30 mai, 2011

L'Afrique du Sud et la Chine acceptent de coopérer pour lutter contre les syndicats du crime

JOHANNESBURG (Xinhua) - Le gouvernement sud-africain a atteint lundi un accord avec la Chine pour faire en sorte que les deux pays ne deviennent pas des "cachettes" pour les criminels.

L'accord est le résultat de discussions entre l'Afrique du Sud et la Chine qui ont conclu que les deux parties renforceraient la coopération dans les dossiers sécuritaires.

"Si les criminels comptent commettre des crimes en Afrique du Sud avec l'espoir de fuir se cacher en Chine et vice versa, ils sont fortement avertis", a souligné la vice-ministre sud-africaine de la Police, Maggie Sotyu, dans un communiqué publié par son ministère juste après sa rencontre avec Zhang Xinfeng, vice-ministre chinois de la Sécurité publique.

Zhang Xinfeng effectue actuellement une visite officielle de deux jours en Afrique du Sud.

"L'engagement d'aujourd'hui fait partie d'un accord plus vaste entre le gouvernement de la République d'Afrique du Sud et le gouvernement de la République populaire de Chine sur l'établissement d'un partenariat stratégique global. Parmi les divers domaines de coopération, il y a la réaffirmation de l'importance du dialogue régulier et de l'échange des points de vue sur les dossiers d'intérêt commun dans les affaires bilatérales pour faire avancer les relations bilatérales", a déclaré Mme Sotyu à Pretoria.

Lundi, Mme Sotyu et M. Zhang se sont rencontrés à Pretoria, pour discuter du renforcement de la coopération dans la lutte contre les crimes et les syndicats du crime entre les deux pays.

D'après le communiqué, le problème de la cybercriminalité a dominé les discussions dans le but de partager les meilleures pratiques pour éliminer ce fléau.

Les deux officiels se sont par ailleurs engagés à renforcer les échanges de renseignements et à partager les informations pour combattre les activités terroristes, le trafic de drogue, l'immigration illégale, le blanchiment d'argent, le trafic d'armes et le trafic de personnes, notamment de femmes et d'enfants.

D'après Zweli Mnisi, porte-parole du ministère sud-africain de la Police, la Chine a bien coopéré avec l'Afrique du Sud et a fait beaucoup d'efforts pour "combattre les crimes transnationaux et maintenir l'ordre social, assurant conjointement la sécurité et la stabilité de leurs pays respectifs et contribuant positivement au développement des relations amicales".

Mauritanie : grève dans le secteur des médias publics

NOUAKCHOTT (Xinhua) - Les travailleurs des établissements de la presse publique mauritanienne a observé lundi une grève d'une demi-journée pour protester contre la non- régularisation des arriérés d'augmentations de salaire de 10 et 50% instituées depuis plus de deux ans.

Selon les promoteurs de cette grève, cet arrêt de travail intervient pour exiger des pouvoirs publics de régler les problèmes et d'accéder aux revendications des journalistes.

Pour Houcein Ould Meddou, doyen du Syndicat des Journalistes, les journalistes avaient auparavant mené plusieurs activités de protestation en vue du règlement de ce problème et comptent continuer leur combat jusqu'au rétablissement des employés des médias publics dans leurs droits.

Le gouvernement mauritanien mène actuellement une profonde restructuration du secteur de la presse publique et privé en vue de préparer la libéralisation de l'espace audiovisuel, dont les textes de lois ont été déjà adoptés.

Madagascar : Andry Rajoelina projette d'agrandir la surface agricole dans son pays

ANTANANARIVO (Xinhua) - Le président de la Haute autorité de Madagascar (HAT) Andry Rajoelina, projette d'agrandir la surface rizicole malgache jusqu'à 100 000 ha, a-t-on appris lundi auprès du ministère malgache de l'Agriculture.

"A court terme, notre principal défi sera d'agrandir la surface rizicole malgache jusqu'à 100 000 ha afin que la production puisse répondre aux besoins de toute la population. Le riz peut pourtant être considéré comme une filière stratégique politiquement et économiquement", a dit récemment le président de la transition malgache.

"Depuis quelque temps, Madagascar importe des tonnes de riz du Pakistan, de la Thaïlande et de l'Inde. Pourtant, 75% de la population malgache sont paysans et agriculteurs", a-t-il expliqué.

Selon les statistiques du ministère de l'Agriculture, sur 587 000 km² de superficie de Madagascar, dont l'aliment de base est le riz, la superficie totale effective cultivée en riz du pays est estimée à 1 620.615 ha dont 1 060.000 ha utilisée en irriguée de grande saison, 280.000 ha partiellement cultivée en contre saison et 281.000 ha de riz pluvial.

Tunisie: deux grands partis n'excluent plus un report des élections

TUNIS (© 2011 AFP) - Deux grands partis politiques tunisiens, dont le mouvement islamiste Ennahda, favorables jusqu'ici au maintien des élections le 24 juillet, n'excluent plus un report du scrutin mais après concertation et consensus, ont affirmé leurs responsables lundi à l'AFP.
Tunisie: deux grands partis n'excluent plus un report des élections

© AFP/Archives Fethi Belaid. Le président de la commission électorale, Kamel Jendoubi, s'exprime devant la presse le 26 mai à Tunis

"On ne peut plus parler de la date de 24 juillet" pour l'élection de l'Assemblée constituante, a souligné Maya Jribi, secrétaire général du Parti démocrate progressiste (PDP).

"L'essentiel maintenant est d'appeler à un consensus très large pour se mettre d'accord sur la meilleure manière d'arriver aux urnes", a-t-elle ajouté, plaidant pour "une discussion entre le gouvernement et toutes les forces politiques".

