09 avril, 2011

Libye: deux hélicoptères des rebelles abattus près de Brega, selon le régime

TRIPOLI - Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaaim, a affirmé samedi soir que deux hélicoptères ayant violé la zone d'exclusion aérienne ont été abattus par l'armée du régime dans la région de Brega, à l'est du pays.

"Les insurgés ont utilisé deux hélicoptères qui ont été abattus dans la région de Brega", a déclaré M. Kaaim au cours d'une conférence de presse.

A la question de savoir si ces hélicoptères ont été abattus par l'armée fidèle au colonel Mouammar Kadhafi, il a répondu par l'affirmative.

M. Kaaim a critiqué les forces de l'Otan chargées d'appliquer la résolution 1973 imposant notamment une zone d'exclusion aérienne au dessus de la Libye.

Il a affirmé que "l'Otan a permis samedi aux rebelles de violer cette résolution et d'utiliser des hélicoptères de combats".

"Notre question à l'Otan: est-ce que cette résolution concerne uniquement le gouvernement libyen ou les deux parties ?", a-t-il demandé, estimant que "l'Otan est devenu une partie du conflit en appuyant les rebelles".

Un journaliste de l'AFP a vu samedi un hélicoptère militaire libyen portant les couleurs du drapeau de l'insurrection qui se dirigeait vers le front dans la région d'Ajbabiya (est).

L'appareil, qui volait à très basse altitude, a été aperçu en début d'après-midi au nord-est de la ville d'Ajdabiya.

Il se dirigeait vers la région située entre Ajdabiya et Brega, plus à l'ouest, théâtre depuis plus d'une semaine d'intenses combats entre rebelles et forces fidèles au colonel Kadhafi.

La coalition internationale impose depuis le 19 mars une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye, en vertu de la résolution adoptée le 17 mars par le Conseil de sécurité de l'ONU pour freiner la répression contre la rébellion, déclenchée à la mi-février.

(©AFP /

Egypte: un mort dans la dispersion d'une manifestation à Tahrir

AFP

Des personnes passent à proximité d'un camion calciné des forces armées, le 9 avril 2011 au Caire, après des heurts place Tahrir

Une personne a été tuée dans la nuit de vendredi à samedi au Caire lorsque la police militaire a tenté de disperser des manifestants exigeant le départ du chef de l'armée, deux mois après la chute de Hosni Moubarak qui lui a confié les rênes du pays.

Le ministère de la Santé a annoncé que les violences avaient fait un mort et 71 blessés, certains atteints par balles, d'autres souffrant de problèmes respiratoires, de tension ou ayant reçu des coups pendant les heurts.

L'armée a confirmé le décès lors d'une conférence de presse. Des sources médicales avaient auparavant fait état de deux morts et d'au moins 18 blessés.

Il s'agit du premier décès lors d'une manifestation depuis la démission sous la pression populaire de M. Moubarak le 11 février.

AFP

Des manifestants montrent l'impact d'une balle sur une barrière place Tahrir, le 9 avril 2011 au Caire, après les heurts de la nuit précédente

Samedi à l'aube, la police militaire, appuyée par la police anti-émeutes, a tiré en l'air des rafales d'armes automatiques pour disperser les manifestants qui exigeaient le départ du maréchal Hussein Tantaoui, le chef du Conseil suprême des forces armées, ont indiqué des témoins.

Un bus militaire et un camion civil ont été incendiés alors qu'un camion de l'armée partiellement calciné était visible à proximité. Les témoins ont affirmé que les militaires avaient battu des manifestants et utilisé des balles réelles, ce qu'a nié l'armée.

"Nous n'avons pas utilisé la force, nous n'avons frappé personne", a affirmé le général Ismaïl Etman aux journalistes, affirmant que c'était "des pierres lancées par des manifestants" qui avaient blessé d'autres protestataires.

"L'armée n'avait pas de balles réelles", a assuré pour sa part le général Adel Omara, précisant qu'une enquête du parquet militaire était en cours.

Les militaires ont nié être impliqués dans la mort du manifestant, qui a été tué par balle, affirmant qu'"une fois la place évacuée, il n'y avait pas de morts".

Quarante-deux personnes ont été arrêtées, dont des officiers qui manifestaient malgré l'interdiction formelle de leur hiérarchie.

"Ceux qui restent sur la place seront dispersés", a prévenu le général Etman.

AFP

Manifestation géante place Tahrir, au Caire, le 8 avril 2011

Des dizaines de milliers de manifestants avaient réclamé la veille sur cette place emblématique du soulèvement populaire égyptien le jugement de M. Moubarak et d'autres hauts responsables de son régime et critiqué ouvertement l'institution militaire.

Ces violences témoignent d'une récente montée des tensions autour du rôle de l'armée, en charge du pays depuis le départ de M. Moubarak, après une période de large consensus sur son action.

Des manifestants ont affirmé vouloir rester à Tahrir tant que le maréchal Tantaoui, qui a été pendant 20 ans ministre de la Défense de M. Moubarak, resterait en place.

"Je suis venu à Tahrir parce que nous assistons à une contre-révolution", affirmait un des manifestants, Malik Asam, un étudiant. "J'attendais de voir l'autre visage de l'armée. Si elle continue comme cela, elle va voir l'autre visage du peuple", déclarait un autre étudiant, Anas Mohamed.

La retenue dont elle a fait preuve face à la foule au cours des événements qui ont provoqué la chute de M. Moubarak vaut à l'armée d'être populaire parmi la population.

Mais son image a été ternie par des accusations de torture et par les incertitudes qui persistent sur les modalités de retour à un pouvoir civil.

L'armée a promis de rendre le pouvoir aux civils vers la fin de l'année, après des élections législatives et présidentielle. Nombre d'Egyptiens redoutent toutefois de voir les réseaux de l'ancien régime se reformer pour contrôler le pouvoir.

Tunisie: le désarroi des "blouses jaunes" de chez JAL

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Tunisie: le désarroi des 'blouses jaunes' de chez JAL Tunisie: le désarroi des "blouses jaunes" de chez JAL © AFP

Vendredi, c'était jour de reprise chez JAL Tunisie, leader européen de la chaussure professionnelle avec 4. 500 salariés. Des employés avaient voulu "dégager" le patron le 24 mars. L'usine a aussi sec fermé ses portes pendant deux semaines.

Grèves, débrayages, sit-in, revendications du "tout, tout de suite": plus que jamais la Tunisie post-Ben Ali est confrontée à une exigence sociale, à trois mois d'élections cruciales et alors que la croissance sera voisine de zéro en 2011.

Dans les immenses ateliers de JAL saturés de bruit, les opinions des salariés qui s'expriment, témoignent du désarroi social. "On a eu vraiment peur que la fermeture soit définitive. On a des bouches à nourrir", dit Samir, un contremaître de 25 ans.

"Si j'ai repris, c'est que je n'ai pas le choix: c'est ça ou le chômage", lâche Mohamed, 37 ans, quinze ans de boutique et 350 dinars par mois (environ 170 euros).

Installé près de Bizerte, à environ 100 km au nord de Tunis, le gigantesque complexe de JAL sur 11 hectares, propriété du groupe italien Progressio, a une capacité de production de 40. 000 paires de chaussures par jour. Actuellement il n'en produit qu'environ 25. 000 pour des clients étrangers, français notamment (EDF, Renault), sous plusieurs marques.

Chez JAL, un des premiers employeurs privés et le 6e exportateur tunisien, il n'y avait pas de syndicats avant le 14 janvier, date de la chute de Ben Ali. Désormais l'entreprise en compte trois, un "acquis de la révolution, à l'initiative de la direction", assure le patron.

Depuis son arrivée en 2007, le jeune DG de 35 ans, Karim Marzouk, n'a pas souvent dû entendre les mots "négociation" ou "revendication". Alors quand fin mars des employés l'ont séquestré pendant six heures, il en a été pour une belle frayeur.

"Il y en a qui ont essayé de rentrer par les fenêtres, on a voulu m'agresser avec un tournevis. Sincèrement ça a été très dur", raconte-t-il à l'AFP dans son bureau où trône toujours un diplôme d'excellence de l'entreprise signé par Zine El Abidine Ben Ali.

Les propriétaires italiens qui ont racheté JAL en juillet 2010 à des fonds d'investissements américains, sont rapidement venus sur place pour calmer le jeu.

"On n'a pas menacé de fermer. En janvier, on a produit seulement 40% de ce qui était prévu. Après l'incident de mars, si on a encore une crise en mai, on peut se poser des questions réelles", avertit Karim Marzouk selon qui JAL est chroniquement déficitaire, avec un chiffre d'affaires annuel de 220 millions de dinars (110 millions d'euros).

"Nous avons, avant tout, besoin de sécurité et de stabilité pour attirer les investisseurs étrangers et aussi encourager les investisseurs tunisiens", affirme-t-il, tout en prônant des mesures libérales pour faire redémarrer la Tunisie.

"Il faut des mesures, notamment fiscales, pour encourager l'emploi et les investissements. Le discours (politique) est encore loin de la réalité socio-économique du terrain", dit-il.

Alors que selon le Premier ministre intérimaire Béji Caïd Essebsi, le pays compte "500. 000 à 600. 000 chômeurs" pour 10 millions d'habitants, le gouvernement a pris récemment des mesures socio-économiques, notamment des allègements de charges fiscales et financières pour les entreprises, pour tenter de relancer la machine.

Chez JAL, le salaire mensuel est de 300 dinars (environ 150 euros) quand on démarre "blouse jaune", celle des ouvriers. C'est la semaine de 48 heures, au taux horaire de 1,6 dinar (0,8 euro).

"Dans notre secteur, nous sommes concurrencés par les Asiatiques. On paye nos employés dans la moyenne tunisienne, un peu plus même", se défend M. Marzouk.

"Ca fait 12 ans que je travaille ici et je ne touche que 300 dinars (150 euros). Je ne veux pas d'augmentation tout de suite mais au moins pouvoir parler au DG de notre situation", affirme Foued, un ouvrier de 34 ans.

