25 mai, 2011

Moscou critique les bombardements sur Tripoli

Par FTV (avec agences)

bombardements sur Tripoli (24/05/2011)

bombardements sur Tripoli (24/05/2011)

AFP
Les bombardements sur Tripoli sont "un nouvel écart grossier par rapport aux résolutions de l'ONU"

C'est ce qu'a affirmé Moscou à la veille du sommet du G8 au cours duquel la situation dans les pays arabes et notamment en Libye pourrait être évoquée.

Moscou s'était abstenu lors du vote à l'ONU, le 17 mars dernier, ouvrant la voie aux opérations militaires en Libye.

"Des informations inquiétantes nous parviennent une nouvelle fois de Libye au sujet des puissantes frappes aériennes auxquelles ont procédé les forces de la coalition à Tripoli", a indiqué le ministère russe des affaires étrangères. La diplomatie russe relève en particulier que des "bâtiments n'ayant pas un caractère militaire" ont été touchés par ces bombardements. "Les frappes aériennes ne permettent pas de mettre un terme à la confrontation entre les parties libyennes et ne font qu'accroitre les souffrances des civils libyens", estime le ministère.

Yemen - violences Combats à Sanaa

.france2.fr
Des fusées s'élèvent du nord de Sanaa après le tir d'un missile contre la maison d'un chef de tribu, le 24/05/2011

Des fusées s'élèvent du nord de Sanaa après le tir d'un missile contre la maison d'un chef de tribu, le 24/05/2011

AFP/Gamal NOMAN
Affrontements entre les forces fidèles au président Saleh et les hommes de Cheikh Sadek al-Ahmar, un chef tribal

Ces affrontements ont éclaté lundi, au lendemain du refus du président contesté de signer un accord sur une transition pacifique du pouvoir, élaboré par les monarchies arabes du Golfe.

Certains analystes redoutent un "scénario à la libyenne".

Mardi, ces combats ont fait 38 morts.

Les combats ont éclipsé dans les médias les manifestations quotidiennes dans le pays, alors que le nombre de jeunes campant sur la Place du Changement à Sanaa se réduisait mercredi en raison de la proximité des affrontements.


Les tribus sont fortement armées et Cheikk al-Ahmar peut compter sur des milliers d'hommes aguerris des hauts plateaux.M. Saleh conserve la suprématie militaire, puisqu'il dispose de l'aviation et des blindés, selon les analystes. Cependant, "l'armée est en grande partie composée d'hommes de tribus, qui pourraient choisir de faire prévaloir la solidarité tribale et de se rallier à cheikh al-Ahmar", estime M. Farès al-Saqqaf, président du centre d'études pour l'avenir à Sanaa.

Pour Abdel Aziz al-Sager, directeur du Gulf Research Center, "tant que le président Saleh est déterminé à garder le pouvoir, il n'a pas d'autre option que la violence".

Seul "un message fort" de la communauté internationale, dont les monarchies voisines du Golfe, est capable d'arrêter le cycle de violence, estime-t-il.

Pour certains observateurs, si le chaos s'étend, le Yemen pourrait être l'objet d'une partition, non plus en deux parties, nord et sud, comme par le passé, mais en plusieurs entités distinctes, dont une région contrôlée par les rebelles zaïdites chiites dans le nord.

Mardi, vingt-quatre partisans du chef de la puissante tribu des Hached, cheikh Sadek al-Ahmar, ont été tués, dont trois dignitaires tribaux, et des dizaines d'autres ont été blessés, a indiqué à l'AFP une source médicale. En outre, 14 soldats ont été tués et deux autres sont portés disparus, a rapporté le ministère de la Défense sur son site internet 26sep.net, citant le ministère de l'Intérieur.

e-G8: Facebook ni nécessaire, ni suffisant pour faire la révolution

PARIS - Facebook n'est ni nécessaire, ni suffisant pour faire la révolution, a assuré mercredi son fondateur et patron Mark Zuckerberg lors de l'e-G8, minimisant le rôle joué par le réseau à l'appui des mouvements démocratiques dans les pays arabes, principalement en Tunisie et en Egypte.

Il serait particulièrement arrogant pour une entreprise de technologie de revendiquer un rôle dans les mouvements de protestation, a déclaré Mark Zuckerberg, 27 ans, lors d'une intervention destinée à clore les deux jours de débats de l'e-G8 à Paris.

Facebook n'a été ni nécessaire, ni suffisant (pour faire la révolution, NDLR), a-t-il poursuivi. Ce qui l'a été, ce sont des populations qui se sont prises en main.

Facebook a peut-être contribué et apporté des outils, mais cela aurait pu être autre chose, a-t-il simplement concédé, ajoutant un peu plus tard que son entreprise avait joué dans les révolutions arabes un rôle beaucoup moins important que ce que disaient les journaux.

Comme de coutume vêtu d'un simple tee-shirt et d'un jean, Mark Zuckerberg est intervenu pendant plus d'une heure, interrogé par le publicitaire Maurice Levy, l'organisateur du e-G8, devant un parterre fourni et curieux.

Un peu plus tôt, il avait été reçu - en veste et cravate - à l'Elysée par Nicolas Sarkozy.

C'était marrant. C'est la première fois que je le rencontre, c'est un grand honneur, a-t-il assuré à propos du président français.

Naturellement interrogé sur l'extraordinaire succès de Facebook depuis sa création, il a notamment expliqué que son succès tenait au fait que les gens y étaient sous leur identité réelle, leur permettant ainsi de retrouver leurs amis très facilement pour partager et échanger avec eux.

Le partage restera la grande tendance des cinq ou dix années à venir, a-t-il prédit. Nous sommes plus près du début de ce phénomène que de la fin.

Au sujet de l'usage des données personnelles, déposées par tous les utilisateurs de Facebook, et qui fait vivement débat, Mark Zuckerberg a souligné que ceux-ci devaient choisir leurs propres limites. Certains partagent tout, d'autres pas grand chose. Il faut que chacun trouve son équilibre au fil du temps.

Enfin, il a démenti l'ouverture de Facebook aux moins de 13 ans comme cela avait rapporté récemment par plusieurs médias. Je n'ai jamais dit que je voulais que les enfants de moins de 13 ans s'inscrivent. Et si c'était le cas, nous devrions développer des procédures adéquates. Ce n'est absolument pas une priorité pour nous aujourd'hui.


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Le chef du Hezbollah appelle les Syriens à se tenir derrière leur président

BEYROUTH - Le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah a appelé mercredi les Syriens à sauvegarder le régime du président Bachar al-Assad dont il est un proche allié, au moment où un mouvement de contestation populaire est réprimé dans le sang en Syrie depuis plus de deux mois.

Nous appelons les Syriens à sauvegarder leur pays et leur régime résistant, et à donner la possibilité à la direction syrienne, en coopération avec toutes les catégories de la société, d'appliquer les réformes demandées, a dit M. Nasrallah.

Il s'exprimait à l'occasion du 11e anniversaire du retrait de l'armée israélienne du Liban sud après 22 ans d'occupation.

Son discours a été retransmis en direct par la télévision du Hezbollah, Al-Manar, sur un écran géant installé devant des milliers de partisans réunis dans le village de Nabi Shiit, dans la Békaa (est).

La différence entre la Syrie et les autres révoltes arabes (...) est que le président Assad croit dans les réformes et est déterminé et prêt à faire de très grands pas pour les réformes, mais dans le calme, la patience et la responsabilité, a dit le chef du Hezbollah, qui n'est plus apparu en public depuis 2008 pour des raisons de sécurité.

C'est la première fois que M. Nasrallah réagit à la révolte qui secoue depuis le 15 mars le régime syrien qui constitue, avec le pouvoir en Iran, un important soutien du puissant parti chiite libanais, considéré par les Etats-Unis et Israël comme une organisation terroriste.

Hassan Nasrallah a également appelé le Liban à refuser d'appliquer toute sanction que les Etats-Unis et l'Occident veulent imposer à la Syrie.

Les Etats-Unis et l'Union européenne ont imposé des sanctions directes à M. Assad, en dépit de quoi le régime reste sourd aux mises en gardes internationales et continue de réprimer les manifestations pro-démocratie.

Depuis le 15 mars, au moins 1.062 personnes ont été tuées par les forces de sécurité et 10.000 arrêtées en Syrie, selon l'ONG syrienne l'Organisation nationale des droits de l'Homme.

Après trois décennies de tutelle, la Syrie a été contrainte sous la pression internationale et de la rue libanaise de retirer ses troupes du Liban en avril 2005, à la suite de l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Mais le régime syrien y exerce toujours une influence à travers ses alliés politiques au Liban comme le Hezbollah.

M. Nasrallah a par ailleurs critiqué le discours du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu mardi devant le Congrès américain, dans lequel il a parlé de l'armement du Hezbollah, mouvement contre lequel Israël a mené une guerre dévastatrice en 2006.