"Notre objectif n'est pas d'insister aveuglement sur la date du 24 juillet, mais nous voulons que cette date ne soit pas fixée par une seule partie mais après concertation et consensus", a renchéri Samir Dilou, un des responsables du mouvement Ennahda, crédité des meilleures intentions de vote aux prochaines élections.

"Nous ne sommes pas convaincus par le calendrier électoral proposé par la Haute instance indépendante chargée des élections mais nous tenons à une démarche consensuelle", a-t-il ajouté.

Cette commission électorale avait annoncé jeudi le report du premier scrutin post Ben-Ali au 16 octobre, au lieu de 24 juillet, afin d'avoir suffisamment de temps pour l'organiser.

De son côté, le gouvernement tunisien de transition, qui plaidait jusqu'ici pour un maintien au 24 juillet, souhaite désormais parvenir à un consensus avec les partis politiques sur la date de l'élection avant d'accepter que celle-ci soit reportée, a indiqué samedi un de ses porte-parole.

Le président de la commission électorale, Kamel Jendoubi, s'est dit lundi "très optimiste" sur la possibilité d'aboutir à une décision finale cette semaine, en affirmant à l'AFP qu'"une majorité des partis politiques ont été convaincus par les arguments de la commission" la semaine dernière.

"Des concertations ont été engagées par le gouvernement, on est dans une phase d'explication", a-t-il ajouté, en précisant que la commission était de son côté "en train de développer (son) argumentaire".

Procès Habré: réunion Sénégal-UA à Dakar sur la Cour internationale ad hoc

DAKAR (© 2011 AFP) - Des experts du Sénégal et de l'Union africaine (UA) ont entamé lundi une réunion sur la création de la Cour internationale ad hoc appelée à juger pour crimes contre l'humanité l'ex-président tchadien Hissène Habré, réfugié à Dakar, a appris l'AFP de sources concordantes.
Procès Habré: réunion Sénégal-UA à Dakar sur la Cour internationale ad hoc

© AFP/Archives. L'ex-président tchadien Hissène Habré quitte le tribunal de Dakar le 25 novembre 2005

"Les organisateurs ont tenu à ce que les travaux se déroulent à huis clos" dans un hôtel dakarois, a indiqué un responsable sénégalais, ce qu'a confirmé une des organisations de défense des droits de l'Homme appuyant les victimes du régime d'Hissène Habré (1982-1990).

La réunion devrait être ouverte à la presse à son dernier jour, vendredi, a-t-on précisé de même source.

Les "techniciens" rassemblés à Dakar étudiaient notamment "les conclusions de la première réunion" tenue en mars à Addis Abeba sur cette juridiction spéciale et un "projet d'accord" entre les parties, selon le responsable sénégalais.

Dans un communiqué publié le 27 mai, une coalition d'ONG a expliqué que la rencontre de Dakar devait permettre "de négocier et signer les textes fondateurs de la future Cour internationale ad hoc au Sénégal", évoquant un "projet de Statut fortement remis en cause par des organisations de défense des droits de l'Homme".

"Les exigences du Sénégal avaient donné lieu en mars à un projet de Cour coûteux, peu maniable, et en définitive inopérant", avait affirmé dans le communiqué Mme Jacqueline Moudeina, présidente de l'Association tchadienne pour la défense des droits de l'Homme (ATPDH).

"Nous attendons maintenant une solution réaliste, dans les limites des ressources budgétaires existantes, qui permette la mise en oeuvre immédiate de la Cour", avait-elle ajouté.

A l'issue de la réunion d'Addis Abeba, l'UA avait affirmé que les procédures relatives à la Cour internationale ad hoc se conduiraient "sur la base des ressources (financières) mobilisées lors de la table ronde des bailleurs" organisée à Dakar en novembre 2010.

La communauté internationale avait alors promis des contributions de 8,5 millions d’euros pour financer le procès.

En 2006, l'UA avait demandé au Sénégal de juger Hissène Habré "au nom de l'Afrique" pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et torture, ce que le président sénégalais Abdoulaye Wade avait accepté, mais aucune information judiciaire n'a été ouverte.

Egypte: des "groupes terroristes" s'installent dans le Sinaï, accuse Netanyahu

JERUSALEM (© 2011 AFP) - Les autorités égyptiennes ont du mal à assurer le contrôle de la péninsule du Sinaï et "des groupes terroristes" en profitent pour s'y installer, a accusé lundi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, cité par un haut responsable du Parlement.
Egypte: des "groupes terroristes" s'installent dans le Sinaï, accuse Netanyahu

© AFP/Archives. Des flammes s'échappent d'un gazoduc le 5 février 2011 dans le nord du Sinaï, après une attaque

"L'Egypte a des difficultés à exercer sa souveraineté sur le Sinaï. Des groupes terroristes internationaux se mobilisent pour y accentuer leur présence, aux abords de la bande de Gaza", a déclaré M. Netanyahu, en faisant apparemment référence à la mouvance islamiste radicale d'Al-Qaïda.

Ce dernier a tenu ces propos lors d'un débat à huis clos de la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense, selon un porte-parole de cette commission.

Ces derniers mois, des inconnus ont attaqué à la bombe à deux reprises le gazoduc dans le Sinaï alimentant Israël et la Jordanie, provoquant l'arrêt des livraisons égyptiennes de gaz naturel à ses deux principaux clients régionaux.

Israël a de son côté conseillé à ses ressortissants de ne pas se rendre dans le Sinaï, les mettant en garde contre des menaces d'enlèvements.

M. Netanyahu a par ailleurs affirmé que le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, "a réduit ses activités en Syrie, à la suite de la contestation dans ce pays, pour les transférer en Egypte, où il se renforce", selon la même source parlementaire.

Israël entretenait des liens étroits avec le président égyptien Hosni Moubarak dont le régime a été renversé le 11 février dernier par un soulèvement populaire.

Mais depuis, Israël s'inquiète des orientations politiques et diplomatiques de la nouvelle direction égyptienne. Il a notamment jugé "très problématique" la réouverture par Le Caire samedi à titre permanent du terminal routier de Rafah, à la frontière entre l'Egypte et la bande de Gaza, soumise à un blocus israélien depuis cinq ans.

Selon plusieurs ministres israéliens, cette mesure pourrait notamment favoriser le passage d'armes au profit du Hamas, qu'Israël, les Etats-Unis et les Européens considèrent comme "une organisation terroriste".

Le mouvement islamiste Hamas, vainqueur des législatives palestiniennes de 2006, a pris le contrôle de la bande de Gaza à la faveur d'un coup de force en 2007 contre le parti laïque Fatah du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Toutefois, les nouvelles autorités égyptiennes ont réussi à parrainer un accord, signé récemment au Caire, qui a scellé la réconciliation entre le Fatah et le Hamas.

Libye: l'Otan accusée d'avoir tué 11 civils, médiation de Zuma à Tripoli

TRIPOLI (© 2011 AFP) - Le régime libyen a accusé lundi l'Otan d'avoir tué 11 civils lors de bombardements menés à 150 km de Tripoli, la capitale où se trouve le président sud-africain Jacob Zuma afin de discuter avec Mouammar Kadhafi d'"une stratégie de sortie" au succès peu probable.
Libye: l'Otan accusée d'avoir tué 11 civils, médiation de Zuma à Tripoli

© AFP Mahmud Turkia. Le président sud-africain Jacob Zuma (C-D) est accueilli à son arrivée en Libye, le 30 mai 2011

"Des sites civils et militaire dans la région de Wadi Kaam, à Zliten, ont été la cible lundi de raids de l'agresseur colonialiste croisé", a rapporté l'agence officielle Jana, ajoutant que "11 martyrs sont tombés et un certain nombre de personnes ont été blessées".

Si ces décès sont avérés, il s'agirait de l'une des plus grosses bavures commises par la coalition internationale depuis le début de l'intervention sur mandat de l'ONU, le 19 mars dernier. Les restrictions imposées aux médias par les autorités libyennes empêchent toutefois toute vérification indépendante.

Citant des sources militaires, Jana indique par ailleurs que la ville d'Al-Jafra, à 600 km au sud de Tripoli, a été "à nouveau lundi la cible de raids".

L'Otan a quant à elle annoncé avoir détruit une vingtaine d'objectifs militaires lors des frappes menées dimanche, touchant notamment sept véhicules militaires et un lance missile dans les environs de l'enclave rebelle de Misrata.

"En deux mois seulement, nous avons réalisé des progrès significatifs. Nous avons sérieusement réduit la capacité de Kadhafi de tuer son propre peuple", s'est félicité lundi le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen.

"Le règne de la terreur de Kadhafi touche à sa fin. Il est de plus en plus isolé chez lui et à l'étranger, a poursuivi le Danois lors d'une allocution en Bulgarie. Il est temps pour Kadhafi de s'en aller".

C'est d'ailleurs pour évoquer avec le colonel une stratégie qui lui permettrait de quitter le pouvoir après près de 42 ans de règne, que le chef de l'Etat sud-africain Jacob Zuma est arrivé peu après 11H00 GMT à Tripoli.

Il a été accueilli à sa descente d'avion par le Premier ministre Al-Baghdadi Al-Mahmoudi, a constaté l'AFP.

Cette visite intervient alors que les soutiens étrangers du régime libyen se réduisent comme peau de chagrin, avec en particulier la défection vendredi de la Russie, allié traditionnel de Tripoli, qui s'est rangé aux côtés des Occidentaux qui réclament le départ de M. Kadhafi.

Pour Tripoli toutefois, aucune médiation n'est possible hormis celle menée par l'Union africaine (UA), qui a déjà présenté une "feuille de route" acceptée par le régime mais rejetée par le Conseil national de transition (CNT, l'organe politique de la rébellion).

C'est d'ailleurs pour discuter de la mise en application de la feuille de route de l'UA que M. Zuma est en Libye, a affirmé le régime.

La médiation de l'UA prévoit un cessez-le-feu et l'instauration d'une période de transition conduisant à des élections démocratiques, et l'organisation pan-africaine a appelé l'Otan à cesser ses bombardements.

Du côté de la rébellion, le président du CNT, Moustapha Abdeljalil a réaffirmé ce week-end qu'"aucune négociation n'est possible avant (le) départ (de Kadhafi) et de son régime".

Par ailleurs, les coffres des rebelles sont vides et l'aide de la communauté internationale est nécessaire, a plaidé dimanche le ministre du Pétrole et des Finances de la rébellion libyenne, Ali Tarhuni.

"Je n'ai aucune ressource, a-t-il déclaré à la presse, nous sommes dans une situation critique, nos amis doivent se souvenir que nous sommes en guerre".

Après avoir rappelé que des "personnes meurent chaque jour dans les villes assiégées" par les forces gouvernementales, notamment à Zenten et Misrata dans l'ouest, le ministre a assuré que "tout l'argent sera(it) utilisé pour le fuel (pour l'électricité), la nourriture et les médicaments".

La rébellion, sous-armée et sous-équipée, est actuellement bloquée à Brega par les forces pro-Kadhafi, à quelque 250 km à l'ouest de Benghazi.

"Nous allons gagner la guerre, a dit M. Targuni. C'est juste une question de temps".

Burkina: trois blessés après des tirs de militaires à Dori (nord)

OUAGADOUGOU (© 2011 AFP) - Trois civils ont été blessés dimanche soir par des balles perdues lorsque des militaires ont tiré en l'air pour des revendications salariales à Dori, dans le nord du Burkina Faso, en proie à des mutineries de soldats depuis février, a-t-on appris lundi de source médicale.
Burkina: trois blessés après des tirs de militaires à Dori (nord)

© AFP/Archives Ahmed Ouoba. Des étudiants burkinabè manifestent dans les rues d'Ouagadougou le 23 mai 2011

Alors que des tirs ont été signalés à Dori et dans trois autres villes, des militaires sont aussi sortis dans les rues dimanche soir à Dédougou (ouest) et tiré en l'air lundi jusqu'en milieu de matinée.

A Dori, "trois personnes ont été blessées par des balles perdues", ont indiqué à l'AFP les services médicaux. Leurs jours ne sont pas en danger, selon la même source.

Quelques pillages ont été signalés durant la nuit dans cette ville située à 260 km au nord-est de Ouagadougou, où des militaires avaient tiré en l'air dans leur camp et au centre-ville, selon des témoins.

"Tout est fermé, les marchés et les services publics sont fermés", a indiqué un habitant lundi matin, parlant de rumeurs d'un nouveau mouvement. "Les élèves ont été renvoyés à la maison, la ville est un peu déserte".

Le calme est revenu à Kaya (nord-est) ainsi qu'à Koupèla et Tenkodogo (est), également en proie à des troubles durant la nuit, ont rapporté des résidents.

A Tenkodogo, les militaires en colère sont allés dimanche soir "casser les magasins d'armes de la gendarmerie" mais n'y ont rien trouvé car les armes avaient été "cachées", a raconté un officier.

Les mutins "ont pris de l'essence chez un détaillant et des voitures et motos de particuliers", dont un véhicule du Haut-commissariat de la province, plus haute autorité administrative locale.

A Dédougou, ville proche de la frontière malienne où est basé le régiment de parachutistes commandos, "les militaires sont sortis vers 23H00" dimanche, "sont allés casser leur poudrière" et y ont "récupéré des armes et des munitions", a indiqué un policier.

"Actuellement, le calme est revenu, ils sont repartis dans les casernes" vers 10H00, a-t-il ajouté.

"C'est pour des questions de prime. D'après les explications que j'ai eues, ce sont des éléments de la classe (promotion) 2006 qui estiment qu'ils ont droit à une prime", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, évoquant les événements de Kaya, Tenkodogo et Koupèla.

"Mais la hiérarchie (militaire) leur a expliqué qu'ils n'y avaient pas droit", a-t-il ajouté.

Le front social s'est enflammé depuis février au Burkina, avec en particulier des mutineries, parfois accompagnées de violences et de pillages, confrontant le président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, à une crise sans précédent qui l'a conduit à s'octroyer le poste de ministre de la Défense.

La grogne persiste au sein de l'armée malgré les nombreux avantages financiers accordés ces dernières semaines par le pouvoir.

Israël embarrassé par des relations commerciales avec l'Iran

JERUSALEM - Les relations commerciales entre le groupe de transport maritime israélien Ofer Brothers Group et l'Iran font scandale en Israël, provoquant l'embarras des dirigeants qui appellent depuis des années la communauté internationale à sanctionner Téhéran et son programme nucléaire.

L'affaire, qui fait la une des médias, a éclaté après la décision mardi des Etats-Unis de placer sur une liste noire le groupe israélien Ofer Brothers Group et sa filiale Tanker Pacific basée à Singapour.

Cette sanction a été prise à la suite de la vente en septembre 2010 d'un bateau-citerne pour une somme de 8,6 millions de dollars à la compagnie maritime iranienne IRISL (Islamic Republic of Iran Shipping Lines) en violation de l'embargo international frappant Téhéran pour ses activités nucléaires controversées.

Dans un premier temps, le groupe des frères Ofer a démenti ces accusations et affirmé qu'il s'agissait d'un malentendu.

Le président de la Chambre du commerce, de l'industrie et des mines iranienne (ICCIM), Mohammad Nahavandian, cité dimanche par les médias, a également nié que l'Iran ait acheté ce navire à une société israélienne.

Mais les médias israéliens sont revenus à la charge en révélant qu'au moins treize pétroliers des frères Ofer ont mouillé dans des ports iraniens au cours des dix dernières années.

Des documents d'Equasis, une banque de données sur la circulation maritime dans le monde, ont permis de retrouver la trace de ces tankers qui transportaient des carburants dans les ports iraniens de Bandar Abbas et de l'île de Kharg.

Des sources proches du groupe incriminé ont alors laissé entendre que ces opérations commerciales avaient obtenu l'autorisation du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de M. Netanyahu a démenti ces allégations. Aucune autorisation de ce genre n'a été donnée, a-t-il assuré.

Selon Yossi Melman, journaliste du quotidien Haaretz, le groupe Ofer aurait ainsi laissé entendre que les pétroliers se livraient à des missions de renseignements pour tenter de se justifier.

Le député d'opposition d'extrême droite Arieh Eldad a pour sa part affirmé à la radio militaire que les Israéliens ont le droit de savoir si les frères Ofer sont des héros ou des +salauds+, s'ils ont agi pour leurs profits personnels ou si la présence de tankers dans les ports iraniens a permis de procéder à des écoutes et de prendre des photos.

