11 avril, 2011

Parler du départ de Kadhafi est "ridicule"

PARIS - Seif al-Islam, fils de Mouammar Kadhafi, a prévenu que "parler du départ" du dirigeant libyen était "vraiment ridicule" même s'il a concédé que le pays avait besoin de "sang neuf", lors d'une interview accordée ce week-end à la télévision BFMTV et diffusée lundi.

"Il ne veut pas tout contrôler, il est à un âge avancé. Nous voulons porter sur le devant de la scène une nouvelle élite, une élite de jeunes qui gouvernent le pays, qui gèrent les affaires locales. Nous voulons du sang neuf, voilà ce que nous voulons pour l'avenir de la libye. Mais parler du départ du guide, c'est vraiment ridicule", a déclaré Seif al-Islam.

Depuis le début de l'insurrection sans précédent contre Mouammar Kadhafi mi-février, "tout a changé" dans le pays, a poursuivi le fils du dirigeant libyen qui a été présenté comme un successeur possible à son père âgé de 68 ans.

"La Libye future sera complètement différente de la Libye que vous avez connue jusqu'à présent, avec le guide, avec Seif, avec le peuple, avec l'est, avec l'ouest, avec le sud de la Libye nous sommes tous une famille unie et nous construirons une Libye nouvelle", a-t-il ajouté.

Le pouvoir du leader libyen a accepté la "feuille de route" proposée ce week-end par l'Union africaine (UA) qui prévoit la cessation immédiate des hostilités, un acheminement facilité de l'aide humanitaire et le lancement d'un dialogue entre les parties libyennes en vue d'une transition.

Mais la rébellion libyenne a rejeté lundi ce cessez-le-feu, se disant opposée à toute médiation ne prévoyant pas un départ de Mouammar Kadhafi.

"Le départ du Guide ne changera rien car le peuple libyen ne permettra pas à ces bandes terroristes de diriger la Libye", a dit Seif al-Islam.

"Si l'Occident veut la démocratie, une nouvelle Constitution, des élections, et bien nous sommes d'accord. Nous sommes d'accord sur ce point mais l'Occident doit nous aider à fournir un climat propice. Mais tous ces bombardements, ce soutien apporté aux groupes rebelles, tout cela est contre-productif", a-t-il poursuivi.

Une coalition internationale a lancé une opération aérienne en Libye le 19 mars après le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU autorisant "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils, y compris des frappes aériennes.

Le fils du colonel Kadhafi a accusé le Qatar d'avoir "réussi à vendre l'idée" à Paris et Londres, à l'origine de l'intervention militaire en Libye, "selon laquelle le régime libyen était une mascarade et que la Libye était un gâteau que l'on pouvait se partager". La France a commis une "erreur historique", a-t-il dit.

Il a affirmé que le pouvoir libyen était "prêt à discuter même avec le diable" mais qu'il y avait des "lignes rouges".

"Tout d'abord, Kadhafi est une ligne rouge", a-t-il dit. "Deuxièmement", a-t-il expliqué, la division de la Libye est une solution inacceptable: "depuis 70 ans, depuis notre indépendance en 1952 nous sommes un peuple uni, mais à cause du Qatar et de l'Occident on parle d'Est et d'Ouest en Libye".

"Troisième ligne rouge, la sécurité en Libye. Nous ne permettrons à personne de compromettre la sécurité de la Libye en apportant leur soutien aux groupes rebelles armés", a-t-il ajouté.

Il a enfin répété avoir "beaucoup de preuves" de l'implication de membres du réseau terroriste Al-Qaïda parmi les opposants à Benghazi (est).

(©AFP /

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