09 avril, 2011

Printemps arabeLa contestation continue et s'amplifie au Moyen-Orient et au Maghreb

Voici les derniers événements au Moyen-Orient et au Maghreb, régions en proie à une vague de contestation sociale et politique sans précédent.

Syrie

Un opposant, chef de la plus grande tribu du pays, Nawaf Al-Bachir, a lancé samedi une virulente attaque contre le régime de Bachar al-Assad et l'a appelé à engager un dialogue national sans tarder au lieu "de s'obstiner à faire couler le sang du peuple syrien". La veille, la Syrie avait connu une journée particulièrement sanglante. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à travers le pays et au moins 37 personnes, dont 30 à Deraa, ont été tuées par les forces de l'ordre, selon Ammar Qorabi, président de l'Organisation nationale pour les droits de l'Homme (ONDH) basé au Caire.

Le gouvernement syrien a assuré que "les militaires et les agents de sécurité s'étaient abstenus d'ouvrir le feu" et accusé des "groupes armés" de Deraa d'avoir tiré sur les forces de l'ordre vendredi faisant 19 morts et 75 blessés. Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a affirmé que "des saboteurs se sont infiltrés dans les rangs des manifestants et ont ouvert le feu sur les manifestants et les agents de sécurité, afin de provoquer des violences et le chaos". La rédactrice en chef du quotidien gouvernemental Techrine, Samira al-Massalma, a été limogée, après un entretien accordé vendredi soir à la télévision satellitaire qatariote Al-Jazira sur les évènements en Syrie.

Yemen

Quatorze personnes ont été blessées, dont trois grièvement, samedi par des tirs de la police à Taëz, au sud de Sanaa, où des milliers de personnes manifestaient pour dénoncer les violences des forces de sécurité ayant fait la veille quatre morts, selon des sources médicales. Le Yémen a rappelé samedi son ambassadeur à Doha pour protester contre l'appel du Qatar au départ du président Ali Abdallah Saleh, qui fait face à une contestation sans précédent en 32 ans de pouvoir.

Dans le sud, des unités de l'armée ont bombardé à l'arme lourde un refuge présumé d'Al-Qaïda, après avoir demandé aux civils de quitter les lieux. Aden, la plus grande ville du sud, était paralysée par une grève de protestation contre le régime, à l'appel de la coordination des "Jeunes de la révolution du 16 février".

Egypte

Deux personnes ont été tuées dans la nuit de vendredi à samedi au Caire lorsque la police militaire a tenté de disperser des manifestants rassemblés sur l'emblématique place Tahrir pour critiquer la haute hiérarchie militaire. Si ces décès rapportés de source médicale étaient confirmés, il s'agirait des premiers depuis la chute du président Moubarak le 11 février. Au moins 18 personnes ont été blessées. Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et 71 blessés. Dans l'après-midi, un millier de personnes se trouvaient toujours sur la place Tahrir. Le Musée égyptien, qui jouxte la place, a été fermé pour une durée indéterminée en raison des violences. Ces violences témoignent d'une récente montée des tensions autour du rôle de l'armée, en charge du pays depuis le départ de M. Moubarak. Des manifestants ont affirmé vouloir rester à Tahrir tant que le maréchal Hussein Tantaoui, qui dirige le Conseil suprême des forces armées (CSFA) serait en place.

Algérie

Une nouvelle marche marche d'opposants, la neuvième depuis février, à l'appel d'une faction de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie en Algérie (CNDC), a été empêchée samedi par la police à Alger. Quelques dizaines de manifestants, rassemblés Place du 1er mai au centre de la capitale, ont tenté de marcher vers la Place des martyrs, distante de près de trois kilomètres, mais ont été bloqués par les forces de l'ordre. Plus d'une centaine de policiers avaient été déployés sur la place du 1er et dans les rues avoisinantes. bur-clr/mr

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