11 avril, 2011

Renault limoge son directeur général

Après la rocambolesque affaire d’espionnage, cinq dirigeants sont licenciés ou relevés de leurs fonctions, dont Patrick Pélata, qui reste toutefois dans le groupe. Carlos Ghosn sauve sa tête et veut «tourner une page douloureuse».

Des têtes sont tombées. À la suite du conseil d’administration extraordinaire de Renault, qui a examiné lundi deux rapports sur une rocambolesque vraie fausse affaire d’espionnage, Patrick Pélata, le numéro deux du constructeur, va quitter son poste de directeur général délégué. Il restera en fonction le temps de lui trouver un remplaçant, puis pourrait rester dans le groupe. Il avait présenté le 14 mars sa démission à Carlos Ghosn, qui l’avait refusée. Elle a été cette fois acceptée. Imprudent, il avait affirmé en janvier que Renault «était victime d’une filière organisée internationale».

Selon l’audit, c’est le numéro deux du groupe, et non pas son PDG, qui a piloté ce fiasco au quotidien. «Il a instruit l’affaire de façon trop isolée et autoritaire, sans respecter les procédures de l’entreprise et sans admettre de positions critiques», résume un administrateur.

Quatre autres dirigeants devront quitter le groupe. À commencer par Rémi Pagnie, le directeur de la direction de la sécurité, un proche de Carlos Ghosn rencontré au Japon. Il a mené l’enquête interne sans jamais vérifier les éléments apportés par son subordonné Dominique Gevrey. Ce dernier, ainsi que son collègue Marc Tixador, partiront également.

Christian Husson, le directeur juridique, est également sanctionné, de même que Jean-Yves Coudriou, le responsable des cadres dirigeants, et Laurence Dors, la secrétaire générale. Il est reproché à cette dernière de ne pas avoir joué son rôle d’alerte en ce qui concerne le respect des procédures, et de ne pas avoir impliqué davantage l’État.

Sans surprise, Carlos Ghosn, le PDG, conserve son poste. Il «n’a été informé qu’à deux reprises: au moment de la réception de la lettre anonyme et au moment de leur mise à pied », a indiqué Éric Besson, le ministre de l’Économie. L’État ne souhaitait pas décapiter l’entreprise, d’autant que Carlos Ghosn, PDG de Renault et de Nissan, est considéré comme le ciment de l’alliance entre le français et le japonais.

Le rapport présenté lundi a été réalisé par un cabinet externe, mais piloté par le comité d’audit du groupe, regroupant six membres du conseil d’administration. Christine Lagarde, la ministre de l’Économie, avait donné instruction aux deux représentants de l’État au conseil d’administration de Renault de «soutenir les recommandations du comité d’audit». Leur rapport révèle de «graves dysfonctionnements» au sein du management du groupe.

Première découverte, contrairement à ce qu’il avait affirmé, le comité d’éthique du groupe (comprenant notamment le DRH, le directeur juridique, le directeur financier et le directeur de l’audit interne) n’a pas été prévenu en août après la réception de la lettre de dénonciation, mais après la mise à pied des trois cadres.

Trois cadres indemnisés

Par ailleurs, l’enquête de la direction de la protection du groupe n’a pas été surveillée. «Les écrits très succincts traduisant le résultat de l’enquête n’ont pas été soumis à un examen critique réel ni de leur contenu, ni de leur source par les principales personnes responsables des décisions de mises à pied puis de licenciements», explique le rapport. Par ailleurs, «les prises de décision ont été le fait de quelques personnes de façon informelle, sans débat contradictoire organisé et associant les compétences nécessaires en matière de gestion des risques, de connaissances juridiques et de ressources humaines», ajoute le document.

Renault a affirmé être parvenu à un accord de principe avec les trois cadres accusés à tort concernant leurs indemnités. La part variable et les stock-options auxquels les dirigeants impliqués dans cette affaire ont promis de renoncer devraient couvrir l’enveloppe globale. Enfin, Philippe Clogenson, qui avait lui aussi été licencié injustement sur la foi d’accusations farfelues, va réintégrer l’entreprise le 2 mai en qualité de directeur du développement d’affaires chez Renault Consulting.

Parler du départ de Kadhafi est "ridicule"

PARIS - Seif al-Islam, fils de Mouammar Kadhafi, a prévenu que "parler du départ" du dirigeant libyen était "vraiment ridicule" même s'il a concédé que le pays avait besoin de "sang neuf", lors d'une interview accordée ce week-end à la télévision BFMTV et diffusée lundi.

"Il ne veut pas tout contrôler, il est à un âge avancé. Nous voulons porter sur le devant de la scène une nouvelle élite, une élite de jeunes qui gouvernent le pays, qui gèrent les affaires locales. Nous voulons du sang neuf, voilà ce que nous voulons pour l'avenir de la libye. Mais parler du départ du guide, c'est vraiment ridicule", a déclaré Seif al-Islam.

Depuis le début de l'insurrection sans précédent contre Mouammar Kadhafi mi-février, "tout a changé" dans le pays, a poursuivi le fils du dirigeant libyen qui a été présenté comme un successeur possible à son père âgé de 68 ans.

"La Libye future sera complètement différente de la Libye que vous avez connue jusqu'à présent, avec le guide, avec Seif, avec le peuple, avec l'est, avec l'ouest, avec le sud de la Libye nous sommes tous une famille unie et nous construirons une Libye nouvelle", a-t-il ajouté.

Le pouvoir du leader libyen a accepté la "feuille de route" proposée ce week-end par l'Union africaine (UA) qui prévoit la cessation immédiate des hostilités, un acheminement facilité de l'aide humanitaire et le lancement d'un dialogue entre les parties libyennes en vue d'une transition.

Mais la rébellion libyenne a rejeté lundi ce cessez-le-feu, se disant opposée à toute médiation ne prévoyant pas un départ de Mouammar Kadhafi.

"Le départ du Guide ne changera rien car le peuple libyen ne permettra pas à ces bandes terroristes de diriger la Libye", a dit Seif al-Islam.

"Si l'Occident veut la démocratie, une nouvelle Constitution, des élections, et bien nous sommes d'accord. Nous sommes d'accord sur ce point mais l'Occident doit nous aider à fournir un climat propice. Mais tous ces bombardements, ce soutien apporté aux groupes rebelles, tout cela est contre-productif", a-t-il poursuivi.

Une coalition internationale a lancé une opération aérienne en Libye le 19 mars après le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU autorisant "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils, y compris des frappes aériennes.

Le fils du colonel Kadhafi a accusé le Qatar d'avoir "réussi à vendre l'idée" à Paris et Londres, à l'origine de l'intervention militaire en Libye, "selon laquelle le régime libyen était une mascarade et que la Libye était un gâteau que l'on pouvait se partager". La France a commis une "erreur historique", a-t-il dit.

Il a affirmé que le pouvoir libyen était "prêt à discuter même avec le diable" mais qu'il y avait des "lignes rouges".

"Tout d'abord, Kadhafi est une ligne rouge", a-t-il dit. "Deuxièmement", a-t-il expliqué, la division de la Libye est une solution inacceptable: "depuis 70 ans, depuis notre indépendance en 1952 nous sommes un peuple uni, mais à cause du Qatar et de l'Occident on parle d'Est et d'Ouest en Libye".

"Troisième ligne rouge, la sécurité en Libye. Nous ne permettrons à personne de compromettre la sécurité de la Libye en apportant leur soutien aux groupes rebelles armés", a-t-il ajouté.

Il a enfin répété avoir "beaucoup de preuves" de l'implication de membres du réseau terroriste Al-Qaïda parmi les opposants à Benghazi (est).

(©AFP /

Bélarus: attentat dans le métro à Minsk, 11 morts et une centaine de blessés

MOSCOU (AFP)

AFP

Des médecins se tiennent debout à côté d'une victime de l'explosion dans le métro à Minsk, le 11 avril 2011

Un attentat a fait onze morts et une centaine de blessés lundi soir dans le métro de Minsk, dans le centre de la capitale du Bélarus, une ex-république soviétique qui n'avait pas connu d'attentat majeur ces dernières années.

L'explosion qui a eu lieu dans le métro est un attentat, a déclaré le procureur général adjoint du Bélarus, Andreï Chved, cité par l'agence Ria Novosti.

Le bilan a été porté dans la soirée à 11 morts et une centaine de blessés, selon une déclaration du président Alexandre Loukachenko, cité par Interfax

Les médias bélarusses avaient fait état auparavant de sept morts et 90 blessés.

"La piste privilégiée par les enquêteurs est un acte terroriste", a indiqué une source policière citée par l'agence Interfax.

"Le caractère des blessures constatées pousse vers (cette) hypothèse", a ajouté cette source.

La déflagration s'est produite vers 18h00 heure locale dans une station proche de la présidence bélarusse, a indiqué un témoin à l'AFP.

AFP

Un homme blessé le 11 avril 2011 dans une explosion dans le métro à Minsk est évacué sur une civière

Aucun commentaire officiel n'a été fait jusqu'ici par les autorités. Les médias ont indiqué que le président Alexandre Loukachenko s'était rendu sur les lieux avec les responsables des forces de l'ordre, et avait pris la situation sous son contrôle personnel.

Peu après l'explosion, de la fumée noire sortait de la station de métro Oktiabrskaïa et des passagers s'échappaient du souterrain, le visage ensanglanté, certains ayant les vêtements en lambeaux, selon des témoins.

"Il y a beaucoup de blessés, nous ne sommes pas en mesure de donner des chiffres", ont indiqué les services de secours médicaux de la ville.

Des images de télévision ont montré la station de métro enfumée, des blessés au sol ou appuyés contre des piliers alors que d'autres fuyaient.

"Les gens sont évacués de la station. La station elle-même est très enfumée. Il y a beaucoup de blessés aux sorties", a raconté un correspondant du journal en ligne bélarusse naviny.by, qui se trouvait sur place.

"Les gens sortent en sang du passage souterrain qui mène au métro, ils ont les mains et le visage en sang. De la fumée sort du souterrain", ajoute-t-il.

M. Loukachenko devait "organiser ce soir une réunion extraordinaire liée à l'explosion dans le métro de la capitale", a déclaré le porte-parole son porte-parole, Pavel Legki, à Interfax.

AFP/Pool/Archives

Le président belarusse Alexandre Loukachenko lors d'une cérémonie le 21 janvier 2011 à Minsk

Le Bélarus, tenu d'une main de fer par Alexandre Loukachenko au pouvoir depuis 16 ans, n'avait pas connu d'attentat majeur ces dernières années.

En juillet 2008, un engin artisanal avait explosé au centre de Minsk lors de la fête de l'indépendance de cette ancienne république soviétique, faisant une cinquantaine de blessés, selon des médias.

Cette explosion survient sur fond de tensions politiques au Bélarus où de nombreux opposants ont été arrêtés fin décembre après la réélection controversée de M. Loukachenko.

La réélection avec plus de 80% des voix de M. Loukachenko le 19 décembre avait provoqué une importante manifestation de l'opposition à Minsk, qui dénonçait des fraudes massives.

Le rassemblement avait été dispersé sans ménagement par la police et plus de 600 personnes interpellées.

