23 novembre, 2011

Burkina Faso : Peut-on parachuter n’importe quel quidam à la présidence ?

La tranche historique que nous vivons actuellement est tout à fait singulière. Des vagues successives de bouleversements se sont produites, et continuent d’ailleurs de se produire, dans le monde arabe. Leur point commun à tous : les positions offensives prises par les Etats-Unis et la France soit disant pour faire éclore la liberté et la démocratie en Afrique. On a l’impression que la lame de fond qui alimente ces bouleversements est si puissante qu’elle pourrait les faire atteindre l’Afrique sub-saharienne et y balayer jusqu’aux régimes les plus fortifiés. C’est ainsi que chacun, voyant quelque peu midi devant sa porte se met à rêver d’un printemps démocratique chez soi.

Ici aussi au Burkina, le rêve allant bon train, beaucoup imaginent que l’on peut, grâce à l’aide extérieure, porter n’importe qui au pouvoir. Apres tout, ce que l’on a réussi en Côte d’Ivoire, en Libye, et ce que l’on s’apprête à faire en Syrie voire même en Iran, peut être répété dans n’importe quel Etat d’Afrique, raisonnent certains.

Alors, posons-nous sans équivoque la question : cela est-il possible chez nous ? Le rêve n’est pas interdit. Et de fait, l’on voit bien l’activisme déployé par certaines personnes au niveau de la classe politique et de la société civile, avec l’intention manifeste de créer des connexions au sein de l’armée. Connexions dont ils pensent pouvoir se servir pour provoquer les conditions d’une intervention des pays occidentaux et changer la donne dans celui des hommes intègres.

Certes, on a coutume de dire que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Mais lorsqu’il s’agit du Burkina, il vaudrait mieux en douter. Ce pays, et cela beaucoup le savent, n’est pas abonné aux mimétismes systématiques. De plus, il revendique si fièrement sa liberté que l’histoire porte les témoignages édifiants de ses résistances aux phénomènes de néo-colonisation et aux tentatives de subordination de tous genres.

Et dans tout cela, ce serait une gravissime erreur que de négliger les capacités de réaction de Blaise Compaoré lui-même. C’est un homme à sang froid qui ne défend jamais aussi bien ses intérêts que lorsqu’on le croit encerclé et prêt à recevoir le coup de dague.

Jean. San Finna.

San Finna

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire