« Les autorités maliennes ont un devoir à l’égard
des victimes de torture et des familles des disparus, celui de faire en
sorte que ces crimes fassent l’objet d’une enquête et que les
responsables soient amenés à répondre de leurs actes. Même en cette
période chaotique et difficile que traverse le Mali, les autorités
devraient veiller à s’attaquer sans délai aux traitements horribles et
autres violations qui ont été perpétrés. »
Daniel Bekele, directeur de la Division Afrique de Human Rights Watch
(Nairobi, le 25 juillet 2012) – Des soldats
fidèles au dirigeant du coup d’État au Mali sont responsables de la
disparition forcée d’au moins 20 soldats présumés liés au contre-coup
d’État du 30 avril 2012 et ils ont perpétré des actes de torture et
autres exactions à l’encontre de dizaines d’autres soldats, a déclaré
Human Rights Watch aujourd’hui. Les forces de sécurité du Capitaine
Amadou Sanogo, à la tête du coup d’État du 22 mars contre le Président
Amadou Toumani Touré, se sont également livrées à une campagne
d’intimidation contre des journalistes, des proches de soldats détenus
et d’autres personnes considérées comme une menace.
Human Rights Watch a appelé le gouvernement provisoire malien à ouvrir
une enquête sur les disparitions et autres violences, à traduire en
justice les responsables de ces exactions, et à prendre de toute urgence
des mesures visant à exercer un contrôle sur les forces de sécurité.
Il est à craindre que les 20 soldats dont la disparition forcée a été
documentée par Human Rights Watch soient morts.
« Les autorités maliennes ont un devoir à l’égard des victimes de
torture et des familles des disparus, celui de faire en sorte que ces
crimes fassent l’objet d’une enquête et que les responsables soient
amenés à répondre de leurs actes », a souligné Daniel Bekele, directeur de la Division Afrique de Human Rights Watch. « Même
en cette période chaotique et difficile que traverse le Mali, les
autorités devraient veiller à s’attaquer sans délai aux traitements
horribles et autres violations qui ont été perpétrés. »
Human Rights Watch a interrogé une trentaine de personnes bien au fait
des exactions commises, dont huit qui ont été témoins d’actes de torture
et de disparitions forcées et 13 proches de détenus et disparus.
Les témoins ont déclaré à Human Rights Watch que les exactions avaient
été perpétrées par des membres des services de sécurité, notamment des
soldats, des policiers et des gardes nationaux qui soutiennent le
Capitaine Sanogo depuis le coup d’État du 22 mars. Deux d’entre eux ont
expliqué avoir vu Sanogo camp militaire de Kati, à 15 kilomètres au nord
de la capitale malienne, Bamako, alors que des actes de torture et
autres mauvais traitements y étaient commis. Un témoin a confié qu’il
avait vu Sanogo donner des coups de pied à un détenu, disparu depuis
lors, et qu’il l’avait entendu menacer plusieurs autres détenus.
Presque tous les témoins d’exactions qui se sont entretenus avec Human
Rights Watch ont identifié des officiers responsables du centre de
détention du camp qui, selon eux, relevaient directement de Sanogo. Des
actes de torture ont également été signalés dans un camp de la force de
police connue sous le nom de Groupement Mobile de Sécurité (GMS).
La mère d’un soldat disparu a expliqué que son fils avait eu accès à un téléphone et l’avait appelée le 1er mai dans l’après-midi. Elle a déclaré : « Mon
fils avait l’air tellement effrayé. … Il a dit que les militaires
discutaient entre eux pour voir s’ils allaient ou non tuer mon fils et
les autres détenus. … Il avait tellement peur. »
La plupart des disparus et des victimes de torture faisaient partie
d’une unité d’élite de commandos parachutistes connus sous le nom de
Bérets rouges et ont été arrêtés suite à des accusations d’implication
dans le contre-coup d’État du 30 avril. Lors de ce contre-coup d’État,
les Bérets rouges ont attaqué le bâtiment de la radio et de la
télévision publiques et l’aéroport de Bamako, ainsi que le camp
militaire de Kati. Après que les soldats fidèles à Sanogo eurent écrasé
le contre-coup d’État, ils ont arrêté des dizaines de personnes
soupçonnées de l’avoir appuyé.
