23 août, 2010

Charles Kaboré : « Je serai Burkinabè jusqu’à mon dernier souffle »


L’international burkinabè Charles Kaboré a été naturalisé français. Mais pour le milieu de terrain de l’Olympique de Marseille, pas question d’aller grossir les rangs des joueurs potentiels à la disposition de Laurent Blanc, le sélectionneur de l’équipe de France. Il continuera de jouer sous les couleurs du Burkina Faso. C’est en substance le résumé de l’entretien qu’il nous a accordé ce vendredi 20 août 2010. Il revient aussi sur le début de polémique soulevée au Burkina Faso par sa phrase : « je suis fier d’avoir été colonisé par la France. »

Fasozine.com : Après avoir obtenu la nationalité française, Charles Kaboré est certainement un homme heureux !

Charles Kaboré : Oui je suis très content, car je ne suis plus considéré comme un étranger. Sur le plan professionnel, cela va beaucoup m’avantager. Je serai traité désormais de la même manière que les Français, j’ai les mêmes droits qu’eux.

Vous avez également déclaré que vous étiez fier d’avoir été colonisé par la France, ce qui a agacé certains Burkinabè …

Je suis vraiment désolé ! Je n’imaginais vraiment pas que ces paroles pouvaient choquer certaines personnes. C’est vrai qu’avec l’émotion, on peut déraper sans s’en rendre compte, mais loin de moi l’idée de faire mal à qui que ce soit. Je profite donc de votre micro pour m’excuser auprès de tous mes compatriotes qui ont pu mal interpréter mes propos. Qu’ils sachent que ma nationalité française ne change en rien l’amour que j’ai pour notre patrie, le Burkina Faso. Ma vie c’est le Burkina. Je reste toujours le même patriote que tout le monde connait, et je suis prêt à me sacrifier, à mouiller le maillot national, comme tous les Etalons d’ailleurs, pour booster le football burkinabè. Je serai Burkinabè jusqu’à mon dernier souffle.

Alors que vous étiez annoncé du côté de Chelsea ou même du FC Barcelone, vous venez de prolonger votre bail avec l’OM jusqu’en 2015. Est-ce un manque d’ambitions ?

Non, loin de là ! J’ai commencé ma carrière professionnelle à Marseille, et je dois continuer à y apprendre beaucoup de choses. J’ai certes des ambitions, mais je ne veux pas sauter les étapes. Je dois confirmer ma place de titulaire d’abord. Car plus je confirme à l’OM, plus que je serai respecté par les autres équipes.

Aristide Bancé, qui évoluait en première division allemande, vient de signer à Al Ahly (Dubai) pour quatre ans. Un transfert très étrange pour le public sportif burkinabè…

Il est vrai que les supporters ne peuvent pas comprendre qu’un professionnel abandonne le championnat d’Allemagne pour celui des Emirats Arabes Unis. Mais c’est son choix, il faut le respecter. Qu’il soit en Afrique, en Europe ou ailleurs, chaque joueur a son plan de carrière. Et n’oublions pas qu’il y a une vie après le football et que c’est maintenant qu’il faudra la préparer.

Mais le fait que beaucoup d’Etalons évoluent dans ces championnats, de niveau faible, pourrait jouer sur le niveau jeu de l’équipe nationale… C’est une question d’envie, et je pense que les Etalons du Burkina Faso ont toujours cette même envie de vaincre, d’aller de l’avant. Même si tous les joueurs évoluaient en Afrique, l’équipe nationale continuera d’imprimer sa marque dans le gotha du football africain.

Deux matchs et autant de défaites avec Marseille, un début de saison calamiteux ?

Les débuts de saison sont difficiles. Ça a mal commencé pour nous, mais j’espère qu’on fera de belles choses au dénouement.

Le départ de Mamadou Niang vous a sûrement affecté ?

Niang, c’était un élément clé dans l’effectif. Mais c’est ça aussi le football, il y aura toujours des départs et des arrivées. Donc on ne peut que lui souhaiter bon vent et bonne suite de carrière.

Avec le retrait de la Mauritanie des éliminatoires de la CAN 2012, le groupe 6 (Namibie, Gambie et Burkina Faso) ne sera-t-il pas plus serré ? La Mauritanie n’est pas un grand pays de football. Elle n’a pas de grands joueurs au niveau international. Si elle a décidé de se retirer, elle a ses raisons et ce sera beaucoup plus compliqué pour nous, car, à trois, il n’y a plus de joker dans le groupe. Mais nous allons va tout faire pour nous qualifier à la CAN 2012 (Gabon-Guinée Equatoriale NDLR).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire