25 mai, 2011

Le G8 de Deauville pour les nuls

youphil.com

Chefs d’Etat et représentants d’organisations internationales se retrouvent les 26 et 27 mai dans la station balnéaire normande.

> Qui participe?

Vingt-cinq délégations se rendent les 26 et 27 mai à Deauville.

Les chefs d’Etat du G8, "Groupe des huit", composé de la France (actuellement présidente du G8), de l’Allemagne, de l’Italie, des Etats-Unis, du Royaume-Uni, du Japon, du Canada, de la Russie, sont attendus. Des rencontres bilatérales entre les dirigeants de ces Etats sont prévues.

Trois chefs d’Etat africains sont les invités "exceptionnels" du sommet: les présidents de la Côte d’Ivoire Alassane Ouattara, du Niger Mahamadou Issoufou et de la Guinée Alpha Condé.

Ils retrouveront à Deauville les dirigeants d’autres pays africains (Afrique du Sud, Sénégal, Nigéria, Ethiopie, Algérie, Egypte) qui représentent le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad). Ce programme de l’Union africaine affiche comme objectifs de "promouvoir la croissance accélérée et le développement durable, éradiquer la pauvreté généralisée et extrême, et mettre fin à la marginalisation de l’Afrique dans le processus de mondialisation."

Les Premiers ministres égyptien et tunisien ont également été conviés, pour souligner l’attention portée aux sociétés du monde arabe en pleine mutation.

Des délégations du FMI, de l’OCDE et de la Banque Mondiale seront présentes, ainsi que de la Commission européenne et du Conseil européen.

Enfin, des représentants des organisations de la société civile font également le déplacement.

> Les sujets de discussion:

Le tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima, les révolutions arabes et la mort de Ben Laden ont modifié l’agenda du sommet initialement centré sur les enjeux de la sécurité mondiale, Internet et l’aide au développement en Afrique.

Lors de la première journée, le 26 mai, Internet, les modèles économiques des pays membres et le nucléaire sont à l’ordre du jour. Les révolutions arabes seront évoquées.

Le 27 mai, les nouveaux équilibres provoqués par les renversements des régimes de Zine el-Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak seront de nouveau abordés. Les dirigeants actuels de la Tunisie espèrent qu’un plan d’aide sera adopté à l’issue du sommet. Dans un entretien au Monde (accès payant), le Premier ministre de transition Beji Caïd Essebsi a indiqué récemment qu’il espérait une "aide internationale de 25 milliards de dollars sur cinq ans".

La question des partenariats entre les pays membres du G8 et ceux du continent africain est également à l’ordre du jour. Une déclaration devrait probablement souligner le partenariat entre le G8 et le Nepad.

Les conflits au Sahel et dans la région des Grands Lacs sont aussi programmés.

En amont des rencontres officielles, la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI sera vraisemblablement au centre des discussions.

> Les attentes de la société civile:

La plupart des ONG ne reconnaissent pas la légitimité du G8, lequel peine à s’affirmer depuis la création du G20 qui l’a lésé de ses prérogatives sur la gestion des gros dossiers économiques.

Globalement, les organisations de la société civile réclament plus de justice et d’équité dans les rapports entre les pays membres du G8 et le reste du monde.

A Deauville, le CCFD-Terre Solidaire, 1ère ONG française de développement, souhaite notamment que la politique de coopération mise en place avec les pays arabes ne soit pas fondée que sur une vision sécuritaire (la lutte contre le terrorisme et la politique des flux migratoires).

Quelques jours avant le début du sommet, les principales ONG de développement ont accusé les membres du G8 de ne pas avoir tenu les engagements financiers pris lors des précédents rendez-vous, à Gleneagles (Ecosse) en 2005, à l’Aquila (Italie) en 2009 ou à Muskoka (Canada) en 2010.

Coordination Sud, la plateforme française rassemblant les ONG de solidarité internationale, a publié un appel qu’elle a transmis au gouvernement. Elle appelle les dirigeants réunis à Deauville à:

  1. Adopter une approche en faveur d’un développement basé sur le respect et la réalisation des droits humains fondamentaux.

  2. En finir avec les paradis fiscaux pour assainir l’économie mondiale, financer le développement, et lutter efficacement contre la corruption.

  3. Mettre en place dès aujourd’hui une taxation des transactions financières afin de financer les enjeux de développement et de climat.

  4. Réaffirmer le rôle des États dans l’encadrement de la responsabilité des entreprises en matière sociale, environnementale, fiscale et de droits humains, et veiller à ce que les engagements pris en matière de travail décent soient appliqués.

  5. Favoriser une régulation efficace des marchés agricoles au service de l’agriculture familiale et paysanne et des consommateurs.

  6. Réguler le commerce des armes, soutenir la construction de la paix et de l’État de droit, en finir avec l’instrumentalisation des migrations et de l’aide.

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