10 mai, 2011

Côte d'Ivoire : charniers à Abidjan, des violences dans l'Ouest

Un habitant de Doukouré dans le quartier de Yopougon à Abidjan montre l'un des endroits où un charnier a été retrouvé.
Un habitant de Doukouré dans le quartier de Yopougon à Abidjan montre l'un des endroits où un charnier a été retrouvé.
REUTERS/ Thierry Gouegnon
Par RFI

En Côte d'Ivoire, à Yopougon, la guerre est officiellement terminée depuis la semaine passée et c'est maintenant que l'horreur apparaît. Les enquêteurs de l'Onuci ont découvert vendredi plusieurs charniers dans cette commune d'Abidjan qui fut le dernier bastion des combattants pro-Gbagbo. Par ailleurs, si à Abidjan le calme est dans l'ensemble revenu, dans l'ouest du pays, les violences continuent.

A mesure que les découvertes macabres s'additionnent, Yopougon voit peu à peu s'effacer son surnom de « cité de la joie ». En début de semaine passée, la Croix-Rouge avait ramassé plusieurs dizaines de cadavres gisant dans les rues.

Vendredi, les équipes de l'Onuci ont mis à jour dix fosses communes dans lesquelles reposaient les corps de 68 hommes. Selon les Nations unies, ce massacre a été commis par les miliciens du régime déchu et les corps ont été ensevelis à partir du 12 avril, au lendemain de la chute de Laurent Gbagbo.

Des mercenaires libériens qui sèment la terreur

Notre dossier spécial : l'après Gbagbo, les défis de Ouattara
A Yopougon, la peur d'une partie de la population n'a pas totalement disparu mais le temps des crimes de masse semble passé. En revanche, plus à l'ouest, le sang coule toujours en abondance. Dans leur fuite vers la frontière, des mercenaires libériens engagés par l'ancien régime sèment la terreur. A Dabou et Grand-Lahou, sur la route côtière, leurs affrontements de ces derniers jours avec les FRCI (Forces républicaines de Côte d'Ivoire) ont fait des dizaines de morts. Leur traque menée par les soldats pro-Ouattara est également sanglante.

Selon des sources concordantes, depuis vendredi, dans quatre villages situés au nord de Sassandra, une centaine de personnes ont été tuées et toutes ne sont pas mortes au combat. Un commandant FRCI assure que ses soldats ne commettent aucune exaction mais des défenseurs des droits de l'homme et des habitants parlent de villages brûlés et de jeunes incités à prendre les armes. Des armes qu'ils utilisent pour livrer bataille, mais aussi assouvir des vengeances.

Rihanna sortirait avec Usher

La chanteuse et le rappeur vivraient une romance secrète selon des témoins.

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La chanteuse laisse planer le mystère autour de sa vie amoureuse. (photo: EPA)

Plusieurs sources affirment avoir vu les deux stars s’embrasser dans une rue de Manhattan. Malgré les démentis de l’agent de la chanteuse, la rumeur d’idylle ne cesse de gonfler.

Des sources du quotidien américain «New York Daily News» disent même que Rihanna et Usher se comportent comme seul un véritable couple est capable de le faire.

Serait-ce un coup médiatique orchestré par les deux artistes pour rebooster leur carrière?

En attendant, Rihanna se la joue très hot dans le clip de son nouveau single, «California King Bed»।

20min.ch

Des poissons menacés au menu des écoles: une ONG tire la sonnette d'alarme

PARIS - Neuf villes sur dix servent dans leurs cantines scolaires des poissons menacés, comme la dorade sébaste ou le grenadier de roche, issus de la pêche en eau profonde, selon une enquête menée par l'ONG Bloom auprès des plus grandes villes françaises.

Les écoliers à qui il est servi du poisson profond sont ainsi malgré eux complices de la surpêche, de l'extinction des espèces et de la destruction de l'environnement marin, estime l'association de protection des océans.

L'enquête, d'une taille modeste, porte sur les réponses de 20 villes ayant répondu à un questionnaire envoyé aux trente plus grandes villes de France et aux mairies des vingt arrondissements parisiens.

Neuf villes sur dix ayant répondu servent du poisson issu de la pêche en eau profonde, c'est-à-dire généralement au-delà de 500 mètres de profondeur, en utilisant du matériel, comme le chalut, accusé d'abîmer les fonds marins.

Les espèces les plus menacées de surpêche servies dans les cantines scolaires sont, selon l'ONG, la saumonette, qui comprend plusieurs espèces de requins, la dorade sébaste, le grenadier de roche et la lingue bleue.

Le hoki, fréquemment au menu des écoliers, apparaît moins menacé par la surpêche mais il a un bilan carbone épouvantable car il est importé de Nouvelle-Zélande, a souligné l'association, qui a présenté lundi à Paris un rapport sur le profil socio-économique de la pêche en eau profonde.


(©AFP /

Niger : Mamadou Tandja libéré

Par RFI

Au Niger, Mamadou Tandja est libre. L'ancien président de la République qui était incarcéré depuis son renversement le 18 février 2010 a été remis en liberté ce mardi 10 mai 2011. Il doit quitter aujourd'hui la prison de Kollo suite à la décision rendue par la chambre d'accusation de la cour d'appel qui a annulé toutes les procédures contre lui.