Vingt-deux opposants sont encore en détention provisoire et cinq ont fui à l'étranger, notamment l'un des candidats à la présidentielle, Ales Mikhalevitch, qui a obtenu l'asile politique en République tchèque.

Plusieurs dizaines d'opposants, parmi lesquels plusieurs candidats à la présidentielle, ont été inculpés d'"organisation de troubles massifs" à la suite de ces événements, encourant jusqu'à 15 ans de prison.

Eva Longoria et Tony Parker- Toujours en contact, malgré le divorce

Eva Longoria et Tony Parker- Toujours en contact, malgré le divorce
Malgré leur divorce, Eva Longoria et Tony Parker sont toujours en contact.L’héroïne de la série «Desperate Housewives» et le basketteur français ont divorcé en janvier dernier, après trois ans de mariage.
Si à l’annonce de leur divorce, ils ne s’adressaient plus la parole, ce n’est désormais plus le cas, tient à préciser Eva Longoria, qui fait cette confidence lors d’un entretien accordé à Piers Morgan.
«Ce n’est pas quelqu’un de mauvais. Il voulait juste autre chose, et je ne le déteste pas, » dit-elle, Je ne parlerai jamais publiquement des raisons de notre divorce parce que je l’aime et nous continuons à nous parler régulièrement. Nous faisons encore partie de la vie l’un de l’autre »

Justin Bieber bientôt américain ?

actustar.com
Justin Bieber bientôt américain ?
Justin Bieber bientôt américain ? hiMedia

En février dernier, Justin Bieber affirmait aux journalistes de Rolling Stone être beaucoup attaché à son pays natal, le Canada, pour envisager de prendre la nationalité américaine. Eh bien il semblerait que la coqueluche des ados ait changé d'avis...

Selon In Touch Weekly, le jeune chanteur envisagerait en effet d'opter pour la double nationalité canadienne et américaine. "Ca sera plus facile pour lui de travailler ici (ndlr : aux Etats-Unis) s'il devenait américain. Son business est ici et il a besoin d'être ici tout le temps. Ca serait intelligent de faire ça", explique un proche du chanteur à propos de ce revirement de situation.

Côte d'Ivoire : discours de Ouattara à 20H00 GMT

ABIDJAN - Le nouveau président ivoirien Alassane Ouattara prononcera un discours sur sa télévision lundi soir à 20H00 locales et GMT, à la suite de l'arrestation de son rival Laurent Gbagbo, a annoncé à l'AFP sa porte-parole, Anne Ouloto.

"Mr Ouattara parle à 20H00", a-t-elle indiqué.

Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a été arrêté lundi à l'issue d'une offensive généralisée sur sa résidence à Abidjan des forces de son rival Alassane Ouattara, appuyées par les puissants moyens aériens et blindés des forces françaises et onusiennes.

(©AFP /

Libye: la rébellion rejette le cessez-le-feu proposé par l'Union africaine

AFP

Manifestation à Benghazi le 11 avril 2011devant l'hôtel où une délégation de l'Union africaine s'entretient avec la rébellion

La rébellion libyenne a rejeté lundi à Benghazi (est) le cessez-le-feu proposé par l'Union africaine (UA), pourtant accepté la veille par Mouammar Kadhafi, expliquant qu'elle refuserait toute médiation ne prévoyant pas un départ immédiat du dirigeant.

"L'initiative qui a été présentée aujourd'hui est dépassée. Le peuple réclame le départ de Mouammar Kadhafi et de ses fils", a déclaré le chef du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, lors d'une conférence de presse après une rencontre avec les médiateurs africains.

"Toute initiative ne tenant pas compte de cette demande n'est pas digne de considération (...). Kadhafi et ses fils doivent partir immédiatement s'ils veulent avoir la vie sauve", a-t-il insisté.

Dans l'après-midi, le CNT a reçu une délégation de présidents africains mandatés par l'UA pour plaider en faveur d'un cessez-le-feu dans le cadre d'une "feuille de route" acceptée dimanche par M. Kadhafi.

AFP

Kadhafi et la délégation de médiateurs de l'Union africaine le 10 avril 2011 à Tripoli

Cette "feuille de route" prévoyait la cessation immédiate des hostilités, un acheminement de l'aide humanitaire et le lancement d'un dialogue en vue d'une transition, mais pas le départ immédiat du colonel au pouvoir depuis plus de 40 ans et confronté depuis mi-février à une rébellion.

Les présidents africains -- Amadou Toumani Touré (Mali), Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Denis Sassou Nguesso (Congo) et le ministre ougandais des Affaires étrangères, Henry Oryem Okello -- accueillis à Benghazi par des milliers de personnes scandant "Va-t'en Kadhafi", ont quitté leur hôtel lundi. Ils étaient attendus dans la soirée à Alger.

Dimanche, ils avaient rencontré à Tripoli le colonel Kadhafi dans sa résidence de Bab el-Aziziya. "La délégation du frère leader a accepté la feuille de route", avait annoncé dans la soirée le président sud-africain Jacob Zuma, qui avait mené la délégation avant de quitter le pays dimanche.

Carte de Libye situant les combats et frappes de l'Otan lundi

L'Union européenne a apporté son soutien aux "efforts de l'UA en vue de trouver une solution politique".

Mettant en garde contre le risque de voir une crise prolongée faire le lit d'Al-Qaïda, l'Otan s'est aussi dite ouverte à un cessez-le-feu qui débouche vite sur des réformes politiques.

Mais cet éventuel cessez-le-feu devra être "crédible et vérifiable", a déclaré le secrétaire général de l'Alliance, Anders Fogh Rasmussen, rappelant que Tripoli avait déjà annoncé plusieurs cessez-le-feu sans les respecter.

Sur le terrain, les rebelles ont repris lundi la ville d'Ajdabiya (est), noeud de communications à 160 km au sud de Benghazi, au terme de violents combats qui ont fait au moins une cinquantaine de morts, principalement des membres des forces loyalistes tués par des frappes de l'Otan.

Les rebelles ont annoncé avoir enterré près d'Ajdabiya 35 combattants pro-Kadhafi, et un journaliste de l'AFP a vu une dizaine de pick-up calcinés, équipés de mitrailleuses lourdes, sur l'ancienne ligne de front dans la ville.

AFP

Des rebelles autour de véhicules calcinés des pro-Kadhafi le 11 avril 2011

Selon un médecin de l'hôpital d'Ajdabiya, un hélicoptère des rebelles, visé dimanche par des tirs des pro-Kadhafi à l'ouest de la ville, a été retrouvé avec trois morts et un blessé grièvement brûlé. Dimanche, les hôpitaux de Benghazi avaient annoncé avoir reçu douze morts, dont au moins neuf rebelles, victimes des combats à Ajdabiya.

L'Otan, qui avait qualifié dimanche de "désespérée" la situation des civils à Ajdabiya et à Misrata, bastion rebelle dans l'ouest bombardé depuis des semaines par les pro-Kadhafi, a annoncé avoir détruit depuis samedi 49 chars, 9 véhicules de transport blindés, trois batteries antiaériennes et quatre grands dépôts de munitions, en grande majorité autour de ces deux villes.

Selon l'Alliance, les pro-Kadhafi continuent de masser des chars et des blindés autour et dans Misrata. Tôt dimanche matin, ils ont aussi bombardé la ville pendant plus de 30 minutes.

"Nous savons que nos frappes ont de l'effet, ses forces montrent des signes de confusion, mais nous allons maintenir la pression", a assuré le général canadien Charles Bouchard, qui dirige les opérations de l'Otan en Libye.

Le chef d'état-major de l'armée de l'air française, le général Jean-Paul Palomeros, a dit s'attendre à "des opérations de longue durée", et reconnu que les missions des pilotes étaient difficiles, en raison de la mobilité des forces gouvernementales, qui utilisent de plus en plus de véhicules légers.

Selon un responsable du Pentagone, l'intervention militaire en Libye a déjà coûté plus de 608 millions de dollars aux Etats-Unis.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a exprimé dimanche son inquiétude au sujet des milliers de réfugiés égyptiens, soudanais, tchadiens ou d'autres pays bloqués près du port de Misrata, sous des bâches et des abris de fortune.

A Lampedusa, deux nouvelles embarcations transportant des dizaines de personnes chacune sont arrivées dans la nuit de dimanche à lundi, portant à 1.500 le nombre de migrants sur la petite île italienne. Environ un tiers d'entre eux sont des réfugiés d'Afrique subsaharienne qui ont fui la Libye.

EN DIRECT: La chute de Laurent Gbagbo

AFP

Laurent Gbagbo et sa femme Simone à l'hôtel du Golf, QG de Ouattara après leur arrestation le 11 avril 2011

LE POINT DE LA SITUATION A 20H15 -

- Le président sortant ivoirien Laurent Gbagbo et sa femme Simone ont été arrêtés lundi après plus de quatre mois de crise ouverte et des combats qui ont plongé Abidjan dans le chaos.

- Le couple, officiellement arrêté par des combattants d'Alassane Ouattara, se trouve sous la protection de l'ONU, au QG du président reconnu par la communauté internationale.

"Le cauchemar est terminé", a déclaré le Premier ministre Guillaume Soro. "Je souhaite qu'on arrête les armes", a dit Laurent Gbagbo.

La France, qui a joué un rôle clef dans l'issue de la confrontation en bombardant les dernières positions de Gbagbo, s'est défendue de toute participation directe dans l'arrestation de l'ex-chef d'Etat qui était au pouvoir depuis 2.000.

FIN DU DIRECT

20H00 - JE SOUHAITE QU'ON ARRETE LES ARMES, A DECLARE LAURENT GBAGBO - Il faut "qu'on rentre dans la partie civile de la crise", a-t-il dit dans une déclaration diffusée après son arrestation sur la télévision TCI du nouveau président Alassane Ouattara.

19H15 - "On a attrapé Gbagbo!" - Catherine Traoré, 27 ans, crie sa joie à Ouagadougou. La capitale du Burkina Faso, dont au moins trois millions de ressortissants vivent en Côte d'Ivoire, a explosé de joie. Klaxons bloqués, youyous, la liesse s'est emparée du marché "Rood-Wooko" dans le centre-ville. "On saute de joie parce qu'un individu mal intentionné comme Gbagbo, il ne fallait pas le laisser. Si on laisse des gens comme Gbagbo au pouvoir, il n'y aura plus de démocratie ici en Afrique", dit Issa Compaoré, informaticien de 28 ans.

TCI/AFP

Capture d'écran de la TV ivoirienne pro-Ouattara de Laurent Gbagbo après son arrestation le 11 avril 2011.

18H31 - "Acteurs ou facilitateurs?" - Le rôle de la France dans l'arrestation de Gbagbo suscite des interrogations. "Cette arrestation n'aurait sans doute pas été possible sans les militaires français. Acteurs ou facilitateurs ?", relève Dominique Moisi de l'Institut français des Relations internationales (Ifri). Paris a multiplié les affirmations pour assurer que ses troupes n'étaient pas intervenues dans l'assaut de la résidence de l'ex-président. Depuis dimanche, les unités aguerries de la force Licorne avaient cependant bien préparé le terrain, avec des bombardements y compris à partir d'hélicoptères. Sans leur coup de pouce, difficile d'imaginer une chute aussi soudaine de Laurent Gbagbo.