La commission de l'économie de la Knesset (Parlement) a été convoquée d'urgence mardi.

Il est inconcevable que des entreprises israéliennes entretiennent des liens commerciaux avec l'Iran, notre ennemi numéro un alors que nous faisons campagne pour convaincre la communauté internationale d'imposer des sanctions très dures et forcer Téhéran à renoncer à son programme nucléaire, a affirmé à la radio le président de cette commission, le député Carmel Shana-Cohen.

Selon Ometz, une association israélienne militant pour une meilleure gouvernance, Ofer Brothers Group est loin d'être la seule entreprise israélienne à commercer directement ou indirectement avec l'Iran.

Ometz, ainsi que le député Eldad, ont demandé au contrôleur de l'Etat et au procureur général d'ouvrir une enquête contre les sociétés israéliennes qui contreviennent au boycott de l'Iran prévu par la loi.

Les médias relèvent qu'une législation interdisant de commercer avec l'Iran ou avec des entreprises actives en Iran existe, mais qu'elle n'est pas appliquée car aucun ministère -Défense, Affaires étrangères, Finances ou le bureau du Premier ministre- ne veut prendre la responsabilité de l'appliquer.

Israël et l'Iran se désignent l'un l'autre comme leur bête noire, Téhéran appelant régulièrement à la disparition de l'Etat hébreu qui agite de son côté la menace d'une attaque contre le programme nucléaire de la République islamique.


(©AFP

Libye : au bord de la banqueroute, la rébellion en appelle aux Occidentaux

Le président du CNT Mustafa Abdul Jalil, le 28 mai 2011 à Benghazi. Le président du CNT Mustafa Abdul Jalil, le 28 mai 2011 à Benghazi. © AFP

Les rebelles n’ont plus d’argent pour financer leur lutte contre le régime de Kaddafi. Leurs besoins prioritaires : de la nourriture, des médicaments et de l’électricité.

Les caisses de la rébellion sont vides ! C'est l'aveu du ministre du Pétrole et des Finances du gouvernement rebelle, le Pr Ali Tarhuni, qui vient de lancer un appel au secours. « Je n’ai aucune ressource, pas un centime », a-t-il déclaré dimanche 29 mai à Benghazi, le fief des insurgés, sollicitant ainsi la générosité de la communauté internationale.

Rappelant que les factions rebelles étaient en guerre, il a déclaré : « Nous avons de braves combattants mais c'est dur de se battre l'estomac vide », promettant que tout l’argent octroyé serait utilisé pour les vivres, les médicaments et l’électricité.

« Nous sommes dans une situation critique, nos amis doivent se souvenir que nous sommes en guerre », a-t-il insisté, soulignant que des personnes meurent chaque jour dans les villes assiégées par les forces de Mouammar Kaddafi, notamment à Zenten et Misrata dans l'ouest. Sous-aréme et sous-quopée, la rébellion libyenne est actuellement bloquée à Brega, où les encerclent les forces pro-Kaddafi.

Une question de temps

« Nous allons gagner la guerre, c'est juste une question de temps », a-t-il ensuite affirmé, comme le disent tous les responsables de la rébellion et comme l’affirme aussi la communauté internationale.

Et plus que jamais, dans la situation libyenne, l’adage « le temps c’est de l’argent » se vérifie au quotidien. Cependant, le Pr Ali Tarhuni a indiqué que la rébellion n'envisageait toujours pas, pour l'instant, de reprendre l'exploitation des champs pétrolifères du pays pour des raisons de sécurité. La priorité est de protéger les installations pétrolières, a-t-il dit.

La Libye, membre de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), exportait en temps normal 1,49 million de barils d’or noir par jour, en majeure partie (85 %) vers l'Europe, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Mais sa production a fortement chuté après le début de la révolte mi-février.

Richesses gelées


Quant aux avoirs du dirigeant libyen, une grande partie a été gelée par la communauté internationale. La rébellion ne peut cependant pas mettre la main dessus, cet argent appartenant toujours au colonel Kaddafi.

La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton avait pourtant promis à Rome, début mai, dans le cadre du Groupe de contact international sur la Libye, d'utiliser certains des avoirs gelés de Kaddafi pour aider le peuple libyen. Environ 30 milliards de dollars d'avoirs libyens ont été gelés par les États-Unis. (avec AFP)



Libye: la rébellion exige à nouveau le départ de Kadhafi, Zuma attendu à Tripoli

BENGHAZI (© 2011 AFP) - La rébellion libyenne, a réaffirmé que le départ de Mouammar Kadhafi était la condition préalable à toute sortie de crise, au moment où le président sud-africain est attendu à Tripoli.
Libye: la rébellion exige à nouveau le départ de Kadhafi, Zuma attendu à Tripoli

© AFP Saeed Khan. Joie de jeunes recrues rebelles lors de la cérémonie d'intégration le 29 mai 2011 à Benghazi

Le président sud-africain Jacob Zuma doit rencontrer lundi Mouammar Kadhafi pour discuter d'une stratégie qui lui permettrait de quitter le pouvoir.

Pour Tripoli, aucune médiation n'est possible hormis celle menée par l'Union africaine, qui a déjà présenté une "feuille de route" acceptée par le régime mais balayée d'un revers de la main par le CNT. La médiation de l'UA prévoit un cessez-le-feu et l'instauration d'une période de transition conduisant à des élections démocratiques, et l'organisation pan-africaine a appelé l'Otan à cesser ses bombardements.

