25 juillet, 2012

La Chine parie sur « l'eldorado américain »

S i l'Amérique du Nord se surnomme le nouveau Moyen-Orient, elle risque d'être traitée comme tel par les investisseurs étrangers. » Cette semaine, « Forbes » se penche sur la stratégie énergétique de la Chine sur fond de bouleversement géopolitique. Signe de la ruée vers « l'or noir américain », la société pétrolière canadienne Talisman Energy vend une part des 49 % des actifs de sa filiale du Royaume-Uni au groupe chinois Sinopec. Le géant Cnooc a également conclu un accord pour racheter le canadien Nexen pour 15 milliards de dollars. « La soif de la Chine ne se limite pas au Canada ou aux Etats-Unis, mais aussi au Venezuela, en Bolivie, en Colombie, sans oublier le Brésil » devenu la destination des capitaux chinois, écrit le magazine. « Pékin voit le continent américain comme une place stratégique où faire des affaires pour accroître (et protéger) ses intérêts sur le marché mondial de l'énergie ». « Forbes » relève trois enjeux stratégiques pour Pékin : la réduction des prix du risque, la sécurité et la diversité de l'approvisionnement énergétique. « Pékin consolide son rôle d'arbitre potentiel, tout en développant ses propres ressources d'énergie non conventionnelles. » Depuis un demi-siècle, le Moyen-Orient est le centre de gravité mondial de la fourniture d'énergie. Or, en supposant que les Etats-Unis ajustent leur volonté d'atténuer leur dépendance énergétique à de véritables actions politiques, la Chine pourrait lui concéder ses actifs américains, écrit « Forbes ». « En retour, elle deviendrait le marché de référence pour les producteurs du Moyen-Orient, du Golfe ,d'Australie et d'Asie », estime le magazine. Une hypothèse anticipée par Pékin qui depuis dix ans renforce sa flotte militaire et pousse ses pions en investissant dans les ports asiatiques jalonnant les routes des matières premières d'Afrique et du Golfe. « Le monde serait alors coupé en deux avec pour frontière la dorsale médio-atlantique », conclut « Forbes ». Une question se pose pourtant : autosuffisant ou non, Washington abandonnera-t-il à Pékin son rôle de gendarme des routes de l'énergie ? Rien n'est moins sûr.
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