Libye: un hélicoptère des rebelles vole vers l'est, les combats piétinent

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Libye: un hélicoptère des rebelles vole vers l'est, les combats piétinent Libye: un hélicoptère des rebelles vole vers l'est, les combats piétinent © AFP

Un hélicoptère militaire libyen peint aux couleurs de l'insurrection volait samedi vers le front dans la région d'Ajbabiya (est), en pleine zone d'exclusion aérienne, selon un journaliste de l'AFP.

Alors que les combats entre rebelles et forces fidèles à Kadhafi piétinent, les initiatives diplomatiques se multiplient pour soulager la population et trouver une issue au conflit.

Alors que l'Otan et les Etats-Unis divergent sur les risques d'enlisement de la situation sur le terrain, l'Union africaine et l'Union européenne ont repris l'initiative, à quelques jours d'une réunion du Groupe de contact sur la Libye, le 13 avril à Doha (Qatar).

Dès ce week-end, un groupe de dirigeants africains -le président sud-africain Jacob Zuma et ses homologues du Congo, du Mali, de Mauritanie et d'Ouganda- est attendu en Libye. Objectif affiché de ce "panel" de médiateurs de l'Union africaine (UA): rencontrer dimanche le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi puis des responsables de l'insurrection dans leur fief de Benghazi (est) dimanche et lundi, pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu.

Mardi, les ministres européens des Affaires étrangères ont quant à eux prévu de rencontrer un représentant du Conseil national de transition (CNT), une première pour l'UE dans son ensemble. La France, le Qatar et l'Italie ont déjà reconnu officiellement cet organisme représentatif des insurgés.

L'Union européenne se prépare en outre à lancer une mission militaro-humanitaire pour aider la population assiégée de Misrata, bombardée depuis un mois et demi par les forces de Kadhafi. L'Allemagne s'est déjà dite prête à participer à cette mission, qui doit encore être acceptée par l'ONU.

Jeudi, c'est la Turquie, seul pays musulman de l'Otan, qui avait proposé une "feuille de route" pour la Libye prévoyant notamment l'instauration immédiate d'un cessez-le-feu et la création d'"espaces humanitaires sûrs".

L'une des préoccupations communes de ces missions est l'envoi d'aide humanitaire à la population libyenne, notamment à Misrata où plusieurs bateaux transportant de l'aide alimentaire et médicale sont arrivés ces derniers jours.

Selon un porte-parole des rebelles dans la troisième ville du pays, située à quelque 210 km à l'est de Tripoli, quatre personnes ont été tuées, dont deux enfants, et dix blessées vendredi par des obus et des roquettes tirés sur des maisons. Outre les tirs d'artillerie, des snipers sont positionnés sur les toits et visent des civils, y compris des enfants, selon les insurgés.

A Misrata, comme dans l'est du pays tenu par les insurgés, l'Alliance est critiquée, accusée de ne pas "remplir sa mission de protéger les civils", selon un porte-parole des rebelles. Il a toutefois reconnu que "les avions de l'Otan ont détruit totalement les casernes et les bataillons de Kadhafi autour de la ville".

A l'autre extrémité du pays, la ligne de front se situait toujours samedi comme c'est le cas depuis une dizaine de jours entre le site pétrolier de Brega (est) et la ville d'Ajdabiya, sous contrôle rebelle, à environ 80 km plus à l'est.

Dans la matinée, des journalistes ont été autorisés à se rapprocher du front en direction de Brega, pour la première fois depuis mercredi. Ils ont été stoppés en chemin par des responsables de l'insurrection, qui refusent de préciser où se trouve le front. "Secret militaire", expliquent-ils.

Aucun échange de tirs n'était audible dans le secteur, selon un journaliste de l'AFP.

Sur l'unique route reliant les deux villes, des rebelles se préparaient à monter au front, chargeant des roquettes Grad et autres munitions à l'arrière de pick-up équipés de lance-roquettes multiples ou de mitrailleuses lourdes.

Deux soldats de l'armée de Kadhafi capturés au front étaient ramenés dans des voitures. Tout autour, des combattants triomphants crient "Allah Akhbar" (Dieu est le plus grand) en prenant des photos des soldats avec leurs téléphones portables. L'un des loyalistes prisonniers semble en bonne santé, l'autre paraît grièvement blessé.

L'écrivain français Bernard-Henri Lévy est pour sa part attendu dans la journée de samedi à Benghazi (est), le fief de la rébellion dont il défend la cause, pour une visite "indépendante".

Durant ce séjour d'une semaine, l'écrivain pourrait également se rendre à Brega et à Ajdabiya.

Ban Ki-Moon et Peres discutent du processus de paix au Moyen-Orient

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est entretenu vendredi à New York avec le président israélien Shimon Peres du processus de paix au Moyen-Orient qui est actuellement dans l'impasse, soulignant l'urgence de le redémarrer, a déclaré un porte-parole du secrétaire général dans un communiqué.

"Le secrétaire général a réaffirmé son condamnation aux tirs de roquette depuis la bande de Gaza sur Israël et exprimé sa pronfonde préoccupation sur les civils palestiniens tués dans les frappes israéliennes", indique le communiqué.

Le secrétaire général appelle toutes les parties à faire preuve de retenue.

Les négociations directes entre les Palestiniens et Israéliens sont suspendues depuis septembre 2010 suite au refus d' Israël de prolonger un moratoire sur la colonisation dans les territoires palestiniens occupés.

Lady Gaga réagit à l’incident en marge de son concert

Lady Gaga réagit à l'incident en marge de son concert
Via sa sa page «Twitter» Lady Gaga a réagi à l’incident l’ayant opposé à un manifestant religieux lui reprochant de soutenir la communauté homosexuelle.«Vos façons perverses sont loin de la vision divine… vous savez, tous ces trucs sur le homos », lui avait lancé cet homme.
Après lui avoir répliqué sur place, la jeune femme est revenue sur cet incident, expliquant avoir tenté de lui expliquer « Qu’il y avait 3000 personnes qui faisaient la queue pour moi, et personne pour lui ».
« Qui va aller en enfer ? Je trouve que ce qui était le plus perturbant c’était qu’il ait écrit ces trucs. Et ça m’a juste attristée que mes fans voient ça », s’est interrogée Lady Gaga.

Libye : à Misrata, les combats de rue font rage

Par AFP
Libyens pro-Kaddafi sur un char repris aux insurgés, le 8 avril 2011 à Misrata. Libyens pro-Kaddafi sur un char repris aux insurgés, le 8 avril 2011 à Misrata. © AFP

Alors que la coalition internationale tergiverse sur l'aide à fournir aux insurgés libyens, les combats font rage à Misrata, la troisième ville du pays. Reportage au milieu des balles de snipers.

Des tirs retentissent. "Ne craignez rien. Ce sont les tirs de notre armée", lance un officier de l'armée pro-Kaddafi aux journalistes qui l'accompagnent à Misrata, ville rebelle à l'est de Tripoli. Une troisième balle d'un sniper frôle sa tête, le sang coule sur son visage.

Les journalistes se jettent au sol et l'officier, Walid, 29 ans, est mis d'urgence dans une voiture en direction de l'hôpital de Zliten, à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Misrata. La blessure est légère et ses jours ne sont pas en danger. "Regardez comment ils (les rebelles) prennent les journalistes pour cibles", lance un officier avant de demander aux journalistes de reculer.

Les forces fidèles au colonel Kaddafi, postées en petits groupes devant les bâtiments de l'avenue de Tripoli, ripostent. Des tirs de mitraillette retentissent des deux côtés entrecoupées par trois explosions. Cantonnés dans un hôtel à Tripoli, certains depuis plus d'un mois, une cinquantaine de correspondants de la presse internationale font le plein d'adrénaline.

Pas de gilet pare-balles

Habitués aux excursions monotones servant la propagande du régime, la plupart des reporters n'ont pas pensé à prendre leurs gilets pare-balles. Il fallait d'abord disputer une place dans les deux bus affrétés par les autorités, offrant une cinquantaine de places pour plus d'une centaine de correspondants.

Depuis plus d'un mois et demi, les insurgés libyens défendent sans relâche Misrata, la troisième ville du pays, assiégée par les forces loyales. Les violences ont fait des centaines de morts, selon les rebelles, et des milliers de déplacés dans cette ville de 500.000 habitants. Dans certaines maisons, trois voire quatre familles vivent désormais entassées, tandis que certaines logent dans des écoles. D'autres ont choisi de partir vers d'autres villes, selon les autorités.

A l'entrée ouest de Misrata désertée, une trentaine de familles fuyant les combats scandent des slogans pro-Kaddafi à l'arrivée des journalistes. "Maintenant nous sommes en sécurité. Nous avons vécu la terreur dans le secteur où se trouvaient les rebelles. Merci à notre armée qui nous a sauvés", lance un père de famille.

Défendre le port

Sur l'avenue de Tripoli contrôlée par l'armée du régime du colonel Mouammar Kaddafi, les combats font rage depuis plusieurs semaines. Les rebelles tentent d'empêcher les forces loyales d'avancer vers le centre de la ville et surtout vers le port, seul point d'accès des rebelles avec l'extérieur.

Sur cette avenue, des bâtiments criblés de balles et de tirs d'obus, des rideaux de fer tordus par des explosions, témoignent de la violence des combats. Au moins trois chars et d'autres véhicules détruits jalonnent la route. Selon la version d'un officier de l'armée, les chars détruits appartenaient à l'armée mais étaient aux mains des rebelles. "Nous les avons détruits", affirme-t-il.

Sur le chemin du retour, visite obligée à l'officier blessé, bandage autour de la tête, tenant toujours son chapeau maculé de sang. "C'est une blessure légère. Nous lui avons fait des points de suture. Il va bien", lance un médecin.

Les nouvelles technologies au service de l’agriculture africaine

L’utilisation des technologies de l’information et de communication (TIC) connait un succès croissant en Afrique, assurant un flux rapide et plutôt bon marché d’informations sur l’agriculture et la pêche.

Une révolution pour le continent, car il y a encore quelques années les informations sur les marchés étaient difficiles à obtenir en Afrique, et très coûteuses compte tenu de l’état des infrastructures de télécommunications et de transports. Les systèmes d’information sur les marchés permettent désormais de recueillir des données sur les prix et sur les volumes des produits agricoles les plus échangés et fournissent un marché bien plus vaste, y compris aux petits exploitants agricoles.