Ce mardi matin, la cour d'appel de Niamey a soulevé l'incompétence du juge d'instruction pour instruire des affaires concernant l'ancien chef de l'Etat. Selon la cour, l'ancien président ne peut relever que de la Haute cour de justice, et non pas des tribunaux de droit commun.

Pourtant, en janvier dernier, la cour d'Etat en avait décidé autrement en levant son immunité présidentielle et en l'inculpant dans quatre dossiers de détournement de deniers publics mais aussi dans un dossier plus politique. Il lui était ainsi reproché d'être passé outre un arrêt de la Cour constitutionnelle, lui interdisant d'organiser son référendum constitutionnel d'août 2009.

Mamadou Tandja a été arrêté le jour de sa destitution par un coup d'Etat le 18 février 2010. Il est resté durant plusieurs mois en résidence surveillée à la Villa verte à Niamey. Une incarcération « extrajudiciaire » dénoncée par sa famille mais aussi par la Cour de justice de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest ) qui a demandé sa libération, demande restée lettre morte.

En janvier dernier, la cour d'Etat a levé son immunité. L'ancien président de la République a été alors incarcéré à la prison de Kollo. Débur avril, Mamadou Tandja avait bénéficié d'une ordonnace de remise en liberté provisoire, mais le parquet avait fait immédiatement appel.

Selon nos informations, cette fois le parquet général ne fera pas appel. Et aux dires de son avocat, Mamadou Tandja est très serein et détendu.

ACCIDENT MORTEL AU TOGO : Les commerçants du 10 yaar dans la consternation

Depuis l’accident survenu au petit matin du 6 mai 2011 en République togolaise et qui a causé la mort de 26 commerçants et fait 42 blessés, les Burkinabè sont dans la consternation notamment les commerçants du 10 yaar où exerçait la majorité des victimes. Avant que l’Etat ne décrète le lundi, journée de deuil national, les commerçants dudit marché avaient procédé à sa fermeture depuis l’annonce de la triste nouvelle, le vendredi 6 mai dernier. Quatre jours après, on constate toujours la fermeture du yaar mais surtout la grande tristesse qui habite l’ensemble des marchands.

Quatre jours après l’accident survenu au Togo dans lequel ont péri 26 commerçants, la tristesse se lit toujours sur les visages de leurs camarades au Burkina. A notre arrivée au marché du 10 aux environs de 10 h le lundi 9 mai, l’ambiance était morose. Les boutiques étaient toutes fermées, seules quelques vendeuses de légumes étaient installées à l’entrée du marché pour approvisionner les riverains. On constatait également la présence de groupuscules aux alentours du yaar pour, ont-ils dit, se recueillir et témoigner leur compassion aux familles éplorées. "Nous avons accueilli la nouvelle avec beaucoup de tristesse. Ceux qui ont péri dans l’accident sont nos frères car nous étions comme une famille. Nous faisions tout ensemble. Que ce soit des événements heureux ou malheureux, on se soutenait mutuellement", a lancé tristement Georges Zongo, commerçant du 10 yaar. Pour lui, les commerçants sont impuissants face à ce qui est arrivé car c’est la volonté de Dieu.

Eviter que de tels drames ne se reproduisent

Il a cependant invité les autorités à prendre des mesures pour éviter que de tels drames, de plus en plus récurrents, ne se reproduisent plus car les commerçants ont encore en mémoire le triste accident qui s’est produit l’année dernière à Kara au Togo et qui a entraîné la mort de 14 personnes. Il a confié que les commerçants, après l’annonce de la triste nouvelle, ont dépêché une délégation forte de 60 membres au Togo pour participer à l’inhumation et assister les blessés. Le vieux Daouda Kondombo, tout en exprimant sa profonde tristesse par rapport au drame, a fait savoir que ce n’est pas la première fois que de tels drames frappent les commerçants du 10 yaar. " Nous sommes en rassemblement de compassion car la perte d’un être humain est difficile à supporter ne parlons pas de celle d’une vingtaine de personnes", a soutenu Mamadou Maïga.

Ce dernier est toujours sous le choc, car il a perdu des amis au cours de l’accident dont Boureima Ouédraogo qu’il a dit avoir aidé à charger ses affaires dans le car d’infortune avant son départ. Tout comme Mamadou Maïga, Amidou Ouédraogo aussi pleure ses amis et voisins dont Abdoul Rasmané Ouédraogo et Madi Ouédraogo. Il est dans un tel désarroi qu’il n’arrive plus à manger depuis que l’information lui a été portée, a-t-il confié. Croyant de son état, le jeune commerçant Amidou Ouédraogo ne peut que se plier à la volonté d’Allah le Tout- Puissant. Ce qu’il a, par ailleurs, reconnu en souhaitant que le créateur épargne le Burkina de tels malheureux événements. La commerçante Apété Madeleine, de nationalité togolaise qui totalise cinq ans au marché du 10, déplore également la lourde perte que les commerçants burkinabè ont enregistrée en l’espace de deux ans.

