30 mai, 2011

Libye: la rébellion exige à nouveau le départ de Kadhafi, Zuma attendu à Tripoli

BENGHAZI (© 2011 AFP) - La rébellion libyenne, a réaffirmé que le départ de Mouammar Kadhafi était la condition préalable à toute sortie de crise, au moment où le président sud-africain est attendu à Tripoli.
Libye: la rébellion exige à nouveau le départ de Kadhafi, Zuma attendu à Tripoli

© AFP Saeed Khan. Joie de jeunes recrues rebelles lors de la cérémonie d'intégration le 29 mai 2011 à Benghazi

Le président sud-africain Jacob Zuma doit rencontrer lundi Mouammar Kadhafi pour discuter d'une stratégie qui lui permettrait de quitter le pouvoir.

Pour Tripoli, aucune médiation n'est possible hormis celle menée par l'Union africaine, qui a déjà présenté une "feuille de route" acceptée par le régime mais balayée d'un revers de la main par le CNT. La médiation de l'UA prévoit un cessez-le-feu et l'instauration d'une période de transition conduisant à des élections démocratiques, et l'organisation pan-africaine a appelé l'Otan à cesser ses bombardements.

"Cela fait 100 jours depuis le début de cette révolution bénie. Nous voyons des victoires émerger sur le plan national et international", s'est félicité samedi soir dans un communiqué le président du Conseil national de transition (CNT, instance dirigeante de la rébellion), Moustapha Abdeljalil. "Nous devons célébrer ce que nos fils héroïques ont accompli à Misrata et dans les montagnes du Nefoussa", a-t-il déclaré à propos de ces deux enclaves de l'opposition situées à l'est et au sud-ouest de Tripoli et qui résistent depuis des semaines aux troupes du régime.

"De même, a-t-il ajouté, (nous devons) applaudir le large soutien international pour notre révolution", partie mi-février de Benghazi et Al-Baïda, dans l'est, dans la foulée de la chute des présidents de la Tunisie et l'Egypte voisines, Zine el-Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak.

Un mois plus tard, une coalition internationale, intervenant sur mandat de l'ONU, lançait une campagne de frappes aériennes, toujours en cours, contre le régime de Kadhafi.

Mais l'opération militaire semblant s'installer dans la durée --le colonel Kadhafi étant bien décidé à ne pas lâcher le pouvoir qu'il détient depuis près de 42 ans--, l'issue paraît désormais se trouver sur le terrain diplomatique.

Revirement majeur, la Russie, allié traditionnel de Tripoli, a lâché vendredi le régime lors du G8 de Deauville, en France, se rangeant aux côtés des Occidentaux qui réclament le départ du leader, comme signifié dans la déclaration finale du sommet.

"Je voudrais saluer la position prise hier (vendredi) par le G8", a dit M. Abdeljalil, assénant qu'"aucune négociation n'est possible avant (le) départ (de Kadhafi) et de son régime".

Sur le terrain, le quartier de Bab Al-Aziziya, où se trouve la résidence du colonel Kadhafi, a été la cible samedi, comme depuis le début de la semaine, de bombardements de l'Otan qui a affirmé avoir visé un "centre de commandement et de contrôle". Elle a également indiqué avoir détruit trois chars, des dépôts de munitions, des garages militaires, ainsi qu'un canon dans la banlieue de Misrata.

Dans cette ville stratégique, assiégée pendant des semaines par les forces fidèles à Kadhafi avant que les rebelles ne les délogent de l'aéroport, un témoin a indiqué à l'AFP que la situation redevenait "normale".

De nombreux barrages ont été enlevés, des employés nettoient la ville et de nombreux magasins ont rouvert, selon lui.

Mais selon des sources hospitalières, les troupes gouvernementales continuent de bombarder la ville, où se trouve depuis samedi l'écrivain français Bernard-Henri Lévy avec un message de soutien de plusieurs communes de France, dont Paris, a annoncé sa revue La Règle du Jeu.

Par ailleurs, l'Otan a accusé les forces pro-Kadhafi d'avoir posé de nombreuses mines autour de cette ville portuaire située à 200 km à l'est de Tripoli.

D'autre part, les garde-côtes italiens sont venus au secours dans la nuit de samedi à dimanche, à près de 100 km au sud de Lampedusa, d'un bateau à la dérive en provenance de Libye avec à son bord 210 réfugiés.

Entre vendredi et samedi, quelque 1.500 migrants pour l'essentiel des réfugiés africains venus de Libye étaient arrivés à Lampedusa, après une trêve d'une semaine.

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