L’accès aux données se démocratise

Deux grandes initiatives ont vu le jour en Afrique de l’Est : au Kenya, SMS Sokini fournit des informations sur les produits agricoles. Le projet est un partenariat entre la bourse kenyane des produits agricoles et l’opérateur de téléphonie mobile Safaricom.

En Ouganda, le réseau des femmes de l’Ouganda a commencé à envoyer dès 2005 à 400 exploitants des SMS donnant les prix du marché. Il a bénéficié du soutien du Centre technique de coopération agricole et rurale de l’Union européenne pour les pays ACP.

Des agents recueillent l’information sur les marchés et publient les données sur le site web de l’Initiative de Busoga pour le développement et les logiciels libres en milieu rural. D’autres traduisent les informations en langues locales, et les diffusent ensuite par textos aux agriculteurs. Ceux-ci peuvent obtenir plus de détails en répondant aux SMS.

Une utilisation qui se généralise sur tout le continent

En Afrique de l’Ouest, deux initiatives gagnent en importance. La première, « Connais-ton marché » a été lancée au Sénégal pour la Fondation Manobi pour le développement.

Depuis 2002, elle fournit aux agriculteurs des informations sur les cours des produits. Les paysans consultent ainsi de chez eux les cours du marché recueillis par des experts. Moyennant une faible somme, ils peuvent recevoir des informations précises pour chaque culture.

Ils obtiennent des informations sur leurs cultures et les cours des marchés sur lesquels ils ont l’habitude d’écouler leurs produits mais aussi pour des marchés plus éloignés. Les utilisateurs peuvent s’abonner à un système d’alertes hebdomadaires par SMS, moyennant une redevance et le prix du SMS. Ils peuvent aussi envoyer des offres de vente et d’achat via un téléphone portable et faire des demandes précises de prix sur des produits d’un pays donné.

Le numérique une plateforme d’échange performante et perfectible

Pour le septième du coût d’un appel et jusqu’à un dixième des frais de transport (dans certains cas), les agriculteurs peuvent accéder à des informations fiables grâce aux SMS. Cela renforce leur marge de négociation alors qu’auparavant ils n’avaient guère d’autre choix que de vendre leurs récoltes au grossiste le plus proche.

Le renforcement des capacités voire même des programmes d’alphabétisation des agriculteurs sont indispensables pour généraliser l’utilisation des SMS et d’Internet. Mais l’agriculture en ligne est encore jeune et ne cesse d’évoluer, partout dans le monde.

Ligue 1: Le coup de la panne pour Lille... Paris se relance à Caen...

FOOTBALL - Le tour des stades de la 30e journée...

Les résultats de la 30e journée

Auxerre 2 - 2 Saint-Etienne
Rivière (28'), Oliech (42'), Aubameyang (70'), Jelen (80, s.p.)
Bordeaux 0 - 0 Arles-Avignon
Caen 1 - 2 Paris-SG
Jallet (13'), Chantôme (68'), Hamouma (90'+3)
Lorient 1 - 1 Sochaux
Dramé (27'), Morel (38')
Monaco 1 - 0 Lille
Park (11')
Valenciennes 1 - 1 Nancy
Pujol (43'), Vahirua (90'+4)

Pour revivre les matchs en live, cliquez ici...

La boulette

Adil Rami n’est peut-être pas totalement remis de sa blessure aux cervicales. Pour son retour, le défenseur qui tente des retournés acrobatiques en bleu a commis l’erreur défensive du soir, fatale à son équipe face à Monaco. Sa passe en retrait très approximative est chipée par Park, qui trompe Landreau dans la foulée. Une boulette synonyme de coup d’arrêt pour le Losc dans la course au titre. Analyse du fautif: «Ça fait vraiment chier.» Limpide.

Le coup de sang

Et si la poussette de Gervinho pesait lourd dans la fin de saison des Lillois? En fin de première mi-temps, l’Ivoirien a vu rouge en répondant à un tacle très appuyé d’Adriano qui attendait juste que son adversaire dégoupille. A chaque pas en avant, l’ailier lillois avait deux joueurs sur le dos. Du coup, quand Adriano l’a accroché, «Gervais» s'est dressé et a bousculé le défenseur brésilien. Erreur fatale et premier carton rouge lillois cette saison. Quand on vise le titre de champion, il faut d’abord garder ses nerfs.

La glissade

Cette fois, Auxerre est bien relégable. A force de glisser lentement vers le bas, les Bourguignons, contraints au nul à domicile, font leur entrée dans la zone rouge. Sans un pénalty de Jelen, l’équipe de Jean Fernandez aurait même laissé échapper son 16e nul de la saison. Un record en Europe.

Le geste

Clément Chantôme avait moins d’un an quand Marco Van Basten a fait gagner l’Euro aux Pays-Bas. Il l’a pourtant copié en inscrivant face à Caen l’un des buts de l’année. Une reprise de volé du droit dans un angle fermé qui finit sous la barre du gardien caennais. Au fond de lui, le milieu parisien voulait peut-être centrer. Mais son but permet bien à Paris de se relancer. L’équipe de Kombouaré n’avait plus gagné depuis quatre journées en championnat.

La phrase choc

Adil Rami, est bien l’homme de la soirée. Fautif sur le but de l’ASM, le défenseur lillois a malgré tout poussé un coup de gueule à la fin du match, visant certains partenaires dont il ne dévoile pas (encore?) les noms. «On n'a pas joué avec le coeur. Il y a des choses pas très réglos de la part de certains joueurs. Quand tu joues à Lille, tu ne dois pas calculer. Tu dois donner ton corps à la science. On va crever l’abcès dans le vestiaire.»

R.S.

Libye: les rebelles reculent, les diplomates se mobilisent

AFP

Des rebelles observent des tirs d'artillerie après avoir été repoussés par les forces fidèles à Mouammar Kadhafi le 9 avril 2011 entre Ajdabiya et Brega

Les forces fidèles au dirigeant Mouammar Kadhafi ont repoussé samedi à coups de tirs d'artillerie les rebelles vers Ajdabiya, dans l'est de la Libye, à la veille d'une nouvelle mobilisation diplomatique pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu.

Alors que les insurgés s'étaient rapprochés dans la matinée à quelques dizaines de kilomètres de Brega (80 km à l'ouest d'Ajabiya), ils ont essuyé des tirs d'obus et de roquettes qui les ont obligés à battre en retraite vers l'est.

Au moins 10 fortes explosions ont été entendues dans les environs d'Ajdabiya, tandis que les forces loyalistes bombardaient les insurgés dans leur retraite, selon un journaliste de l'AFP.

Après une violente explosion, suivie d'un immense panache de fumée, plusieurs témoins ont assuré qu'il s'agissait d'une frappe aérienne de l'Otan. Mais l'Alliance atlantique a démenti, affirmant qu'aucun de ses avions n'avait effectué de frappe samedi sur Ajdabiya.

En milieu de journée, des dizaines de voitures ont fui la ville vers l'est et le nord, direction Benghazi, le fief rebelle situé à 160 km plus au nord.

AFP

Un hélicoptère rebelle survole Ajdabiya le 9 avril 2011

En chemin, des journalistes de l'AFP ont vu un hélicoptère militaire, arborant les couleurs des rebelles, volant à très basse altitude dans la direction du front, donc en violation de la zone d'exclusion aérienne en vigueur depuis le 19 mars . L'Otan a dit enquêter sur cet hélicoptère.

Des avions de l'Otan ont par ailleurs intercepté un chasseur MiG-23 piloté par un rebelle qui violait la zone d'exclusion et l'ont contraint à atterrir, a déclaré à l'AFP un responsable de l'Otan.

En fin de journée, les insurgés contrôlaient toujours l'est d'Ajdabiya et quelques voitures revenaient dans la ville, notamment un convoi de véhicules militaires. Selon des habitants, des affrontements isolés avaient cependant lieu dans différentes parties de la ville.

Jeudi et vendredi, les tirs d'obus de l'armée régulière avaient déjà provoqué des mouvements de panique parmi les rebelles, accompagnés dans leurs mouvements par des dizaines de jeunes Libyens, à l'image de Mohamed Muftah, 20 ans, béret noir sur la tête et drapeau de la "Libye libre" sur les épaules.

"Je suis là pour faire tomber Kadhafi. Soit on meurt en martyr, soit on gagne", dit-il. Mais, sans arme ni expérience militaire, il reconnaît que sa contribution se limite à "encourager les soldats, les aider pour porter les munitions, distribuer la nourriture".

AFP

Des rebelles libyens entament un retrait face aux forces fidèles au colonel Kadhadi entre les villes d'Ajdabiya et de Brega le 9 avril 2011

Le ministère britannique de la Défense a indiqué que des Tornado de la Royal Air Force avaient touché sept chars des pro-Kadhafi vendredi, deux dans le secteur d'Ajdabiya et cinq dans celui de Misrata (ouest).

Alors que l'Otan et les Etats-Unis divergent sur les risques d'enlisement, l'Union africaine (UA), l'Union européenne (UE) et la Ligue arabe ont annoncé de nouvelles initiatives, à quelques jours d'une réunion du Groupe de contact sur la Libye mercredi prochain à Doha (Qatar).

La Ligue arabe accueillera le lendemain jeudi au Caire une conférence en présence notamment du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.

Dès ce dimanche, un groupe de dirigeants africains --le président sud-africain Jacob Zuma et ses homologues du Congo, du Mali, de Mauritanie et d'Ouganda-- est attendu en Libye. Objectif affiché de ces médiateurs de l'UA: rencontrer Mouammar Kadhafi puis des responsables de l'insurrection dans leur fief de Benghazi pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu.

La rébellion a par avance rejeté toute idée d'un cessez-le-feu impliquant le maintien au pouvoir de Mouammar Kadhafi ou de ses fils.