Sanogo et d’autres officiers de l’armée ont évincé le Président Touré
en mars pour protester contre sa gestion d’une rébellion séparatiste
menée par l’ethnie touareg dans le nord du Mali. En avril dernier, suite
aux pressions internationales, notamment de la Communauté Économique
des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Sanogo a accepté de céder le
pouvoir à un gouvernement provisoire chargé d’organiser des élections
et d’assurer le retour du pays à un régime démocratique. Cependant, avec
le soutien des forces de sécurité qui lui sont restées fidèles, il a
continué à exercer une influence considérable, à s’immiscer dans les
affaires politiques et à marginaliser les membres de l’armée qui
n’avaient pas appuyé le coup d’État.
La semaine dernière, le gouvernement malien, en sa qualité d’État partie à la Cour pénale internationale (CPI), a déféré « la situation au Mali depuis janvier 2012 »
au procureur de la CPI en vue de l’ouverture d’une enquête. Le bureau
du procureur déterminera à une date ultérieure s’il peut exercer sa
compétence sur ladite situation.
« La CEDEAO et d’autres gouvernements qui ont fait part de leur
inquiétude quant aux exactions commises dans le cadre du conflit armé
dans le Nord et lors du coup d’État de mars ne devraient pas garder le
silence aujourd’hui », a fait remarquer Daniel Bekele. « Les
partenaires du Mali devraient insister pour que le gouvernement
provisoire prenne de toute urgence des mesures concrètes visant à
endiguer toute nouvelle détérioration de l’État de droit. »
Des informations plus détaillées sont fournies ci-après concernant les
disparitions forcées, les actes de torture, les détentions arbitraires
et les actes d’intimidation à l’égard de journalistes et de
fonctionnaires.
Détentions arbitraires
Des témoins et des proches de victimes ont déclaré que les forces
fidèles au Capitaine Sanogo avaient immédiatement commencé à arrêter les
personnes soupçonnées d’être impliquées dans le contre-coup d’État
manqué du 30 avril. Au cours des semaines qui ont suivi, elles ont
procédé à l’arrestation d’au moins 80 hommes, dont la plupart étaient
membres du corps d’élite de parachutistes, les Bérets rouges.
Certes, les personnes qui ont participé à la tentative de contre-coup
d’État pourraient légitimement faire l’objet d’arrestations et de
poursuites, mais les actes attribués aux forces de sécurité de Sanogo
ont été accomplis en dehors de tout cadre légal. Des témoins ont
expliqué que les hommes ont été arrêtés sur la scène des attaques, dans
des transports publics, chez eux, alors qu’ils se rendaient en voiture
au travail, et après avoir été convoqués au camp de Kati ou à un poste
de police pour être interrogés à propos de leur implication dans le
contre-coup d’État. La plupart auraient été emmenés directement au camp
de Kati, mais au moins neuf d’entre eux ont passé plusieurs jours au
camp du GMS de la police avant leur transfert à Kati. Beaucoup de
détenus ont été soumis à la torture et à d’autres mauvais traitements
dans ces deux endroits.
Le 24 juin, après de fortes pressions exercées par les familles des
détenus et leurs avocats, par des organisations locales et
internationales de défense des droits humains dont Amnesty
International, et par le ministre malien de la Justice, les officiers du
camp militaire de Kati ont autorisé le transfert de 43 détenus au camp 1
de la gendarmerie, où leurs conditions et leur traitement se sont
considérablement améliorés. La loi malienne dispose que les soldats
accusés d’une infraction pénale doivent être détenus par la gendarmerie.
Depuis lors, bon nombre de ceux qui ont été transférés ont été inculpés
d’implication présumée dans le contre-coup d’État.