Les roquettes qu'il a mentionnées existent, existeront toujours et protègeront le Liban, a averti le chef du Hezbollah en allusion aux dizaines de milliers de roquettes que possèderait son mouvement. Personne ne peut nous les prendre.

M. Nasrallah a aussi répété son hostilité au processus de paix avec Israël: Non aux négociations, Non à Israël et Non à l'occupation de Jérusalem.


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RFI: une partie des salariés vote une motion de défiance contre Pouzilhac

PARIS — Une partie des salariés de RFI, à l'appel de l'intersyndicale (sauf la CFDT), a voté une motion de défiance contre Alain de Pouzilhac, pour marquer une nouvelle fois son opposition aux projets en cours, notamment le déménagement de RFI dans le cadre de la fusion avec France 24.

Sur 360 salariés votants, 348 se sont prononcés mardi soir pour cette motion de défiance contre le PDG de RFI, adoptée à 97%, pour une entreprise qui emploie plus de 1.000 personnes.

"Cette motion de défiance fait écho au vote de décembre 2010 sur le projet de déménagement à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) refusé à 91,5%", écrit l'intersyndicale SNJ, FO, SNRT-CGT, SNJ-CGT dans un communiqué.

La CFDT, qui a appelé à boycotter cette consultation, a relevé que "2/3 des salariés de RFI ont refusé d'y participer". Le syndicat s'interroge sur cette "consultation à but de défiance à l'adresse unique d'Alain de Pouzilhac, manière indirecte de soutenir Christine Ockrent dans cette +guerre des chefs+ qui n'est pas la notre, ni celle des salariés".

Dans le cadre de la fusion des sociétés de l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF) -qui coiffe France 24, RFI et une partie de TV5 Monde-, le personnel de RFI, installé à la Maison ronde de Radio France, doit quitter ses locaux pour emménager à côté de la chaîne France 24.

"C'est l'ensemble des projets d'Alain de Pouzilhac qui sont contestés par le personnel", estiment les signataires, qui estiment ne plus pouvoir "travailler avec ce PDG désavoué".

Le PDG de RFI a tenu, dans un communiqué adressé aux salariés, à dissiper les craintes du personnel. "De tels changements, a-t-il reconnu, peuvent provoquer de l'inquiétude chez certains d'entre vous à titre personnel et collectivement, au sein de l'entreprise". "Il est normal de se poser des questions, toutes les questions et de les poser à ceux qui portent ce projet", a-t-il souligné, faisant valoir que la direction multipliait les réunions avec les instances représentatives depuis plusieurs mois.

"C'est ainsi et non par une défiance de principe qui ne sera jamais une réponse, que nous pourrons unir nos forces pour construire, au sein de l'AEF, l'avenir de RFI", a insisté le PDG de la radio internationale. "Nous sommes décidés plus que jamais à faire cette réforme parce que nous savons que c'est une chance pour nous tous", a-t-il conclu.

Ce mouvement de mécontentement s'inscrit dans un contexte de plans de départs volontaires qui concernera 126 personnes, dont les 69 qui n'avaient pu partir comme ils le souhaitaient lors du plan social de RFI.

Les salariés de RFI se sont à plusieurs reprises opposés aux projets de la direction: fusion, déménagement et "plan social annoncé".

L'AEF, minée depuis plusieurs mois par "une guerre des chefs" entre son président, Alain de Pouzilhac, et sa numéro deux, Christine Ockrent, fait actuellement l'objet d'une mission d'information parlementaire, ainsi que d'une enquête sur ses comptes à la demande de Matignon.

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Beaucoup prévoient le chaos en Libye si Kadhafi s'efface

Beaucoup prévoient le chaos en Libye si Kadhafi s'efface

L'élimination de ses rivaux et la concentration des pouvoirs qui ont permis à Mouammar Kadhafi de se maintenir plus de 41 ans au pouvoir impliquent que sa mort éventuelle entraînerait probablement un effondrement de tout le système politique qu'il a mis en place. (Reuters/Max Rossi)

L'élimination de ses rivaux et la concentration des pouvoirs qui ont permis à Mouammar Kadhafi de se maintenir plus de 41 ans au pouvoir impliquent que sa mort éventuelle entraînerait probablement un effondrement de tout le système politique qu'il a mis en place.

Celui-ci est formé d'un entrelacs d'entités et de structures dont les compétences se chevauchent mais qui, indépendamment de leurs compétences officielles, ont pour point commun de dépendre du "frère guide" de la révolution du 1er septembre 1969 et de son clan.

"Le régime est déjà ébranlé par les défections de certains de ses dirigeants en vue. Il est hautement improbable qu'il puisse survivre à la disparition de Kadhafi", estime Ronald Bruce St John, auteur de plusieurs ouvrages sur la Libye.

L'Otan, qui supervise les raids aériens censés protéger les civils contre les forces libyennes, affirme ne pas prendre pour cible l'impétueux colonel mais ses avions ont bombardé à diverses reprises sa résidence de la caserne de Bab al Azizia, à Tripoli, tuant l'un de ses fils, Saïf al Arab.

Selon des responsables libyens, les tirs des avions occidentaux ont raté de peu le colonel lui-même lorsqu'ils ont frappé le bâtiment du complexe d'Al Azizia où se trouvait Kadhafi, l'un des rares leaders au monde pouvant se targuer d'une telle longévité au pouvoir.

Ces dernières années, le colonel Kadhafi a délégué davantage de pouvoirs à ses fils mais nombreux sont ceux qui pensent que leurs rivalités, combinées aux tribalisme et régionalisme antérieurs à 1969 contribueront a désintégrer le pouvoir.

Le gouvernement libyen conserve une armée bien mieux équipée et formée que les rebelles et les forces occidentales, qui agissent en vertu d'un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies pour protéger la population contre le régime, excluent l'envoi - au moins officiel - de troupes au sol.

Dès lors, les loyalistes pourraient continuer à combattre même après la mort ou toute autre forme de neutralisation du "frère guide", même s'ils se divisent et que le régime lui-même s'effondre.

A Tripoli, que tiennent fermement pour le moment les loyalistes, ceux-ci assurent que c'est le peuple libyen tout entier qui est engagé dans cet affrontement avec les rebelles de l'Est, appuyés par l'Occident, et que la bataille se perpétuera si Kadhafi disparaît du paysage.

"Sa mort porterait un rude coup psychologique au régime mais ne résoudrait pas nécessairement ce conflit et pourrait même empirer les choses", fait valoir Alex Warren, directeur du centre de recherche Frontier, spécialisé dans le Moyen-Orient et le Maghreb.

"Je pense que le régime doit avoir un plan d'urgence en cas de mort de Kadhafi. L'un de ses fils, probablement Saïf al Islam (le plus connu à l'extérieur) pourrait se démener pour qu'on l'aide à endosser les habits de son père", ajoute Alex Warren.

"Mais sa tâche ne sera pas facilitée" par la politique de son père consistant à diviser pour régner, prédit-il. Saïf s'est accroché à de nombreuses reprises dans le passé avec deux autres de ses influents frères, Moutassim et Khamis.

"Aucun des fils ne jouit du soutien de l'opinion publique, de l'armée, des services de sécurité ou de renseignement, et des dirigeants tribaux nécessaire pour bâtir la coalition politique requise, particulièrement dans un brusque contexte de crise", estime Bruce St John.

"Si la famille Kadhafi et les membres restants du régime se montrent hésitants, c'est-à-dire n'ouvrent pas le feu sur les citoyens manifestant en faveur de la rébellion, cela pourrait déclencher une vaste révolte populaire qui pourrait faire tache d'huile, notamment à Tripoli", spécule-t-il.

Même si le régime s'effondrait, de nombreux dangers guettent le pays. L'Irak, où les Etats-Unis ont renversé en avril 2003 Saddam Hussein, est un bon exemple du chaos qui peut suivre la chute d'un dictateur. Les forces "libératrices" sont rapidement passées pour des forces d'occupation.

En raison de la manne qu'ils tirent des richesses pétrolières de la Libye, qui possède les plus importantes réserves confirmées d'or noir d'Afrique, certains anciens caciques du régime libyen pourraient rapidement se regrouper sous la bannière de l'anti-impérialisme.

"Mais, si Kadhafi s'en va, ce sera la fin du régime. Il n'y aucune chance de retour en arrière", conclut Achour Chamis, un opposant libyen basé en Grande-Bretagne.

Dans les capitales occidentales, néanmoins, on doute de la capacité des rebelles regroupés dans le Conseil national de transition, basé à Benghazi mais miné par des rivalités et des divisions, à reprendre les rênes d'un pays où le régionalisme reste vivace.

