11 avril, 2011

Immigration: poursuite des débarquements, Rome sur la sellette

LAMPEDUSA (Italie) - Deux embarcations transportant 98 et 128 immigrés sont arrivées dans la nuit de dimanche à lundi à Lampedusa, portant à 1.500 le nombre de migrants sur la petite île italienne, alors que les ministres européens de l'Intérieur se réunissent à Luxembourg.

Un millier d'entre eux sont tunisiens et devraient être rapatriés en vertu d'un accord signé mardi entre Rome et Tunis, les 500 autres sont des réfugiés originaires d'Afrique subsaharienne qui ont fui la Libye.

En outre, une trentaine de Tunisiens ont été rapatriés par avion depuis Lampedusa en vertu d'un accord conclu mardi entre Tunis et Rome.

Après le départ de ce vol, plusieurs dizaines de Tunisiens inquiets sur leur éventuel rapatriement ont particpé à un mouvement de protestation au centre d'accueil de l'île: accrochés aux grillages, ils ont manifesté aux cris de "Liberté, Liberté!"

A Luxembourg - où les ministres discutent des conséquences des révolutions en Afrique du Nord sur l'immigration - le ministre italien Roberto Maroni a demandé à ses partenaires de l'aider à gérer l'afflux de migrants, mais ces derniers ont refusé.

"Nous ne pouvons accepter que de nombreux migrants économiques viennent en Europe en passant par l'Italie", a affirmé le ministre allemand Hans-Peter Friedrich.

"Laisser entrer des gens qui ne peuvent se nourrir par leurs propres moyens, qui ne peuvent prouver qu'ils ont des ressources ne ferait que préparer le terrain à la criminalité, et en tant que ministre responsable de la sécurité je ne peux l'autoriser", a abondé son homologue autrichienne Maria Fekter.

Rome accuse l'Union européenne, et particulièrement la France, de manquer de solidarité avec l'Italie, en première ligne pour l'afflux de migrants illégaux en provenance de Tunisie ou de Libye.

L'annonce par l'Italie de son intention de délivrer à tous les migrants tunisiens arrivés depuis le début de l'année des permis de séjour temporaires de six mois a suscité des remous au sein de l'UE.

Samedi, le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a affirmé que "le bon sens voudrait que soit trouvé rapidement un accord" avec notamment Paris, qui "doit se rendre compte que 80% (des migrants tunisiens) déclarent vouloir rejoindre des parents et des amis en France".

Les autorités italiennes ont commencé dimanche à délivrer ces permis de séjour temporaires de six mois, malgré les objections de l'Allemagne qui a jugé cette décision de Rome contraire à "l'esprit de Schengen".

Ces visas doivent selon Rome permettre aux migrants de circuler dans l'espace européen Schengen, ce que contestent Paris et Berlin.

(©AFP /

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