"Les mots me manquent pour exprimer ce que je ressens", a-t-elle soutenu. Pour elle, les autorités se doivent de trouver des solutions à ces accidents récurrents dont l’une d’elles est la réfection des routes. Le secrétaire général de l’association Song-taaba du marché du 10, Ousséni Sawadogo, a aussi dit être dans une grande affliction car il connaissait la plupart des victimes.

La succession de malheurs

" Ça commence à nous faire peur. Nous avons perdu 14 personnes l’année passée et 26 autres cette année. Cette succession de malheurs n’est pas de nature à rassurer les commerçants", a-t-il laissé entendre. Son voeu est que les autorités examinent cette situation avec sérieux afin de situer les responsabilités et prendre les mesures qui s’imposent. Il a salué l’initiative du chef de l’Etat qui a décrété le 9 mai, journée de deuil national. Selon les affirmations du SG de Song-taaba, le marché sera ouvert probablement ce jour mardi 10 mai 2011. C’est aussi ce qu’a affirmé Issaka Rabo. Pour ce dernier, ce ne sont pas les commerçants du marché du 10 seuls qui souffrent de la disparition de leurs camarades, mais l’ensemble des Burkinabè et en particulier, le propriétaire du car victime de l’accident, qui est aussi fortement déprimé et consterné. Pour sa part, Alimata Ouédraogo, l’une des vendeuses de légumes, a soutenu que leur présence sur les lieux ne signifie pas qu’elles ne déplorent pas la mort des commerçants. Seulement, ajoute-t-elle, les vendeuses ne peuvent pas suspendre leur activité pendant plusieurs jours car elles doivent subvenir aux besoins de leur famille quotidiennement.


LISTE DE BLESSES ADMIS A L’HOPITAL D’ATAKPAME

1 - Ouédraogo Kiswendsida
2 - Kantchi Damkoua
3 - Kanazoue Kadidjatou
4 - Belem Issifou
5 - Romba Mahamoudou
6 - Sana Madi
7 - Sankara Ibrahim
8 - Kabsoba Bila
9 - Dingue Emilie
10 - Porgo Madi
11 - Kabri Adama
12 - Bagna Alasane
13 - Korbiakou Yacoubou
14 - Ouédraogo Brouhima
15 - Kinentga Nasser
16 - Kaboreh Sétou
17 - Kouanda Sanoussa
18 - Zoungrana Mariyame
19 - Nana Pagna Saïdou
20 - Nikeima Juliette
21 - Tingueri Arouna
22 - Yamneogo Néguéra

NB : deux autres en état comateux


LISTE DE PERSONNES DECEDEES

1- Ouédraogo Mariyama
2- Saoudagou Barkié
3- Badadou Donné
4- Waraytou
5- Targuiguemde Lassane
6- Kampaoré Moussa
7-Kourita Jean Marie (chauffeur du car)
8- Savadogo Mahadi
9-Sedego Mamadi
10- Ouédraogo Ousséni
11- Ouédraogo Abdou
12- Kaboré Gilbert
13- Zangré Ablassé
14- Sani Salahou

NB : onze victimes non identifiées

Dabadi ZOUMBARA et Germaine KERE (Stagiaire)

Le Pays

Le Burkina Faso se lance à la recherche du temps perdu par des jeunes qui n’en peuvent plus d’être exclus du système !

Pas facile d’expliquer ce qui s’est passé au Burkina Faso depuis « l’affaire Justin Zongo », les mutineries à répétition des « corps habillés », les « marches » contre la vie chère, les exactions des uns et des autres, le licenciement sans préavis du gouvernement Tertius Zongo, etc. On remarquera que le premier ministre en place désormais à Ouaga était… ambassadeur à Paris pendant les événements et que le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, chargé ce matin, lundi 9 mai 2011, d’expliquer aux journalistes le pourquoi et le comment de ces événements exceptionnels était, lui, en charge du dossier du Darfour pour le compte de l’ONU et de l’UA.

Deux personnalités « étrangères » à ce qui s’est passé au Burkina Faso ces derniers mois. Mais ce n’est pas ce genre de situation qui risquait, ce matin, de déstabiliser Djibrill Bassolé, le nouveau patron de la diplomatie burkinabè. Cet officier de gendarmerie, ex-ministre de la Sécurité, a connu bien d’autres moments de tension au temps de la « Révolution » et de la « Rectification » mais, aussi, sous la « démocratie » avec les affaires Zongo, Balla Keïta, les tensions entre les forces de l’ordre et l’armée dans les années passées… Reste qu’il est difficile, pour le gouvernement burkinabè, de « mettre les points sur les i » sans montrer du doigt les « i » qui posent problème.

Priorité de Bassolé : ne pas jeter d’huile (politique) sur le feu (social) qui couve actuellement au « pays des hommes intègres ». Le pays, nous dit-il, a été confronté à des « soubresauts » liés à des « revendications corporatistes » sur lesquelles sont venues se greffer le mécontentement d’une population confrontée « à des conditions de vie devenues difficiles et parfois insoutenables ». Ni les jeunes ni les « corps habillés » ne sont donc responsables de ce qui s’est passé : « les revendications étaient justes » même si les moyens employés pour obtenir satisfaction étaient « disproportionnés ». S’il y a eu des dysfonctionnements c’est entre la perception des faits par les uns et les autres et celle de la justice qui se veut indépendante.