"Cela fait 100 jours depuis le début de cette révolution bénie. Nous voyons des victoires émerger sur le plan national et international", s'est félicité samedi soir dans un communiqué le président du Conseil national de transition (CNT, instance dirigeante de la rébellion), Moustapha Abdeljalil. "Nous devons célébrer ce que nos fils héroïques ont accompli à Misrata et dans les montagnes du Nefoussa", a-t-il déclaré à propos de ces deux enclaves de l'opposition situées à l'est et au sud-ouest de Tripoli et qui résistent depuis des semaines aux troupes du régime.

"De même, a-t-il ajouté, (nous devons) applaudir le large soutien international pour notre révolution", partie mi-février de Benghazi et Al-Baïda, dans l'est, dans la foulée de la chute des présidents de la Tunisie et l'Egypte voisines, Zine el-Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak.

Un mois plus tard, une coalition internationale, intervenant sur mandat de l'ONU, lançait une campagne de frappes aériennes, toujours en cours, contre le régime de Kadhafi.

Mais l'opération militaire semblant s'installer dans la durée --le colonel Kadhafi étant bien décidé à ne pas lâcher le pouvoir qu'il détient depuis près de 42 ans--, l'issue paraît désormais se trouver sur le terrain diplomatique.

Revirement majeur, la Russie, allié traditionnel de Tripoli, a lâché vendredi le régime lors du G8 de Deauville, en France, se rangeant aux côtés des Occidentaux qui réclament le départ du leader, comme signifié dans la déclaration finale du sommet.

"Je voudrais saluer la position prise hier (vendredi) par le G8", a dit M. Abdeljalil, assénant qu'"aucune négociation n'est possible avant (le) départ (de Kadhafi) et de son régime".

Sur le terrain, le quartier de Bab Al-Aziziya, où se trouve la résidence du colonel Kadhafi, a été la cible samedi, comme depuis le début de la semaine, de bombardements de l'Otan qui a affirmé avoir visé un "centre de commandement et de contrôle". Elle a également indiqué avoir détruit trois chars, des dépôts de munitions, des garages militaires, ainsi qu'un canon dans la banlieue de Misrata.

Dans cette ville stratégique, assiégée pendant des semaines par les forces fidèles à Kadhafi avant que les rebelles ne les délogent de l'aéroport, un témoin a indiqué à l'AFP que la situation redevenait "normale".

De nombreux barrages ont été enlevés, des employés nettoient la ville et de nombreux magasins ont rouvert, selon lui.

Mais selon des sources hospitalières, les troupes gouvernementales continuent de bombarder la ville, où se trouve depuis samedi l'écrivain français Bernard-Henri Lévy avec un message de soutien de plusieurs communes de France, dont Paris, a annoncé sa revue La Règle du Jeu.

Par ailleurs, l'Otan a accusé les forces pro-Kadhafi d'avoir posé de nombreuses mines autour de cette ville portuaire située à 200 km à l'est de Tripoli.

D'autre part, les garde-côtes italiens sont venus au secours dans la nuit de samedi à dimanche, à près de 100 km au sud de Lampedusa, d'un bateau à la dérive en provenance de Libye avec à son bord 210 réfugiés.

Entre vendredi et samedi, quelque 1.500 migrants pour l'essentiel des réfugiés africains venus de Libye étaient arrivés à Lampedusa, après une trêve d'une semaine.

Syrie/Libye: la brutalité de la répression est choquante

GENEVE - La Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a dénoncé lundi la brutalité de la répression des soulèvements populaires en Syrie et Libye, la jugeant choquante.

Elle s'exprimait à l'ouverture de la 17ème session du Conseil des droits de l'homme.

La brutalité et l'ampleur des mesures prises par les gouvernements en Libye et maintenant en Syrie ont été particulièrement choquantes dans leur absolu mépris des droits humains fondamentaux, a déclaré Mme Pillay devant les 47 Etats membres du Conseil.

La chef de l'ONU pour les droits de l'homme a par ailleurs à nouveau appelé Damas à laisser entrer sur le territoire syrien une mission onusienne chargée d'enquêter sur les violations des droits de l'homme.

Cette enquête avait été demandée par le Conseil le 29 avril lors d'une session extraordinaire sur la Syrie.

Confronté à un mouvement de contestation sans précédent contre le régime de Bachar al-Assad, le pouvoir a envoyé ces dernières semaines l'armée dans différentes villes, notamment à Tall Kalakh (150 km au nord-ouest de Damas), Homs (centre), Banias (nord-ouest) et Deraa (sud), foyers de la révolte.

Dimanche, sept civils, dont une fillette, ont été tués et une centaine d'autres blessés par des tirs des forces de sécurité dans la région de Homs.


(©AFP

Des responsables mauritaniens sommés de rembourser 1 million de dollars détournés

NOUAKCHOTT (Xinhua) -- Le juge d'instruction a mis en demeure huit responsables du Commissariat mauritanien aux Droits de l’Homme et quatre commerçants de restituer, la somme d'un million de dollars objet de malversation.
Des responsables mauritaniens sommés de rembourser 1 million de dollars détournés

© Afriquinfos

Selon des lettres envoyées aux mis en cause, ceux-ci doivent rembourser les sommes détournées dans un délai n'excédant pas les huit jours.

Cette procédure concerne notamment Mohamed Lemine Ould Dadde, ancien commissaire aux droits de l'homme en Mauritanie et plusieurs directeurs de ce département. Ould Dadda est en détention depuis août 2010 après une mise en examen judicaire pour un détournement présumé de plus de 200 000 dollars.

