11 avril, 2011

Confiance : cote d’alerte pour Sarkozy

Selon notre enquête mensuelle Harris Interactive, 74 % des sondés ne font pas confiance au chef de l’Etat. La cote de Fillon baisse aussi.

est résigné, il se sait durablement impopulaire. Mais ce n’est pas tout : sa cote de confiance, que nous publions pour la première fois, n’est guère plus reluisante. Selon notre baromètre Harris Interactive, les trois quarts des sondés (74%, + 1 point en un mois) ne lui font pas confiance, contre 20% (- 2) d’avis contraire! Malgré les interventions en Libye et en Côte d’Ivoire, pour l’heure soutenues par les Français, la tendance ne s’est pas inversée.

fait un peu mieux avec 26% de confiance (- 3), contre 66% (+ 1). Plus gênant, le président recule même chez les sympathisants UMP qui constituent son socle politique (78% de confiance, - 4 points), et se voit devancé dans cette catégorie par son Premier ministre (81% de confiance, - 3). « Le socle de Sarkozy est plus faible qu’on pensait », s’inquiète un ministre.

Si les sondés créditent toujours le président d’un volontarisme sur les réformes et face à la crise, ils critiquent ses « promesses non tenues » (sur le pouvoir d’achat), l’accusent d’être « au service des riches » et de « faire le jeu du FN ». Ironie de l’histoire, le débat sur l’islam et les outrances de (Intérieur) ne l’empêchent pas de trébucher chez les sympathisants du FN (14% de confiance, - 6). Après son appel à « voter contre le FN », Fillon dégringole logiquement dans cet électorat (17% de confiance, - 13), mais il fait mieux que Sarkozy! Seul bémol pour le Premier ministre, si les sondés louent sa « discrétion » et son « intégrité », ils le voient d’abord comme un « exécutant » dans « l’ombre » de Sarkozy.

Pour remonter la pente, le chef de l’Etat mise surtout sur un rebond économique, particulièrement sur le front du chômage. « Il faut qu’on obtienne des résultats! » martèle-t-il en privé. Ce n’est pas pour rien que le gouvernement a envoyé des signaux « sociaux » après les cantonales, avec la hausse des pensions de retraite ou le coup de frein aux prix de l’énergie. « Il faut être sur la jambe sécurité-immigration, mais ça ne suffit pas. Il faut faire du social, mais du social de droite », plaide un ministre. Laurent Wauquiez (Affaires européennes) plaide depuis des mois pour un « réinvestissement » social en direction des classes moyennes. Sur le long terme, Sarkozy se rassure en se disant que la donne sera rebattue quand on connaîtra le candidat PS. D’ici là, il n’a pas l’intention de révolutionner son style, qui irrite. « Il ne va pas se mettre à devenir comme un agneau ou à monter sur les tables comme Balladur, sourit un conseiller. Les gens ont compris qu’il était entier, avec ses défauts. »

Le Parisien

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