Bassolé ne veut pas, pour autant, occulter les préoccupations politiques d’une population jeune qui est confrontée à la cherté de la vie et à des conditions de travail difficiles. Si le gouvernement de Tertius Zongo, qui « n’a pas démérité », a chuté à la suite de ces événements, c’est qu’il convenait, au niveau de la présidence du Faso, de décider de mesures permettant de « reprendre la main ». Dès lors, « le changement de gouvernement s’imposait compte tenu de l’ampleur des événements ». Et la nouvelle équipe en place a pour mission « d’apaiser le climat social », de réduire les prix des produits de base, d’indemniser ceux qui ont eu à subir des dommages, etc. Et surtout d’accroître la richesse nationale car le Burkina Faso, explique Bassolé, est un pays aux ressources limitées où nul ne peut dire que « la richesse est pas mal partagée » dès lors qu’il y a « absence de richesse ».

Il faut donc, souligne-t-il, mettre l’accent sur l’emploi des jeunes car c’est la composante jeune de la nation qui manifeste et qui proteste. Il faut dire, a-t-il ajouté, que l’environnement sous-régional marqué par la récession économique consécutive à la crise post-électorale ivoirienne a accentué les tensions sociales tandis que événements dans le monde arabe, et tout particulièrement en Afrique du Nord, ont influencé les manifestants.

Il y a, au Burkina Faso, une réalité qui s’imposait en urgence ; et cette urgence, explique Bassolé, c’était que le pays retrouve calme et stabilité. C’est pourquoi il a été donné, rapidement, satisfaction aux revendications des « corps habillés » dès lors qu’elles étaient justifiées et s’inscrivaient dans le budget de l’Etat. En fait, Bassolé nous explique que ce sont les « lourdeurs administratives » qui ont provoqué le mécontentement des militaires : les primes qui étaient dues n’avaient pas été payées. Selon lui, rien à voir avec la volonté d’aboutir à un « changement de régime ». La meilleure preuve en serait que tout est rentré dans l’ordre après que les impayés aient été… payés, « la vie chère étant la chose la mieux partagée » au Burkina Faso.

Mauvais management de l’armée, c’est pourquoi le président du Faso a décidé de gérer en direct cette affaire non pas en s’érigeant en ministre de la Défense mais en « s’investissant personnellement dans la résolution de ces questions délicates ». Bassolé, qui sait de quoi il parle, n’a pas manqué de souligner, par ailleurs, qu’à l’occasion de ces événements, les responsables politiques « avaient pris la pleine mesure » de ce qui pouvait se passer quand les soldats manifestaient.

Après la gestion de « l’urgence », le gouvernement doit restaurer équité et justice ; une justice mise à « rude épreuve » par les manifestants et à laquelle la population « ne fait plus confiance ». C’est le job du gouvernement et de personne d’autre a souligné Bassolé, affirmant, en substance, que le « dialogue » avec l’opposition était une nécessité et qu’il avait été instauré dès sa prise de fonction par le Premier ministre, mais qu’il ne fallait pas confondre les genres : c’est le gouvernement qui gouverne, pas la rue, pas l’opposition. Bassolé a rappelé que le Burkina Faso est un pays essentiellement agricole (histoire de démontrer que les « événements » ont été un fait urbain et donc minoritaire) et que l’important est de mettre en œuvre des « investissements structurants » en faveur du monde rural (« des masses rurales » dit Bassolé qui emploie là un jargon qui fleure bon le temps de la « Révolution »).

Celui qui a été ministre de la Sécurité et le patron du renseignement burkinabè entendait ce matin faire passer un « message » à Paris : le Burkina Faso n’a pas été débordé par les « événements » et est resté maître de sa sécurité intérieure. Aucun étranger, Africain ou non-Africain, n’a été « ciblé » lors des incidents ; autrement dit, et même si Bassolé ne le dit pas mais le laisse entendre, le Burkina Faso n’est pas la Côte d’Ivoire : aucun communautarisme (il refuse même la référence à des « Burkinabè de la diaspo », un concept qu’il juge « ivoiritaire », ce qui veut tout dire dans la bouche de Bassolé), aucun ostracisme vis-à-vis de l’étranger, y compris de « l’Occident ».

A quelques heures de sa rencontre avec son homologue français, Alain Juppé, ministre d’Etat et ministre des Affaires étrangères et européennes, il était important de dire combien les autorités étaient déterminées à « donner des gages que ce genre d’incident ne se reproduira plus » ; « nous y travaillons en interne » a souligné Bassolé. « Nous avons besoin de l’aide et de l’assistance de nos partenaires, et ce n’est pas le moment pour eux de nous délaisser » a rappelé Bassolé qui s’est dit « peiné » par la décision de la France de considérer la destination burkinabè comme étant à risques.