"Nous savons exactement ce que nous voulons. S'ils pensent qu'il peut y avoir une période de transition avec Kadhafi ou ses fils, alors ils doivent se rendre à Misrata (ville théâtre de violents affrontements, ndlr) où des femmes et des enfants ont été violés et leur dire ça", a averti Moustapha Gheriani, un porte-parole de la rébellion.

Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a estimé qu'il n'y avait "pas de solution militaire" au conflit et qu'il fallait une solution politique, dans une interview au magazine Der Spiegel.

Dans ce contexte mouvementé, l'écrivain français Bernard-Henri Lévy est attendu à Benghazi, point de départ d'une visite "indépendante" d'une semaine dans le pays.

L'intellectuel s'était déjà rendu début mars à Benghazi, où il avait rencontré des membres du Conseil national de transition (CNT) avant d'organiser leur rencontre à Paris avec le président français Nicolas Sarkozy et de plaider pour une intervention militaire.

Mardi, les ministres européens des Affaires étrangères ont prévu de rencontrer un représentant du CNT, une première pour l'UE dans son ensemble. La France, le Qatar et l'Italie ont déjà reconnu officiellement cet organisme représentatif des insurgés.

L'UE se prépare en outre à lancer une mission militaro-humanitaire pour aider la population assiégée de Misrata (210 km à l'est de Tripoli), bombardée depuis un mois et demi par les forces de Kadhafi.

Samedi, un navire affrété par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a accosté dans cette ville, la troisième du pays, avec à son bord suffisamment de fournitures médicales pour soigner 300 blessés.

Printemps arabeLa contestation continue et s'amplifie au Moyen-Orient et au Maghreb

Voici les derniers événements au Moyen-Orient et au Maghreb, régions en proie à une vague de contestation sociale et politique sans précédent.

Syrie

Un opposant, chef de la plus grande tribu du pays, Nawaf Al-Bachir, a lancé samedi une virulente attaque contre le régime de Bachar al-Assad et l'a appelé à engager un dialogue national sans tarder au lieu "de s'obstiner à faire couler le sang du peuple syrien". La veille, la Syrie avait connu une journée particulièrement sanglante. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à travers le pays et au moins 37 personnes, dont 30 à Deraa, ont été tuées par les forces de l'ordre, selon Ammar Qorabi, président de l'Organisation nationale pour les droits de l'Homme (ONDH) basé au Caire.

Le gouvernement syrien a assuré que "les militaires et les agents de sécurité s'étaient abstenus d'ouvrir le feu" et accusé des "groupes armés" de Deraa d'avoir tiré sur les forces de l'ordre vendredi faisant 19 morts et 75 blessés. Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a affirmé que "des saboteurs se sont infiltrés dans les rangs des manifestants et ont ouvert le feu sur les manifestants et les agents de sécurité, afin de provoquer des violences et le chaos". La rédactrice en chef du quotidien gouvernemental Techrine, Samira al-Massalma, a été limogée, après un entretien accordé vendredi soir à la télévision satellitaire qatariote Al-Jazira sur les évènements en Syrie.

Yemen

Quatorze personnes ont été blessées, dont trois grièvement, samedi par des tirs de la police à Taëz, au sud de Sanaa, où des milliers de personnes manifestaient pour dénoncer les violences des forces de sécurité ayant fait la veille quatre morts, selon des sources médicales. Le Yémen a rappelé samedi son ambassadeur à Doha pour protester contre l'appel du Qatar au départ du président Ali Abdallah Saleh, qui fait face à une contestation sans précédent en 32 ans de pouvoir.

Dans le sud, des unités de l'armée ont bombardé à l'arme lourde un refuge présumé d'Al-Qaïda, après avoir demandé aux civils de quitter les lieux. Aden, la plus grande ville du sud, était paralysée par une grève de protestation contre le régime, à l'appel de la coordination des "Jeunes de la révolution du 16 février".

Egypte

Deux personnes ont été tuées dans la nuit de vendredi à samedi au Caire lorsque la police militaire a tenté de disperser des manifestants rassemblés sur l'emblématique place Tahrir pour critiquer la haute hiérarchie militaire. Si ces décès rapportés de source médicale étaient confirmés, il s'agirait des premiers depuis la chute du président Moubarak le 11 février. Au moins 18 personnes ont été blessées. Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et 71 blessés. Dans l'après-midi, un millier de personnes se trouvaient toujours sur la place Tahrir. Le Musée égyptien, qui jouxte la place, a été fermé pour une durée indéterminée en raison des violences. Ces violences témoignent d'une récente montée des tensions autour du rôle de l'armée, en charge du pays depuis le départ de M. Moubarak. Des manifestants ont affirmé vouloir rester à Tahrir tant que le maréchal Hussein Tantaoui, qui dirige le Conseil suprême des forces armées (CSFA) serait en place.

Algérie

Une nouvelle marche marche d'opposants, la neuvième depuis février, à l'appel d'une faction de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie en Algérie (CNDC), a été empêchée samedi par la police à Alger. Quelques dizaines de manifestants, rassemblés Place du 1er mai au centre de la capitale, ont tenté de marcher vers la Place des martyrs, distante de près de trois kilomètres, mais ont été bloqués par les forces de l'ordre. Plus d'une centaine de policiers avaient été déployés sur la place du 1er et dans les rues avoisinantes. bur-clr/mr

L’ONATEL du Burkina Faso (téléphonie) distribuera un dividende de plus de 20 millions de dollars

APA-Dakar (Sénégal) L’Office national des télécommunications du Burkina Faso (ONATEL) distribuera un dividende de plus de 10,200 milliards FCFA (environ 20,400 millions de dollars), a appris APA auprès du siège de cette société de téléphonie basée à Ouagadougou au Burkina Faso.

Ce dividende comprend le bénéfice distribuable de l’exercice 2010 d’un montant de 9,907 milliards FCFA auquel vient s’ajouter un montant de 292,851 millions FCFA prélevé sur les réserves libres.

Le projet de résolution du Conseil d’administration propose ainsi pour l’Assemblée générale des actionnaires du 15 avril 2011, un dividende de 3.000 FCFA pour chacune des 3.400.000 actions de la société et portant jouissance au 1er Janvier 2010.

Il sera prélevé sur le revenu de chaque action un impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM) au taux de 12,5%, ce qui donnera un dividende par action net de 2.625 FCFA qui sera mis en paiement à partir du 1er juin 2011.

L’ONATEL a réalisé au 31 décembre 2010 un résultat net de 11,007 milliards FCFA et sur ce montant, il a été prélevé une dotation à la réserve légale qui s’élève à 1,100 milliards FCFA, soit un pourcentage de 10%.

Un forcené ouvre le feu dans un centre commercial aux Pays-Bas: sept morts

ALPHEN AAN DEN RIJN (Pays-Bas) (AFP)

AFP/Archives

Des policiers sur les lieux du drame, à Alphen aan den Rijn, le 9 avril 2011

Un homme d'une vingtaine d'années a ouvert le feu samedi après-midi dans un centre commercial bondé d'Alphen aan den Rijn, dans l'ouest des Pays-Bas, tuant six personnes et en blessant onze, avant de se donner la mort, selon le dernier bilan officiel.

"Le nombre des décès s'établit à sept", y compris l'auteur des faits, a déclaré la mairie dans un communiqué. Selon Bas Eenhoorn, maire par intérim de la ville, le drame a aussi fait "quatre blessés très graves" et au moins sept blessés plus légers.

Des coups de feu ont retenti samedi vers 12H00 (10H00 GMT) au "Ridderhof", un centre commercial "très animé" le samedi où de nombreuses "familles avec enfants" font leurs courses, a expliqué M. Eenhoorn.

"Un homme muni d'une arme automatique a ouvert le feu sur la foule (...) avant de se donner la mort", a-t-il ajouté.

Selon Kitty Nooy, représentante du parquet, "le tueur est un habitant d'Alphen aan den Rijn connu des services de police". "Il est pratiquement certain qu'il a agi seul", a-t-elle ajouté.

Samedi en début de soirée, M. Eenhoorn a annoncé que trois autres centres commerciaux de la ville avaient "été évacués par mesure de précaution" et "resteraient fermés jusqu'à nouvel ordre". "Nous ne voulons courir aucun risque", a-t-il dit, expliquant agir sur des "informations obtenues dans le cadre de l'enquête".

Selon des témoins interrogés par plusieurs médias, le tueur avait une vingtaine d'années. "Il était de grande taille et vêtu d'un pantalon de camouflage", a raconté une dame âgée à la télévision publique NOS. "Il se déplaçait sans hâte, tuant de sang-froid", a-t-elle ajouté.

Se disant "profondément choqué", M. Eenhoorn a présenté ses condoléances aux familles des victimes, en son nom et au nom de la reine Beatrix qui a exprimé son "profond désarroi". Le ministre de la Justice, Ivo Opstelten, a quant à lui parlé d'un "terrible drame".

AFP

Deux personnes se soutiennent, sur les lieux de la fusillade à Alphen aan den Rijn, le 9 avril 2011

Selon la plupart des témoins, les tirs ont duré "dix à vingt minutes". "Au début, on a cru que c'était des feux d'artifice", a raconté à l'AFP Mehdi Attha, 37 ans. "Puis les bruits se sont rapprochés et tout près de moi, deux personnes sont tombées par terre. Des gens se sont approchés pour les aider, pensant qu'elles avaient eu un malaise. Quand ils ont compris que quelqu'un tirait des coups de feu, tout le monde s'est mis à courir", a-t-il expliqué. "Je n'ai pas vu le tireur, je ne pensais qu'à fuir".

Ronald van Boven, 43 ans, faisait ses courses au supermarché au moment où les tirs ont commencé. "Un employé du supermarché a saisi une personne blessée à la hanche et l'a traînée vers l'intérieur du magasin pour la mettre à l'abri", a-t-il déclaré à l'AFP. "Il y avait beaucoup de sang". Après sa folle équipée, le tueur s'est donné la mort près des caisses du supermarché, à l'aide d'une autre arme que celle avec laquelle il avait tiré sur la foule.

Après le drame, la police et la justice auditionnaient tous les témoins qui se présentaient à eux, afin de reconstituer les faits.