18H15 - "Poches de résistance" - "A ma connaissance, la majeure partie des combats a pris fin, mais il reste des poches de résistance", explique le chef des opérations de maintien de la paix aux Nations unies, Alain Le Roy.

Sécurité assurée par l'ONU

17H48 - Pas "d'exil doré" - Laurent Gbagbo "ne devrait pas bénéficier d'un exil doré" à l'étranger qui l'exempterait de poursuites pour "crimes contre l'humanité", estime l'organisation Human Rights Watch (HRW). "Laurent Gbagbo a été mis en cause de manière crédible dans des crimes contre l'humanité et d'autres atrocités dont il devra répondre."

17H44 - ONU - La sécurité de Gbagbo et de sa femme Simone, qui ont été conduits au QG de Ouattara après leur arrestation, est assurée par des gendarmes de l'ONU, dans un appartement de l'hôtel du Golf, indique l'organisation.

17H36 - "Sécurisation" - Guillaume Soro a expliqué dans son allocution TV qu'une "opération de sécurisation" d'Abidjan allait être lancée, demandant aux Ivoiriens de "garder le calme". A l'adresse des militaires encore loyaux à l'ex-président, il a lancé : "il ne peut y avoir de chasse aux sorcières, rejoignez donc les Forces républicaines (pro-Ouattara)". Les combats ont précipité la capitale économique dont la population est évaluée à quatre millions d'habitants, au bord d'une catastrophe humanitaire.

17H25 - Réaction américaine - L'arrestation de Gbagbo envoie un "signal fort" à tous les dictateurs qu'ils ne peuvent pas "mépriser" en toute impunité la voix de leurs peuples, estime la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.

17H10 - "En soutien" - La force militaire française Licorne et les troupes de la mission onusienne en Côte d'Ivoire (ONUCI) étaient "en soutien de l'opération" lors de l'arrestation de Gbagbo, indique une source au ministère français de la Défense. "Si on met deux hélicoptères en l'air, c'est du soutien". Les responsables français avaient immédiatement insisté sur le fait que l'ex-président avait été arrêté par les combattants pro-Outtara, et non par des membres des forces spéciales françaises.

- LAURENT GBAGBO ARRETE : LE POINT A 17H00 -

-Le président sortant ivoirien Laurent Gbagbo a été arrêté en milieu de journée à Abidjan après une série de frappes de l'ONU et de l'armée française contre ses derniers bastions et une offensive des troupes d'Alassane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale.

-II a été transféré au QG d'Alassane Ouattara. "Le cauchemar est terminé", a déclaré le camp Ouattara.

-Paris a démenti que l'ancien président, qui s'accrochait au pouvoir depuis sa défaite à la présidentielle du 28 novembre, eut été arrêté par des forces spéciales françaises.

AFP

Des combattants pro-Ouattara après l'annonce de l'arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011 à Abidjan

16H43 - "Avec respect" - Laurent Gbagbo a "agi contre tous les principes démocratiques. Pour autant, il doit être traité avec respect et tout processus judiciaire qui s'ensuivra doit être équitable et organisé selon les règles", déclare à Londres le ministre des Affaires étrangères William Hague. Le ministre appelle à une "réconciliation" en Côte d'Ivoire.

16H37 - Ralliement - Guillaume Soro appelle les forces encore loyales à Gbagbo au ralliement.

16H30 - "Paix" - A Luxembourg, où il est en déplacement, le ministre français de l'Intérieur Claude Guéant estime que l'arrestation de Gbagbo va permettre au pays de "connaître la paix et un regain d'essor économique".

Défait et fatigué

16H28 - Gbagbo "s'est rendu" - C'est ce que précise l'état-major français. "Peu après 15H00" (13H00 locales), "Laurent Gbagbo s'est rendu aux forces républicaines d'Alassane Ouattara", explique à l'AFP le porte-parole de l'état-major, le colonel Thierry Burkhard.

16H25 - LA TV PRO-OUATTARA DIFFUSE DES IMAGES DE GBAGBO ARRETE - L'ancien président, 65 ans, semble en bonne santé, mais apparaît défait et fatigué. En tee-shirt blanc, il s'éponge le visage avec une serviette que lui tend son fils Michel, né d'un premier mariage. Des personnes lui donnent une chemisette verte qu'il enfile. Simone apparaît dans des images séparées, décoiffée et escortée par des hommes.

AFP

Des partisans de Ouattara en liesse à Abidjan le 11 avril 2011.

16H24 - Frappes intensives - De dimanche vers 17H00 (locales) jusqu'à environ 01H00 du matin, la mission de l'ONU, l'ONUCI, et la force française Licorne avaient tiré des missiles vers le bâtiment où se retranchait M. Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, ainsi que vers le palais présidentiel, sapant la résistance des derniers combattants. De nouveaux bombardements avaient été menés lundi matin.

16h20 - "Bonne santé" - Gbagbo est "en bonne santé" et sera présenté devant la justice pour être jugé, annonce l'ambassadeur de Côte d'Ivoire auprès de l'ONU, Youssoufou Bamba.

16H08 - "Le cauchemar est terminé" - Première déclaration du Premier ministre d'Alassane Ouattara, Guillaume Soro. Il précise sur la TV pro-Ouattara que Gbagbo est "aux arrêts" de même que son épouse Simone.

16H06 - Nouveau démenti français - "A aucun moment les forces françaises n'ont pénétré" dans la résidence présidentielle de Laurent Gbagbo, affirme l'état-major des armées à Paris.

15H57 - Entretien Sarkozy-Ouattara - Les deux présidents viennent de s'entretenir longuement, peu après l'arrestation de Gbagbo, annonce l'Elysée.

15H48 - Arrivée - C'est vers 13H00 (locales et GMT), soit 15H00 à Paris, que Laurent Gbagbo et son épouse sont arrivés à l'Hôtel du Golf après leur arrestation, a affirmé à l'AFP Anne Ouloto, porte-parole de M. Ouattara.

15H41 - Simone Gbagbo avec son mari - L'épouse du président arrêté, considérée comme une radicale, se trouve avec lui à l'hôtel du Golf, selon un porte-parole de Ouattara.

Fin de partie

15H38 - Précision - Les forces spéciales françaises n'ont pas arrêté Laurent Gbagbo. C'est le point sur lequel insiste une source diplomatique française à Paris. "M. Gbagbo a été arrêté par les troupes de M. Ouattara, c'est vrai, mais pas par les forces spéciales françaises, qui ne sont pas rentrées dans l'enceinte de la résidence" du chef de l'Etat sortant, affirme à l'AFP cette source. C'est un démenti des informations faisant état de son arrestation par des troupes de la force française Licorne.

AFP

Des combattants pro-Ouattara à Abidjan le 11 avril 2011

15H32 - GBAGBO ARRETE PAR LES FORCES DE OUATTARA - L'ambassadeur de France, Jean-Marc Simon précise que le président sortant a été conduit au QG du camp Ouattara, le président reconnu par la communauté internationale. "Laurent Gbagbo a été arrêté par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI, pro-Ouattara) et conduit à l'Hôtel du Golf par les FRCI", a déclaré M. Simon.

15H25 - DES COMBATTANTS PRO-OUATTARA SE TROUVENT DANS LA RESIDENCE DE GBAGBO -

15H21 - Ambassadeur - L'annonce de l'arrestation du président sortant est donnée par l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire.

15H20 - LAURENT GBAGBO ARRETE -

15H03 - DES BLINDES FRANCAIS DEPLOYES - Des blindés de la force française Licorne et de l'ONU étaient déployés à la mi-journée à Abidjan sur un boulevard menant à la résidence du président sortant Laurent Gbagbo. Les événements semblent se précipiter.

EN DIRECT - Les militaires français et de l'ONU ont lancé de nouvelles frappes contre les derniers bastions de Laurent Gbagbo à Abidjan. Les combats entre forces rivales ivoiriennes se poursuivent au sol.

Gbagbo arrêté après une offensive généralisée sur sa résidence à Abidjan

AFP/TCI

Capture d'écran de la TV ivoirienne TCI montrant Laurent Gbagbo après son arrestation le 11 avril 2011 à Abidjan

Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a été arrêté lundi à l'issue d'une offensive généralisée sur sa résidence à Abidjan des forces de son rival Alassane Ouattara, appuyées par les puissants moyens aériens et blindés des forces françaises et onusiennes.

"Laurent Gbagbo a été arrêté par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI, pro-Ouattara) et conduit à l'Hôtel du Golf (QG du camp Ouattara) par les FRCI", a déclaré à l'AFP l'ambassadeur de France, Jean-Marc Simon.

M. Gbagbo, 65 ans, au pouvoir depuis 2000, s'est rendu vers 13H00 (locales et GMT) en compagnie notamment de son épouse Simone, considérée comme une "dure" du régime, et de son fils Michel, né d'un premier mariage.

AFP

Des soldats des forces pro-Ouattara fêtent l'arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011 à Abidjan

La télévision pro-Ouattara TCI a diffusé des images de l'ex-président en bonne santé mais l'air visiblement fatigué.

"Je souhaite qu'on arrête les armes et qu'on rentre dans la partie civile de la crise, et qu'on conclue rapidement pour que le pays reprenne", dit M. Gbagbo dans de très brefs extraits sonores.

Il y apparait assis sur un lit dans une chambre, entouré notamment du ministre de l'Intérieur de M. Ouattara, Hamed Bakayoko, et du commandant Issiaka Ouattara, dit "Wattao", un des chefs militaires pro-Ouattara.

D'autres images montrent son épouse Simone, décoiffée, l'air hagard.

L'ONU a annoncé que leur sécurité était assurée par des gendarmes de la Mission de l'Onu en Côte d'Ivoire (Onuci) et que la plupart des combats avaient cessé, même s'il restait "des poches de résistance".

"Le cauchemar est terminé" pour les Ivoiriens, a déclaré sur TCI Guillaume Soro, Premier ministre d'Alassane Ouattara. "Après d'âpres combats, encerclés et vaincus, M. Gbagbo et son épouse Simone Gbagbo viennent de se rendre et sont à présent aux arrêts".

AFP

Carte d'Abidjan situant les combats (situation lundi à 16h00 GMT)

Il a appelé au "ralliement" les forces restées fidèles à l'ex-président, promettant qu'il n'y aurait pas de "chasse aux sorcières".

M. Gbagbo "sera présenté devant la justice pour les crimes qu'il a commis", a de son côté déclaré à New York l'ambassadeur (pro-Ouattara) de Côte d'Ivoire auprès de l'ONU, Youssoufou Bamba.

Cette arrestation, au douzième jour de la bataille d'Abidjan, fait suite des frappes intenses menées depuis dimanche après-midi par les hélicoptères de l'Onuci et de la force française Licorne sur la résidence présidentielle, située dans le quartier résidentiel de Cocody (nord), et la présidence, dans le quartier administratif du Plateau (centre).

Laurent Gbagbo y était retranché face à l'offensive des forces pro-Ouattara entrées dans Abidjan le 31 mars après une offensive foudroyante depuis le Nord du pays sous leur contrôle.