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a exprimé cette semaine un optimisme peut-être encore prématuré: "L'opposition a mis sur pied un conseil intérimaire crédible et légitime. Et lorsque Kadhafi partira, c'est inévitable, une nouvelle Libye se tient prête à aller de l'avant."

Par Reuters

ONU: l'Asie et l'Amérique latine tirent l'économie mondiale

New York (awp/afp) - La Chine, l'Inde, le Brésil et les pays en développement continuent de tirer l'économie mondiale avec une croissance plus forte que dans les pays développés, ont annoncé mercredi les économistes des Nations unies.

Dans les pays développés, les politiques fiscales sont placées sous le signe de l'austérité en raison de niveaux élevés de déficits publics, affaiblissant les perspectives de croissance à court terme, soulignent-ils dans un rapport.

"La reprise continue d'être tirée par les grandes économies émergentes en Asie et en Amérique latine, en particulier la Chine, l'Inde et le Brésil", expliquent ces économistes.

Mais même dans ces pays, les perspectives de croissance sont freinées par l'inflation et la pression à la hausse de leurs monnaies.

Selon ce rapport, au rythme actuel de la croissance mondiale, il faudra quatre à cinq ans pour que l'emploi retrouve les niveaux d'avant la crise dans les pays développés.

Les économistes de l'ONU mettent en garde les pays développés contre des politiques fiscales d'austérité "au vu de l'état encore fragile de la reprise et des niveaux élevés du chômage".

La croissance aux Etats-Unis était de 2,9% en 2010 et devrait atteindre 2,6% en 2011 et 2,8% en 2012 avec une baisse du chômage à 8,2% en 2012, selon les estimation du rapport.

Le Japon, durement touché par le séisme et le tsunami en mars 2011, devrait enregistrer une croissance de 0,7% en 2011 et 2,8% en 2012.

Dans la zone euro, la croissance atteindra 1,6% en 2011 et 1,6% aussi en 2012.

En Europe de l'Est, la croissance du PIB a atteint 2,2% en 2010. Elle devrait accélérer à 3,1% en 2011 et 4% en 2012.

En Russie et dans les Etats de l'ancienne URSS, la croissance devrait être robuste avec 4,6% en 2011 et 4,8% en 2012.

En Afrique, la croissance devrait ralentir à 3,6% en 2011 mais accélérer à 5,4% en 2012.

En Asie de l'Est, les économies devraient enregistrer une croissance solide qui va cependant perdre un peu de son souffle pour passer de 9,1% en 2010 à 7,3% en 2011 et 7,2% en 2012.

Après une forte reprise enregistrée en Amérique latine et dans les Caraïbes, la croissance va ralentir de 5,9% en 2010 à 4,5% en 2011 et 4,9% en 2012, ajoutent encore ces économistes.

rp



(AWP /

France: enquête sur un ministre après des accusations de harcèlement sexuel

PARIS - Une enquête préliminaire a été ouverte mercredi en région parisienne pour vérifier la véracité des accusations contre un membre du gouvernement français, Georges Tron, contre qui une plainte pour harcèlement sexuel a été déposée par deux ex-employées de mairie.

Si les faits dénoncés sont établis, ils seraient susceptibles de recevoir la qualification d'agression sexuelle et de viol, a expliqué le procureur de la République d'Evry, près de Paris, Mme Marie-Suzanne Le Quéau.

L'entourage de Georges Tron, secrétaire d'Etat à la Fonction publique, a laissé entendre qu'il allait aussi porter plainte pour dénonciation calomnieuse.

La magistrate a précisé que l'ouverture d'une enquête préliminaire pour ces faits était la procédure habituelle lorsque le parquet est saisi de telles plaintes.

Au terme de cette enquête, en fonction des éléments recueillis, le parquet aura le pouvoir de ne pas donner suite à la procédure, d'ouvrir une information judiciaire confiée à un juge d'instruction ou, en cas de seul délit d'agression sexuelle, renvoyer l'affaire devant un tribunal correctionnel.

Le quotidien populaire Le Parisien avait écrit mercredi que deux ex-employées municipales de Draveil, une commune de la banlieue sud de Paris dont M. Tron (UMP, droite) est le maire avaient déposé plainte contre lui.

Une plainte a bien été adressée par voie recommandée au parquet par deux ex-employées de la mairie pour harcèlement sexuel mardi à 12H00, a déclaré l'avocat des plaignantes, Gilbert Collard, dans un message à l'AFP mercredi.

Le parquet d'Evry (sud de Paris) a confirmé mercredi à l'AFP le dépôt d'une plainte contre le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, mais a refusé de confirmer si les faits visés relevaient du harcèlement sexuel.

Ces accusations ont été qualifiées de balivernes par la défense du secrétaire d'Etat. Georges Tron a donné instruction de déposer une plainte pour dénonciation calomnieuse. Elle sera déposée lorsque j'aurai eu accès à l'autre plainte, a déclaré mercredi à l'AFP son avocat, Olivier Schnerb.

Je ne suis pas naïf, on cherche à faire écho à une affaire qui se passe de l'autre côté de l'Atlantique..., avait réagi mardi soir Georges Tron, en faisant référence aux accusations de tentative de viol qui pèsent contre l'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) et ministre socialiste français, Dominique Strauss-Kahn aux Etats-Unis.

J'observe que cela vient de Me Gilbert Collard, qui est un proche de Marine Le Pen (dirigeante du parti d'extrême droite Front national), avec laquelle je suis en conflit depuis des mois, avait également souligné Georges Tron.

Selon le Parisien, les plaignantes dénoncent les très nombreux gestes déplacés du maire dans la foulée de leur embauche. Sous couvert de réflexologie (massage thérapeutique des pieds), Georges Tron se serait permis de leur caresser les pieds en toutes circonstances. Le quotidien affirme aussi que les plaignantes ont fait état de véritables agressions sexuelles et qu'elles sont devenues dépressives au point de tenter de mettre fin à leurs jours.


(©AFP /

Lagarde au FMI : Royal met en garde

Ségolène Royal a demandé mercredi que des "clarifications" soient faites sur la "lamentable" affaire Tapie avant une éventuelle nomination de Christine Lagarde à la tête du FMI pour éviter qu'un "deuxième scandale" n'éclate qui serait pour la France "un coup fatal". "Il ne faudrait pas qu'un deuxième scandale éclate à la tête du FMI, parce que là, franchement, pour la France, ce serait un coup fatal", a estimé la candidate aux primaires socialistes devant le siège du PS, rue de Solférino, où se tenait un Conseil politique.

"D'abord, il y a des clarifications à faire, puisqu'on dit qu'il y a des choses qui ne sont pas très claires dans la lamentable histoire de Bernard Tapie qui a forcé les contribuables français à verser près de 300 millions d'euros. Ce sont les contribuables français qui ont payé cela au terme manifestement d'une procédure irrégulière -ce qui reste à démontrer", a-t-elle fait valoir. Sur le fond politique, Christine Lagarde défend une ligne ultra-libérale, déjà le FMI intervient de façon très rude à l'égard de certains pays", a-t-elle ajouté।

Par Europe1.fr avec AFP

Burkina faso La maman de Chantal s’est endormie : La famille présidentielle est en deuil

En effet, hier dans la matinée, la Faucheuse a emporté Simone Terrasson de Fougère/Vicens qui n’est autre que la mère de Chantal Compaoré, épouse du chef de l’Etat. La défunte, âgée de 88 ans, vivait depuis un certain temps à Ouagadougou, au Palais de Kosyam, avec sa fille, sa petite-fille Djamila et son gendre de président.

Le décès de cette quasi-nonagénaire est intervenu au moment où la Première Dame était hors du Pays. Le corps est à la morgue de la Présidence, dans l’attente des obsèques qui auront probablement lieu en Côte d’Ivoire.

L’Observateur Paalga

FMI: pour les USA, Carstens et Lagarde sont deux candidats très fiables

WASHINGTON - Le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, a déclaré mercredi à Washington que parmi les candidats déclarés à la tête du Fonds monétaire international, le Mexicain Agustin Carstens et la Française Christine Lagarde étaient tous deux très fiables.

Pour l'heure, deux personnes très fiables ont dit qu'elles aimeraient diriger cette institution et elles pourraient être rejointes par d'autres, a déclaré M. Geithner lors d'un entretien public en réponse à une question sur la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI.

Ce sont deux personnes très talentueuses a-t-il ajouté: Christine Lagarde a des compétences exceptionnelles et combine de façon excellente la connaissance de l'économie et de la finance et le sens politique dont il faut savoir faire preuve (à ce genre de poste), et il en est de même pour Agustin.

Ministre française de l'Economie, Mme Lagarde a annoncé mercredi qu'elle était candidate au poste de directeur général du FMI.

Gouverneur de la banque centrale mexicaine, M. Carstens avait dévoilé ses intentions lundi, jour de l'ouverture de la période de dépôt des candidatures. Celle-ci doit se clore le 10 juin.

Le Kazakhstan avait indiqué le 19 mai que la Communauté des Etats indépendants (CEI), qui regroupe les pays de l'ex-URSS moins les pays Baltes et la Géorgie, comptaient présenter la candidature du président de la banque centrale kazakhe, Grigori Martchenko.

Les Etats-Unis ont semblé avoir ouvert une voie royale pour Mme Lagarde vendredi en insistant sur le fait qu'ils voulaient une transition rapide à la tête du FMI et qu'ils étaient prêt à soutenir un candidat capable d'obtenir un large soutien parmi les membres du Fonds.

M. Geithner a indiqué mardi que son pays refusait pour le moment de prendre position, alors que débute seulement le processus de désignation du nouveau chef du FMI.

Le Fonds souhaiterait que le successeur de M. Strauss-Kahn soit désigné vers la fin juin, et M. Geithner a indiqué que son pays, sans l'accord duquel rien ne pourra se faire, serait amené, au bout du compte, à soutenir l'un ou l'autre des candidats.

Alors que plusieurs pays émergents contestent la règle non écrite selon laquelle, invariablement, la direction de la Banque mondiale revient à un Américain et celle du FMI à un Européen, M. Geithner a déclaré que cela reflétait l'équilibre des forces au sortir de la Seconde Guerre mondiale, qui avait changé considérablement depuis lors.

Aujourd'hui, il faut faire en sorte que le processus de sélection à la tête de ces institutions soit une véritable compétition, a-t-il dit.

Le futur chef du FMI devra être choisi au mérite et sur la base de ses compétences, a-t-il ajouté, avant de rappeler que les Etats-Unis privilégieraient le candidat capable de rassembler le soutien le plus large possible auprès des 187 Etats ou territoires représentés au sein de l'institution.

Aucun soutien à la candidature de M. Carstens n'a pour l'instant été rendu public, tandis que Mme Lagarde peut compter sur celui des Etats européens le plus fortement représentés au FMI.

Pour M. Geithner cependant, la force de Christine Lagarde n'est pas principalement le fait qu'elle soit européenne; sa force, et cela devrait être la force (de tout candidat sérieux, NDLR), c'est l'expérience, le talent et les compétences.


(©AFP /

Révoltes sociales, mutineries : 3 décès et 136 blessés enregistrés à l’hôpital Yalgado

Le Centre hospitalier universitaire/Yalgado Ouédraogo (CHU/YO) a enregistré136 blessés dont trois décès lors des différentes manifestations des scolaires et mutineries de l’armée et de la police. L’information a été donnée ce mardi 24 mai 2011 à Ouagadougou par le directeur général du CHU/YO, Lansandé Bangagné, au cours d’un point de presse qu’il a animé sur la prise en charge des blessés pendant les manifestations.

Selon le DG de l’hôpital, tous les blessés enregistrés dans sa structure ont été « correctement » soignés à tel point que sur les 136 enregistrés, seuls trois sont toujours en hospitalisation. « Un citoyen burkinabè, qui a subi un traumatisme au crâne et placé sous soins au service de neurochirurgie, attend d’être évacué pour des soins plus appropriés », a indiqué le Pr Abel Kabré, chef du service de neurochirurgie. Les deux autres patients, qui sont au service de traumatologie, seront opérés dès la semaine prochaine, a assuré le Dr Christophe Da, patron de ce service.

Des cas de viol ont également été enregistrés. « Nous avons reçu trois filles violées dont deux Burkinabè âgées de 15 et 23 ans et une étrangère de 29 ans. Les Burkinabè ont été violées sans protection mais l’étrangère a réussi à négocier que ses agresseurs se protègent », a indiqué le Pr Jean Lankoandé, gynécologue.

Tous les malades, de l’avis du directeur général du CHU/YO, ont été soignés gratuitement sur instruction des autorités du département de la Santé. Ce qui a coûté plus de 5 millions de francs CFA. « Des patients qui se sont soignés à leurs propres frais ont également introduit des demandes de remboursement. Le montant de ces demandes s’élève à plus de 700 mille francs CFA. L’Etat burkinabè va donc débourser au total 6 174 391 FCFA pour la prise en charge des blessés », a ajouté le directeur de l’hôpital. Pour les personnes qui se seraient soignées dans des cliniques ou en province, le DG du CHU/YO promet de voir avec sa hiérarchie ce qui pourrait être fait pour ces derniers.

Le point noir de ce bilan est le décès de trois personnes blessées au cours des différentes manifestations. Il s’agit notamment des regrettés Hamadou Maïga et Madina Bouda tous deux élèves à Ouagadougou et blessés lors des manifestations des policiers et des militaires et Wendkouni Kissou, étudiant à l’Université de Koudougou. Pour les médecins, ces personnes ont été transférées « très tardivement » à leur service.

Lansandé Bangagné, qui assure que la situation est parfaitement « sous contrôle » au niveau de Yalgado, a indiqué que sa structure a reçu dans la nuit du 23 au 24 mai 2011, pendant la manifestation de la Garde nationale, une dame âgée qui a reçu une balle perdue au niveau de la clavicule. « Elle a reçu les premiers soins et si tout va bien on va extraire la balle demain », a assuré le patron de l’hôpital.

Jacques Théodore Balima

Fasozine

G8 à Deauville : silence, on tourne !

Si ce n'est du fait de l'absence annoncée de DSK, le sommet du G8 qui se tient à Deauville dans quelques jours n'intéresse ni les médias, ni les politiques. La France accueille les 26 et 27 mai le festival des huit pays les plus riches du monde. Elle n'a certainement pas intérêt à attirer la lumière sur ce club des tout-puissants, contre lequel se mobilisent les mouvements sociaux depuis les années 80. Mieux vaut réserver les caméras pour le G20 de Cannes de novembre prochain et les promesses qui l'accompagnent : la régulation du système monétaire international et de la finance, la lutte contre la volatilité des prix et la corruption, le soutien de l'emploi et du développement... Un sommet sensé être un peu plus légitime que le G8 car rassemblant douze pays supplémentaires. Un sommet de la dernière chance pour le président de la République, à quelques mois des élections, qui espère redorer son image grâce à l'international.

On aurait tort, cependant, de considérer le G8 comme un vestige du passé. Il se tient cette année sous l'insistance de Nicolas Sarkoy. Et pour cause : les pays du G8 ont des intérêts bien spécifiques et pour rester les plus riches, il faut qu'ils s'organisent. En témoigne l'agenda du sommet. L'internet sera à l'honneur et avec lui, les grand patrons invités de Facebook, Amazon et autres blockbusters de l'internet, pour discuter en particulier des droits de propriété intellectuelle, indispensables dans leur stratégie d'expansion mondiale. Le site officiel du G8 de Deauville l'affirme : "l'innovation et la croissance verte constituent des gisements essentiels pour l'économie et l'emploi des pays du G8 et pour rehausser leur potentiel de croissance". Le "partenariat avec l'Afrique", au-delà des objectifs de développement qui n'ont jamais été tenus par les G8 précédents, encouragera le "développement du secteur privé, moteur de la croissance en Afrique". Le décor est planté : l'environnement et l'Afrique comme nouveaux terrains d'accumulation du capital, nouveaux moyens d'étendre les marchés et d'augmenter les profits des puissances économiques du G8.

D'autres sujets ont percuté l'agenda. Après la catastrophe de Fukushima, le G8 discutera du nucléaire, avec comme hôte la France, première productrice de nucléaire au monde, et comme conseillère la Russie, qui viendra présenter un rapport sur la sûreté nucléaire. Nous voilà rassurés. L'enjeu sera de relégitimer le nucléaire, face aux idées de développement d'énergies renouvelables ou de sobriété énergétique, ô combien néfastes pour nos champions de l'industrie nucléaire. Le G8 entend aussi discuter des printemps arabes. Mais sous couvert d'aide à la transition démocratique, il s'agira surtout de négocier, avec les gouvernements provisoires, des accords de coopération économique en échange de mesures restrictives sur les flux migratoires. Le G8 craint la mise en place d'un modèle économique qui ne soit pas dans ses intérêts et espère profiter des milliards d'investissements potentiels dans ces nouvelles démocraties. Vingt-et-un économistes de renommée mondiale viennent d'ailleurs d'appeler le G8 à un plan de relance de l'économie tunisienne, confiant à ces huit pays l'avenir économique et social des tunisiens.

Il y a peu de suspense pour le sujet favori du G8 : la sécurité contre les terroristes, trafiquants, clandestins et étrangers, tous amalgamés pour devenir des boucs-émissaires et canaliser les colères des populations précarisées. Le G8 n'est pas seulement un grand festival : le travail de l'ombre et les multiples tractations qui l'accompagnent instiguent une gouvernance de la peur, un ordre sécuritaire mondial, par le renforcement des lois sécuritaires. Ces huit pays qui représentent les trois quarts des dépenses militaires mondiales entendent également décider seuls de la guerre et de la paix dans le monde. À l'ordre du jour de Deauville figurent les conflits armés où sont déjà engagés les alliés, l'Irak, l'Afghanistan et certainement la Libye, où, rappelons-le, l'intervention militaire fut réellement décidée lors du G8 des ministres des affaires étrangères de mars dernier.

L'organisation même des sommets du G8 est à l'image de ces politiques sécuritaires et guerrières et n'aura rien d'un gentil festival. Tous les contre-G8 ont été l'occasion de dispositifs sécuritaires disproportionnés, de provocations et de violences policières. À Deauville, les habitants des quartiers bouclés sont déjà tous fichés par la police et l'ultra-sécurisation prévue entretient une psychose générale. Refusant d'entrer dans ce jeu-là, un collectif de quarante organisations, syndicales, associatives et politiques, organisera en opposition au G8 un rassemblement international et un "forum des alternatives" le week-end des 21 et 22 mai. Le plus grand danger pour le G8 étant certainement le "happy end" qu'espèrent ces mouvements sociaux : que les grandes décisions du monde soient prises démocratiquement par tous les pays, au nom des peuples et dans leur intérêt. Et non pas dans celui des multinationales, de la finance et des plus riches, qui ont encore tant à gagner de cette gouvernance mondiale.

Aurélie Trouvé est aussi co-auteure du livre d'Attac "Au mépris du monde : G8-G20 et peuples en lutte", Les Liens qui Libèrent, Paris.

lemonde.fr

Les bons élèves de la « démocratie » africaine invités au bord de la mer par Nicolas Sarkozy

Il y a quelque chose de puéril dans cette distribution « Made in France » de bons points aux « démocrates » africains. Le G8 - qui regroupe ceux qui se croient encore les « maîtres du monde » (Etats-Unis, Canada, Japon, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Russie) - va se réunir jeudi 26/vendredi 27 mai 2011 à Deauville, élégante station balnéaire de la côte normande. Sont également conviés les premiers ministres d’Egypte et de Tunisie (« révolution arabe » oblige) et trois invités « exceptionnels » : les présidents de Côte d’Ivoire, de Guinée et du Niger.

L’hémisphère Nord entend ainsi récompenser par deux journées au bord de la mer les présidents africains qui, symboliseraient l’avancée démocratique du continent. Alassane Ouattara, Alpha Condé et Mahamadou Issoufou ont été sélectionnés par l’Elysée qui consacre ainsi leur bonne performance électorale. Tout cela a un petit côté distribution des prix de fin d’année, palmarès du festival de Cannes, « voyage du certif »... Mais c’est dans l’air du temps dès lors que se profilent à l’horizon, pour le monde « occidental », les vacances d’été !

C’est inattendu. Au début de l’année 2011, la dimension africaine de la réunion du G8 (« le segment Afrique du G8 » dans le jargon diplomatique) sous présidence française était différente. Elle concernait le groupe dit G5 + 3, c’est-à-dire les chefs d’Etat et de gouvernement des pays fondateurs du NEPAD (Afrique du Sud, Algérie, Egypte, Nigeria, Sénégal) ainsi que la présidence en exercice de l’Union africaine (UA), la présidence du comité d’orientation du NEPAD et la présidence de la Commission de l’UA. En février dernier, à Paris, les représentants du G5 + 3 et les sherpas des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres du G8 se sont mis d’accord sur un « consensus » concernant les thèmes qui seront soumis aux chefs d’Etat. Trois volets du partenariat G8-Afrique ont été définis : la paix et la sécurité via « l’architecture africaine » en la matière ; la croissance, l’investissement et la création d’emplois ; la question de la « recevabilité mutuelle » (« la mise en œuvre des engagements auxquels ils ont souscrits lors des réunions précédentes du segment Afrique du G8 »).

Depuis cette réunion préparatoire à Paris, des événements inattendus se sont déroulés en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest. D’abord les « révolutions arabes » qui ont provoqué la chute de deux partenaires privilégiés du monde « occidental » : Ben Ali et Moubarak ; ensuite le soutien militaire organisé par la France aux « insurgés » libyens de Benghazi ; enfin, l’implication de la force Licorne dans la capture de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire (« C’est l’honneur de la France d’avoir mené ce juste combat », dixit Sarkozy) qui a permis à Alassane Ouattara de s’installer au pouvoir. Autant d’événements qui ont changé la donne géopolitique et diplomatique. Et à l’occasion de son voyage en Côte d’Ivoire pour l’investiture de Ouattara, Sarkozy a été clair et net : « C’est une nouvelle politique africaine et même une nouvelle politique étrangère que notre engagement en Côte d’Ivoire a illustrées ces derniers mois ». Il a ajouté : « En matière démocratique, il n’y a pas d’arrangement, il y a la démocratie ou la dictature ». C’est dire qu’il va falloir établir, rapidement, un tableau à deux colonnes : colonne de gauche, les dictatures ; colonne de droite, les démocraties.

Deux présidents civils (plus encore deux « opposants historiques ») ayant accédé au pouvoir par les urnes en lieu et place de régimes militaires, à Conakry et à Niamey, l’occasion était belle de les inviter à Deauville pour jouer les « serre-livres » au chef de l’Etat ivoirien. Sarkozy aurait bien aimé, aussi, pouvoir annoncer à cette occasion la chute de Kadhafi mais, malgré l’entrée en lice de nos hélicoptères de combat, la chose n’est pas certaine (Paris peut cependant se réjouir d’avoir vu ses protégés de Benghazi reçus à Dakar et reconnus par Abdoulaye Wade qui apparaissait pourtant, ces dernières années, comme le partenaire privilégié de Kadhafi). Il n’est pas certain, non plus, que cette « liquidation » de Kadhafi soit la meilleure chose et que le forcing assuré par Sarkozy (avec le concours très peu diplomatique de Bernard Henri Lévy) ne provoquera pas des tensions au sein du G8, de l’Union européenne (divisée sur la question de cette intervention militaire) et, surtout, de l’Union africaine. Jean Ping, le président de la Commission, était récemment à Bata, en Guinée équatoriale, où séjournait Obiang Nguema Mbasogo, le président en exercice de l’UA. Ils ont dénoncé les dérives de l’engagement militaire en Libye qui visait, initialement, à protéger les populations civiles et apparaît, désormais, comme une volonté de changer la donne à Tripoli.

Quid d’ailleurs de l’UA ? En invitant les « NEPADistes » et les « trois rois mages » de la démocratie africaine, Sarkozy marginalise l’institution panafricaine. Le dialogue bilatéral va l’emporter sur le dialogue multilatéral. Plus encore du fait de la proximité du chef de l’Etat français avec son homologue ivoirien (quel chef d’Etat dans le monde peut s’enorgueillir d’avoir eu la présence du président de la République française lors de son investiture ?) et de la détestation que l’équipe diplomatique de Ouattara éprouve à l’égard de Ping, jugé trop attentiste dans la gestion de la crise post-présidentielle. Ajoutons que Obiang Nguema ne sera pas - à cette heure - à Deauville. Ce déplacement avait été, pourtant, programmé par les conseillers du président équato-guinéen ; mais il y a quelques jours, ils s’étonnaient de n’avoir pas reçu d’invitation. A l’Elysée, la question de sa présence reste sans réponse. Black-out total. Or, c’est au titre de l’UA et non pas de président de Guinée équatoriale que sa venue était envisagée. Est-ce que « l’image » du chef de l’Etat de ce confetti pétrolier d’Afrique centrale ne cadre pas avec la « nouvelle politique africaine » de la France ? On peut se poser la question. Et, du même coup, on en revient à notre tableau à deux colonnes : les dictateurs et les démocrates.

Vision sans nuance du monde contemporain. Et à géométrie variable. Récemment encore, Kadhafi était reçu avec tous les égards en Europe et en Afrique. Quant à la « démocratie » en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Niger, même si les chefs d’Etat nouvellement élus bénéficient de la « présomption d’innocence », nul ne peut affirmer que demain ou après-demain ils seront dans les mêmes dispositions dès lors qu’ils auront été confrontés aux réalités du terrain (et à Conakry, Condé l’est déjà). Mamadou Tandja a gouverné le Niger pendant près de dix ans sans jamais être qualifié, par la communauté internationale, de « dictateur » ; et c’est pourtant à ce titre qu’il a été renversé par l’armée à la suite d’une révolte populaire !