Tortures et mauvais traitements
Les mauvais traitements systématiques les plus graves visaient de
simples soldats et ont eu lieu durant plusieurs semaines au mois de
mai. Des témoins au camp militaire de Kati et au GMS ont expliqué avoir
vu des soldats et des policiers traîner par terre des détenus menottés
et ligotés, les battre avec des matraques, des bâtons et des crosses de
fusil, et leur donner des coups de pied dans le dos, à la tête, dans les
côtes, dans les parties génitales et ailleurs. D’autres ont reçu des
coups de couteau aux extrémités. Certains détenus ont perdu connaissance
des suites des passages à tabac. Les épouses de certains détenus ont
signalé que leurs maris leur avaient confié avoir uriné, et dans un cas
déféqué, du sang des suites de tortures. D’autres témoins et proches ont
indiqué que des hommes avaient eu des côtes cassées et, dans un cas, un
bras fracturé.
Des témoins au camp militaire de Kati ont communiqué qu’ils avaient vu
des soldats brûler des détenus avec des cigarettes et des briquets sur
le dos, les mains, les bras et les oreilles. Deux témoins ont expliqué
que quatre hommes avaient été forcés, sous la menace d’une arme et sous
peine d’être tués, de pratiquer la sodomie entre eux, précisant qu’on
leur avait mis un tissu dans la bouche avant les abus sexuels afin
d’étouffer leurs cris. D’autres détenus ont été soumis à des séances
d’asphyxie pendant les interrogatoires, des soldats leur introduisant
des chiffons dans la bouche, les enfonçant avec un bâton avant de leur
placer un morceau de tissu sur la bouche. Certains détenus ont été
enchaînés et menottés pendant des jours ; les proches qui ont pu les
voir quelques semaines plus tard ont constaté qu’ils présentaient des
cicatrices aux poignets et aux chevilles.
Des témoins ont vu que les détenus étaient enfermés dans de petites
pièces sans aération et sans fenêtres. Quelque 40 hommes auraient été
incarcérés dans une pièce de 5 mètres sur 5. Le mois de mai est l’un des
plus chauds au Mali, et de nombreux détenus n’ont rien reçu à manger ni
à boire pendant au moins 72 heures, souffrant de grave déshydratation.
Beaucoup ont bu leur propre urine pour survivre.
L’épouse d’un Béret rouge a déclaré à Human Rights Watch : « Mon
mari a vraiment souffert… Il m’a dit qu’ils en avaient forcé plusieurs à
se déshabiller et ensuite, ils les avaient frappés dans les parties
génitales ; ils ont invité des femmes soldats à venir à leur fenêtre
pour regarder la scène. Lui et d’autres que j’ai vus avaient des
brûlures de cigarettes sur les avant-bras ; il m’a dit que pendant
l’interrogatoire, au lieu de jeter le mégot par terre, ils l’écrasaient
sur sa peau. Il avait de profondes cicatrices aux poignets et aux
chevilles à cause de la façon dont ils l’avaient attaché. Ce n’est que
lorsqu’ils sont arrivés à la gendarmerie qu’on les a laissés un peu en
paix. »
Souvent, les détenus ont également été soumis à des violences
psychologiques. Certains ont été menacés de mort tous les jours. Un
témoin a raconté que des soldats avaient montré aux détenus une photo de
l’un des présumés conjurés qui avait été tué en détention quelques
jours auparavant. Un autre a indiqué qu’il arrivait souvent que les
soldats disent aux détenus que deux ou trois d’entre eux allaient être
emmenés dehors et exécutés. La police a soumis un groupe de détenus à un
simulacre d’exécution au camp du GMS.
Disparitions forcées
Human Rights Watch a interrogé plusieurs témoins qui ont déclaré avoir
vu au moins 20 hommes détenus au camp militaire de Kati qui pourraient
aujourd’hui avoir été victimes de disparitions forcées.
