25 mai, 2011

RFI: une partie des salariés vote une motion de défiance contre Pouzilhac

PARIS — Une partie des salariés de RFI, à l'appel de l'intersyndicale (sauf la CFDT), a voté une motion de défiance contre Alain de Pouzilhac, pour marquer une nouvelle fois son opposition aux projets en cours, notamment le déménagement de RFI dans le cadre de la fusion avec France 24.

Sur 360 salariés votants, 348 se sont prononcés mardi soir pour cette motion de défiance contre le PDG de RFI, adoptée à 97%, pour une entreprise qui emploie plus de 1.000 personnes.

"Cette motion de défiance fait écho au vote de décembre 2010 sur le projet de déménagement à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) refusé à 91,5%", écrit l'intersyndicale SNJ, FO, SNRT-CGT, SNJ-CGT dans un communiqué.

La CFDT, qui a appelé à boycotter cette consultation, a relevé que "2/3 des salariés de RFI ont refusé d'y participer". Le syndicat s'interroge sur cette "consultation à but de défiance à l'adresse unique d'Alain de Pouzilhac, manière indirecte de soutenir Christine Ockrent dans cette +guerre des chefs+ qui n'est pas la notre, ni celle des salariés".

Dans le cadre de la fusion des sociétés de l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF) -qui coiffe France 24, RFI et une partie de TV5 Monde-, le personnel de RFI, installé à la Maison ronde de Radio France, doit quitter ses locaux pour emménager à côté de la chaîne France 24.

"C'est l'ensemble des projets d'Alain de Pouzilhac qui sont contestés par le personnel", estiment les signataires, qui estiment ne plus pouvoir "travailler avec ce PDG désavoué".

Le PDG de RFI a tenu, dans un communiqué adressé aux salariés, à dissiper les craintes du personnel. "De tels changements, a-t-il reconnu, peuvent provoquer de l'inquiétude chez certains d'entre vous à titre personnel et collectivement, au sein de l'entreprise". "Il est normal de se poser des questions, toutes les questions et de les poser à ceux qui portent ce projet", a-t-il souligné, faisant valoir que la direction multipliait les réunions avec les instances représentatives depuis plusieurs mois.

"C'est ainsi et non par une défiance de principe qui ne sera jamais une réponse, que nous pourrons unir nos forces pour construire, au sein de l'AEF, l'avenir de RFI", a insisté le PDG de la radio internationale. "Nous sommes décidés plus que jamais à faire cette réforme parce que nous savons que c'est une chance pour nous tous", a-t-il conclu.

Ce mouvement de mécontentement s'inscrit dans un contexte de plans de départs volontaires qui concernera 126 personnes, dont les 69 qui n'avaient pu partir comme ils le souhaitaient lors du plan social de RFI.

Les salariés de RFI se sont à plusieurs reprises opposés aux projets de la direction: fusion, déménagement et "plan social annoncé".

L'AEF, minée depuis plusieurs mois par "une guerre des chefs" entre son président, Alain de Pouzilhac, et sa numéro deux, Christine Ockrent, fait actuellement l'objet d'une mission d'information parlementaire, ainsi que d'une enquête sur ses comptes à la demande de Matignon.

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