AFP

Un hélicoptère de l'ONU survole Abidjan le 11 avril 2011

Ces raids, ordonnés par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, visaient officiellement les armes lourdes du camp Gbagbo menaçant les civils, conformément à la résolution 1975 du conseil de sécurité de l'ONU.

Mais le ministre français de la Défense Gérard Longuet a reconnu lors d'une conférence de presse à Paris que "l'objectif (fixé) par la communauté internationale était de faire en sorte que le président élu puisse présider", décrivant l'engagement de l'Onuci et de Licorne comme "un soutien" à l'offensive des pro-Ouattara.

Paris et l'ONU avaient toujours jusqu'alors insisté que leur mission n'était pas de renverser Laurent Gbagbo, qui n'a jamais reconnu sa défaite --pourtant certifiée par l'ONU-- face à M. Ouattara à la présidentielle de novembre.

Et, contrairement à ce qu'affirme le camp Gbagbo, Paris a assuré que les forces spéciales françaises n'avaient en rien participé à l'arrestation.

Dans la matinée les soldats français "s'étaient redéployés le long des axes stratégiques", selon le porte-parole de l'état-major à Paris. Ils ont notamment pris le contrôle du boulevard de France qui traverse Cocody, bouclant ainsi toutes les issues de la zone de la résidence présidentielle, construite en bord de lagune.

Les forces pro-Ouattara, qui avaient à plusieurs reprises depuis leur entrée dans Abidjan échoué à briser la résistance de leurs adversaires, sont alors reparties à l'offensive.

Après des combats violents, des blindés de Licorne et de l'Onuci ont été engagés dans la zone.

Après l'arrestation, le président français Nicolas Sarkozy s'est "longuement" entretenu par téléphone avec M. Ouattara, 69 ans, dont l'élection avait été reconnue par la communauté internationale.

La longue bataille d'Abidjan a précipité la capitale économique, dont la population est évaluée à quatre millions d'habitants, au bord d'une catastrophe humanitaire, avec des quartiers livrés à l'anarchie et aux pillages de groupes en armes aux loyautés inconnues.

"Nous avons de très vastes mouvements de population d'un quartier à l'autre car aucun quartier n'est vraiment sécurisé", a déclaré le coordonnateur humanitaire entre les agences de l'ONU et des ONG, Ndolamb Ngokwey, contacté au téléphone.

"Beaucoup de personnes m'ont raconté qu'il y avait beaucoup de cadavres qui jonchaient les rues, et pas seulement dans le quartier des ambassades", a-t-il dit.

La situation est également très difficile dans l'intérieur du pays, notamment dans l'Ouest où les combattants des deux camps ont été accusés d'exactions par l'ONU et des ONG, massacres, exécutions sommaires et viols.

M. Ouattara a promis que tous leurs responsables seraient poursuivis, mais des experts relèvent qu'il va devoir son accession au pouvoir aux chefs militaires.

Selon des témoins, l'annonce de la chute du régime Gbagbo a été accueillie dans la joie à Man et Danané, les deux plus grandes villes de l'ouest, mais par un silence prudent à Duékoué, fief pro-Gbagbo, où s'entassent 30.000 personnes fuyant des violences.

La force Licorne s`approche de la résidence de Laurent Gbagbo

Reuters

Une trentaine de véhicules blindés du détachement français "Licorne", appuyés par un hélicoptère, s'approchait lundi de la résidence de Laurent Gbagbo à Cocody, le quartier diplomatique d'Abidjan où se terrerait le président ivoirien sortant, rapporte un témoin.

"Ces véhicules progressent et il y a des soldats (français) derrière avec un hélicoptère au-dessus", a indiqué Alfred Kouassi, un habitant qui réside dans un immeuble dominant le boulevard.

"Nous entendons des tirs à l'arme automatique", a-t-il ajouté.

Les véhicules circulaient sur l'un des principaux boulevards d'Abidjan en direction de la résidence de Gbagbo, qui jouxte la Résidence de France.

L'opération en cours a pour objectif d'éviter un "bain de sang", a déclaré un porte-parole de "Licorne" à Abidjan, la capitale économique.

Un correspondant de l'agence Reuters avait rapporté un peu plus tôt avoir vu une trentaine de véhicules militaires français transportant chacun quatre à huit soldats quitter une base en direction du centre-ville.

Les frappes de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (Onuci) visant à détruire les armes lourdes de Laurent Gbagbo se sont poursuivies toute la nuit, sans empêcher la reprise des combats en ville.

Les autorités françaises disent avoir participé à ces nouvelles opérations militaires, qui ont duré toute la nuit et auraient partiellement endommagé la résidentielle présidentielle de Laurent Gbagbo située au bord de la lagune Ebrié.

Des habitants ont fait état de nouveaux combats à l'arme lourde lundi matin entre les partisans d'Alassane Ouattara et ceux de Laurent Gbagbo à Cocody ainsi qu'au Plateau, le quartier administratif tenu par les forces du président sortant.

L'Onu reconnaît Alassane Ouattara comme le vainqueur de l'élection présidentielle du 28 novembre. L'hôtel du Golf, dans lequel se trouve retranché Ouattara sous la protection de sa garde rapprochée et des casques bleus de l'Onuci, a été attaqué samedi soir à l'arme lourde par les forces loyales à Gbagbo.

"TOUS LES MOYENS NÉCESSAIRES"

Les hélicoptères de "Licorne" ont commencé à cibler les armes lourdes de Gbagbo il y a une semaine, à la demande du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, dans le but déclaré de protéger la population d'Abidjan.

Ces frappes semblaient avoir poussé Laurent Gbagbo tout près de la reddition mais il a profité de quelques jours de répit pour rassembler ses troupes et reprendre du terrain dans la métropole lagunaire.

L'Onu évaluera la situation dans la journée après les frappes de la nuit, a dit le porte-parole de l'Onuci, Hamadoun Touré.

"Nous avions ciblé et touché plusieurs endroits différents dans lesquels nous avons trouvé des armes lourdes, pas seulement autour de la résidence de Gbagbo mais tous les endroits où nous savons qu'il y a des armes lourdes", a-t-il dit.

Selon des témoins, une base navale et plusieurs bases militaires aux abords d'Abidjan ont été visées.

Un porte-parole du président sortant a affirmé que sa résidence de Cocody avait été partiellement détruite lors de ces raids. Il n'a pas dit si Laurent Gbagbo se trouvait sur place au moment de l'attaque.

A New York, Ban Ki-moon a confirmé dimanche avoir demandé aux casques bleus de recourir à "tous les moyens nécessaires" pour réduire au silence les armes lourdes des partisans de Gbagbo.

Selon lui, les bureaux de l'Onu en Côte d'Ivoire, l'hôtel du Golf et deux quartiers où résident des civils ont été frappés ces derniers jours.

Pour Paris, la situation humanitaire est "alarmante" à Abidjan et des exactions ont eu lieu "dans plusieurs quartiers" de la ville.


Immigration: poursuite des débarquements, Rome sur la sellette

LAMPEDUSA (Italie) - Deux embarcations transportant 98 et 128 immigrés sont arrivées dans la nuit de dimanche à lundi à Lampedusa, portant à 1.500 le nombre de migrants sur la petite île italienne, alors que les ministres européens de l'Intérieur se réunissent à Luxembourg.

Un millier d'entre eux sont tunisiens et devraient être rapatriés en vertu d'un accord signé mardi entre Rome et Tunis, les 500 autres sont des réfugiés originaires d'Afrique subsaharienne qui ont fui la Libye.

En outre, une trentaine de Tunisiens ont été rapatriés par avion depuis Lampedusa en vertu d'un accord conclu mardi entre Tunis et Rome.

Après le départ de ce vol, plusieurs dizaines de Tunisiens inquiets sur leur éventuel rapatriement ont particpé à un mouvement de protestation au centre d'accueil de l'île: accrochés aux grillages, ils ont manifesté aux cris de "Liberté, Liberté!"

A Luxembourg - où les ministres discutent des conséquences des révolutions en Afrique du Nord sur l'immigration - le ministre italien Roberto Maroni a demandé à ses partenaires de l'aider à gérer l'afflux de migrants, mais ces derniers ont refusé.

"Nous ne pouvons accepter que de nombreux migrants économiques viennent en Europe en passant par l'Italie", a affirmé le ministre allemand Hans-Peter Friedrich.

"Laisser entrer des gens qui ne peuvent se nourrir par leurs propres moyens, qui ne peuvent prouver qu'ils ont des ressources ne ferait que préparer le terrain à la criminalité, et en tant que ministre responsable de la sécurité je ne peux l'autoriser", a abondé son homologue autrichienne Maria Fekter.

Rome accuse l'Union européenne, et particulièrement la France, de manquer de solidarité avec l'Italie, en première ligne pour l'afflux de migrants illégaux en provenance de Tunisie ou de Libye.

L'annonce par l'Italie de son intention de délivrer à tous les migrants tunisiens arrivés depuis le début de l'année des permis de séjour temporaires de six mois a suscité des remous au sein de l'UE.

Samedi, le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a affirmé que "le bon sens voudrait que soit trouvé rapidement un accord" avec notamment Paris, qui "doit se rendre compte que 80% (des migrants tunisiens) déclarent vouloir rejoindre des parents et des amis en France".

Les autorités italiennes ont commencé dimanche à délivrer ces permis de séjour temporaires de six mois, malgré les objections de l'Allemagne qui a jugé cette décision de Rome contraire à "l'esprit de Schengen".

Ces visas doivent selon Rome permettre aux migrants de circuler dans l'espace européen Schengen, ce que contestent Paris et Berlin.

(©AFP /

Côte d'Ivoire: les pro-Ouattara repassent à l'offensive autour des bastions Gbagbo

ABIDJAN (AFP)

AFP

Incendie sur la base navale contrôlée par les forces de Gbagbo le 10 avril 2001 à Abidjan

Les forces d'Alassane Ouattara ont tenté lundi matin de repasser à l'offensive contre les bastions de son rival Laurent Gbagbo à Abidjan après des frappes massives de la France et de l'ONU vers des positions du président ivoirien sortant.

Des combats au sol, à l'arme lourde et légère, ont opposé pendant une heure et demi les forces de M. Ouattara, reconnu président par la communauté internationale, dans le quartier de la résidence de M. Gbagbo, a rapporté à l'AFP un habitant.

"Ca tire à l'arme lourde et on entend des rafales d'arme automatique", a-t-il déclaré vers 06H30. "Ca s'est terminé vers 08H00 (locales et GMT)", a-t-il ensuite ajouté.

AFP

Carte d'Abidjan situant les combats (situation dimanche 10/04 à 18h00 GMT)

Selon cet habitant, les combats n'avaient pas lieu dans les environs immédiats de la résidence, mais dans une zone comprise entre la télévision d'Etat RTI et l'Ecole de gendarmerie, deux autres fiefs du chef de l'Etat sortant, également situés dans le quartier de Cocody, dans le nord de la métropole.

De fortes détonations ont aussi été signalées par plusieurs habitants dans le quartier du Plateau (centre), qui abrite le palais présidentiel. "On est enfermés", a déclaré une résidente.

De dimanche peu avant 17H00 jusqu'au coeur de la nuit, la mission onusienne Onuci et la force française Licorne ont tiré des missiles vers ces deux sites, alors que M. Gbagbo, retranché dans sa résidence, refuse toujours de se rendre.

Le camp Gbagbo, dont les forces avaient réussi ces derniers jours à regagner du terrain à Abidjan, a accusé la France, ancienne puissance coloniale, de n'avoir pas d'autre objectif que d'"assassiner" le président sortant.

AFP

Des soldats de la force française Licorne Abidjan le 9 avril 2011

Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, a répondu lundi que la participation de la France aux frappes était destinée à "essayer de faire en sorte que nous ne nous retrouvions pas confrontés à un bain de sang à Abidjan".

"La France n'a pas pour mission de chasser Laurent Gbagbo militairement", a déclaré M. Guaino sur la chaine de télévision France 2.

L'ONU a expliqué de son coté qu'il s'agissait de "neutraliser les armes lourdes" du camp Gbagbo pour protéger les civils, alors que les combattants d'Alassane Ouattara n'ont pas réussi depuis une dizaine de jours à réduire ces bastions du camp adverse.

AFP

Soldats pro-Ouattara le 9 avril 2011 à Abidjan

Lundi matin, Paris a justifié les tirs en disant être intervenu à la demande expresse de l'ONU.

"Conformément à la résolution 1975 et en accord avec le président Ouattara, le secrétaire général des Nations unies (Ban Ki-moon) a demandé au président de la République (Nicolas Sarkozy) la poursuite de la participation des forces françaises aux opérations menées par l'Onuci pour neutraliser les armes lourdes utilisées contre la population civile", indique un communiqué de la présidence.

"Au cours des derniers jours, la population civile, le personnel de l'ONU et les missions diplomatiques étrangères ont continué à être la cible d'attaques à l'arme lourde et d'exactions dans plusieurs quartiers de l'agglomération d'Abidjan. La situation humanitaire dans ces quartiers est alarmante", a fait valoir la présidence.

Elle cite notamment l'"attaque directe des forces de M. Laurent Gbagbo" contre l'Hôtel du Golf, abritant le président Ouattara, qui est placé sous la protection de l'ONU.

Les combats ont mis Abidjan, capitale économique dont la population est évaluée à quatre millions d'habitants, au bord d'une catastrophe humanitaire.

"Nous avons de très vastes mouvements de population d'un quartier à l'autre car aucun quartier n'est vraiment sécurisé", a déclaré le coordonnateur humanitaire entre les agences de l'ONU et des ONG, Ndolamb Ngokwey, contacté au téléphone depuis Paris.

"Beaucoup de personnes m'ont raconté qu'il y avait beaucoup de cadavres qui jonchaient les rues, et pas seulement dans le quartier des ambassades", a-t-il dit.

Des démocraties sans démocrates. Des révolutions sans révolutionnaires. Des régimes totalitaires sans dictateurs…Où va l’Afrique du XXIème siècle ? (1

Incohérence et irresponsabilité. Ce sont, selon moi, les deux mots clés du monde dans lequel nous vivons. Un monde « fou, fou, fou… » ? Non, un monde qui, au nom justement de la « mondialisation », s’est efforcé de nous convaincre que, au temps de la globalisation, la nation et l’Etat étaient deux concepts obsolètes et qu’il fallait penser, désormais, les rapports humains en termes de consommation. Consommation des produits et consommation de l’information.

Le contrebassiste Henri Texier le disait, voici quelques années, à Francis Marmande (Le Monde daté du 12 juillet 2007) : « On communique trop vite et on n’échange pas assez ». J’aime cette réflexion dans ce qu’elle peut avoir « d’africain » au-delà de son bien fondé (et de la musique de Texier). Dans le monde « occidental », l’échange est essentiellement un acte économique et le fondement du capitalisme (l’échange de sa force de travail contre un salaire, l’échange inégal entre le Nord et le Sud, etc.) ; en Afrique, « échanger », c’est prendre le temps de dialoguer, en parlant de tout et de rien sans pour autant « évacuer » les sujets graves et les questions essentielles.

Or, il faut bien le constater, nous vivons dans un monde où la confrontation couvre le bruit des conversations. Bien plus que par le passé ; parce que chacun, désormais, se replie sur ce qu’il pense être sa « communauté ». Les idéologies étaient transculturelles ; la fin des idéologies a favorisé la montée en puissance de tous les « communautarismes ». Ancrés dans nos certitudes, nous avons tué toute possibilité de dialogue en faveur d’un système binaire (qui est le fondement de l’informatique) : oui/non. Sans jamais nous poser la question de ce qu’impliquent ce « oui » et ce « non ». D’où ces démocraties sans démocrates, ces révolutions sans révolutionnaires, ces régimes totalitaires sans dictateurs…

Je m’explique. Je conçois que les Libyens ne veuillent plus de Mouammar Kadhafi et d’un régime qui est à des années-lumières des idéaux auxquels, initialement, le « guide de la révolution » faisait référence. Une société sans classes sociales, sans partis, sans Etat, fondée sur le référendum et les « comités populaires ». Que la population s’insurge c’est, selon moi, une nécessité historique. « Quand la dictature est un fait, la révolution est un devoir », disait-on, au Portugal, lors du déclenchement de la « révolution des oeillets » en 1974. Mais si la révolution est un devoir ; il faut l’accomplir comme une tâche et s’en donner les moyens. Je ne suis pas de ceux qui s’enthousiasment pour l’insurrection de Benghazi. Et je trouve le Conseil national de transition (CNT) irresponsable. Il n’y a pas de révolutions sans révolutionnaires et les XIXème et XXème siècles nous avaient appris qu’elles se construisaient idéologiquement, politiquement, militairement ; elles ne s’improvisaient pas dans la précipitation avec des civils de bric et de broc et des « hommes politiques » subitement en rupture avec le régime en place. « On fait la guerre pour vivre et non pas pour mourir », disait Giovanni Acuto, condottiere anglais au service de la République de Florence. Et Curzio Malaparte ne manquait pas de le rappeler dans sa « Technique du coup d’Etat » paru dans les années 1930 quand « révolutions » et « coups d’Etat » étaient à l’ordre du jour en Europe et ailleurs dans le monde (enfin en Asie et en Amérique latine).

Une révolution, tout comme un coup d’Etat, s’organise rationnellement. Plus encore aujourd’hui qu’hier dès lors que les armements et les moyens de communication mis en œuvre réclament une maîtrise des technologies qui ne peuvent pas s’acquérir en dix minutes. Penser que la spontanéité (chère à Ernesto « Che » Guevara dont on sait ce qu’il est advenu de ses « révolutions » américaines et africaines) et l’improvisation peuvent triompher, c’est « battre le tambour avec les tibias des morts ». Résultat : l’insurrection de Benghazi n’a, jusqu’à présent, provoqué qu’un immense foutoir dans lequel ni les Libyens ni les « occidentaux » ne savent qui est qui et qui fait quoi. Et dans le même temps, plus à l’ouest, sous la pression directe de Tripoli, Misrata se prépare à devenir une ville martyre : le « Guernica » de la « révolution libyenne ». Peut-on penser que l’on va former une nation et construire un Etat avec des « politiques » dont l’irresponsabilité est totale dès lors qu’ils pensent pouvoir surfer sur un mouvement de révolte qu’ils n’ont pas déclenché et pouvoir engager toute une population dans l’illusion que des hommes aux mains nues peuvent triompher de groupes puissamment armés ? Quand bien même ils parviendraient au pouvoir, ils seraient les otages des « puissances occidentales » qui, ayant empêché le pire, leur permettront d’accéder au meilleur. Pour eux-mêmes ; pas pour les peuples. Le CNT ramène l’Europe, l’Amérique et l’OTAN en Afrique du Nord ; et ce n’est pas la meilleure chose pour la paix, pour le monde arabe et pour l’Afrique ! Ni même pour l’Europe méditerranéenne. Les Italiens et les Français commencent à en prendre conscience.

En 2002, en Côte d’Ivoire, les Forces nouvelles, en réaction à la politique d’exclusion mise en œuvre par Laurent Gbagbo, ont tenté de s’emparer du pouvoir à Abidjan. Mais ont échoué. Elles parviendront cependant à se maintenir sur une ligne de front dont le centre de gravité sera Bouaké. Près de dix ans plus tard, ne manquant pas d’hommes, de moyens et de « connexions » internationales, on pouvait penser que ces Forces nouvelles auraient pu imaginer, connaissant Gbagbo, que ce dernier, acculé, après cinq années de résistance continuelle, à organiser une élection présidentielle dont il était mathématiquement le perdant, n’accepterait pas un verdict des urnes qui lui serait défavorable. Là encore, rien n’a été organisé rationnellement et Alassane Ouattara est depuis quatre mois confiné dans un hôtel tandis que « ses » troupes sont incapables de venir à bout de quelques centaines d’hommes qui, eux, pendant tout ce temps, ont entrepris d’organiser leur dernière ligne de défense afin de la rendre inexpugnable. Du même coup, voilà encore une fois les « puissances occidentales » appelées à la rescousse et nos très chers « démocrates » africains qui ne voulaient pas accéder au pouvoir dans les fourgons des militaires contraints de dire : « merci monsieur Sarkozy ».

Mais qui peut légitimement reprocher aux « puissances occidentales » de jouer le jeu qui est le leur et qu’ils entendent imposer à tous ? La démocratie ne peut pas être le résultat d’une démarche consensuelle entre ceux qui détiennent le pouvoir et ceux qui le subissent. C’est le résultat d’un rapport de forces. Dont il faut se donner les moyens : une organisation rationnelle. Si, aux XIXème et XXème siècles, les choses pouvaient paraître simples, il y avait la nation, l’Etat et rien d’autre sauf la nation et l’Etat des autres (d’où les guerres franco-prussiennes puis franco-allemandes), au XXIème siècle la donne est plus complexe du fait d’une mondialisation qui brouille les cartes. Et créé des connexions dans lesquelles la nation et l’Etat ont bien du mal a reconnaître qui est qui et qui fait quoi pour le compte de qui. On ne fait plus la guerre pour des raisons qui relèveraient de « l’impérialisme » mais pour des motivations « humanitaires » ; sans que cette « humanitarisme » soit très probant pour les populations qui subissent les bombardements, les exactions, les meurtres, les famines, les maladies, les viols, etc. tandis que les gouvernements discutent et négocient sans cesse de nouvelles règles du jeu. Et différentes lectures de ces mêmes règles. L’incohérence d’un monde « occidental » qui ne se veut plus « impérialiste » mais « humanitaire » trouve ainsi à s’exprimer pleinement dès lors que les leaders politiques font preuve d’une irresponsabilité totale.

Jean-Pierre BEJOT
La Dépêche Diplomatique

Egypte: trois ans de prison pour un blogueur ayant critiqué l'armée

LE CAIRE - Une cour militaire a condamné lundi un blogueur à trois ans de prison pour avoir critiqué les forces armées, a déclaré son avocat à l'AFP.

"Malheureusement, la cour militaire de Nasr City (au Caire) a condamné Maikel Nabil à trois ans de prison", a déclaré Me Gamal Eid.

"Les avocats n'étaient pas présents", a--il précisé.

(©AFP /

Arsenal à l'américaine

Arsenal a officialisé la prise de contrôle du milliardaire américain Stan Kroenke, déjà actionnaire du club à hauteur de 30%. Propriétaire de quatre grandes franchises sportives aux Etats-Unis, Kroenke s'attaque désormais à l'Europe par le biais des Gunners, dont la valeur totale s'élève à plus d'un milliard d'euros. Pour Arsène Wenger, le virage est positif.

Stan Kroenke, milliardaire américain féru de sport, est le nouveau propriétaire d'Arsenal (Reuters). Stan Kroenke, milliardaire américain féru de sport, est le nouveau propriétaire d'Arsenal (Reuters).
Les Denver Nuggets en NBA, les Saint-Louis Rams en NFL, les Colorado Rapids en MLS, les Colorado Avalanche en NHL. A ce quatuor de franchises outre-Atlantique, Stan Kroenke peut désormais ajouter à son portefeuille Arsenal, en Premier League. Actionnaire du club à 30%, le milliardaire américain a passé la vitesse supérieure en proposant une offre de rachat pure et simple. Le club lui-même a indiqué l'avoir acceptée, ce qui augmentera la valorisation globale des Gunners à 731 millions de livres, soit 825 millions d'euros. Mais avec la dette estimée à 147 millions de livres selon la BBC, la valorisation totale se porterait en fait à 900 millions de livres, soit environ 1,17 milliard d'euros.

Dans le détail, Kroenke a offert 11 750 livres par action (soit 12 450 euros) pour récupérer les parts de deux autres actionnaires, en l'occurrence Danny Fiszman et Nina Bracewell-Smith. Désormais, l'Américain possède 63% des parts d'Arsenal, ce qui l'obligeait légalement à proposer une offre d'achat, en passant la barre des 50%. Le seul autre actionnaire des Gunners se nomme Alisher Ousmanov, un magnat ouzbek de l'acier, détenteur de 27% du capital. Kroenke pourrait aussi lui présenter une offre, mais en atteignant 90% des parts, l'Américain devra obligatoirement racheter le reste.

Wenger: "Kroenke comprend les traditions du club"

La progression est fulgurante pour Kroenke, qui n'était entré au capital du club qu'en 2007, à hauteur de 9,9% seulement. Après Glazer à Manchester United, Henry à Liverpool, Lerner à Aston Villa et Short à Sunderland, un quart de la Premier League tombe désormais aux mains américaines. Mais si, par exemple, le feuilleton Glazer a largement fait gloser du côté d'Old Trafford, la prise de pouvoir de Stan Kroenke devrait provoquer moins de remous du côté d'Arsenal, à en juger par les déclarations enjouées d'Arsène Wenger à la BBC. "J'ai travaillé avec Stan Kroenke lors de réunions sur les deux dernières années et je crois qu'il porte les plus grands intérêts d'Arsenal dans son coeur."

A priori, le technicien français ne devrait pas voir sa politique de formation remise en cause, d'autant que le président Peter Hill-Wood a accepté de rester en place. "Kroenke comprend l'héritage et les traditions du club, poursuit le technicien français, et notre ambition d'emmener le club sur un chemin qui nous protègera pour notre futur à long terme." Le nouveau propriétaire ne dit pas autre chose d'ailleurs, dans une réponse quasi mimétique: "Arsenal est un club fantastique avec une histoire spéciale, une tradition et un manager merveilleux. Nous voulons construire sur ce riche héritage et amener le club vers de nouveaux succès." Au moins, tout le monde est d'accord. Pariez sur le Foot avec BetClic - 20€ offerts

Les autorités américaines autorisent le rachat d'ITA par Google

Le ministère de la justice américain a validé, sous conditions, le rachat de l'entreprise de logiciels pour voyagistes ATI, une transaction de 700 millions de dollars qui fait craindre aux sites concurrents un abus de position dominante. ITA, inconnue du grand public, développe des systèmes de réservations utilisés par la quasi-totalité des voyagistes pour vendre des billets d'avion.

Une coalition de voyagistes et de moteurs de recherche, regroupant notamment Bing, de Microsoft, ou Tripadvisor, d'Expedia, avait saisi le ministère de la justice américain, redoutant qu'à terme Google lance son propre service de réservations et le mette en avant dans ses résultats de recherche, créant selon eux une distorsion de concurrence.

La transaction a été validée par le régulateur américain, mais a été assortie de conditions strictes, ce qui semble indiquer que les arguments des adversaires du rachat ont trouvé un écho favorable auprès du gouvernement américain. Google devra notamment mettre les données de voyages disponibles pour les moteurs de recherche concurrents, et accepter que le gouvernement puisse être directement saisi d'éventuelles plaintes de ses concurrents.

Google est depuis plusieurs mois l'objet de différentes plaintes pour abus de position dominante, en Europe comme aux Etats-Unis. La Commission européenne a notamment ouvert une enquête préliminaire après une plainte de plusieurs sites Web, à laquelle s'est joint Microsoft, pour des entraves à la libre concurrence.

Confiance : cote d’alerte pour Sarkozy

Selon notre enquête mensuelle Harris Interactive, 74 % des sondés ne font pas confiance au chef de l’Etat. La cote de Fillon baisse aussi.

est résigné, il se sait durablement impopulaire. Mais ce n’est pas tout : sa cote de confiance, que nous publions pour la première fois, n’est guère plus reluisante. Selon notre baromètre Harris Interactive, les trois quarts des sondés (74%, + 1 point en un mois) ne lui font pas confiance, contre 20% (- 2) d’avis contraire! Malgré les interventions en Libye et en Côte d’Ivoire, pour l’heure soutenues par les Français, la tendance ne s’est pas inversée.

fait un peu mieux avec 26% de confiance (- 3), contre 66% (+ 1). Plus gênant, le président recule même chez les sympathisants UMP qui constituent son socle politique (78% de confiance, - 4 points), et se voit devancé dans cette catégorie par son Premier ministre (81% de confiance, - 3). « Le socle de Sarkozy est plus faible qu’on pensait », s’inquiète un ministre.

Si les sondés créditent toujours le président d’un volontarisme sur les réformes et face à la crise, ils critiquent ses « promesses non tenues » (sur le pouvoir d’achat), l’accusent d’être « au service des riches » et de « faire le jeu du FN ». Ironie de l’histoire, le débat sur l’islam et les outrances de (Intérieur) ne l’empêchent pas de trébucher chez les sympathisants du FN (14% de confiance, - 6). Après son appel à « voter contre le FN », Fillon dégringole logiquement dans cet électorat (17% de confiance, - 13), mais il fait mieux que Sarkozy! Seul bémol pour le Premier ministre, si les sondés louent sa « discrétion » et son « intégrité », ils le voient d’abord comme un « exécutant » dans « l’ombre » de Sarkozy.

Pour remonter la pente, le chef de l’Etat mise surtout sur un rebond économique, particulièrement sur le front du chômage. « Il faut qu’on obtienne des résultats! » martèle-t-il en privé. Ce n’est pas pour rien que le gouvernement a envoyé des signaux « sociaux » après les cantonales, avec la hausse des pensions de retraite ou le coup de frein aux prix de l’énergie. « Il faut être sur la jambe sécurité-immigration, mais ça ne suffit pas. Il faut faire du social, mais du social de droite », plaide un ministre. Laurent Wauquiez (Affaires européennes) plaide depuis des mois pour un « réinvestissement » social en direction des classes moyennes. Sur le long terme, Sarkozy se rassure en se disant que la donne sera rebattue quand on connaîtra le candidat PS. D’ici là, il n’a pas l’intention de révolutionner son style, qui irrite. « Il ne va pas se mettre à devenir comme un agneau ou à monter sur les tables comme Balladur, sourit un conseiller. Les gens ont compris qu’il était entier, avec ses défauts. »

Le Parisien

Syrie : pourquoi la communauté internationale n'agit pas

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Deux poids deux mesures ?

Ces derniers jours, le régime syrien a tué environ cinquante personnes lors de manifestations pacifiques. Au total, il y aurait eut deux à trois cents morts depuis le début des troubles. Pourtant le Conseil de sécurité, qui a autorisé des bombardements contre les forces de Kadhafi qui menaçaient les populations civiles, n'agit pas contre le régime Assad.

Pour l'instant, le Conseil n'envisage même pas des sanctions contre les dirigeants syriens, un gel de leurs avoirs par exemple. Il ne les menace pas d'une saisine de la Cour Pénale Internationale, comme il l'a fait pour Kadhafi et Gbagbo.

Pourquoi ce mutisme, cette inaction ? Pour au moins cinq raisons :

- Les responsables occidentaux répètent qu'il y a une différence entre les types de répression mise en œuvre par Kadhafi et Assad. Le premier a fait tirer l'armée sur son peuple, alors que le second n'a recours qu'à la police. Ce week-end pourtant, il semble que Damas ait déployé des troupes et des chars dans les villes rebelles.

- A Paris et dans d'autres capitales, on dit qu'à la différence de Kadhafi, Bachar El-Assad assure qu'il veut entreprendre des réformes. Il faudrait donc lui laisser un peu de temps et un peu d'espace politique pour imposer celles-ci à un entourage très réticent. On peut néanmoins remarquer que le président syrien a surtout parlé de réformes économiques et non politiques.

- Il est fort peu probable qu'à la différence de la Libye, la Ligue arabe saisisse le Conseil de sécurité au sujet de Damas, l'un des piliers de la Ligue. Le régime de Kadhafi est détesté par la plupart des dirigeants arabes, qui seraient ravis d'en être débarrassés. Ce n'est pas tout à fait le cas d'Assad. De toute façon, on n'imagine pas le représentant arabe au Conseil de sécurité - le Liban - soutenir une résolution anti-syrienne.

- La Russie, qui, à la surprise de beaucoup, a permis l'adoption de la résolution 1973 contre Kadhafi, ne soutiendrait pas non plus un texte contre son principal allié dans la région.

- Enfin, les grandes puissances redoutent une déstabilisation de la Syrie et une guerre civile à l'Irakienne qui pourrait en découler. Les Etats-Unis considèrent le leader syrien comme le garant du statu quo avec Israël et les Français craignent que des troubles très graves en Syrie n'aient des conséquences sérieuses sur le Liban. globe.blogs.nouvelobs.com

Libye : les rebelles posent leurs conditions à un cessez-le-feu

Alors qu'une délégation de présidents africains devait rencontrer dimanche après-midi à Tripoli Mouammar Kadhafi pour plaider une trêve des combats entre son armée et la rébellion, qui ont repris de plus belle à Ajdabiya (est) et à Misrata (ouest)

Alors qu'une délégation de présidents africains devait rencontrer dimanche après-midi à Tripoli Mouammar Kadhafi pour plaider une trêve des combats entre son armée et la rébellion, qui ont repris de plus belle à Ajdabiya (est) et à Misrata (ouest)
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Un cessez-le-feu immédiat ? C'est ce que prévoierait la feuille de route proposée à par l'Union africaine, et qu'il aurait acceptée. Alors que de violents combats se sont poursuivis dimanche notamment à Ajdabiya (est) et à Misrata (ouest), cinq diplomates de l'Union africaine sont arrivés à Benghazi, ce lundi dans la matinée, pour trouver un compromis avec les responsables de l'insurrection. La tâche s'annonce rude : les insurgés ont toujours refusé le principe d'un cessez-le-feu si Kadhafi se maintient au pouvoir.