Ce détournement avait été mis à jour par l'inspection d'Etat, dont le rapport fait état de l'entière responsabilité de l'ancien commissaire Mohamed Lemine Ould Dadda et décharge ses collaborateurs.

Ould Dadda, ancien militant du mouvement clandestin Conscience et Résistance (CR), sous le régime de Ould Taya (1984-2005), faisait partie des soutiens de première heure du président Mohamed Ould Abdel Aziz.

L'un des principaux objectifs déclarés du président Aziz est la lutte contre la gabegie et l'instauration de la transparence dans la gestion des affaires publiques. Depuis deux ans, plusieurs responsables gouvernementaux et d'hommes d'affaires mauritaniens ont été arrêtés et traduits en justice pour détournement de biens publics.

La rébellion libyenne forme ses recrues de 18 ans, et souvent bien plus

BENGHAZI (Libye) (© 2011 AFP) - "Les volontaires doivent être âgés de plus de 18 ans" prévient un grand panneau flambant neuf à l'entrée de la base militaire du 17 février.
La rébellion libyenne forme ses recrues de 18 ans, et souvent bien plus

© AFP Saeed Khan. Les recrues de la rébellion libyenne en formation le 29 mai 2011 à Benghazime"

Dans la vaste cour écrasée de soleil, plusieurs centaines de rebelles libyens alternent pas de gymnastique et éclats de rire.

Les recrues les plus fraîches apprennent avec application mais aussi une certaine nonchalance le garde-à-vous d'un instructeur au visage brûlé de soleil, à la barbe déjà blanche. Peu d'uniformes, la plupart portent leurs jeans et tee- shirts de civils.

Ils sont effectivement encore des civils, peut-être demain de futurs combattants de la rébellion qui, sous-armée et peu entraînée, n'arrive pas à avancer contre les forces du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

"Il sont environ 600 aujourd'hui", explique Imed el-Obaidi, 21 ans, ingénieur en électricité et rentré des Emirats arabes unis au début de la révolution du 17-Février, qui a donné son nom à cette ancienne base des forces de Kadhafi dans Benghazi, fief des rebelles dans l'est libyen.

"Ils viennent le matin, font une pause pour le petit déjeuner, reprennent jusqu'à 13 heures environ", explique Imed, qui a intégré les Forces spéciales de la rébellion à son arrivée à Benghazi. Blessé à la main droite, il travaille momentanément avec le Media center de la rébellion.

Dans ce camp, à l'image d'une révolution qui tient l'est du pays sans pouvoir forcer le passage vers l'ouest, tout semble effectivement momentané, en gestation.

Mohamed Faraj est l'un des instructeurs, visage creusé, cheveux blancs, ancien capitaine de l'armée de Kadhafi. 61 ans, à la retraite depuis 11 ans, en tenue de camouflage et... mocassins noirs de ville. "Je me suis tout de suite mobilisé, j'ai compris que ces jeunes ne connaissaient pas le maniement des armes. Je leur apprends les RPG, et les missiles américains".

Soudain, un soldat à l'écart lâche en l'air trois rafales de fusil automatique, les recrues sursautent, et puis rient de leur peur.

"Certains intègreront l'armée, iront au front. D'autres quitteront la formation, qui dure un mois, ils sont libres de choisir", explique Imed.

Lui-même, s'il veut repartir au front, ne restera pas ensuite dans l'armée: "J'ai un master, et un doctorat à terminer, je l'ai promis à mon père". Un tiers des recrues vivaient à l'étranger avant de rallier la révolution, explique-t-il. Walid Zemit est venu il y a deux semaines de Grande-Bretagne, de Coventry, où il était étudiant.

"Je veux me battre pour la Libye, défendre mon pays, mon coeur". Pas de famille à Benghazi, mais à Tripoli, alors il vit dans un camp militaire. A ses côtés, un homme au regard grave, silencieux, couvert d'un capuchon de laine en pleine chaleur. Il vient de Brega, sur la ligne de front, à l'ouest de Benghazi.

A 47 ans, Ahmed Zidane côtoie les recrues de 20 ans.

"Je suis ingénieur dans le pétrole, je travaillais pour la Syrte Oil company", dit-il d'un ton sobre. "Il y avait trop de corruption sous Kadhafi, nous devons le stopper. C'est comme une obligation, une lutte entre le bien et le mal".

A l'écart, des recrues déjà mieux formées s'entraînent au combat de rue, maison par maison. Avec des fusils automatiques qui tirent à blanc, mieux vaut éviter les accidents quand on ne sait pas encore manier une arme. Dans un autre groupe, une recrue porte carrément une cagoule en laine blanche. "Peut-être vient-il de Tripoli, il ne veut pas être reconnu", explique Imed.

S'ils rient parfois, ces hommes comprennent la gravité de leur engagement.

Sont-ils de bons éléments? "Oui, ils apprennent vite, la moitié d'entre eux sont des ingénieurs, des intellectuels", explique l'ancien capitaine Nuri Mohamed, 20 ans d'armée, l'instructeur du combat de rue. "Il faut bien s'organiser pour attaquer une maison, des hommes devant, d'autres à l'arrière. Chacun sa position. C'est comme un match de foot", estime Imed, qui sait bien que les balles ne sont pas les mêmes.

Nigéria: Goodluck Jonathan investi, bombes continuent d'exploser

Le nouveau président du Nigeria a été investi dimanche à Abuja. Goodluck Jonathan a prêté serment, quelques heures avant l’explosion de bombes artisanales dans le nord du pays.