Des témoins au camp de Kati ont signalé que le 3 mai entre 2 et 3
heures du matin, des soldats avaient emmené les détenus et les avaient
fait monter dans un camion de l’armée. Selon un témoin présent à Kati
cette nuit-là, « Ils les ont fait sortir, leur ont ligoté les mains
et les jambes et bandé les yeux ; depuis lors, on n’en a plus jamais
entendu parler et on ne les a plus jamais vus. » Un autre témoin a
remis à Human Rights Watch une liste manuscrite de 21 détenus aperçus
par un témoin alors qu’ils étaient emmenés hors du camp.
Selon certaines informations non corroborées, les hommes auraient été
exécutés et enterrés dans la ville de Diago, à une douzaine de
kilomètres de Kati. Human Rights Watch a parlé avec des habitants de
Diago qui ont déclaré que plusieurs séries de coups de feu avaient été
tirés cette nuit-là ; ils ont néanmoins confié qu’ils étaient trop
terrifiés pour fournir des détails plus précis.
Aux termes du droit international, on entend par disparition forcée
toute privation de liberté d’une personne par l’État ou des agents de
l’État qui refusent de reconnaître cette privation de liberté ou ne
fournissent aucune information concernant le sort réservé à la personne
ou le lieu où elle se trouve. Parmi les droits que peut violer une
disparition forcée figure le droit à la vie, à la liberté et à la
sécurité de la personne, y compris à une protection contre tout acte de
torture ou autres mauvais traitements.
Dix témoins ont dit avoir vu un ou plusieurs des disparus à l’intérieur
du camp de Kati ou du GMS au cours des 48 heures précédant leur
« disparition ». L’un d’eux était attaché avec des menottes à un camion
de l’armée au GMS le 1er mai aux alentours de 5 heures du
matin. Un autre témoin a aperçu un soldat de deuxième classe – qui
figure sur la liste des disparus – dans une cour à Kati le 1er mai entre 9 et 10 heures du matin. Il a signalé que l’un des yeux du soldat « saignait à cause des coups reçus, comme s’il y avait un trou à la place de son œil. »
Human Rights Watch a appris que le 1er mai entre 10 heures
du matin et midi, quelque 24 soldats avaient évacué 19 soldats blessés,
dont des Bérets rouges et des soldats fidèles à Sanogo, de l’Hôpital
public Gabriel Touré de Bamako, les emmenant dans au moins deux camions
de l’armée au camp militaire de Kati. Des témoins ont entendu l’officier
de l’armée en charge de l’évacuation dire que les patients allaient
être conduits à l’hôpital militaire de Kati. Un 20e soldat
grièvement blessé à l’abdomen a été autorisé à rester à Gabriel Touré.
Human Rights Watch a reçu des informations non confirmées selon
lesquelles lors de leur arrivée au camp militaire de Kati, les soldats
fidèles à Sanogo avaient été transférés à l’hôpital militaire de Kati,
tandis que les Bérets rouges s’étaient vu refuser tout traitement et
avaient été placés en détention. On ignore toujours où ils se trouvent.
Des parents d’hommes victimes de disparitions forcées ont indiqué à
Human Rights Watch qu’ils s’étaient rendus dans des hôpitaux, des postes
de gendarmerie et de police, à la prison locale et dans plusieurs camps
militaires à la recherche de leurs proches. Au moins deux des hommes
qui avaient disparu sont apparus à la chaîne de télévision publique le 1er mai ; ils ont été présentés par le journaliste chargé de l’interview comme étant des détenus associés au contre-coup d’État.
Une parente a confié à Human Rights Watch, « Quand nous l’avons vu à
la télévision, j’ai bondi et crié, ‘C’est mon fils ! Mon fils est
vivant !’ Depuis lors, nous l’avons cherché partout, mais il n’y a
aucune trace de lui. Expliquez-moi comment il peut passer à la
télévision nationale un jour et tout simplement disparaître le
lendemain ? »
La mère d’un autre disparu a expliqué : « J’appelle mon fils sur
son téléphone mais il ne répond pas. Je suis allée partout et j’ai
regardé sur toutes les listes – la liste des blessés, la liste des
morts, la liste des détenus, mais le nom de mon fils n’est pas là.
