30 mai, 2011

Nigéria: Goodluck Jonathan investi, bombes continuent d'exploser

Le nouveau président du Nigeria a été investi dimanche à Abuja. Goodluck Jonathan a prêté serment, quelques heures avant l’explosion de bombes artisanales dans le nord du pays.

« La transformation commence aujourd’hui », a déclaré Goodluck Jonathan dans son discours d’investiture. Près de 20 chefs d’États, essentiellement africains avaient fait le déplacement, notamment l’Ivoirien Alassane Ouattara, le Sud-Africain Jacob Zuma et le Zimbabwéen Robert Mugabe. Des milliers de personnes se sont rendus sur Eagle Square, la place d’Abuja où se déroulent tous les rassemblements officiels.

La Grande-Bretagne avait dépêché son ministre en charge des Affaires africaines, Henry Bellingham, et Washington était représenté par le secrétaire d’État adjoint en charge de l’Afrique, Johnnie Carson.

« Ensemble nous allons unifier notre nation et améliorer le niveau de vie de toutes nos populations, du nord au sud, de l’est à l’ouest », a promis le nouveau président du Nigeria.

« Nous ne laisserons personne exploiter les différences religieuses ou linguistiques pour nous dresser les uns contre les autres », a-t-il poursuivi sous les applaudissements.

Quatre théâtres d’explosions

Dans la soirée cependant, 10 personnes ont été tuées et 20 autres blessées dans l’explosion de trois bombes artisanales. Les explosions ont eu lieu sur la base militaire de Bauchi « en trois lieux différents dans la même zone et à quelques secondes d’intervalle », a indiqué le commissaire de police de la ville. Le chef policier a précisé « qu’il y avait beaucoup de gens, parce que c’était dimanche soir » et que les victimes étaient toutes des civils.

Une explosion s’est également produite à un débit de bières des environs de la capitale, faisant des blessés légers, a annoncé un autre responsable.

L’élection de Goodluck Jonathan est contestée par de nombreux Nordistes. Jonathan, un chrétien sudiste de 53 ans avait battu un ex-dirigeant militaire du Nord essentiellement musulman, Muhammadu Buhari, lors d’un scrutin considéré comme l’un des plus équitables des deux dernières décennies. Les élections avaient été suivies de trois jours d’émeutes qui ont fait 800 morts.

Au sein de son parti la candidature de Goodluck Jonathan est également contestée. Elle aurait mis fin à une règle interne du Parti démocratique du peuple (PDP), qui prévoit une rotation entre candidats du Nord et du Sud. L’ancien vice-président était arrivé au pouvoir en mai 2010 après la mort d’Umaru Yar’Adua, un président musulman du Nord qui n’est pas parvenu au terme de son premier mandat. C’est pourquoi de nombreux Nigérians estiment que le parti au pouvoir aurait dû nommer un Nordiste. (avec AFP)

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