En Afrique du Nord, on ne peut que se réjouir de la chute de Ben Ali et de Moubarak et celle, prochaine, de Kadhafi ; mais rien ne justifie qu’il faille délivrer un blanc-seing à ceux qui ambitionnent de s’installer au pouvoir à Tunis, au Caire, à Tripoli. On peut craindre que ce hit-parade de la « démocratie » en Afrique ne débouche sur une « mise aux normes » de ces pays : le « démocrate » serait celui qui s’alignera sur une vision du monde qui est celle du G8 ; l’autre serait du même coup, nécessairement, le « dictateur »…

Il y a vingt et un ans, le « discours de la Baule » de François Mitterrand se voulait un « bonus » à la démocratie. Il est à craindre que le « discours de Deauville » - préformaté par celui d’Abidjan le 21 mai 2011 - n’établisse un « malus ». Ce serait une vision strictement personnelle (qu’illustre l’omniprésence de Bernard Henri Lévy dans le dossier libyen) de l’action diplomatique que doit mener un Etat. Une horreur tout autant qu’une erreur ! On pensait pourtant que le temps de la « diplomatie des canonnières » était révolu.

Jean-Pierre BEJOT
La Dépêche Diplomatique

Une Australienne va avoir un enfant avec son défunt mari

Une australienne vient de se voir accorder le droit d'utiliser le sperme de son défunt mari pour effectuer une fécondation in vitro (FIV).

Le mari de Mme Edwards est décédé dans un accident du travail en août 2010. Dans les 24 heures qui ont suivi le décès de son mari, elle a réussi à convaincre un juge de faire passer une ordonnance pour récolter son sperme de façon posthume et le congeler. La mort de son mari est survenue un jour avant que le couple ne signe les formulaires de consentement de fécondation in vitro pour avoir un enfant.

Selon la femme, son mari lui aurait dit:

«Si quelque chose m'arrive, je voudrais qu'une partie de moi-même soit avec toi ici. Notre bébé sera une partie de nous, notre héritage même après que nous soyons tous les deux partis.»

L'Etat du New South Wales (là où le couple vivait) interdit l'utilisation de sperme sans le consentement des deux partenaires. Mais le 23 mai, la Cour suprême a donné l'autorisation à Mme Edwards d'utiliser le sperme de son mari, à partir du 5 août.

Déjà au Royaume-Uni, en mars 1995, une femme avait fait prélever le sperme de son défunt mari. En février 1997, la cour d'appel lui a donné le droit de se rendre en Belgique pour effectuer une fécondation in vitro. Elle avait ensuite mis au monde deux enfants.

En mars 2011, le comité consultatif national d'éthique français avait tranché en faveur de l'autorisation des transferts post mortem d'embryons conçus in vitro et ce dans le cadre d'une assistance médicale à la procréation si l'homme donne le consentement de son vivant. Jean-Yves Nau expliquait sur Slate.fr:

«On estime aujourd'hui en France à environ 200.000 le nombre des embryons conçus par fécondation in vitro conservés par congélation.[...]

La messe est donc bien dite puisque dans le cadre de l'examen du projet de loi de révision de la loi de bioéthique, les députés ont adopté (en première lecture, le 15 février et contre l'avis du (...) Lire la suite sur Slate.fr

FC Barcelone: Lionel Messi, Je félicite Cristiano Ronaldo

Le Ballon d'Or a félicité Cristiano Ronaldo pour avoir battu le record du nombre de buts inscrits en Liga sur une saison. Il a également évoqué la finale de la Ligue des Champions.

Avant de se projeter vers la finale de la Ligue des Champions, samedi, Lionel Messi a évoqué le record de buts inscrits en Liga de Ronaldo. "Je préfère les titres collectifs à ceux individuels. J'ai essayé d'être Pichichi mais je n'ai pas réussi. Cristiano a accéléré, il a marqué beaucoup de buts dans les derniers matches et je dois le féliciter", a-t-il confié à As.

Concernant la finale de la C1 de samedi prochain, Messi ne considère pas le Barça comme un favori: "C'est une finale et dans une finale il n'y a pas de favori. C'est un match spécial et les deux équipes peuvent gagner, cela va se décider dans les petits détails. Je ne vois pas United comme une équipe faible. Ils ont gagné la Premier League et ils sont en finale de la Ligue des Champions. Je ne sais pas si Manchester est plus faible ou non qu'il y a deux ans. Chicharito, Rooney, Valencia sont très importants pour leur équipe".

Ne pas comparer avec la finale de Rome

Il y a deux ans, à Rome, le Barça battait les Red Devils en finale mais l'attaquant argentin estime que les deux matches sont différents: "C'est une finale, c'est un match spécial que nous jouons, le souvenir agréable de Rome est oublié. Cela va être un match complètement différent. Nous allons affronter une grande équipe, avec de très bons joueurs".

Après cette finale, Messi aura également une autre grande compétition à remporter avec l'Argentine, son équipe nationale: "J'espère que les choses vont bien se passer. Nous sommes très motivés par la Copa America".

Décou... Lire la suite sur Chronofoot

Le G8 de Deauville pour les nuls

youphil.com

Chefs d’Etat et représentants d’organisations internationales se retrouvent les 26 et 27 mai dans la station balnéaire normande.

> Qui participe?

Vingt-cinq délégations se rendent les 26 et 27 mai à Deauville.

Les chefs d’Etat du G8, "Groupe des huit", composé de la France (actuellement présidente du G8), de l’Allemagne, de l’Italie, des Etats-Unis, du Royaume-Uni, du Japon, du Canada, de la Russie, sont attendus. Des rencontres bilatérales entre les dirigeants de ces Etats sont prévues.

Trois chefs d’Etat africains sont les invités "exceptionnels" du sommet: les présidents de la Côte d’Ivoire Alassane Ouattara, du Niger Mahamadou Issoufou et de la Guinée Alpha Condé.

Ils retrouveront à Deauville les dirigeants d’autres pays africains (Afrique du Sud, Sénégal, Nigéria, Ethiopie, Algérie, Egypte) qui représentent le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad). Ce programme de l’Union africaine affiche comme objectifs de "promouvoir la croissance accélérée et le développement durable, éradiquer la pauvreté généralisée et extrême, et mettre fin à la marginalisation de l’Afrique dans le processus de mondialisation."

Les Premiers ministres égyptien et tunisien ont également été conviés, pour souligner l’attention portée aux sociétés du monde arabe en pleine mutation.

Des délégations du FMI, de l’OCDE et de la Banque Mondiale seront présentes, ainsi que de la Commission européenne et du Conseil européen.

Enfin, des représentants des organisations de la société civile font également le déplacement.

> Les sujets de discussion:

Le tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima, les révolutions arabes et la mort de Ben Laden ont modifié l’agenda du sommet initialement centré sur les enjeux de la sécurité mondiale, Internet et l’aide au développement en Afrique.

Lors de la première journée, le 26 mai, Internet, les modèles économiques des pays membres et le nucléaire sont à l’ordre du jour. Les révolutions arabes seront évoquées.

Le 27 mai, les nouveaux équilibres provoqués par les renversements des régimes de Zine el-Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak seront de nouveau abordés. Les dirigeants actuels de la Tunisie espèrent qu’un plan d’aide sera adopté à l’issue du sommet. Dans un entretien au Monde (accès payant), le Premier ministre de transition Beji Caïd Essebsi a indiqué récemment qu’il espérait une "aide internationale de 25 milliards de dollars sur cinq ans".

La question des partenariats entre les pays membres du G8 et ceux du continent africain est également à l’ordre du jour. Une déclaration devrait probablement souligner le partenariat entre le G8 et le Nepad.

Les conflits au Sahel et dans la région des Grands Lacs sont aussi programmés.

En amont des rencontres officielles, la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI sera vraisemblablement au centre des discussions.

> Les attentes de la société civile:

La plupart des ONG ne reconnaissent pas la légitimité du G8, lequel peine à s’affirmer depuis la création du G20 qui l’a lésé de ses prérogatives sur la gestion des gros dossiers économiques.

Globalement, les organisations de la société civile réclament plus de justice et d’équité dans les rapports entre les pays membres du G8 et le reste du monde.

A Deauville, le CCFD-Terre Solidaire, 1ère ONG française de développement, souhaite notamment que la politique de coopération mise en place avec les pays arabes ne soit pas fondée que sur une vision sécuritaire (la lutte contre le terrorisme et la politique des flux migratoires).

Quelques jours avant le début du sommet, les principales ONG de développement ont accusé les membres du G8 de ne pas avoir tenu les engagements financiers pris lors des précédents rendez-vous, à Gleneagles (Ecosse) en 2005, à l’Aquila (Italie) en 2009 ou à Muskoka (Canada) en 2010.

Coordination Sud, la plateforme française rassemblant les ONG de solidarité internationale, a publié un appel qu’elle a transmis au gouvernement. Elle appelle les dirigeants réunis à Deauville à:

  1. Adopter une approche en faveur d’un développement basé sur le respect et la réalisation des droits humains fondamentaux.