"On entend parfois que ce genre de choses arrive à l'étranger", a déclaré à NOS Glenn Schoen, un expert néerlandais en terrorisme. "On ne s'attend pas à ce que pareil bain de sang ait lieu dans un pays comme les Pays-Bas", a-t-il noté.

Dans le centre commercial situé au coeur d'un quartier résidentiel, des enquêteurs s'affairaient tandis que des policiers montaient la garde.

"On se fait beaucoup de souci", explique à l'AFP Lisa Flohi, 15 ans. "On connaît plein de gens qui travaillent dans ce centre ou qui y étaient au moment de la fusillade, et on est sans nouvelles d'eux", indique-t-elle.

NOS a diffusé des photos prises sur les lieux par des témoins, notamment celle d'un homme tué dans sa voiture, dont le corps gît à côté de la portière ouverte au milieu des éclats de verre.

Gaza: l'épreuve de force meurtrière se poursuit entre Israël et le Hamas

GAZA (Territoires palestiniens) (AFP)

AFP

Des enfants sont rassemblés autour d'une voiture détruite à Gaza après des tirs d'obus, le 9 avril 2011

La confrontation entre Israël et le Hamas, la plus meurtrière depuis la guerre de l'hiver 2008-2009 dans la bande de Gaza, s'est poursuivie samedi, mais avec moins d'intensité que les deux derniers jours.

Un Palestinien, membre des Brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du Hamas, a été tué samedi matin par un obus de char. Deux autres ont été tués durant la nuit dans un raid aérien, dont un chef militaire des Brigades Al-Qassam, Tayssir Abu Sneneh.

Ces décès portent à 17 le nombre des Palestiniens tués et à 63 celui des blessés, selon des sources médicales, depuis le début de cette confrontation déclenchée jeudi par un tir de missile antichar contre un autobus scolaire qui a grièvement blessé un adolescent en Israël.

C'est le bilan le plus lourd depuis la fin de l'offensive "Plomb durci" en janvier 2009 contre Gaza.

Samedi, 38 projectiles, roquettes ou obus de mortier, tirés de la bande de Gaza se sont abattus sur le sud d'Israël, sans faire ni victime ni dégât, sauf des dommages dans un kibboutz (village collectiviste) proche de la bande de gaza, selon un porte-parole de la police.

Plus de dix roquettes de type Grad, d'une portée de 50 km, ont atteint les environs d'Ashdod, Beersheva, Kyriat Gat et Ofakim, selon lui.

Une porte-parole de l'armée a précisé que sept roquettes Grad avaient été interceptées ces dernières 48 heures par le nouveau système de défense antimissile Iron Dome ("Dôme de fer").

AFP

Un porte-parole des Brigades Ezzedine Al-Qassam arrive pour tenir une conférence de presse le 9 avril 2011 à Gaza

Les Brigades Ezzedine Al-Qassam ainsi que les Brigades Al-Qods, l'aile militaire du Jihad islamique, un groupe radical, ont revendiqué les tirs de samedi.

"Nous ne parlerons pas de trêve aussi longtemps que l'occupant sioniste poursuivra ses attaques", a averti à Gaza un porte-parole des Brigades Al-Qassam.

Mais un haut responsable sécuritaire israélien a fait état de démarches de la branche politique du mouvement islamiste Hamas qui contrôle la bande de Gaza pour parvenir à un cessez-le-feu effectif.

"La branche politique du Hamas a fait parvenir à Israël un message demandant à l'armée israélienne un cessez-le-feu" en échange d'un arrêt des attaques palestiniennes, a déclaré ce haut responsable qui a requis l'anonymat.

Il a estimé toutefois que les attaques israéliennes se poursuivraient aussi longtemps qu'Israël ne sera pas assuré que "sa population peut vivre normalement", sans la menace de tirs palestiniens.

"Nous ne savons pas à ce stade quand nous arrêterons nos opérations qui ont déjà infligé des coups sévères au Hamas, alors que des pas supplémentaires pourraient être franchis" dans l'escalade militaire, a-t-il averti.

Il a indiqué par ailleurs que le ministre de la Défense Ehud Barak avait reporté sine die une visite qu'il devait samedi effectuer à Washington, compte tenu de la gravité de la situation.

A Gaza, le gouvernement du Hamas a décrété samedi un état d'urgence pour les forces de sécurité, la défense civile et les services de santé.

Un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri a affirmé à l'AFP que le tir contre l'autobus scolaire revendiqué par sa branche armée ne visait pas des enfants."Nous n'avons pas pour politique de viser des civils. Nous ne savions pas que ce bus qui empruntait une route utilisée par l'armée israélienne, transportait des enfants", a-t-il dit.

L'Autorité palestinienne, basée à Ramallah (Cisjordanie), du président Mahmoud Abbas a reproché à Israël de "viser délibérément des cibles civiles" et appelé la communauté internationale à "intervenir immédiatement pour stopper les crimes contre le peuple palestinien".

Elle a réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies. Vendredi, l'ONU et l'Union européenne avaient appelé à un arrêt immédiat des hostilités.

Côte d'Ivoire: le quartier général de Ouattara attaqué par les pro-Gbagbo

ABIDJAN (AFP)

AFP

Un partisan de Alassane Ouattara tient un pistolet mitrailleur le 9 avril 2011 à Abidjan

La bataille d'Abidjan a connu samedi une nouvelle montée en puissance avec l'attaque contre le Golf Hôtel d'Abidjan, le quartier général du président reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, par les forces du président sortant Laurent Gbagbo.

Menée après une journée relativement calme à Abidjan, l'attaque contre le Golf Hôtel est la première visant directement l'hôtel où sont retranchés M. Ouattara et son gouvernement depuis le début de la crise post-électorale ivoirienne, il y a plus de quatre mois.

"Nous sommes attaqués à l'arme lourde et légère. Ca fait trembler les murs, le personnel est en train d'être évacué dans les sous-sols", a déclaré un employé de l'hôtel. Selon plusieurs témoins, les tirs ont débuté avant 17H00 locales et GMT.

"Les FDS (Force de défense et de sécurité, pro-Gbagbo) sont en train de nous attaquer et nous essayons de les repousser", a indiqué un combattant des Forces républicaines de M. Ouattara.

"Les tirs sont très très proches. Des snipers ont tiré des rafales de kalachnikov. Les pro-Gbagbo nous attaquent sur tous les fronts", y compris depuis le bord opposé de la Lagune qui longe le Golf hôtel, a déclaré un résident du Golf hôtel.

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Des soldats français de la force Licorne patrouillent dans le quartier des Deux Plateaux à Abidjan, le 9 avril 2011

Sur le terrain, une accalmie prévalait samedi matin à Abidjan après de violents combats la veille entre les forces d'Alassane Ouattara et celles restées fidèles à Laurent Gbagbo, dans le quartier de Cocody où ce dernier est toujours retranché dans un bunker de la résidence présidentielle.

Vendredi, en milieu d'après-midi et en début de soirée, des combats à la mitrailleuse lourde et à l'arme légère avaient fait rage dans le périmètre qui englobe la résidence de M. Gbagbo, la RTI et l'école de gendarmerie.

Laurent Gbagbo a retrouvé un instrument de propagande avec la télévision (RTI) qui a recommencé à émettre vendredi dans certains quartiers alors que le signal avait été coupé lundi soir après des frappes de la Mission des Nations unies en Côte d'ivoire (Onuci) et de la force Licorne.

Ses troupes se battent avec acharnement dans les fiefs qu'elles ont conservés et où elles bénéficient d'une certaine mobilité, selon des témoignages concordants.

Les troupes d'Alassane Ouattarra essaient de sécuriser le reste de la capitale économique qui souffre d'une grave situation alimentaire.

Dans ce contexte, l'ONU et la force française Licorne étaient présentes samedi dans le port stratégique d'Abidjan après la levée des sanctions européennes et les vols commerciaux ont repris à l'aéroport d'Abidjan, toujours en proie à l'insécurité.

AFP

Carte d'Abidjan situant les derniers troubles

"On participe à la reprise de l'activité économique notamment au port, en liaison avec les autorités locales. Les Forces impartiales (mission onusienne Onuci et force française Licorne) sont présentes sur le port", a déclaré une source française.

Ces forces "travaillent avec les services portuaires ivoiriens. Il y a eu une prise de contact ce matin avec les autorités du port dans le cadre de la réouverture" à venir du port", a-t-elle ajouté.

L'Union européenne a annoncé vendredi avoir levé ses sanctions à l'encontre de deux grands ports de Côte d'Ivoire - Abidjan et San Pedro - ainsi que contre plusieurs entreprises liées notamment au secteur du cacao, afin de soutenir Alassane Ouattara, le président ivoirien reconnu par la communauté internationale.

D'importants stocks de fèves de cacao, la principale source de devises du pays, le premier producteur mondial, attendent depuis des semaines de partir à l'exportation.

La décision, prise via une procédure accélérée entre les gouvernements européens, répond à une demande explicite exprimée la veille par Alassane Ouattara, président ivoirien internationalement reconnu.

D'autre part, les vols commerciaux ont repris à l'aéroport d'Abidjan samedi matin, a indiqué à l'AFP une source militaire française (Force Licorne). "Ce matin, un vol d'Air France est arrivé. La reprise des vols commerciaux à l'aéroport d'Abidjan est effective", a déclaré cette source.

Le regroupement des expatriés vers le camp militaire français de Port-Bouët à Abidjan, près de l'aéroport international, par la Force Licorne s'était poursuivi vendredi, ainsi que les évacuations vers plusieurs pays de la région.

Libye: l'Otan force un avion de chasse rebelle à atterrir

BRUXELLES - Des avions de l'Otan ont intercepté samedi un chasseur MiG-23 piloté par un rebelle libyen qui violait la zone d'exclusion aérienne et l'ont forcé à atterrir, a déclaré à l'AFP un responsable de l'Otan.

Ce MiG-23 avait décollé dans la matinée d'une piste contrôlée par les insurgés près de la ville de Benghazi, leur bastion dans l'est de la Libye, mais il a été intercepté quelques minutes après son départ, a précisé ce responsable qui a requis l'anonymat.

