23 août, 2010

Faure Gnassingbé et Emmanuel Adébayor dans l’affaire Miss Togo 2004


Faure Gnassingbé vient de porter plainte contre « L’indépendant-Express », un hebdomadaire du Togo, pour diffamation, et réclame un dédommagement de 100 millions de francs CFA, selon le site Afriscoop. Motif de cette ire présidentielle : le journal avait soutenu, dans son édition du 22 juin 2010, que le président de la république et l’ancien capitaine des Eperviers du Togo se disputaient les faveurs de miss Togo 2004, ce qui aurait poussé le footballeur à mettre fin à sa carrière internationale…

Dans un entretien accordé à Afriscoop, Carlos Komlanvi Ketohou, le directeur de publication de « L’indépendant-Express », affirme avoir reçu, le 18 août 2010 « un appel à citation provenant non pas de la présidence de la République togolaise, mais de Faure Gnassingbé en personne qui nous réclame de lui verser 100 millions de F CFA au titre de dédommagement pour avoir cité son nom dans des articles évoquant une affaire de mœurs. » Le président togolais exigerait également, que « l’hebdomadaire retire du marché les journaux dans lesquels l’affaire de Edwige Badakou (miss Togo 2004) a été publiée, ainsi que la publication par de démentis dans trois différentes publications. »

De son côté, le footballeur lui aussi organise sa défense. « Ce sont des allégations mensongères dénuées de tout fondement… La fille en question, je ne l’ai vue qu’une seule fois dans ma vie, en 2006. Ce fut dans un hall d’hôtel lors de la Coupe du monde en Allemagne… Je ne la connais ni d’Adam ni d’Eve », a-t-il protesté au cours d’une interview en juillet dernier, ajoutant qu’il n’avait plus d’autres alternatives que de demander à son avocat de poursuivre les procédures judiciaires pour obtenir ces preuves que ces hommes de médias affirment détenir.

Miss Togo 2004, Edwige Badakou, était entrée dans l’histoire pour avoir remporté la première édition du concours Miss Coupe du monde en 2006, en Allemagne, lors du mondial organisé dans ce pays.

Loin, très loin de sa mère patrie la Guinée, Moussa Dadis Camara, l’emblématique chef de la junte qui s’est emparée du pouvoir après la mort du dictateur Lansané Conté le 23 décembre 2008, poursuit sa longue convalescence à l’ombre de la cité futuriste de Ouaga 2000, après la raclée mémorable à lui administrée par son aide de camp Toumba Diakité un certain 3 décembre.

Mais, à peine l’exilé de Conakry a-t-il fait le deuil d’un pouvoir à jamais perdu, la démocratie frappant contre vents et marées aux portes de son pays, que le sort semble s’acharner sur lui.

Car depuis le lundi 16 août dernier en effet, le chantre de la lutte contre les narco-traficants, et les siens pleurent le décès de son fils aîné, Moriba Dadis Camara « junior », survenu au Canada où il venait à peine d’entamer ses études universitaires. Son corps repêché sans vie dans la piscine de sa résidence, les conjectures ne manquent pas à Conakry où les pistes de la vengeance, du règlement de comptes, de la noyade ou du suicide sont largement déblayées.

Mais peu importe l’arme qui a atteint, cruellement, le patient de luxe du “docteur” Compaoré au cœur, au moment où l’on s’y attendait le moins, les acteurs politiques guinéens, sains de corps et d’esprit, se refusent à tirer sur l’ambulance Dadis.

Tel El hadj Cellou Dalein Diallo, candidat de l’UFDG et vainqueur du premier tour de la présidentielle du 27 Juin, qui n’a point tari de messages de condoléances à la famille éplorée. Moussa Dadis Camara vole de peine en peine, car y a-t-il suprême détresse pour un père que d’avoir à enterrer son fils ? Hélas, Ouagadougou, la capitale burkinabè sera ce mardi 24 août un passage obligé pour la dépouille de l’illustre héritier, avant son rapatriement dans sa Guinée natale, et pour cause.

Côte d’Ivoire : Les ex-rebelles s’assagissent


L’élection présidentielle en République de Côte d’Ivoire est prévue pour le 31 octobre prochain. L’un des obstacles majeurs à ce scrutin, sinon même le plus important, est l’encasernement des ex-rebelles estimés à 5000 personnes. A une date récente, seulement 200 d’entre eux avaient rejoint les casernes de l’armée loyaliste, une situation qui était due à un couac financier.

En effet, les ex-maquisards avaient évoqué un budget de 40 milliards de FCFA pour cette opération avant qu’une rencontre interprotagonistes, tenue le 16 août dernier, ne revoie ce montant à dix fois moins, soit 4 à 5 milliards. Le vendredi 20 août 2010, la deuxième phase de l’encasernement des ex-rebelles ivoiriens a donc démarré à Séguéla, dans le Nord du pays.