« La transformation commence aujourd’hui », a déclaré Goodluck Jonathan dans son discours d’investiture. Près de 20 chefs d’États, essentiellement africains avaient fait le déplacement, notamment l’Ivoirien Alassane Ouattara, le Sud-Africain Jacob Zuma et le Zimbabwéen Robert Mugabe. Des milliers de personnes se sont rendus sur Eagle Square, la place d’Abuja où se déroulent tous les rassemblements officiels.

La Grande-Bretagne avait dépêché son ministre en charge des Affaires africaines, Henry Bellingham, et Washington était représenté par le secrétaire d’État adjoint en charge de l’Afrique, Johnnie Carson.

« Ensemble nous allons unifier notre nation et améliorer le niveau de vie de toutes nos populations, du nord au sud, de l’est à l’ouest », a promis le nouveau président du Nigeria.

« Nous ne laisserons personne exploiter les différences religieuses ou linguistiques pour nous dresser les uns contre les autres », a-t-il poursuivi sous les applaudissements.

Quatre théâtres d’explosions

Dans la soirée cependant, 10 personnes ont été tuées et 20 autres blessées dans l’explosion de trois bombes artisanales. Les explosions ont eu lieu sur la base militaire de Bauchi « en trois lieux différents dans la même zone et à quelques secondes d’intervalle », a indiqué le commissaire de police de la ville. Le chef policier a précisé « qu’il y avait beaucoup de gens, parce que c’était dimanche soir » et que les victimes étaient toutes des civils.

Une explosion s’est également produite à un débit de bières des environs de la capitale, faisant des blessés légers, a annoncé un autre responsable.

L’élection de Goodluck Jonathan est contestée par de nombreux Nordistes. Jonathan, un chrétien sudiste de 53 ans avait battu un ex-dirigeant militaire du Nord essentiellement musulman, Muhammadu Buhari, lors d’un scrutin considéré comme l’un des plus équitables des deux dernières décennies. Les élections avaient été suivies de trois jours d’émeutes qui ont fait 800 morts.

Au sein de son parti la candidature de Goodluck Jonathan est également contestée. Elle aurait mis fin à une règle interne du Parti démocratique du peuple (PDP), qui prévoit une rotation entre candidats du Nord et du Sud. L’ancien vice-président était arrivé au pouvoir en mai 2010 après la mort d’Umaru Yar’Adua, un président musulman du Nord qui n’est pas parvenu au terme de son premier mandat. C’est pourquoi de nombreux Nigérians estiment que le parti au pouvoir aurait dû nommer un Nordiste. (avec AFP)

Fin du nucléaire en Allemagne : le débat rebondit en France

La présidente du groupe nucléaire français Areva, Anne Lauvergeon, a estimé lundi que la mesure allemande était «totalement politique».

La présidente du groupe nucléaire français Areva, Anne Lauvergeon, a estimé lundi que la mesure allemande était «totalement politique». | Eric Piermont

Saluée par les Verts, accueillie avec une extrême prudence par Areva et le Medef : la décision de l'Allemagne d'abandonner le nucléaire d'ici à 2022 provoque le débat en France ce lundi.

Interrogée sur Europe 1, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Cécile Duflot, souhaite que le même choix soit fait en France. «Evidemment que ça nécessite plus d’efforts, mais c’est tout à fait possible. On est tellement en retard pour les énergies renouvelables en France, qu’on a une marge de progression considérable.» «Il faut sortir de cette intoxication mentale qui nous fait croire qu’il n y a pas d’autre énergie que le nucléaire», a-t-elle ajouté, estimant que «ce qu’il faut, c’est prendre cette décision. L'Allemagne et la Suisse montrent tout à fait qu’on peut faire sans le nucléaire».

Daniel Cohn-Bendit, qui juge que la décision allemande était «une chose annoncée et évidente», plaide pour «un grand débat sur le nucléaire en France». «Je suis absolument persuadé que la réflexion sur le nucléaire en France est sous-développée», souligne le député européen Europe Ecologie-Les Verts sur Europe 1. «Il y a toujours un risque non maitrisable et économiquement, le nucléaire n’est pas soutenable et durable», affirme-t-il. «C’est d’ailleurs l'une des grandes négociations qu’il y aura entre les écologistes et le PS pour 2012», prévient Cohn-Bendit. La

La présidente du groupe nucléaire français Areva, Anne Lauvergeon, est, elle, sceptique sur la mise en oeuvre de cette annonce. A ses yeux, la mesure allemande est «totalement politique». Sur BFM Radio, elle n'exclut pas un retournement de situation d'ici cette échéance car, selon elle, «d'ici 2022, il peut se passer beaucoup de choses». Elle évoque une incertitude juridique, après que le numéro deux allemand de l'énergie RWE a porté plainte contre la fermeture forcée d'un de ses réacteurs. La fermeture déjà effective de sept réacteurs a, selon elle, «entraîné un renchérissement significatif des coûts de l'électricité en Allemagne, avec des conséquences pour la base industrielle installée».

La présidente du Medef, , juge, sur RMC/BFM TV, qu'il s'agit d'une «décision tout à fait majeure», qui risque de poser un «problème de compétitivité» pour l'Union européenne à terme. Elle souligne que les Etats-Unis n'ont pas l'intention de réduire leur production nucléaire et que la Chine est en train de la développer. «Est-ce que l'Allemagne fait ce choix tout en sachant qu'elle va continuer à importer du nucléaire de France ? C'est ce qu'on appelle la théorie du passager clandestin. Est-ce qu'il y a au contraire derrière cela un plan gigantesque d'innovation technologique ?» s'interroge-t-elle.

LeParisien.fr