"Le MiG-23 n'a fait aucune manoeuvre agressive" et les forces de l'Otan se sont contentées de le contraindre à atterrir sur l'aérodrome de Benina d'où il était parti, a-t-il expliqué.

(©AFP

Kenya: l'ONU refuse de suspendre le procès du vice-Premier ministre

NEW YORK (Nations unies) - Le Conseil de sécurité de l'ONU a rejeté vendredi la demande du Kenya de suspendre le procès de six hauts responsables kenyans devant la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité lors des violences post-électorales de 2007-2008.

Le Kenya conteste, dans une requête déposée le 31 mars, la compétence de la CPI pour poursuivre les responsables de ces violences, affirmant être en mesure d'engager lui-même des poursuites.

Le pays a mené une large campagne pour reporter d'un an ce procès, arguant qu'il allait occasionner de nouvelles perturbations politiques.

Parmi les six accusés figurent le vice-Premier ministre Uhuru Kenyatta et Francis Muthaura, le bras droit du président, tous deux poursuivis pour crimes contre l'humanité, une accusation que rejette M. Kenyatta.

"Après mûre réflexion, les membres du Conseil de sécurité ne se sont pas mis d'accord sur la question", a déclaré à la presse le président du Conseil de sécurité, Nestor Osorio, à la sortie d'une réunion organisée pour étudier la demande kenyane.

Selon des diplomates, la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis - tous trois membres permanents - ont mis leur veto ainsi que d'autres pays occidentaux.

"Sans accord, cela signifie que l'incident est clos", a expliqué à l'AFP un diplomate sous couvert de l'anonymat.

Le traité de Rome, fondateur de la CPI, prévoit dans son article 16 la possibilité pour le Conseil de sécurité de reporter des procès dans un délai d'un an.

Le Soudan, qui conteste la légitimité de la CPI pour juger son président Omar el-Béchir, a entrepris la même démarche que le Kenya.

Selon l'accusation, quelque 1.200 personnes ont été tuées et plus de 300.000 déplacées lors des violences post-électorales au Kenya.

Deux groupes de trois personnes sont visés, correspondant aux deux camps qui se partagent le pouvoir au Kenya : le Mouvement démocratique orange (ODM) du Premier ministre Raila Odinga et le Parti de l'unité nationale (PNU) du président Mwai Kibaki.

Les six hommes sont soupçonnés notamment de meurtres, transfert forcé de population et persécutions durant les mois qui ont suivi la réélection contestée de l'actuel président face à Raila Odinga, actuel Premier ministre d'un gouvernement de coalition.

Jeudi, William Ruto, ancien ministre de l'Enseignement supérieur, Henry Kosgey, ancien ministre de l'Industrialisation, et Joshua Arap Sang, présentateur de radio, proches de M. Odinga, ont comparu pour la première fois à La Haye.

Vendredi c'était au tour de M. Kenyatta, le plus haut responsable kenyan visé par cette procédure, Francis Muthaura, ainsi que Mohammed Hussein Ali, chef de la police à l'époque des faits.

Une audience de confirmation des charges, préalable à la tenue d'un procès éventuel, aura lieu le 21 septembre.

(©AFP /

Côte d’Ivoire : Vol au-dessus d’un nid de Koudou

Hypnotisé par les chaînes d’information continue, le monde se croit sur des télés dédiées au septième art. Il assiste, bouche bée, à une superproduction ivoirienne surréaliste. Laurent Koudou Ggagbo n’est pas que l’anti-héros de ce feuilleton aux allures de fiction. Bien que politiquement fragile, il reste, au final, le grand ordonnateur du scénario. Il fait son cinéma.

Comme dans le long-métrage Un jour sans fin, des journées jumelles se succèdent, l’aube semblant effacer les effets des actes de la veille. Combien de fois a-t-on entendu que tel assaut militaire des pro-Ouattara était « l’ultime » ? Le lendemain matin, on se frotte pourtant les yeux en constatant que Gbagbo, défiant toute logique, n’a pas capitulé…

Et pourtant, l’espace vital du président sortant se réduit comme peau de chagrin. Il rejoue le thriller espagnol La habitación de Fermat où des scientifiques font face à une mort inéluctable, enfermés qu’ils sont dans une pièce qui rétrécit petit à petit…

Cabotin, le maigre Blé Goudé aurait sans doute rêvé de jouer, aux côtés du rond Gbagbo, le remake du film de Laurel et Hardy : La Bataille du siècle. Et Simone aurait certainement préféré que La femme du boulanger (surnom de son mari) ne ressemble pas au film ivoirien La Femme au couteau. Hélas, il ne reste à la clique du « prophète de Mama » que le pitch de Au nom du Christ, cet autre film made in Ivory Coast où un héros touché par la grâce tente d’imposer son pouvoir.

Bonnie and Clyde

Seule alternative pour les Bonnie and Clyde de la démocratie ivoirienne : le déni. Une méthode Coué poussée à l’extrême semble avoir plongé le Président sortant dans un monde parallèle. Lorsqu’on tue dans les rues d’Abidjan, est-il sensé, pour les conseillers « présidentiels », de déclarer que ce dernier est « serein » ? Dans ce Gbagbo au pays des merveilles, on voudrait faire endosser à Alassane Ouattara le rôle du lapin pressé ; pressé de s’asseoir sur le fauteuil présidentiel.

Comme dans le court métrage ivoirien du même nom, le Président sortant déroule ses Trois fables à l’usage des Blancs en Afrique : « J’ai gagné la présidentielle », « On veut m’assassiner » et « J’aime mon peuple ». Engagé dans un bras de fer avec l’Hexagone, il pourrait aussi modifier le scénario de cet autre film de Côte d’Ivoire : A nous deux France. Ce monde parallèle dans lequel s’est muré Gbagbo est peut-être celui de la folie. Les derniers apôtres claquemurés ressemblent aux pathétiques patients de l’hôpital psychiatrique de Vol au-dessus d’un nid de coucou.

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Syrie: Obama "condamne fermement" les violences après un vendredi meurtrier

WASHINGTON - Le président des Etats-Unis Barack Obama a condamné "fermement" les violences commises par le gouvernement en Syrie et "tout usage de la violence" par des manifestants après une journée de vendredi particulièrement meurtrière dans ce pays en proie à la contestation.

"Je condamne fermement les violences atroces commises aujourd'hui et ces dernières semaines par le gouvernement syrien contre des manifestants pacifiques. Je condamne aussi tout usage de la violence par les manifestants", a déclaré M. Obama dans un communiqué.

La journée de vendredi a été marquée par des manifestations meurtrières, en particulier à Deraa (sud), épicentre de la contestation contre le régime du président Bachar al-Assad. Selon les autorités, 19 membres des forces de l'ordre ont été tués et 75 blessés par des tirs de "groupes armés" dans cette ville.

Mais selon le président de l'Organisation nationale des droits de l'Homme, 19 personnes ont été tuées par balles ou asphyxiées par les grenades lacrymogènes tirées par les forces de sécurité à Deraa, à 100 km au sud de Damas.

"J'appelle les autorités syriennes à ne pas commettre davantage de violences contre des manifestants pacifiques. En outre, les arrestations arbitraires, les emprisonnements et la torture de prisonniers dont il a été fait état doivent cesser tout de suite, et la circulation sans entrave des informations doit être autorisée pour que les événements sur le terrain puissent être vérifiés", a énuméré M. Obama.

Selon M. Obama, les Syriens "méritent un gouvernement qui réponde à leurs aspirations", comme "la liberté d'expression, d'association et de rassemblement pacifique", et "jusqu'ici, le gouvernement syrien n'a pas répondu à (ces) demandes légitimes".

La Syrie est le théâtre depuis la mi-mars d'un mouvement de contestation sans précédent du régime de M. Assad. Plus d'une centaine de personnes --171 selon Amnesty International-- ont été tuées dans la répression des manifestations et des dizaines arrêtées à travers le pays, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.

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Jack Nicholson vend sa maison à Malibu pour 4,25 millions de dollars

AFP
L'acteur américain Jack Nicholson le 3 avril 2011 à Los Angeles
L'acteur américain Jack Nicholson le 3 avril 2011 à Los Angeles Kevork Djansezian AFP/Getty Images/Archives

L'acteur américain Jack Nicholson a mis en vente sa propriété de 28 hectares à Malibu (ouest de Los Angeles), pour la somme de 4,25 millions de dollars, rapporte vendredi le Los Angeles Times.

Jack Nicholson, qui possède de nombreuses maisons en Californie, avait acheté cette propriété en 1977. Située à Malibu, station balnéaire huppée et paradis des surfeurs, elle jouit d'une double vue sur la mer et les montagnes.

Relativement petite à l'aune des critères hollywoodiens, avec ses 200 mètres carrés habitables, elle bénéficie en revanche d'un grand terrain de 28 hectares, et compte une dépendance pour les invités, une piscine, un court de tennis et un spa installé dans une fausse grotte.

Jack Nicholson, âgé de 73 ans, a remporté trois Oscars au long de sa carrière, notamment pour "Vol au-dessus d'un nid de coucou" de Milos Forman (1975). Figure marquante du "Nouvel Hollywood", il a notamment joué dans "Chinatown" (Roman Polanski, 1974), "Shining" (Stanley Kubrick, 1980), et s'était illustré en Joker dans le "Batman" de Tim Burton (1989).

Malchanceux lors de son passage au Mans, Paulo Duarte n’a pas besoin de gri-gri pour faire le bonheur du Burkina Faso

EXCLU365 - BURKINA FASO / P.DUARTE : « Le Mondial, c'est possible »

Malchanceux lors de son passage au Mans, Paulo Duarte n’a pas besoin de gri-gri pour faire le bonheur du Burkina Faso. Le technicien portugais a bien voulu, en exclusivité pour Footafrica365.fr, livrer quelques clés de sa réussite en Afrique.

