30 mai, 2011

Fin du nucléaire en Allemagne : le débat rebondit en France

La présidente du groupe nucléaire français Areva, Anne Lauvergeon, a estimé lundi que la mesure allemande était «totalement politique».

La présidente du groupe nucléaire français Areva, Anne Lauvergeon, a estimé lundi que la mesure allemande était «totalement politique». | Eric Piermont

Saluée par les Verts, accueillie avec une extrême prudence par Areva et le Medef : la décision de l'Allemagne d'abandonner le nucléaire d'ici à 2022 provoque le débat en France ce lundi.

Interrogée sur Europe 1, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Cécile Duflot, souhaite que le même choix soit fait en France. «Evidemment que ça nécessite plus d’efforts, mais c’est tout à fait possible. On est tellement en retard pour les énergies renouvelables en France, qu’on a une marge de progression considérable.» «Il faut sortir de cette intoxication mentale qui nous fait croire qu’il n y a pas d’autre énergie que le nucléaire», a-t-elle ajouté, estimant que «ce qu’il faut, c’est prendre cette décision. L'Allemagne et la Suisse montrent tout à fait qu’on peut faire sans le nucléaire».

Daniel Cohn-Bendit, qui juge que la décision allemande était «une chose annoncée et évidente», plaide pour «un grand débat sur le nucléaire en France». «Je suis absolument persuadé que la réflexion sur le nucléaire en France est sous-développée», souligne le député européen Europe Ecologie-Les Verts sur Europe 1. «Il y a toujours un risque non maitrisable et économiquement, le nucléaire n’est pas soutenable et durable», affirme-t-il. «C’est d’ailleurs l'une des grandes négociations qu’il y aura entre les écologistes et le PS pour 2012», prévient Cohn-Bendit. La

La présidente du groupe nucléaire français Areva, Anne Lauvergeon, est, elle, sceptique sur la mise en oeuvre de cette annonce. A ses yeux, la mesure allemande est «totalement politique». Sur BFM Radio, elle n'exclut pas un retournement de situation d'ici cette échéance car, selon elle, «d'ici 2022, il peut se passer beaucoup de choses». Elle évoque une incertitude juridique, après que le numéro deux allemand de l'énergie RWE a porté plainte contre la fermeture forcée d'un de ses réacteurs. La fermeture déjà effective de sept réacteurs a, selon elle, «entraîné un renchérissement significatif des coûts de l'électricité en Allemagne, avec des conséquences pour la base industrielle installée».

La présidente du Medef, , juge, sur RMC/BFM TV, qu'il s'agit d'une «décision tout à fait majeure», qui risque de poser un «problème de compétitivité» pour l'Union européenne à terme. Elle souligne que les Etats-Unis n'ont pas l'intention de réduire leur production nucléaire et que la Chine est en train de la développer. «Est-ce que l'Allemagne fait ce choix tout en sachant qu'elle va continuer à importer du nucléaire de France ? C'est ce qu'on appelle la théorie du passager clandestin. Est-ce qu'il y a au contraire derrière cela un plan gigantesque d'innovation technologique ?» s'interroge-t-elle.

LeParisien.fr

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