Etape cruciale à la présidentielle du 31 octobre, cette opération prévue dans les Accords politiques de Ouagadougou vient rassurer les pessimistes quant à la bonne volonté des deux camps, à savoir l’armée régulière ivoirienne et l’ex-rebellion. Car, faut-il le souligner, ce désarmement ne concerne que les “assaillants”.

A propos, on les soupçonnait même de ne pas vouloir déposer les armes, ce qui s’explique aisément quand on connaît l’histoire de cette crise ivoiro-ivoirienne et les capacités de revirement de Laurent Gbagbo. Comme on ne fait pas des omelettes sans casser des œufs, les hommes du commandant Watao sont prêts à prendre le risque.

Et le pour le ministre du Tourisme ivoirien, issu des Forces nouvelles, Sidiki Konaté, “le 31 octobre est une date butoir, et on ne peut plus se permettre un quelconque report”. C’est à croire que la sagesse a visité les ex-mutins.

AFFAIRE ICC SERVICES AU BENIN : Une démocratie qui s’assume

Le président béninois, le docteur Yayi Boni, est toujours dans le collimateur des députés de l’opposition. Le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago, a, on se le rappelle, déclaré irrecevable pour vice de forme, la pétition des députés demandant l’assignation du docteur Yayi Boni, devant la Haute cour de justice pour forfaiture et parjure dans le scandale de l’affaire ICC services, qui a ruiné des milliers de Béninois. Mais les auteurs de cette pétition ne veulent pas lâcher prise. Ils sont revenus à la charge en déposant à l’Assemblée nationale cette même requête mais, cette fois, sous forme de proposition de résolution. Le texte a été transmis à la commission des lois qui doit l’étudier avant de le soumettre aux débats des députés.

La persistance des députés béninois à faire entendre le président Yayi Boni par la justice de son pays, dénote de la vitalité de la démocratie béninoise. Sous d’autres cieux, on en parlerait peu, sinon pas du tout. Le sujet serait qualifié de tabou et son évocation d’atteinte à la sûreté de l’Etat ou d’offense à chef d’Etat. Et toute velléité de l’opposition, dans ce sens, serait vite taxée d’acte déstabilisateur du régime. En somme, on userait de voies sournoises pour faire taire l’affaire, soit en intimidant les acteurs, soit, dans le meilleur des cas, en les corrompant. Mais le Bénin est un pays qui s’illustre bien en matière de démocratie.

L’opposition béninoise sait toujours rebondir sur les opportunités politiques. Toutes les failles du pouvoir en place ou tout acte indélicat d’un membre du régime, en particulier le chef de l’Etat, sont exploités à fond. Elle en fait ses choux gras. C’est pourquoi le sommeil du président Yayi est certainement fort troublé ces temps-ci. Malgré le ménage que celui-ci vient de faire, en traduisant quatre de ses ministres devant la justice dont celui de l’Intérieur, histoire de desserrer l’étau autour de lui, les députés n’entendent pas lui accorder le moindre répit. Ils n’ont pas fléchi, en témoigne le dépôt de leur proposition de résolution dont le but est d’obtenir l’accusation du président Yayi Boni.

Mais obtiendront-ils gain de cause ? Seuls le temps et l’évolution de leur action nous situeront. Pour l’instant, c’est le wait and see. La responsabilité, ne serait-ce que morale, du docteur Yayi Boni est engagée. D’ailleurs, la BCEAO n’avait-elle pas tiré la sonnette d’arme en avertissant les autorités béninoises sur l’illégalité des activités des structures comme ICC services et le danger que celle-ci représentait pour le peuple et l’économie du pays ? De toute apparence, le président béninois ne s’est pas montré méfiant, lui qui s’est du reste affiché en public avec les responsables d’ICC services. D’une certaine façon, il a donné sa caution morale pour que ICC services puisse exercer ses activités de collecte d’épargne en toute sécurité dans son pays. Pour autant, cette affaire fait-elle du dirigeant béninois, l’homme à abattre ?

Le docteur Yayi Boni, on se souvient, avait été élu en 2006, par la volonté du peuple béninois. Aujourd’hui, l’économiste chevronné sans armure solide, se retrouve face à une opposition organisée et hargneuse qui veut sa tête. Si l’action des députés aboutit, il aura le loisir de se défendre. S’il sort blanchi, il renforcera sa popularité. Dans le cas contraire, il fera les frais d’une opposition teigneuse. Dans tous les cas, cette affaire servira de leçon à certains chefs d’Etat africains qui pensent que les lois sont faites pour les plus faibles.