« La période est difficile, mais les difficultés ne sont pas insurmontables », a souligné Bassolé qui a dit, par ailleurs, que la présence d’AQMI dans la zone sahélo-saharienne était une « très grande préoccupation » pour Ouagadougou et que la mort de Ben Laden ne changeait rien : « ses réseaux fonctionnent et AQMI a une grande marge d’autonomie ». Sa préoccupation est la « sécurité physique » des partenaires économiques du Burkina Faso notamment dans le Nord du pays et, jusqu’à présent, les autorités burkinabè ont fait la preuve qu’elles en étaient capables. Même si la situation en Libye et les trafics d’armes afférents changent la donne sécuritaire.

Ouaga a d’ailleurs tiré un trait sur Tripoli, Bassolé ayant la correction de noter qu’il est plus facile de le dire maintenant que « le guide de la révolution libyenne » est en mauvaise posture que par le passé. Mais le patron de la diplomatie burkinabè a été clair et net : voilà bien longtemps que la Libye n’est plus un pays partenaire du Burkina Faso ; par contre la Côte d’Ivoire doit le redevenir très rapidement.

JEAN6Pierre BEJOT
La Dépêche Diplomatique

Lucien Marie Noël Bembamba, ministre de l’Economie et des Finances : « Nous devons faire des économies et réaménager le budget »

Avec la crise actuelle que traverse le Burkina Faso, celui qu’on surnomme « l’argentier du Burkina Faso » se retrouve davantage au centre de plusieurs dossiers. Dans l’entretien suivant, le ministre de l’Economie et des Finances, Lucien Marie Noël Bembamba, évoque les effets de la crise ainsi que les mesures urgentes prises par l’Etat pour y faire face. Pour le ministre Bembamba, il va falloir nécessairement revoir le budget et l’adapter à la circonstance.

Sidwaya (S.) : Le Burkina Faso a connu des manifestations ayant engendré, entre autres, des casses et pillages. Quel est, à l’heure actuelle, le point sur le dédommagement des victimes ?

Lucien Marie Noël Bembamba (L.M.N.B.) : Il convient de rappeler que les différentes manifestations depuis le mois de février à Koudougou jusqu’à la dernière sortie des forces de sécurité dans différentes localités du pays, ont occasionné beaucoup de dégâts dont des pertes en vies humaines et des blessures corporelles. Pour le cas des pertes en vies humaines et des blessés, des mécanismes appropriés de prise en charge ont été engagés par les structures compétentes de l’Etat. En ce qui concerne les dégâts matériels, il y a eu des dégâts aussi bien sur des biens privés que sur des biens publics. Pour les biens publics, l’administration publique verra comment trouver les ressources nécessaires pour les réparer. Il s’agit des commissariats, des gouvernorats et bien d’autres édifices. Les dégâts matériels les plus importants concernent les biens privés. A ce propos, le gouvernement a arrêté plusieurs mesures. La première est la question du principe d’indemnisation des victimes. La seconde est relative à l’ampleur des dégâts.

Le gouvernement a préféré voir comment accompagner rapidement les victimes afin de leur permettre de reprendre leurs activités. C’est ce qui a été, à notre sens, le plus important, en attendant de mettre en place de façon précise, le processus d’indemnisation. Concrètement, nous avons essayé de regrouper les victimes par catégorie. La première catégorie concerne les petits commerçants du secteur informel au sein de laquelle nous avons des vendeurs ambulants, des vendeuses de fruits et légumes, des propriétaires de petites étals, etc. , qu’on compte parmi les victimes. Pour ces cas, les pertes ne sont pas généralement élevées, mais sont très importantes pour eux. Raison pour laquelle le gouvernement a décidé de les indemniser sur-le- champ et de façon définitive jusqu’à hauteur d’un million cinq cent mille (1 500 000) franc CFA, pour leur permettre de continuer leurs activités.

Pour cette catégorie, l’indemnisation se fait au niveau de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso. Quant à la deuxième catégorie, elle concerne les commerçants du secteur informel dont les dégâts subis dépassent financièrement, la somme d’un million et demi de francs CFA. Pour ces cas, nous avons procédé à un accompagnement financier sous forme de prêt, en attendant l’indemnisation. Nous avons proposé un accompagnement financier de 5 millions maximum avec des conditions de faveur, à savoir 4% d’intérêt, six mois de différé, etc. Nous leur avons dit de se confier au Fonds d’appui au secteur informel (FASI).

La troisième catégorie concerne les commerçants des Petites et moyennes entreprises (PME). C’est-à-dire, ceux qui sont au-dessus du secteur informel. A ce niveau, les mesures prévues sont, un prêt de 25 millions de FCFA maximum avec les conditions suivantes : 4% d’intérêt, 6 mois de différé et 24 mois pour le remboursement. Ces cas-là sont gérés par le Fonds burkinabè de solidarité (FDS).

La quatrième catégorie regroupe les propriétaires de stations d’essence. A ce niveau, nous avons mis en place, un mécanisme qui leur permet de s’approvisionner auprès de leurs fournisseurs et il nous revient donc de payer directement le montant à l’approvisionnement. Entre eux et nous, nous signons une convention de prêt. Là également, les conditions sont de 4% d’intérêt, 6 mois de différé sur 18 mois. Le montant est de dix millions au total.