Si les grands navigateurs portugais prirent la route du sud dans l’espoir de contourner l’Afrique, quelques siècles plus tard, un de leur compatriote, Paulo Duarte, à lui préférer embrasser les terres continentales, et apporter une dose de bonne espérance au pays des hommes intègres : le Burkina. Sur les terrains de jeu, les Etalons franchissent les obstacles au galop. A l’horizon, une participation à la CAN Orange 2012 au Gabon et en Guinée Equatoriale est déjà quasiment acquise. La seconde consécutive pour ce pays classé à la 40ème place du classement FIFA, et qui a fait un bond prodigieux de 70 places depuis l’arrivée de Paulo Duarte en 2007. Entretien avec celui que l’on surnomme le Mourinho africain.

Paulo, depuis votre arrivée à la tête du Burkina, la sélection nationale n’a jamais été aussi brillante, quel est votre secret ?
Le secret, c’est le travail. Sauf que les choses plus complexes que cela, car tu peux bien travailler et ne pas avoir de bons résultats.

Mais il a quand même une explication à cette excellente passe que vous traversait avec le Burkina…
J’ai changé les règles. Quand je suis arrivé, rien n’existait. Tout le monde s’immisçait, le ministre des Sports comme le président de la Fédération. Au final, l’entraîneur ne faisait pas l’équipe. Les joueurs qui jouent en Europe exigent désormais de bonnes conditions. Et quand tu arrives en stage, que ta chambre est trop étroite ou alors qu’il n’y a pas de climatisation, tu ne peux pas être au haut niveau. J’ai discuté avec les dirigeants et j’ai changé tout cela. J’ai dit aux joueurs que c’est moi qui ferai l’équipe, et qu’à partir de ce moment-là, il y avait des règles et un état d’esprit.

Avez-vous été quand même subi une certaine ingérence dans votre travail ?
Dès mon premier stage, j’ai écarté quatre joueurs importants, certains qui étaient arrivés en retard et d’autres qui ne comprenaient pas les règles de vie. Ces joueurs étaient parmi les plus importants du pays, leur mise à l’écart fut une véritable bombe au Burkina et au sein du groupe. C’est une polémique qui a duré plus de 6 mois dans les médias. Mais ils ont compris qu’il avait quelqu’un qui commandait. Chacun a vu que je ne parlais pas pour parler. Je parle et je fais !

Ces mises à l’écart, était-ce aussi un moyen de créer de l’émulation au sein de l’effectif ?
Oui, ce fut le cas. Pour moi, il n’y a pas de grands joueurs ou des vedettes dans cette équipe, il doit seulement y avoir des jeunes qui veulent faire gagner leur équipe. Parfois, tu peux avoir des joueurs vedettes qui ne donnent pas l’exemple une fois sur le terrain. Ils gèrent leur effort ou se reposent sur leur statut, et cela n’est pas acceptable. C’est l’entraînement qui fait la différence. Et tous les joueurs ont compris ce message. Lors de cette mise à l’écart, j’ai joué avec des joueurs moyens et on a marqué quatre fois pendant une rencontre en Tunisie. Ce fut le début de l’aventure.

Le Burkina Faso est désormais 40ème au classement FIFA, les Etalons sont-ils plus respectés à l’échelle continentale ?
On commence à ressentir du respect de la part de nos adversaires. A l’indice de la CAF, on est la cinquième ou la sixième nation. On est tête de série lors des tirages au sort pour les qualifications à la CAN. On évite donc des poids lourds comme la Tunisie ou la Côte d’Ivoire. C’est plus facile pour se qualifier.

Pouvez-vous espérer plus avec cette équipe ? Une qualification pour le Mondial serait-elle dans les cordes de vos Etalons ?
Oui, c’est possible. Et j’en rêve. La dernière fois, nous avions gagné 10 matches, et perdu les deux rencontres qu’il ne fallait pas face à la Côte d’Ivoire. A domicile, nous avions pourtant joué notre match, nous aurions pu gagner 5-2, mais nous avons perdu 2-3. L’adversaire était pourtant la meilleure équipe d’Afrique sur le plan des individualités. Mais certainement pas la plus forte collectivement, ce qui est en revanche notre point fort. Je crois que nous sommes capables aujourd’hui de disputer une place pour une qualification au Mondial.

La CAN Orange 2012 pourrait être une excellente préparation…
Oui, c’est certain. Je pense que si on va à la CAN 2012, on fera une CAN très différente de celle que nous avons joué en Angola, car nous sommes déjà meilleurs, plus expérimentées. Et les joueurs commencent à être de plus en plus titulaires dans leur club. Notre équipe est en phase ascendante alors que d’autres sont en régression. L’Egypte est vieillissante, le Nigeria est irrégulier, le Cameroun aussi. Certains n’ont pas renouvelé leur effectif. Alors que nous avons une équipe avec 26 ans de moyenne d’âge, et des perspectives avec eux sur 5 ou 6 ans.

« Je ne suis pas Mourinho. Je suis Paulo Duarte »

Vous avez travaillé avec Mourinho (à l’Uniao Leiria), vous avez entraîné au Portugal en première division, Comment êtes-vous finalement arrivé en Afrique ?
Quand j’étais à l’Uniao Leiria, nous avions recruté un joueur qui s’appelle Ousseni Zongo, qui est actuellement encore au Portugal. Son agent et un représentant de la Fédération burkinabè l’ont accompagné pendant une semaine au club, ils ont vu ma manière de travailler, et après une conversation, ils m’ont proposé le Burkina. J’ai d’abord dit non, et puis j’ai réfléchi car c’est une sélection nationale et non pas un club. C’est donc plus intéressant au niveau de la visibilité.

Au point que vous êtes désormais surnommés le Mourinho d’Afrique. Avez-vous envie de prendre une sélection plus forte ?
Le Burkina est un pays qui aime le foot et qui joue bien mais son impact médiatique n’est pas fort. Je sais qu’un jour ça viendra, tranquillement. Je me fais un nom dans le football africain. J’ai eu des opportunités pendant la dernière CAN, le Mali m’a contacté cinq heures avant mon match face au Ghana. Ce que je sais, c’est qu’un jour j’irai ailleurs, et que cela passe aussi par des bons résultats avec le Burkina. Quant à mon surnom… On dit que je suis le Mourinho d’Afrique mais je ne suis pas Mourinho. Je suis Paulo Duarte. Mourinho, il est 1000 fois meilleur que moi. Je veux mon espace. Je suis un jeune de 40 ans. Il me reste encore 20 ans pour faire carrière. Je veux rester tranquille.

Votre nom avait circulé pour le poste de sélectionneur en Angola après la CAN. Pourquoi l’affaire n’a-t-elle pas abouti ?
Trop d’hésitations. On avait négocié mon contrat pendant un mois. J’étais le deuxième choix et, quand j’ai discuté avec les dirigeants, le nom de Laszlo Bölöni avait aussi surgi comme troisième option. On s’est mis d’accord sur le salaire, les primes de match, les objectifs mais jamais on ne s’est posés à une table pour signer. Le jour où on m’a appelé pour le faire, les conditions avaient changé alors j’ai dit non.

Comment gérez-vous votre vie entre le Burkina et votre famille au Portugal ?
Je partage mon temps entre les deux. 15 jours en Afrique, et le reste au Portugal. Je me suis adapté à l’Afrique, j’aime ce continent. Quand je suis au Portugal, il n’y a pas de souci, car on est bien organisé, et on connaît les réalités de notre groupe. J’ai donné la préférence à une sélection nationale, car je peux aussi gérer ma vie familiale.

Charles Kaboré, un des joueurs clés de la sélection des Etalons est très polyvalent avec l’OM. Il joue milieu défensif, relayeur ou même latéral droit. Comment l’utilisez-vous ?
Charles Kaboré n’est ni un 6, ni un latéral. C’est un milieu relayeur, un joueur qui aime courir, aller de l’avant et harceler son adversaire. C’est un joueur d’axe.

Vous êtes le dernier entraîneur portugais en date de la Ligue 1, avec Le Mans. Quel souvenir gardez-vous de cette première partie de saison 2009-2010 ?
J’avais toutes les conditions pour avoir du succès, mais il m’a manqué une chose fondamentale dans le football : la chance. On a tapé 14 fois les poteaux en 14 journées ! Il a peut être manqué aussi de faire venir des joueurs. On avait perdu quatre éléments majeurs : Yohann Pelé, Gervinho, Mathieu Coutadeur et Paulo André. On a juste fait venir João Paulo. Le Mans était peut être le seul club du monde à ne pas s’être renforcé en 2009-2010. Il nous manquait au moins quatre joueurs. La priorité pour le club était de financer le stade. Mais malgré tout cela, on jouait bien. On avait une qualité de jeu mais on ne marquait pas assez de points.

Nabil Djellit (Rédaction Football365/FootSud)

Grève générale et marche contre la vie chère au Burkina Faso

Plusieurs milliers de personnes ont défilé vendredi dans la capitale Ouagadougou et dans plusieurs autres villes du Burkina Faso pour "exiger des mesures vigoureuses contre la vie chère".

La Coalition nationale contre la vie chère, organisatrice de la marche, a également appelé à une grève générale qui a perturbé l'activité dans la capitale.

Les établissements d'enseignement, des services du public et du privé et les commerces étaient fermés à Ouagadougou.

Les manifestants, dont le cortège s'étirait sur plusieurs kilomètres à travers les artères de la capitale, brandissaient des pancartes et scandaient des slogans dénonçant la flambée des prix des produits de première nécessité.

"La vie chère, c'est devenu grave. L'alimentation de base, le mil, le riz, le maïs, tout a augmenté. C'est tout le pays qui souffre. Moi, je suis enseignante et je peux vous dire que quand les enfants ne mangent pas bien, ils ne peuvent pas apprendre leurs leçons", affirme Marie Noélie Yameogo, professeur de lycée.

Entre autres revendications, la coalition exige par ce mouvement le relèvement des salaires et des pensions de tous les agents du public et du privé, mais elle revendique également des mesures contre l'impunité et pour les libertés.

"Nous avons tenu aussi à exprimer, en sortant massivement à travers tout le pays, notre mécontentement quant aux agressions contre les libertés démocratiques. Nous disons que le peuple a faim, mais il n'a pas faim seulement de riz et de haricot, il a faim et soif aussi de liberté", a affirmé le président de la Coalition contre la vie chère, Tollé Sagnon.

Par Reuters

Nigeria: au moins 12 morts dans des violences à la veille des élections

ABUJA (AFP)

AFP/Archives

Le président nigérian Goodluck Jonathan le 26 mars 2011 à Abuja

Au moins 12 personnes ont été tuées vendredi au cours de deux attaques séparées, l'une dans un bureau électoral dans le centre du Nigeria et l'autre dans un poste de police dans le nord-est du pays, à la veille de la tenue des législatives après deux reports successifs.

Au moins 8 personnes ont été tuées dans une explosion survenue vendredi dans un bureau électoral dans le centre du pays, près d'Abuja, selon les autorités.

"Huit personnes sont mortes et vingt-six autres blessées", a annoncé la police dans un communiqué.

"La situation est terrible", a indiqué un porte-parole des services de secours nationaux, Yushau Shuaib, qui a précisé que les personnes grièvement blessées avaient été orientés vers des hôpitaux d'Abuja, celui de Suleija étant débordé.

Dans un communiqué, le président du Nigeria Goodluck Jonathan, candidat à la présidentielle du 16 avril, a confirmé l'attaque, dénonçant un "attentat à la bombe haineux".

Il a "ordonné aux agences de sécurité du pays de prendre toutes les mesures nécessaires pour renforcer la sécurité dans tous les locaux de la commission électorale à travers le pays", selon les termes du communiqué.

"Le président Jonathan condamne totalement l'attentat à la bombe délirant qui a coûté la vie à plusieurs Nigérians, notamment des membres du Corps du service national de la jeunesse impliqué dans les préparatifs pour conduire des élections libres, justes et crédibles dans le pays", a ajouté le communiqué.

L'explosion s'est déroulée à quelque 45 km d'Abuja, dans la ville de Suleija, où vivent de nombreux fonctionnaires travaillant dans la capitale.

Dans cette même ville, le mois dernier, une explosion avait eu lieu près d'un rassemblement du parti au pouvoir, tuant trois personnes et en blessant vingt-huit.

Par ailleurs, des hommes armés ont attaqué vendredi dans le nord-est du Nigeria un poste de police où des agents électoraux étaient en charge de la surveillance du matériel électoral, tuant quatre personnes.

"Des hommes armés ont attaqué la division de police dans la ville où la commission électorale était chargée de surveiller et de réunir du matériel électoral", a déclaré un commissaire de police dans l'Etat de Borno, Michael Zuokumor. L'attaque s'est déroulée dans la ville de Shani, dans l'Etat de Borno, qui a été le théâtre de meurtres et d'attentats ces derniers mois attribués à une secte islamiste.

"Quelques hommes armés ont attaqué le poste de police, la police a riposté et il y a eu un échange de tirs dans lequel quatre personnes ont été tuées et un assaillant blessé. Les autres ont réussi à prendre la fuite", a ajouté cette source, qui a refusé de donner des précisions sur l'identité des victimes.

Le marathon électoral qui débute est un test décisif pour le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec plus de 160 millions d'habitants dont les précédents scrutins ont été émaillés de fraudes et de violences qui ont fait 85 morts depuis novembre 2010, selon Human Rights Watch.

Les législatives doivent débuter ce samedi après deux reports successifs, et être suivies par la présidentielle le 16 avril et l'élection des instances des 36 Etats composant la fédération, le 26 avril.

Gaza: 2 Palestiniens tués lors d'un raid aérien israélien

GAZA (Territoires palestiniens) - Deux Palestiniens ont été tués et un autre grièvement blessé dans la nuit de vendredi à samedi lors d'un raid israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, selon des sources médicales palestiniennes.

Les trois Palestiniens, dont l'identité n'a pas été précisée, circulaient dans une voiture, qui a été prise pour cible par des appareils israéliens, ont précisé des médecins et des témoins.

Trois autres attaques aériennes israéliennes ont visé un tunnel de contrebande près de Rafah, ainsi que le camp de réfugiés de Jabalia dans le nord de la bande de Gaza et une voiture à l'est de la ville de Gaza. Ces raids n'ont pas fait de victime, a-t-on ajouté de mêmes sources.

Les deux nouveaux décès portent à onze le nombre de Palestiniens tués vendredi dans la bande de Gaza par l'armée israélienne, et à 16 le bilan des tués en 24 heures au cours de représailles israéliennes à un tir de missile antichar sur un bus d'écoliers en Israël jeudi après-midi, qui a grièvement blessé un adolescent.

C'est la journée la plus meurtrière dans le territoire depuis la fin de la dernière guerre de Gaza en décembre 2008-janvier 2009

(©AFP /

Libye : vers l'enlisement du conflit ?

Un insurgé libyen à son arrivée dans un hôpital d’Ajdabiya, le 7 avril 2011. Un insurgé libyen à son arrivée dans un hôpital d’Ajdabiya, le 7 avril 2011. © AFP

Alors que les soupçons de bavure se portent à nouveau sur l'Otan, la situation militaire en Libye reste très incertaine. Les risques d'un enlisement du conflit sont réels.

Les insurgés étaient déjà furieux contre l'Otan qu'ils accusent de ne pas les aider suffisamment. Ils laissent désormais éclater ouvertement leur colère, comme Souleimane Rifadi, un volontaire à l'hôpital d'Ajdabiya, à 80 km à l'est de Brega : « Au lieu d'attaquer Kaddafi, ils nous attaquent. Qu'est-ce qui ne va pas avec nos amis les États-Unis et le Royaume Uni ? »

De fait, l'Alliance atlantique pourrait avoir commis une nouvelle bavure en Libye. Pour l'instant rien n'est sûr, et une enquête est en cours. Mais les témoignages sont troublants. Selon des sources hospitalières et plusieurs témoins, des avions de l'Otan ont ouvert le feu sur des chars à l'est du site pétrolier de Brega (est). Bilan du raid, selon le chef d'état-major des insurgés, le général Abdelfettah Younes Oubeidi : quatre tués - deux soldats et deux médecins -, ainsi que 14 blessés et six disparus.
Selon lui, cette attaque « semble avoir été l'œuvre de l'Otan. […] Nous estimons qu'il s'agit d'une frappe fratricide, menée par l'Otan par erreur. […] Si ce raid a été mené par l'Otan, c'est une erreur. S'il est le fait de l'armée de Kaddafi, c'est une erreur encore pire, car nous sommes censés être protégés de cela par une zone d'exclusion aérienne ».

Autre dommage aux origines troubles : au même endroit, des éclats d'obus sont tombés sur une ambulance, tuant un infirmier et blessant deux autres, selon un médecin qui a assisté au raid. « La façon dont l'ambulance a été endommagée n'est pas claire, parce qu'au même moment les forces de Kaddafi tiraient des roquettes Grad sur les rebelles », a-t-il précisé.

Misrata "priorité numéro un"

La multiplication possible des bavures n'a rien de rassurant. C'est même le syndrome d'une guerre dont la légitimité s'émousse à mesure qu'elle s'enlise. Partout dans le pays, les forces de Kaddafi résistent. Des avions ont survolé jeudi Tripoli et des explosions ont été entendues dans la banlieue-est, selon l'AFP. À Misrata, pilonnée sans relâche depuis un mois et demi par l'armée régulière, la situation humanitaire est très difficile. Emboîtant le pas à l'Otan, qui a fait de Misrata sa « priorité numéro un », l'ONU a appelé à un arrêt des hostilités autour de la ville, la troisième du pays.

Rebelles et humanitaires alertent depuis des semaines la communauté internationale sur le sort des quelque 300 000 habitants de cette ville dont plusieurs centaines ont été tués ou blessés par les combats selon eux. Un bateau du Programme alimentaire mondial (PAM) chargé d'aides, de vivres, de médicaments et de médecins devrait cependant arriver bientôt à Misrata.

Des affrontements entre rebelles et forces loyales se concentraient jeudi aux abords de la ville, selon un porte-parole des insurgés à Misrata ajoutant que les rebelles contrôlaient toujours le centre-ville. Dans la soirée, le porte-parole du régime a indiqué que les forces loyales était la cible de « raids intensifs » de l'Otan.

Aide financière mais pas d'armes

Alors que les rebelles reculent de plus en plus vers l'est devant l'avancée des forces de Kaddafi, l'Europe et les États-Unis ont décidé de les aider notamment sur le plan financier, selon des sources impliquées dans des discussions avec eux. Elles ont cependant souligné qu'aucune arme ne leur serait fournie, en application des résolutions de l'ONU imposant des sanctions contre la Libye et permettant l'usage de la force pour protéger les civils.

À Washington, un porte-parole de la diplomatie américaine s'est dit « encouragé » par les déclarations publiques et privées des rebelles. « Les choses vont dans la bonne direction » s'agissant du « respect des droits de l'homme et de la tentative de créer une transition démocratique incluant » toutes les composantes politiques, a déclaré Mark Toner. Sur le plan militaire, les alliés occidentaux sont en train d'établir un système de communication entre le commandement militaire des rebelles et l'Otan, ont indiqué ces sources s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

Cependant, le risque d'un enlisement se précise en Libye, favorisé par les limites fixées à l'intervention de l'Otan, la désorganisation persistante de rebelles mal armés et la résistance du régime de Kaddafi. À Washington, le général américain Carter Ham, commandant des forces américaines pour l'Afrique, a estimé qu'il était peu probable que les rebelles parviennent à lancer un assaut sur Tripoli pour renverser le colonel Kaddafi. Le porte-parole de l'état-major des armées françaises, le colonel Thierry Burckhard, a reconnu pour sa part que la situation était « complexe ». Les forces pro-Kaddafi ont « modifié leur mode d'action » en réponse aux frappes de la coalition internationale, les pick-up remplaçant les blindés, avec une tactique d'« imbrication » dans la population civile.

Pour dénouer cette crise, Paris a fait du départ de Kaddafi le préalable à toute solution politique, comme Washington la veille. Reporters sans frontières (RSF) a par ailleurs annoncé que quatre journalistes (un Sud-Africain, deux Américains, et un Espagnol) étaient portés disparus depuis le 4 avril dans l'Est. (avec AFP)