Pourtant, j’ai l’espoir que je le reverrai. L’espoir, c’est tout ce qui
me reste. »
Des proches de Bérets rouges vivant dans le camp des Bérets rouges de
Djikoroni se sont plaints de harcèlement, de menaces à caractère sexuel
et d’actes d’intimidation de la part des soldats fidèles au Capitaine
Sanogo qui gardent aujourd’hui le camp. L’épouse d’un Béret rouge encore
détenu pour ses liens présumés avec le contre-coup d’État a déclaré :
« Lorsqu’on entre et qu’on sort du camp, ils disent des trucs du
genre, ‘Nous avons chassé vos maris. Si on veut, on peut avoir des
relations sexuelles avec vous n’importe quand’ et aux filles, ils disent
des trucs du genre, ‘Votre famille n’est rien… Maintenant, c’est nous
qui commandons ici.’ »
Intimidation de journalistes et de fonctionnaires
Des membres des forces de sécurité de l’État ont cherché à interdire la
publication d’informations relatives aux exactions commises dans la
foulée du contre-coup d’État manqué. Ils ont convoqué pour
interrogatoire ou visité les bureaux d’au moins cinq journalistes et
deux fonctionnaires qui enquêtaient sur le coup d’État, le traitement
des détenus, les disparitions forcées ou l’existence d’un charnier. Bien
que les journalistes et les fonctionnaires n’aient pas été victimes
d’agression physique lors de leur interrogatoire, ils ont signalé avoir
été soumis à des pressions pour révéler leurs sources, abandonner leurs
enquêtes et renoncer à publier des informations sur les événements ou à
en parler. Plusieurs pensent que leurs conversations téléphoniques
étaient souvent interceptées par les forces de sécurité de l’État.
L’intimidation de journalistes semble s’inscrire dans une campagne de
répression plus large à l’encontre de la presse malienne, campagne qui a
débuté dans la foulée du coup d’État du 22 mars et s’est intensifiée
depuis lors.
En juillet, deux journalistes ont été enlevés par des hommes armés et
masqués qui conduisaient des pick-up sans plaques d’immatriculation. Ils
ont été violemment passés à tabac et déchargés à la périphérie de
Bamako après avoir été avertis qu’ils devaient cesser de critiquer
l’armée. Le 2 juillet, Abdoulaye Keita, rédacteur du journal Aurore,
a été embarqué de force dans un véhicule 4x4 par des hommes armés
habillés en civils, emmené dans un lieu isolé près de l’aéroport et roué
de coups par des hommes qui ne cessaient de fustiger les journalistes
maliens. Le 13 juillet, un journaliste malien respecté, directeur de
publication de L’Indépendant, Saouti Labass Haidara,a été enlevé par huit hommes lourdement armés habillés en civils.
Depuis son lit d’hôpital, il a déclaré à Human Rights Watch, « Ils
ont tiré en l’air au moment où ils m’ont fait monter dans leur voiture…
Après avoir vu les lumières de la capitale commencer à s’estomper, ils
se sont rangés sur le côté, m’ont jeté à terre, m’ont donné des coups de
pied et ont continué à me rouer de coups. Ils appelaient toujours celui
qui les commandait ‘capitaine’ et ont dit à plusieurs reprises, ‘C’est
vous les journalistes qui nous embêtez’. Ils ont menacé de me tuer si je
portais plainte contre eux et m’ont dit que de toute façon, il ne leur
arriverait rien. »
Haidara souffrait d’une fracture au bras et de multiples contusions. Le
ministre de la Justice a promis l’ouverture d’une enquête sur cet
incident.
Un journaliste a signalé à Human Rights Watch, « M. Haidara est
l’un des journalistes les plus respectés du Mali et il est comme le
doyen de la presse malienne. C’est le mentor de 10 rédacteurs de
journaux moins importants. En attaquant M. Haidara, ils cherchent à nous
envoyer un message à tous. »