Charles Kaboré : « Je serai Burkinabè jusqu’à mon dernier souffle »


L’international burkinabè Charles Kaboré a été naturalisé français. Mais pour le milieu de terrain de l’Olympique de Marseille, pas question d’aller grossir les rangs des joueurs potentiels à la disposition de Laurent Blanc, le sélectionneur de l’équipe de France. Il continuera de jouer sous les couleurs du Burkina Faso. C’est en substance le résumé de l’entretien qu’il nous a accordé ce vendredi 20 août 2010. Il revient aussi sur le début de polémique soulevée au Burkina Faso par sa phrase : « je suis fier d’avoir été colonisé par la France. »

Fasozine.com : Après avoir obtenu la nationalité française, Charles Kaboré est certainement un homme heureux !

Charles Kaboré : Oui je suis très content, car je ne suis plus considéré comme un étranger. Sur le plan professionnel, cela va beaucoup m’avantager. Je serai traité désormais de la même manière que les Français, j’ai les mêmes droits qu’eux.

Vous avez également déclaré que vous étiez fier d’avoir été colonisé par la France, ce qui a agacé certains Burkinabè …

Je suis vraiment désolé ! Je n’imaginais vraiment pas que ces paroles pouvaient choquer certaines personnes. C’est vrai qu’avec l’émotion, on peut déraper sans s’en rendre compte, mais loin de moi l’idée de faire mal à qui que ce soit. Je profite donc de votre micro pour m’excuser auprès de tous mes compatriotes qui ont pu mal interpréter mes propos. Qu’ils sachent que ma nationalité française ne change en rien l’amour que j’ai pour notre patrie, le Burkina Faso. Ma vie c’est le Burkina. Je reste toujours le même patriote que tout le monde connait, et je suis prêt à me sacrifier, à mouiller le maillot national, comme tous les Etalons d’ailleurs, pour booster le football burkinabè. Je serai Burkinabè jusqu’à mon dernier souffle.

Alors que vous étiez annoncé du côté de Chelsea ou même du FC Barcelone, vous venez de prolonger votre bail avec l’OM jusqu’en 2015. Est-ce un manque d’ambitions ?

Non, loin de là ! J’ai commencé ma carrière professionnelle à Marseille, et je dois continuer à y apprendre beaucoup de choses. J’ai certes des ambitions, mais je ne veux pas sauter les étapes. Je dois confirmer ma place de titulaire d’abord. Car plus je confirme à l’OM, plus que je serai respecté par les autres équipes.

Aristide Bancé, qui évoluait en première division allemande, vient de signer à Al Ahly (Dubai) pour quatre ans. Un transfert très étrange pour le public sportif burkinabè…

Il est vrai que les supporters ne peuvent pas comprendre qu’un professionnel abandonne le championnat d’Allemagne pour celui des Emirats Arabes Unis. Mais c’est son choix, il faut le respecter. Qu’il soit en Afrique, en Europe ou ailleurs, chaque joueur a son plan de carrière. Et n’oublions pas qu’il y a une vie après le football et que c’est maintenant qu’il faudra la préparer.

Mais le fait que beaucoup d’Etalons évoluent dans ces championnats, de niveau faible, pourrait jouer sur le niveau jeu de l’équipe nationale… C’est une question d’envie, et je pense que les Etalons du Burkina Faso ont toujours cette même envie de vaincre, d’aller de l’avant. Même si tous les joueurs évoluaient en Afrique, l’équipe nationale continuera d’imprimer sa marque dans le gotha du football africain.

Deux matchs et autant de défaites avec Marseille, un début de saison calamiteux ?

Les débuts de saison sont difficiles. Ça a mal commencé pour nous, mais j’espère qu’on fera de belles choses au dénouement.

Le départ de Mamadou Niang vous a sûrement affecté ?

Niang, c’était un élément clé dans l’effectif. Mais c’est ça aussi le football, il y aura toujours des départs et des arrivées. Donc on ne peut que lui souhaiter bon vent et bonne suite de carrière.

Avec le retrait de la Mauritanie des éliminatoires de la CAN 2012, le groupe 6 (Namibie, Gambie et Burkina Faso) ne sera-t-il pas plus serré ? La Mauritanie n’est pas un grand pays de football. Elle n’a pas de grands joueurs au niveau international. Si elle a décidé de se retirer, elle a ses raisons et ce sera beaucoup plus compliqué pour nous, car, à trois, il n’y a plus de joker dans le groupe. Mais nous allons va tout faire pour nous qualifier à la CAN 2012 (Gabon-Guinée Equatoriale NDLR).