Avant même la rencontre, ces derniers ont d'ores et déjà réaffirmé qu'avant tout cessez-le-feu, les troupes gouvernementales devaient se retirer de la rue et la liberté d'expression respectée. « Les gens doivent être autorisés à aller dans la rue pour exprimer leur opinion et les soldats doivent retourner dans leurs casernes », a déclaré Chamseddine Abdelmaoula, porte-parole du Conseil national de transition (CNT, représentant la rébellion). Il a également exigé la libération de plusieurs centaines de personnes portées disparues depuis le début du soulèvement populaire contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi et qui seraient aux mains des forces loyalistes.

Le président sud-africain Jacob Zuma, qui dirigeait la délégation africaine à Tripoli dimanche, a invité l'Otan à mettre fin à ses bombardements contre les forces de Mouammar Kadhafi pour offrir une chance de succès à un éventuel arrêt des hostilités. Pressé de dire si le départ du leader libyen avait été évoqué durant l'entretien, long de plusieurs heures, entre le dirigeant libyen et la délégation africaine, Ramtane Lamamra, commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité, a répondu : «Il y a eu des discussions.» Mais il a rapidement balayé le sujet avec le double argument qu'il n'était pas présent et qu'il fallait garder la plus grande confidentialité à ces échanges.

Combats. Sur le terrain, les bombardements ont repris dimanche, pour la deuxième journée consécutive, autour de la ville d'Ajdabiya (est), où s'opposent férocement les forces loyalistes à l'ouest et les rebelles à l'est. En fin de journée, des combats avaient toujours lieu aux abords de la sortie ouest de la cité qui ouvre la route vers la ville pétrolière de Brega, 80 km plus à l'ouest, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Samedi, les rebelles avaient tenté de s'approcher de Brega avant d'être repoussés par les tirs d'artillerie des pro-Kadhafi. Les insurgés ont affirmé avoir capturé 15 mercenaires algériens à Ajdabiya et en avoir tué trois samedi. Selon un porte-parole des rebelles, ils ne portaient pas de papiers d'identité mais «ils ont dit qu'ils étaient Algériens et avaient un accent algérien», précisant que plusieurs cartes d'identité et passeports algériens avaient été trouvés dans un bâtiment proche.

Au moins 23 morts ce week-end
. Au moins douze personnes ont péri ce week-end dans et autour de la ville, selon des sources médicales. Les dépouilles de neuf rebelles ont été transportées à la morgue de l'hôpital Jala, à Benghazi, où sont transportés en règle générale la plupart des victimes de la rébellion lors des affrontements dans l'est du pays. «De notre côté, nous avons eu trois morts et trois blessés d'Ajdabiya», a indiqué à l'AFP un médecin d'un autre hôpital.

Dans l'ouest du pays, un autre front ne montrait aucun signe d'accalmie dimanche : Misrata, ville rebelle assiégée et bombardée depuis un mois et demi par les forces gouvernementales. Selon un médecin de la ville joint par l'AFP, les combats y ont fait au moins 11 morts depuis le début du week-end.

25 tanks détruits dans des frappes.
Des avions de l'OTAN ont détruit onze tanks des pro-Kadhafi sur une route menant à Ajdabiya et 14 près de Misrata dans l'ouest, selon le général Charles Bouchard, commandant de l'opération «Protecteur unifié». «La situation à Ajdabiya, et en particulier à Misrata, est désespérée pour les Libyens qui sont brutalement bombardés par le régime. Pour contribuer à protéger ces civils, nous continuons à bombarder durement les forces (du régime) et avons détruit onze tanks qui s'approchaient d'Ajdabiya et quatorze ce (dimanche) matin aux environs de Misrata», a-t-il indiqué dimanche. L'OTAN avait déjà détruit quinze tanks du régime près de cette ville vendredi et samedi, portant à 29 le nombre de ces engins détruits en trois jours.

«Les bombardements vont continuer toute la journée et toute la nuit», avait auparavant précisé un responsable de l'OTAN qui a requis l'anonymat. L'OTAN a également visé des dépôts de munition et des lignes de communication pour priver les forces de Kadhafi de leur approvisionnement, selon le général Bouchard.

LeParisien.fr

Kaka et José Mourinho- Tout va bien entre eux

Kaka et José Mourinho- Tout va bien entre eux
Mise au point de Kaka au sujet des rumeurs le disant en froid avec son entraineur au Real de Madrid, le portugais José Mourinho. Depuis quelques semaines, il se disait que les deux hommes ne n’adressaient presque plus la parole. Les piteuses performances du brésilien étaient dit-on en cause.
De la pure intox, indique Kaka, lors d’un entretien accordé à «As » à l’issue du match opposant son équipe à celle de Athletic Bilbao.
« Ma relation avec l’entraîneur est très bonne. Les gens racontent beaucoup de choses qui ne sont pas vraies. Je n’ai aucun problème avec lui et je le remercie tout comme le reste du staff technique pour le travail que l’on fait ensemble », tient-il à préciser.

Pologne: Medvedev et Komorowski commémorent Katyn et le crash de Kaczynski

SMOLENSK (Russie) (AFP)

AFP

Hommage aux victimes du crash de l'avion présidentiel le 10 avril 2011 à Varsovie

Les chefs d'Etat russe et polonais se retrouvent lundi dans l'ouest de la Russie pour commémorer, malgré une nouvelle polémique, l'accident d'avion il y un an du président Kaczynski et le massacre de 1940 à Katyn, toile de fond des relations difficiles entre les deux pays.

Dmitri Medvedev et Bronislaw Komorowski doivent d'abord se retrouver à l'aéroport Severny de Smolensk, où ont péri le 10 avril 2010 le président polonais de l'époque, le conservateur Lech Kaczynski, et 95 autres personnes dans le crash de leur avion alors qu'ils se rendaient à Katyn.

L'enquête sur l'accident du Tupolev-154 de la présidence polonaise, qui avait tenté de se poser malgré un brouillard épais, a entraîné de vives polémiques entre Varsovie et Moscou, qui exclut toute responsabilité de ses équipes au sol.

Les deux présidents doivent ensuite se rendre dans la forêt de Katyn, dans la région de Smolensk, où furent exécutés en avril 1940 plus de 4.000 officiers polonais par le NKVD (police secrète) soviétique.

AFP/Archives

La carcasse du Tupolev-154 qui s'est écrasé le 10 avril 2010 Varsovie et Moscou

Une cérémonie commune de recueillement des deux chefs d'Etat à Katyn serait une première dans l'histoire des deux pays.

La Russie a officiellement reconnu, après la chute du régime soviétique qui l'imputait aux nazis, le massacre commis sur ordre de Staline.

Une dernière polémique, survenue à la veille des cérémonies avec MM. Medvedev et Komorowski, est cependant venue rappeler combien cette question, en plus du différend sur les causes du crash de l'avion présidentiel, reste sensible.

La Pologne a demandé samedi des explications à Moscou, et convoqué l'ambassadeur russe à Varsovie, après avoir découvert que la plaque commémorative installée par les familles des victimes sur les lieux du crash avait été retirée et remplacée par les autorités russes.

AFP

Des fleurs déposées le 10 avril 2011 sur la plaque commémorative installée sur les lieux les lieux du crash de l'avtion présidentiel polonais

La plaque initiale, en polonais, rappelait l'accident mais précisait que le président Kaczynski allait commémorer le "crime de génocide soviétique perpétré dans la forêt de Katyn sur des prisonniers de guerre, officiers de l'armée polonaise". La nouvelle plaque installée par les autorités russes, en russe et polonais, rend hommage aux 96 victimes de l'accident d'avion dont le président Kaczynski, sans mentionner qu'ils se rendaient à Katyn.

Le ministère russe des Affaires étrangères a fait part de son "étonnement" à propos de cette nouvelle polémique, affirmant avoir averti Varsovie que la plaque commémorative en polonais devait être remplacée par une plaque officielle bilingue.

La controverse a jeté une ombre sur les commémorations, relançant les accusations du côté polonais lors des commémorations de Varsovie.

Selon le quotidien Kommersant, des manifestants ont scandé samedi devant l'ambassade de Russie à Varsovie des slogans hostiles au président Komorowski et à Vladimir Poutine, qualifié d'"assassin", et ont brûlé un mannequin à l'effigie du Premier ministre russe, ex-président et ancien agent du KGB, l'héritier du NKVD soviétique.

Dans un communiqué concernant les commémorations russo-polonaises de lundi, le Kremlin a souligné que Moscou et Varsovie devaient dépasser leur différend historique pour ouvrir une nouvelle page de leurs relations.

Mais les formules utilisées par Moscou, qui évoque notamment des "pages controversées" de l'histoire commune en parlant de Katyn, témoignent du refus de la Russie de reprendre les qualifications polonaises concernant ces massacres.

Le président russe Dmitri Medvedev a ordonné en 2010 la publication des archives sur Katyn, un épisode dans lequel le président soviétique Mikhaïl Gorbatchev avait le premier reconnu la responsabilité de Moscou.

Le Parti communiste russe (opposition) continue cependant de réfuter la responsabilité soviétique dans les massacres d'un total de 22.000 officiers polonais à Katyn, à Mednoïe (Russie), ainsi qu'à Kharkiv (Ukraine).

Simon Compaoré : « Nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert »

C’est un bourgmestre de la capitale occupé à traiter son courrier qui nous a reçus entre deux rendez-vous, le vendredi 8 avril 2011, dans une salle de réunions de l’hôtel de Ville. D’entrée de jeu, Simon Compaoré nous fait un “prêche” : en substance, il a déjà tout pardonné et il ne tient pas à ce que l’interview qu’il nous accorde serve « à remuer le couteau dans la plaie ou à jeter de l’huile sur le feu ». De ce fait, il n’a souhaité répondre qu’aux questions portant sur les circonstances des évènements malheureux qu’il a vécus. « Je n’ai peur que de Dieu seul et ce qui s’est passé relève de l’histoire. Je n’en veux à personne », précisa-t-il. Pour qui connaît l’homme, ce mutisme peut étonner. Pendant près de 50 minutes chrono, l’édile va nous tenir un discours de paix et de tolérance truffé de citations et de passages de la Bible.

Malgré tout, Simon n’a pas perdu de sa superbe et de son sens de l’humour. Remuant comme à son habitude, il ponctuera ses propos de grands gestes ou de preuves, allant même jusqu’à soulever sa chemise pour nous montrer les marques laissées sur son flanc gauche ou à nous présenter, à la manière d’un mannequin, les vêtements que de bonnes volontés et des amis lui ont offerts.

Comment va monsieur le maire ?

• Par la grâce de Dieu et comme vous pouvez vous en rendre compte, je vais bien. J’ai eu des audiences ce soir même et je suis en train de traiter mon courrier. J’ai repris du service il y a 3 jours. Je me porte bien. Je ressens encore quelques contusions, mais sans plus. Je suis sain d’esprit et de corps.