Enfin, nous avons les grandes entreprises. Il s’agit des propriétaires de grandes surfaces, de grandes boutiques ou d’hôtels. Pour ces cas, ceux qui ont des préjudices évalués autour de 27 millions de FCFA, peuvent s’adresser au FDS, comme le groupe des PME. Mais si c’est au-delà de 27 millions, nous sommes prêts à les accompagner au niveau de leurs banques respectives afin qu’ils puissent avoir des prêts.

Encore une fois, pour nous, l’esprit dans un premier temps, n’est pas l’indemnisation en tant que tel, mais de créer des conditions pour permettre aux victimes de relancer leurs activités.

S. : A combien peut-on évaluer les dépenses déjà effectuées à ce propos ?

L.M.N.B. : Nous n’avons pas encore les montants exacts, mais on peut déjà dire que les petits commerçants qui ont bénéficié des indemnisations de moins de 1,5 million, sont à la date d’aujourd’hui (NDLR : dimanche 8 mai 2011) au nombre de plus de 500 personnes. Pour les autres, on peut être autour de 300 personnes dont les dossiers ont pu être traités. Voilà ce qu’on peut dire pour le moment. Globalement, ce n’est pas moins d’un milliard que nous avons déjà injecté dans cette situation.

S. : Malgré ces dépenses, le gouvernement a décidé de supporter d’autres charges en optant, par exemple, de baisser les prix des produits de grande consommation. Pourquoi cette option ?

L.M.N.B. : Il ne faut pas oublier que dans les éléments de la crise actuelle, il y a la question de la vie chère. C’est vrai, cette question de la vie chère ne date pas d’aujourd’hui, mais le constat est là, elle vient s’ajouter aux éléments qui créent la crise. Le gouvernement a estimé qu’il fallait trouver des formules pour essayer d’apaiser la situation. L’idée est de voir comment, on peut faire baisser les prix des produits de grande consommation. Dans la démarche, le gouvernement a voulu être assez réaliste. Nous avons opté pour la négociation. Nous avons créé un cadre de concertation tripartite : les vendeurs, les consommateurs et le gouvernement. Cette démarche a permis, dans un climat de débats francs, ouverts et de responsabilité, d’amener tout un chacun à faire l’effort.

S. : Quels sont les produits qui sont concernés par la mesure ?

L.M.N.B. : Dans un premier temps, il y a, entre autres, le riz importé ou local, les céréales locales, l’huile alimentaire, le sucre, le savon, le lait et la farine boulangère. Pour chacun de ces produits, nous avons eu à examiner des possibilités pour arriver à des propositions.

S. : Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a également annoncé, lors de sa toute première conférence de presse en tant que chef du gouvernement, des mesures dont la baisse de l’IUTS de 10% pour les salariés. Qu’est-ce que l’IUTS en termes simples ?

L.M.N.B. : L’IUTS, c’est l’Impôt unique sur les traitements et salaires. Cela fait partie de ce que nous appelons les impôts sur les revenus. Dans notre fiscalité, tous les revenus sont taxés. Autrement dit, si vous avez un revenu, vous devez consentir une partie pour alimenter la caisse commune. Donc les sociétés d’Etat paient des impôts sur les revenus des salariés. C’est une contribution au budget de l’Etat. Comment cela se passe-t-il ? On prend le salaire de base sur lequel on prélève un taux de 10% et c’est cela qui constitue votre contribution au budget. Lorsqu’on déduit ce taux de 10% de votre salaire de base, le reste est le salaire net que vous percevez.

S. : Comment va se concrétiser dans les faits, la mesure annoncée par le Premier ministre à propos du rabattement de l’IUTS de 10% ?

L.M.N.B : La mesure annoncée par le chef du gouvernement va consister à réduire le taux d’imposition sur le salaire de base. Si par exemple, on vous imposait un taux de 10% ou 20%, vous payerez désormais, 10% moins de ce que vous payiez comme impôt sur le salaire. En termes plus clairs, cela veut dire qu’on va réduire la partie de votre salaire de base qu’on va prélever pour la caisse commune. Ce faisant, cela voudrait dire que le salarié va constater un plus dans ce qu’il gagnait comme salaire. Quelque part, c’est comme si on augmentait le salaire des uns et des autres.

S. : Pourquoi n’avoir pas opté pour une augmentation du salaire pur et simple ?

L.M.N.B : En choisissant de mettre l’accent sur la baisse de l’IUTS, le gouvernement a voulu tenir compte du fait que l’Impôt unique sur les traitements et salaires ne concerne pas seulement les fonctionnaires. Il concerne tout salarié du public comme du privé. C’est donc une mesure qui va concerner l’ensemble des travailleurs alors que l’augmentation de salaire allait concerner, rien que les fonctionnaires. L’avantage de la mesure est qu’elle va permettre à l’ensemble des salariés qui travaillent et qui ont un salaire, de voir leur salaire net augmenter.

S. : A partir de quelle période le salarié pourra ressentir les effets de la mesure ?

L.M.N.B : Toutes les mesures que nous avons eu à prendre à propos de la crise sont réglées par une loi. Vous l’aurez sans doute constaté, au dernier conseil des ministres, nous avons arrêté un projet de loi à travers lequel nous comptons faire en sorte qu’à partir du salaire du mois de mai, les fonctionnaires puissent sentir les effets de cette mesure sur leurs bulletins de salaire.

S. : Le gouvernement a aussi annoncé la régularisation des avancements des fonctionnaires, dans un bref délai, septembre 2011 au plus tard. Est-ce objectivement possible quand on sait que depuis des années, certains agents de la fonction publique ont leurs dossiers bloqués ?

L.M.N.B : Il convient de rappeler ce qui se passe afin que les uns et les autres comprennent. Tout est parti de la mise en œuvre de la loi 013 de 1998 que tous les fonctionnaires doivent connaître. Cette loi a instauré le principe de l’avancement, tous les deux ans et ce, à partir d’une notation. Il s’est agi d’une loi qui nécessitait des mesures d’accompagnement, dans la mesure où il fallait noter les agents, les évaluer, mais malheureusement cela a pris du temps et nous n’avons pas pu mettre en œuvre les mesures d’accompagnement. A un moment donné, il a fallu régulariser tout cela. Le gouvernement a donc décidé que pour tous ceux qui étaient concernés par la période de 1999 à 2006, on allait appliquer l’ancienne disposition, à savoir l’avancement automatique pour tout le monde. Mais à partir de 2006, on devait tout faire pour appliquer les dispositions de la nouvelle loi qui exigent la notation comme base pour l’avancement des fonctionnaires. Pour cela, nous avons eu à créer des directions régionales, des Directions des ressources humaines (DRH). C’est une création récente. Le travail administratif de notation et de collecte des informations n’a pas suivi. Ce qui explique qu’on a eu un retard pour prendre les actes d’avancement et les constater sur les bulletins de salaire. C’est ce que nous voulons essayer de corriger.

Il faut signaler que depuis l’annonce faite par le Premier ministre, le 28 avril dernier, le ministre en charge de la Fonction publique a convoqué tous les DRH pour qu’ils fassent l’effort nécessaire pour traiter en diligence tous les actes de notation, les actes d’avancement. Une fois que tout cela sera traité, on va transmettre le dossier au niveau du ministère de l’Economie et des Finances pour qu’on corrige cela sur les salaires. La date butoir retenue est fin juin 2011 pour tout ce qui est antérieur à 2008 et septembre 2011 pour l’année 2009.

Nous lançons un appel à tous les fonctionnaires qui ont des actes d’avancement, de voir avec leur DRH pour que cela puisse être saisi. On a même permis aux DRH de pouvoir saisir directement, sur l’outil informatique, les actes d’avancement pour gagner en temps. Nous pensons qu’objectivement cela est possible.

S. : Le budget de l’Etat pourra-t-il supporter toutes les charges consécutives aux nouvelles mesures prises par le Premier ministre ?

L.M.N.B. : Je vais plutôt vous donner les principes car les négociations sont toujours en cours. En d’autres termes, nous n’avons pas encore finalisé toutes les évaluations. Cependant, je vais donner la démarche qui a été retenue. Le Premier ministre a été très clair.

Il a insisté sur le fait que nous devons être transparents dans la prise en charge financière des mesures. Ce qui voudrait dire que toutes les dépenses liées à cela vont être supportées par le budget national. C’est pourquoi, nous allons présenter à l’Assemblée nationale une loi de finance rectificative pour corriger le budget initial qui a été adopté et prendre en compte les mesures. Maintenant où trouver l’argent pour supporter toutes les charges puisque la caisse de l’Etat n’est pas extensible et qu’on n’imagine pas non plus avoir des ressources supplémentaires ? La réponse est simple. Nous devons faire des économies et réaménager le budget.

Nous devons voir quels sont les postes sur lesquels, compte tenu de la crise, il faut supprimer les différés. C’est ça le prix à payer. En le faisant, il faudra être aussi réaliste. Il ne faudra pas, comme on le dit, tuer la poule aux œufs d’or. Il y a des secteurs qu’il faudra préserver parce que le pays doit continuer de fonctionner. Au nombre de ces secteurs sociaux, il y a la santé, l’éducation, tout ce qui est lié à la sécurité alimentaire qui ne seront pas touchés. En revanche, dans les dépenses de fonctionnement, on va essayer de parcourir un peu au niveau de l’administration, tout ce qui peut être fait comme économie. Dans les jours à venir, nous allons annoncer des mesures claires dans ce sens.

L’autre élément qui constitue une opportunité à saisir est qu’avec le nouveau gouvernement, on a réduit le nombre de ministères. Là aussi, ce sont des possibilités d’économie à saisir parce que quand on a deux ministères fusionnés, il y a nécessairement des postes qu’il faut supprimer.