  2. En finir avec les paradis fiscaux pour assainir l’économie mondiale, financer le développement, et lutter efficacement contre la corruption.

  3. Mettre en place dès aujourd’hui une taxation des transactions financières afin de financer les enjeux de développement et de climat.

  4. Réaffirmer le rôle des États dans l’encadrement de la responsabilité des entreprises en matière sociale, environnementale, fiscale et de droits humains, et veiller à ce que les engagements pris en matière de travail décent soient appliqués.

  5. Favoriser une régulation efficace des marchés agricoles au service de l’agriculture familiale et paysanne et des consommateurs.

  6. Réguler le commerce des armes, soutenir la construction de la paix et de l’État de droit, en finir avec l’instrumentalisation des migrations et de l’aide.

Obama reconnaît les limites inhérentes aux frappes aériennes en Libye

LONDRES - Le président américain Barack Obama a reconnu mercredi les limites inhérentes aux frappes aériennes de l'Otan en Libye, ajoutant qu'un processus lent, continu finirait par pousser le colonel Mouammar Kadhafi à quitter le pouvoir.

Lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre britannique David Cameron, le président américain en visite d'Etat à Londres a expliqué que dès lors que vous excluez le recours aux forces au sol, vous êtes confrontés à des limites inhérentes aux opérations aériennes.

Au bout du compte, ce sera un processus lent, continu, qui nous permettra d'épuiser les forces du régime et de changer ses calculs politiques, l'amenant à réaliser qu'il ne peuvent pas contrôler ce pays, a poursuivi M. Obama.

Le président américain a assuré que dès lors que nous gardons le cap, il (Kadhafi) finira par quitter le pouvoir.

M. Obama a démonté la perception fausse selon laquelle il y aurait tout un tas d'équipements aériens super efficaces stockés quelque part, qu'il suffirait de déployer pour résoudre immédiatement la situation en Libye.

Au bout du compte, cela va être un processus lent, continu, a prédit le président américain. Je veux dire que l'opposition libyenne qui est sur le terrain devra prendre ses responsabilités, et nous devrons engager une coordination réelle avec elle, a poursuivi le président.

Nous continuerons ces frappes jusqu'à ce que les attaques de Kadhafi contre les population civiles cessent, a souligné Barack Obama. Le temps travaille contre Kadhafi, il doit quitter le pouvoir et laisser la Libye au peuple libyen, a assuré le président américain.

Il est impossible d'imaginer un futur pour la Libye avec Kadhafi au pouvoir, il doit partir, a renchéri M. Cameron.

Le Premier ministre a plaidé pour la patience et la persévérance comme étant les deux qualités essentielles dont l'Alliance (atlantique) doit continuer à faire preuve.

Le Premier ministre britannique n'a pas confirmé l'envoi d'hélicoptères britanniques en Libye à propos duquel il était interrogé, se bornant à dire le président Obama et moi-même pensons qu'il faut accroître la pression en Libye.

Je pense que le régime est sous pression. Cela se voit dans le fait que les rebelles ont réussi à libérer une bonne partie de Misrata, a ajouté M. Cameron.

Nous devons accroître la pression, et du côté britannique, nous allons envisager toutes les options en ce sens, dans le cadre de la résolution 1973 des Nations unies.


(©AFP /

L'Otan exclut de relâcher la pression sur Mouammar Kadhafi

L'Otan exclut de relâcher la pression sur Mouammar Kadhafi

Barack Obama, en visite à Londres, et le Premier ministre britannique, David Cameron, ont réaffirmé mercredi que l'Otan ne relâcherait pas la pression sur le numéro un libyen Mouammar Kadhafi tant qu'il s'accrocherait au pouvoir. L'aviation de l'Otan a continué de pilonner Tripoli pour la deuxième journée consécutive, mardi soir. (Reuters/Toby Melville)

Barack Obama et le Premier ministre britannique, David Cameron, ont réaffirmé mercredi que l'Otan ne relâcherait pas la pression sur le numéro un libyen Mouammar Kadhafi tant qu'il s'accrocherait au pouvoir.

L'aviation de l'Otan a continué de pilonner Tripoli pour la deuxième journée consécutive, mardi soir, sur fond d'efforts diplomatiques en cours pour contraindre Kadhafi à quitter le pouvoir, qu'il occupe depuis 1969.

Six puissantes explosions ont ébranlé la capitale libyenne en l'espace de dix minutes, dans la foulée des raids intenses menés 24 heures plus tôt, dont un contre le complexe du colonel Kadhafi, Bab al Azizia.

Les avions de l'Otan ont atteint un bunker où étaient entreposés des véhicules, un silo de missiles, un centre de contrôle et de commandement et un site de maintenance, dans la banlieue de Tripoli, a déclaré un responsable de l'Otan.

"Nous avons été particulièrement actifs au cours des dernières 24 heures et allons le rester. Les frappes contre les unités de combat et les centres de commandement produisent les effets escomptés", a-t-il estimé.

L'agence de presse officielle libyenne Jana rapporte qu'un centre de télécommunications situés à Zlitane a été atteint dans la nuit de mardi à mercredi, causant des "pertes matérielles et humaines" dans cette localité à l'ouest de Misrata.

L'agence indique d'autre part qu'une mosquée de Tripoli, Nouri Bani, a été prise pour cible mardi par l'Otan, ce qui n'a pas pu être vérifié sur le terrain.

Le ballet diplomatique s'intensifie parallèlement pour hâter une solution au conflit libyen. Les dirigeants des pays du G8 discuteront cette semaine, lors de leur sommet à Deauville, des moyens de sortir de l'impasse, et d'aucuns s'attendent à ce que la Russie présente un plan de médiation.

Le président sud-africain Jacob Zuma se rendra à Tripoli lundi prochain pour discuter avec Kadhafi.

Selon une radio sud-africaine, son objectif est de négocier le départ du dirigeant libyen, cela en coopération avec la Turquie. La précédente tentative de médiation de Jacob Zuma en Libye, menée en avril, avait vite échoué.

Dans son édition de mercredi, le quotidien France Soir écrit que Mouammar Kadhafi serait prêt à quitter le pouvoir, à condition de pouvoir rester dans son pays.

Citant des "sources sûres, proches du pouvoir libyen", le quotidien parisien affirme que des émissaires du colonel rencontrent depuis quelques semaines, dans le plus grand secret, des responsables occidentaux, y compris français, "chaque partie voulant en finir vite".

A en croire France Soir, le Guide libyen serait traumatisé par la mort son fils cadet et de trois de ses petits-enfants lors d'une frappe de l'Otan le 1er mai, et serait las d'autre part d'être traqué.

A Londres où il effectue une visite d'Etat, le président américain a assuré qu'il n'y aurait aucune pause dans les pressions sur le régime libyen.

"Je suis absolument d'accord sur le fait qu'au vu des progrès accomplis ces dernières semaines, Kadhafi et son régime doivent comprendre que nous ne relâcherons pas la pression sur eux", a-t-il dit lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre britannique.

Barack Obama et David Cameron ont réitéré leurs appels en faveur du départ de Kadhafi, et William Hague, secrétaire au Foreign Office, a exclu que le scénario irakien s'invite dans le conflit libyen.

"C'est très différent de l'Irak, parce qu'évidemment, dans le cas de l'Irak, il y avait un très grand nombre de forces terrestres envoyées par les pays occidentaux", a-t-il dit.

Par Reuters

Obama: une demande palestinienne de reconnaissance à l'ONU serait une erreur

LONDRES - Le président Obama a déclaré mercredi à Londres qu'un accord au Proche-Orient impliquait des compromis déchirants de la part d'Israël et des Palestiniens, mais qualifié d'erreur le projet de demande de reconnaissance d'un Etat palestinien à l'ONU sur la base des frontières de 1967.

Je suis confiant quant à la possibilité d'un accord de paix au Proche-Orient, a affirmé Barack Obama lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre David Cameron, au deuxième jour de sa visite à Londres. Mais cela demandera des compromis déchirants de part et d'autre, a-t-il souligné.

La seule façon d'arriver à la création d'un Etat palestinien est que les Israéliens et les Palestiniens parviennent à une paix juste, a poursuivi M. Obama. Je suis persuadé que choisir la voie de l'ONU pour les Palestiniens plutôt que de s'asseoir à la table des négociations avec les Israéliens est une erreur, a-t-il encore jugé.

Lors d'un discours sur le Proche-Orient prononcé le 19 mai, le président américain s'est prononcé pour la première fois en faveur de pourparlers pour un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967, c'est-à-dire couvrant la Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza, moyennant des échanges de territoire négociés avec Israël.