Qu’est-ce que vous avez eu comme traumatisme selon le diagnostic des médecins ?

• Vous avez vu ma tête ! (NDLR : rires en nous montrant la cicatrice au milieu de son crâne) J’ai eu un coup à la tête et j’ai beaucoup saigné. Je pensais que j’avais une hémorragie interne mais, Dieu merci, le scanner n’a rien montré de cela. Sur le coup, j’étais sonné et, comme on le dit, j’étais dans les vapes. Je peux dire que j’ai frôlé la mort.

Du fait d’avoir marché sur des tessons, je me suis tailladé la plante des pieds. On m’a versé un liquide dessus, je ne sais pas quel liquide, avant de “crier mettez le feu !” Cette phrase résonne encore dans ma tête. Le mauvais traitement qu’a subi également ma pauvre épouse fait partie des traumatismes.

Ce sont des choses qui arrivent et j’essaie d’oublier. Je remercie surtout Dieu d’avoir permis à mon épouse et à moi de ne pas craquer. J’ai été très bien pris en charge à la clinique de la Présidence par les militaires, et tous les témoignages de soutien et les marques d’affection que j’ai reçus de toutes parts m’ont fait chaud au cœur. Ce courant fort de sympathie autour de ma modeste personne a presque effacé mes traumatismes.

On a entre-temps parlé de fractures de côtes. Qu’en est-il réellement ?

• Ce n’est pas le cas. Quand on vous donne des coups de crosse aux côtes (NDLR : il nous montre les marques qu’il a sur le flanc gauche), ça fait horriblement mal ! Je n’arrivais pas à respirer et j’étais même sûr que j’avais les côtes cassées.

On pensait même que ma vésicule biliaire avait éclaté, mais l’échographie, la radio et le scanner ont montré qu’il n’en était rien de tout cela. Il peut peut-être y avoir des fêlures, mais si c’était cassé, je n’allais pas pouvoir faire de mouvements (NDLR : il se lève et joint l’acte à la parole en faisant des mouvements pour nous le prouver). On sent que vous n’avez jamais eu de côte cassée (rires).

Pouvez-vous nous retracer la nuit mouvementée du 29 au 30 mars que vous avez vécue ?

• Je suis allé samedi soir à Paris où j’avais rendez-vous avec le directeur général de l’Agence française de développement (AFD) à qui je devais soumettre un Projet d’étude sur la construction d’un tramway à Ouagadougou (il nous présente une copie du projet).

Je devais lui expliquer que, d’ici 2025, on serait 3 millions et demi d’habitants dans la capitale et que si l’on ne pense pas déjà à d’autres moyens de transport comme un tramway, on serait bloqué. Les mobylettes ne seront plus d’actualité. Je l’ai effectivement rencontré le lundi matin. J’ai voulu revenir le jour même, mais j’ai raté mon avion.

C’est finalement le mardi 29 mars à 17 h que j’ai atterri à Ouaga. J’ai continué directement à l’hôtel de Ville, comme d’habitude quand je reviens de voyage, pour traiter mon courrier et gérer mes instances jusqu’à 21h. C’est pendant ce temps que quelqu’un m’a appelé pour me dire que ça tirait à Gaoua. J’ai immédiatement appelé le gouverneur du Sud-Ouest, que je connais très bien parce qu’il a été mon voisin de quartier, pour en savoir davantage et lui souhaiter bon courage.

J’ai fini de travailler vers 22h moins et je suis rentré chez moi au volant de mon véhicule personnel. Le temps de me laver, de discuter avec mon épouse et d’aller me coucher. 30-40 mn après, un autre coup de fil m’informe que ça tire au camp Lamizana, qui est dans mon quartier. Il était 23h passées. Depuis cette heure jusqu’aux environs de 2h du matin, je n’ai plus fermé l’œil. J’ai passé mon temps au téléphone et à ma fenêtre à observer les environs.

Vers 2h et demie, j’ai aperçu des gens qui se regroupaient devant la Direction générale des services techniques, communément appelé la voirie, qui est à 2 m de chez moi. Je me suis dit que ce n’était pas clair. 10 mn après, j’ai vu un porte-char arrivé à hauteur de ma maison et des gens en descendre et commencer à arroser le mur de balles (NDLR : il imite le bruit d’un fusil mitrailleur).

J’ai dit à mon épouse de se cacher dans une chambre et moi-même je me suis caché dans une autre. Ils ont enfoncé les portes jusqu’à nous avoir one by one. On m’a dit de sortir et on a braqué un fusil sur moi, mais Dieu est intervenu à travers deux autres militaires qui étaient à côté de moi. On m’a fait descendre, j’ai traversé des tessons qui me sont restés dans la plante des pieds.

J’ai été arrosé d’un liquide que je ne connaissais pas et j’entendais : mettez le feu ! Mettez le feu ! On m’a traîné dans la rue et j’ai failli recevoir un coup de couteau. Pendant ce temps, ma femme priait : « Jésus de Nazareth, venez nous sauver ! » On lui a intimé de se taire et l’a même menacée de la mettre dans la piscine pour qu’elle se taise. Je précise que tout s’est passé dans ma maison qui est sur la parcelle de mon père à Gounghin.

Il a coupé une partie de son terrain pour me la donner, car je n’avais pas l’âge d’avoir une parcelle lors du lotissement en 1967. Contrairement à ce qui est dit, je n’ai pas de maison à Ouaga 2000. C’est dans cette maison, à côté de la tombe de mon père, que tout s’est passé.

Comment se porte votre épouse à présent ?

• Elle va bien. Elle est forte, vous savez. Elle prie beaucoup et fait partie de groupes de prières et tout. Elle a même pu à la dernière minute saisir une personne qui a le don de prières pour lui dire de prier pour nous, car nous étions en danger. Et la dame lui a répondu que Dieu ne laisserait pas intenter à nos vies.

Elle l’a fait avant qu’on ne lui retire ses portables. Elle est très désolée qu’on ait détruit les copies de ses étudiants, puisqu’elle est enseignante à l’université, ainsi que les diplômes de nos enfants et tous nos documents administratifs qu’elle conservait. A part ça, elle est dans le même état d’esprit que moi, je crois, elle a beaucoup apprécié également le soutien de l’entourage et de tout le monde.

Quelles leçons tirez-vous de ce qui vous est arrivé ?

• Je ne suis pas du tout découragé. C’est vrai, il ne faut pas que ce genre d’épreuves revienne fréquemment, mais quand vous n’avez pas vécu ce genre d’épreuves, vous ne mesurez pas encore la portée de certaines choses. Comme l’avait dit un philosophe français : “Nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert”.

C’est quand on traverse des dangers tels que ceux que nous avons traversés que l’on peut, non seulement conforter sa foi en Dieu, mais surtout se dire qu’il faut relativiser. Même si on n’a pas les mêmes points de vue, on peut se chamailler, mais ça ne doit pas dépasser ça. Et je souhaite qu’au Burkina, les hommes politiques puissent avoir la même hauteur d’esprit que les conseillers UNIR/PS qui, malgré le fait que l’on soit opposé en conseil, sont venus dans un élan de citoyenneté s’enquérir de mes nouvelles.

Je suis plus que jamais fort mentalement parce que je sais qu’il y a une main qui me protège. Je souhaite seulement que Dieu nous garde pour que l’on soit toujours dans un pays où l’on peut marcher selon les règles, où les journalistes peuvent écrire sans être inquiétés, où les politiques peuvent s’exprimer sans crainte d’être inquiétés ou embastillés et surtout où la tolérance et l’esprit républicain sont attestés. Retenez cette phrase de la Bible : “A brebis tondue, Dieu mesure la tempête”.

Qu’est-ce qui a été emporté en termes de matériels de chez vous ?

• Mais tout ! Regardez, cette chemise m’a été offerte par une dame que je ne connais même pas. Elle a confectionné 4 chemises et deux pagnes pour mon épouse. Des camarades m’ont aussi amené des vêtements. Seuls les quelques rares habits et une paire de chaussures que j’avais laissés au bureau ont échappé.

Ils m’ont tout pris, le reste a été saccagé : nos effets personnels, nos portables, les ordinateurs, le contenu du congélateur, de la cuisine et de la chambre, tout a été emporté. Ce qu’on n’a pu prendre, on l’a canardé. On est en train de refaire la peinture pour cacher les impacts de balles. Quand on nettoyait les lieux, on a trouvé un fusil G3 et beaucoup de balles, qu’on a remis à la gendarmerie.

Votre reprise du service a coïncidé avec un mouvement d’humeur du côté de la Police municipale. Quelles sont les réponses que vous avez ou que vous comptez apporter à leurs revendications ?

• On m’a libéré de la clinique lundi soir et mardi matin à 7h, j’étais au headquarter de la Police municipale parce que je tenais à leur dire merci, car ils ont été nombreux à aller me voir. Je voulais également les féliciter pour la continuité qu’ils ont assurée en mon absence. Si les sautes d’humeur dont vous parlez avaient été aussi graves, ils ne m’auraient même pas écouté et je n’y serais pas parti.

De quoi s’agit-il ?

•De question de reclassement, de salaires, de conditions de travail, des points qui sont reconnus. On va en discuter. Ils on fait le point de leurs préoccupations, mardi (demain) à 16h, on va en discuter point par point et notre rencontre sera publique. Vous savez, chaque année, nous avons l’habitude de rencontrer les gens par catégorie pour discuter, et c’est dans ce cadre qu’on va également discuter avec les commerçants de Rood Woko.

D’une manière générale justement, la situation nationale est mouvementée ces derniers temps. Quelle en est votre appréciation ?

• Vous connaissez un pays où il n’y a pas de mouvement ? Partout il y a problème, mais il y a problème et problème et il ne faut pas perdre espoir. Quand on gère, il faut savoir garder la tête froide sinon vous perdez le nord. Il faut également savoir écouter et juger de l’opportunité des mesures à prendre. Il y a ce que les Anglais appellent le barguaining power (le pouvoir de négociation).

C’est toujours des compromis, le jusqu’-auboutisme n’a jamais abouti à quelque chose. A partir du moment où le président s’est saisi de la situation et a entamé les concertations, vous avez vu que les choses se dénouent. Auriez-vous pensé que très rapidement les gens seraient retournés d’eux-mêmes en prison ?

Je ne dis pas que tout est fini, mais vue la façon dont on aborde les questions et dont on donne la parole aux gens, je suis confiant. Contrairement à ceux qui disent qu’on est perdus, moi, je pense qu’on n’est pas perdus pour peu que chaque partie ne tire pas trop la ficelle. La paix n’est pas un vain mot. Maintenant, les gouvernants doivent travailler à réunir les conditions de cette paix, et les autres composantes doivent y avoir leur part contributive.

C’est ensemble que l’on peut bâtir une nation où, même s’il y a des secousses, l’on revient rapidement sur les rails. Ce que les gens veulent, c’est qu’on juge et condamne les vrais coupables, mais il faut donner un peu de temps à la justice pour terminer ses investigations.

Propos recueillis par Adama Ouédraogo Damiss & Hyacinthe Sanou

L’Observateur Paalga