23 novembre, 2011

Financements occultes: Sarkozy élu grâce à l’argent de Bongo?

S’achemine-t-on vers un nouveau rebondissement dans la très médiatique affaire des mallettes d’argent de chefs d'Etat africains convoyées vers l’Elysée? Mike Jocktane, un proche de Omar Bongo affirme, dans Le scandale des biens mal acquis, un ouvrage à paraître ce jeudi 24 novembre 2011, que le défunt président gabonais a contribué au financement de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy.

Celui qui lance l'accusation connaît bien les arcannes du pouvoir au Gabon. Conseiller personnel d'Omar Bongo depuis 2005 puis directeur adjoint de son cabinet à partir de janvier 2009, Mike Jocktane a depuis rejoint les rangs de l’opposition à Ali Bongo, qui succède à son père en août de la même année.
D’après lui, les révélations de l'avocat franco-libanais Robert Bourgi, sont exactes. Conseiller de l'ombre de présidents français pour l'Afrique,
Robert Bourgi avait affirmé en septembre avoir remis «20 millions de dollars» provenant de chefs d’Etat africains à l'ex-président Jacques Chirac et à son Premier ministre, Dominique de Villepin. Mais si Mike Jocktane reconnait l’exactitude de ces accusations, il assure qu’elles sont incomplètes. Car «Contrairement à ce que prétend Robert Bourgi (...), les mallettes ont continué de circuler avant et après l'élection de Nicolas Sarkozy», assure Mike Jocktane dans l’ouvrage rédigé par les journalistes Xavier Harel et Thomas Hofnung.

L’ancien conseiller de Omar Bongo va jusqu'à décrire avec précision le "mode opératoire": «Quand un homme politique français se rend au Gabon, on dit qu'il vient chercher sa mallette... Le président défunt Omar Bongo était très généreux avec les dirigeants français. (...) Une part importante de ces dons a fini dans les poches des bénéficiaires. Il y a eu beaucoup d'enrichissement personnel.»
Des preuves existeraient puisque, selon ce proche du
défunt président gabonais, «les remises de mallettes effectuées dans le bureau du président étaient filmées par des caméras cachées. Tout était enregistré sur vidéo», ce qui, affirme Mike Jocktane, constitue «l'un des moyens de pression de Libreville sur Paris». Pour Jocktane, c'est même la raison pour laquelle la France a reconnu «avec empressement l'élection frauduleuse d'Ali Bongo en 2009».

En rappel, le mercredi 16 novembre 2011, le parquet de Paris, a classé sans suite une enquête sur l’affaire dite des mallettes d’argent que des chefs d’Etat africains auraient convoyées vers l’Elysée par le biais de Me Robert Bourgi, ex-conseiller occulte de Jacques Chirac.

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