M. Obama a cependant réaffirmé à cette occasion l'opposition de Washington à une reconnaissance par l'ONU d'une Palestine sur les lignes de 1967, sans un accord de paix préalable. Cette opposition pourrait se traduire par un veto américain au Conseil de sécurité en septembre.

Les Palestiniens détiennent actuellement un statut d'observateurs aux Nations Unies.


(©AFP /

La rage tue une personne toutes les 10 minutes dans le monde

CASABLANCA — La rage tue une personne toutes les 10 minutes dans le monde et 85% d'entre elles habitent dans les zones rurales et marginalisées d'Afrique et d'Asie, ont indiqué mardi des experts lors d'un colloque sur cette maladie tenu à Casablanca, au Maroc.

"Chaque année, environ 55.000 personnes meurent de la rage dans le monde, dont 24.000 en Afrique et 20.000 en Inde. Et 30 à 50% des victimes sont des enfants de moins de 15 ans", ont-il souligné.

Plus de 50 experts, spécialistes de la rage, représentant 15 pays d'Afrique sub-saharienne et d'Afrique du Nord participent à cette rencontre qui dure jusqu'à jeudi.

Selon eux, "les chiens sont les principaux hôtes et vecteurs de la rage, qui touche principalement les populations à faible revenu".

Une étude réalisée en Inde indique que 75% des victimes de morsures d'animaux appartiennent aux populations pauvres et à faible revenu, précisent les participants.

"Quelque 10.000 chiens sont vaccinés chaque année sur près de 600.000 au Togo, où il y a en moyenne 50 cas de rage déclarés chaque année", a déclaré à l'AFP Majesté Iwateva, médecin infectiologue enseignant à l'université de Lomé, au Togo.

"Une journée mondiale de lutte contre la rage (ndlr, le 28 septembre) vient d'être établie par la FAO afin d'encourager la vaccination contre cette maladie, qui fait des ravages en Afrique", poursuit M. Iwateva.

"Le traitement contre la rage coûte par exemple, pour chaque personne, plus de 60 euros, ce qui est élevé pour un pays comme le Togo", conclut-il

Au Maroc, le nombre annuel moyen de cas de rage animale est de 416 et le nombre de cas de rage humaine de 22, selon les experts du royaume.

"Au Burkina Faso, il y a chaque année plus de 6.000 agressions (par des chiens atteints de rage). La vaccination et la sensibilisation sont les principaux enjeux dans mon pays", a dit pour sa part le Dr Rigobert Thiombiano, médecin infectionniste au CHU de Ouagadou, au Burkina Faso.

"Le manque de moyens est un autre grand problème dans mon pays, où le traitement coûte entre 58 et 68 euros par personne", selon le Dr Thiombiano.

Certains experts ont indiqué au cours de leurs interventions que dans plusieurs pays d'Afrique, la rage "étant perçue comme une maladie rare, elle n'est pas considérée comme une priorité et ne bénéficie pas de l'attention qu'elle mérite" aurpès des autorités sanitaires.

Environ 44% des décès par la rage dans le monde surviennent en Afrique et selon l'OMS, citée par les experts, tous les pays africains sont considérés comme des "pays à haut risque".

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Le Venezuela considère hostile la sanction contre le pétrolier PDVSA

CARACAS - Le Venezuela a rejeté mardi les sanctions hostiles des Etats-Unis contre la compagnie pétrolière vénézuélienne PDVSA en raison de ses relations commerciales avec l'Iran, a dit le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Nicolas Maduro.

Le gouvernement du chef de l'Etat vénézuélien Hugo Chavez, pourfendeur idéologique des Etats-Unis et allié du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, examinera la portée de ces sanctions pour y donner une réponse adéquate, a ajouté le ministre de la puissance pétrolière sud-américaine.

PDVSA ne pourra pas accéder à des programmes de financement ni à des technologies américaines, ni participer directement à des contrats avec les Etats-Unis, mais la compagnie pourra continuer à vendre du pétrole aux Etats-Unis, son premier client.

Elle pourra également continuer à vendre son brut via sa filiale aux Etats-Unis CITGO, a expliqué le sous-secrétaire d'Etat, James Steinberg.

Environ 10% des importations américaines de pétrole viennent du Venezuela, premier exportateur sud-américain. Le Venezuela exporte 30 à 40% de son brut vers les Etats-Unis, selon les chiffres.

Les Etats-Unis ont imposé mardi de nouvelles sanctions contre sept entités étrangères, dans le cadre de l'effort pour contenir le programme nucléaire controversé de l'Iran, pour dissuader les entreprises du monde entier de faire des affaires avec l'Iran.

Sont visées l'entreprise Petroleos de Venezuela (PDVSA), PCCI (Jersey/Iran), Royal Oyster Group (Emirats), Speedy Ship (Emirats/Iran), Tanker Pacific (Singapour), Ofer Brothers Group (Israël) et Associated Shipbroking (Monaco).

Le gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela a eu connaissance de la décision annoncée par le département d'Etat des Etats-Unis d'imposer des sanctions à notre entreprise nationale Petroleos de Venezuela (PDVSA), dans le cadre de sa politique unilatérale de sanctions contre la République islamique d'Iran, a dit M. Maduro, lisant un communiqué officiel.

Le gouvernement manifeste son plus ferme rejet de cette décision qui constitue une action hostile située en marge du droit international, a-t-il poursuivi.

Le Venezuela va examiner les sanctions pour déterminer en quoi elles touchent les opérations de (son) industrie pétrolière et en fonction de cela, le République bolivarienne du Venezuela se réserve la réponse la plus adéquate à cette agression impérialiste.

L'Iran et le Venezuela, bêtes noires de Washington, sont liés par de nombreux accords de coopération - près de 80 au total, selon l'ambassadeur vénézuélien à Téhéran.

Le Venezuela s'est fortement rapproché de l'Iran ces dernières années, faisant partie des rares pays défendant le controversé programme nucléaire iranien.

Neuf entreprises avaient été précédemment sanctionnées par le département d'Etat américain, depuis l'été dernier, en raison de leurs relations avec le secteur énergétique iranien.


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Côte d'Ivoire: les deux camps responsables de crimes contre l'humanité

PARIS - Les forces de l'ancien président Laurent Gbagbo et celles du nouveau chef d'Etat Alassane Ouattara ont commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité en Côte d'Ivoire, au cours des six mois de crise post-électorale, a affirmé mercredi Amnesty International.

Les informations recueillies par Amnesty International montrent que toutes les parties ont commis des crimes au regard du droit international, notamment des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, explique l'organisation en conclusion d'un rapport publié mercredi.

Près de 3.000 personnes ont été tuées et un million déplacées, selon les autorités ivoiriennes, en raison des violences nées du refus du président sortant Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara à l'élection présidentielle de novembre 2010.

Laurent Gbagbo a été arrêté le 11 avril à Abidjan, à l'issue de plusieurs jours d'offensive des forces fidèles à Alassane Ouattara, soutenue par l'armée française et les Nations unies.

Dans un document de 84 pages, intitulé Ils lui ont demandé sa carte d'identité et l'ont abattu, Amnesty donne la parole à des victimes et des témoins de massacres, de viols et de chasses à l'homme, en particulier fin mars dans la région de Duékoué, à près de 500 km d'Abidjan, dans l'ouest du pays.

Les très graves violations et atteintes aux droits humains commises, depuis l'arrestation de Laurent Gbagbo, par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI, pro-Ouattara) et les éléments armés combattant à leurs côtés montrent, que les populations appartenant à des groupes ethniques considérés comme partisans de Laurent Gbagbo continuent d'être la cible d'attaques, souligne Amnesty International.

L'organisation fait ainsi état du meurtre de centaines d'hommes à Duékoué par les FRCI, sur la base de considérations politiques et ethniques. Avant de les tuer, ils ont demandé à leurs victimes de donner leur nom et de montrer leur carte d'identité. Certaines de ces cartes d'identité ont été trouvées à côté des corps.

Dans son rapport, Amnesty critique l'inaction de la mission des Nations unies dans le pays (ONUCI), basée à seulement un kilomètre du principal lieu des tueries commises à Duékoué.

Depuis décembre 2010, les forces et les milices fidèles à Laurent Gbagbo ont également commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, selon l'organisation qui cite des témoignages sur des personnes brûlées vives parce qu'elles étaient musulmanes et revient sur le bombardement fin février du quartier populaire d'Abobo à Abidjan, contrôlé par des insurgés.

Le président Alassane Ouattara a promis de mettre en place une commission dialogue, vérité et réconciliation et demandé à la Cour pénale internationale d'enquêter sur les massacres, notamment dans l'Ouest, une démarche saluée par Amnesty qui estime que sans justice pour toutes les victimes, les appels à la réconciliation risquent de déboucher sur un compromis instable et insatisfaisant qui pourrait faire le lit de violences et de vengeances futures.


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