens de la responsabilité et de morale. Ceci ne doit pas expliquer cela, mais souffrez que certains fonctionnaires se retrouvent dans de beaux draps. Bref, ce sont autant de réalités qui attestent des misères du fonctionnaire burkinabè. Des efforts d’augmentation de salaires sont faits par l’Etat (on se rappelle la récente augmentation de 4 à 8%), mais cela demeure insignifiant, face aux multiples charges des fonctionnaires.

« C’est bon mais ce n’est pas arrivé », dirait le commerçant, si le prix d’achat d’un article ne lui convient pas. Vivement que l’Etat burkinabè songe à sortir le fonctionnaire de son état de misérabilisme, en le traitant autrement sur le plan salarial. On nous dira que les ressources du pays sont limitées, mais que peut-on sans les hommes ? L’homme est à la base de tout et mérite bien des égards

Kader Patrick KARANTAO

Sidwaya

Burkina Faso: La question de l'emploi au centre d'un séminaire gouvernemental

OUAGADOUGOU (Xinhua) - Un séminaire gouvernemental tenu, mardi à Ouagadougou, sous la présidence du chef de l'Etat burkinabé, Blaise Compaoré s'est penché sur la question de l'emploi pour lutter contre le chômage des jeunes et des femmes, et décidé la mise en place d'un programme spécial de création d'emplois.
Burkina Faso: La question de l'emploi au centre d'un séminaire gouvernemental

Le programme spécial de création d'emplois (PSCE) vise à créer chaque année, 50.000 emplois au profit des jeunes diplômés des villes et des campagnes et une attention particulière sera accordée aux femmes.

Les attentes sont immenses et les défis pour la création d'emplois au Burkina restent une priorité pour le gouvernement qui, à travers le programme spécial de création d'emplois, veut apporter une solution au chômage qui du reste frappe en particulier les jeunes diplômés des zones urbaines et rurales.

Le programme spécial de création d'emplois va offrir chaque année, plus de 54.000 postes de travail, créer 10.000 occupations et permettre la formation de 45.000 jeunes diplômés et ruraux.

Pour la mise en oeuvre du programme, 5 axes stratégiques ont été identifiés. Il s'agit notamment des actions en faveur des jeunes diplômés.

A ce niveau, il est prévu, entre autres, la mise en stage et la finalité d'emplois de 10.000 jeunes diplômés dans les entreprises et l'administration publique, le recrutement de 1.000 jeunes diplômés au profit des collectivités décentralisées et de l'Assemblée nationale et l'engagement de 10.000 volontaires qui seront par la suite placés dans les structures publiques et privées, dans des chantiers de développement.

Dans le programme de création d'emplois, une place sera accordée aux travaux de haute intensité de main d'oeuvre (IMO) qui vont nécessiter le recrutement de 11.000 jeunes non scolarisés et déscolarisés des villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso.

Aussi 10.000 jeunes des collectivités locales seront recrutés dans le cadre des travaux de haute intensité de main d'oeuvre (IMO).

Le chômage ne sévit pas seulement en milieu urbain, les zones rurales en sont affectées. C'est pourquoi, il est prévu la formation de 30.000 jeunes ruraux issus des groupements dans les métiers agricoles qui vont recevoir par la suite un financement pour la création ou le renforcement des entreprises agricoles.

Ce volet annuel du programme concerne toutes les communes rurales du Burkina. Les femmes ne sont pas en reste. Ainsi leur autonomisation économique est prise en compte. Pour cela, 3.500 groupements de femmes seront dotés en technologies de production et de transformation, sans oublier le renforcement du programme national plate formes multisectorielles.

Ces projets seront accompagnés de mesures incitatives de création d'emplois à travers les entreprises locales avec l'élaboration d'un nouveau code des marchés publics propices aux emplois dans les petites et moyennes entreprises.

L'exécution du programme spécial de création d'emplois va coûter par an environ 11 milliards de F CFA et entend ramener le taux de chômage au Burkina de 2,4% à moins de 1%.

Financements occultes: Sarkozy élu grâce à l’argent de Bongo?

S’achemine-t-on vers un nouveau rebondissement dans la très médiatique affaire des mallettes d’argent de chefs d'Etat africains convoyées vers l’Elysée? Mike Jocktane, un proche de Omar Bongo affirme, dans Le scandale des biens mal acquis, un ouvrage à paraître ce jeudi 24 novembre 2011, que le défunt président gabonais a contribué au financement de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy.

Celui qui lance l'accusation connaît bien les arcannes du pouvoir au Gabon. Conseiller personnel d'Omar Bongo depuis 2005 puis directeur adjoint de son cabinet à partir de janvier 2009, Mike Jocktane a depuis rejoint les rangs de l’opposition à Ali Bongo, qui succède à son père en août de la même année.
D’après lui, les révélations de l'avocat franco-libanais Robert Bourgi, sont exactes. Conseiller de l'ombre de présidents français pour l'Afrique,
Robert Bourgi avait affirmé en septembre avoir remis «20 millions de dollars» provenant de chefs d’Etat africains à l'ex-président Jacques Chirac et à son Premier ministre, Dominique de Villepin. Mais si Mike Jocktane reconnait l’exactitude de ces accusations, il assure qu’elles sont incomplètes. Car «Contrairement à ce que prétend Robert Bourgi (...), les mallettes ont continué de circuler avant et après l'élection de Nicolas Sarkozy», assure Mike Jocktane dans l’ouvrage rédigé par les journalistes Xavier Harel et Thomas Hofnung.

L’ancien conseiller de Omar Bongo va jusqu'à décrire avec précision le "mode opératoire": «Quand un homme politique français se rend au Gabon, on dit qu'il vient chercher sa mallette... Le président défunt Omar Bongo était très généreux avec les dirigeants français. (...) Une part importante de ces dons a fini dans les poches des bénéficiaires. Il y a eu beaucoup d'enrichissement personnel.»
Des preuves existeraient puisque, selon ce proche du
défunt président gabonais, «les remises de mallettes effectuées dans le bureau du président étaient filmées par des caméras cachées. Tout était enregistré sur vidéo», ce qui, affirme Mike Jocktane, constitue «l'un des moyens de pression de Libreville sur Paris». Pour Jocktane, c'est même la raison pour laquelle la France a reconnu «avec empressement l'élection frauduleuse d'Ali Bongo en 2009».

En rappel, le mercredi 16 novembre 2011, le parquet de Paris, a classé sans suite une enquête sur l’affaire dite des mallettes d’argent que des chefs d’Etat africains auraient convoyées vers l’Elysée par le biais de Me Robert Bourgi, ex-conseiller occulte de Jacques Chirac.