En outre, nous sommes en train de voir parmi tout ce qui était prévu comme grandes manifestations, ce qu’on peut supprimer, différer ou reporter pour économiser. Encore une fois, le Premier ministre tient à ce qu’on préserve les secteurs sociaux, les sources de production, mais qu’on fasse des efforts pour qu’il n’y ait pas des fiscalités nouvelles, mais plutôt des économies en vue de couvrir les nouvelles charges.

Interview réalisée par Alban KINI et Souleymane KANAZOE

Sidwaya

Eleonore Yameogo

rfi.fr/
Eleonore Yaméogo
Par Yasmine Chouaki

Née au Burkina Faso en 1978, Eléonore Yaméogo s'est tournée avec détermination vers une passion difficile d'accès pour une femme en Afrique : la réalisation. Elle se forme d'abord sur les nombreux tournages, avant d'entrer à l'Institut Supérieur de l'Image et du Son (ISIS) au Burkina-Faso, où elle obtient son BTS en audiovisuel et se frotte à des sujets documentaires exigeants. Son dernier film documentaire Paris mon Paradis est produit par Overlap Films.

Pour Skype, Microsoft signe un chèque équivalent au PIB de Madagascar

Microsoft a confirmé mardi le rachat de Skype pour 8,5 milliards de dollars. Payés cash. La société de vente aux enchères eBay, qui avait déjà cédé à un collectif d'investisseurs 70 % de la société qu'elle avait achetée en 2005, devrait réaliser environ un milliard de dollars de retour sur investissement.

Microsoft a confirmé ce mardi l'acquisition de Skype pour 8,5 milliards de dollars. Une somme équivalente au PIB annuel de pays comme Madagascar, le Burkina Faso ou l'Arménie, que Microsoft verse intégralement en cash, sans échanges d'actions. En signant directement un chèque.

Jamais dans son histoire la firme de Redmond n'avait investi une telle somme pour sa croissance externe. C'est dire l'importance stratégique immense que revête aux yeux de Microsoft cette opération que le conseil d'administration a d'ores et déjà approuvé.

"L'acquisition augmentera l'accessibilité de la vidéo en temps réel et les communications vocales, apportant des avantages aux consommateurs et aux utilisateurs en entreprise", a indiqué Microsoft dans un communiqué. "Avec 170 millions d'utilisateurs connectés et plus de 207 milliards de minutes de conversations vocales et vidéo en 2010, Skype a été un pionnier dans la création de richesse, des liens importants entre amis, familles et collègues de travail dans le monde. Microsoft se concentre depuis longtemps sur la communication en temps réel à travers ses différentes plates-formes, y compris Lync (qui a vu une croissance de 30 pour cent des revenus au T3), Outlook, Messenger, Hotmail et Xbox LIVE", ajoute-t-il.

Autant de services qui devraient rapidement intégrer Skype comme solution intégrée de communication, concurrente aux FaceTime d'Apple et Google Voice. "Skype va supporter les périphériques Microsoft comme la Xbox et le Kinect, les Windows Phone et une large gamme d'appareils Windows, et Microsoft connectera Skype avec Lync, Outlook, Xbox Live et d'autres communautés".

Levée de boucliers au Parlement européen contre la réforme de Schengen

AFP/Archives

Des Tunisiens attendent devant la gare de Rome pour atteindre Ventimille, le 21 avril 2011

Les chefs des principales formations politiques du Parlement européen ont critiqué avec virulence mardi les projets de réforme de l'espace Schengen, en particulier le mécanisme pour rétablir temporairement des contrôles aux frontières nationales.

Le chef du groupe socialiste au Parlement européen, l'Allemand Martin Schulz, s'est dit "choqué" par la possibilité de rétablir les contrôles aux frontières nationales qui doit être discutée jeudi par les ministres de l'Intérieur européens.

"Nous sombrons dans une crise existentielle (de l'UE) dès qu'un réfugié arrive en Méditerranée", a-t-il remarqué lors d'un point presse.

Actuellement, un rétablissement des contrôles aux frontières entre deux pays membres de l'espace Schengen n'est possible que dans certains cas, comme une menace grave à l'ordre public posée par des déplacements de hooligans ou de manifestants violents.

Prévoir de nouvelles possibilités "relève de la politique spectacle", a dénoncé M. Schulz.

Si les solutions sur la table des ministres de l'Intérieur "conduisent à créer des possibilités supplémentaires de réintroduire les contrôles aux frontières, alors nous sommes contre", a indiqué de son côté le chef du groupe libéral-démocrate, le Belge Guy Verhofstadt en dénonçant "le jeu politique joué par l'Italie et la France" sur ce dossier.

Selon M. Schulz, de telles mesures seraient extrêmement impopulaires quand elles se traduiront par des "heures d'attentes" pour les touristes allemands voulant passer en Italie, ou quand "les migrants seront à nouveau contrôlés à sur le pont de l'Europe", la frontière franco-allemande à Strasbourg aujourd'hui quotidiennement traversée par les travailleurs frontaliers.

La solution aux problèmes d'immigration en Europe "n'est pas le retour au chacun pour soi ou à une forteresse Europe, mais c'est plus de solutions européennes", a estimé de son côté le conservateur français Joseph Daul, chef du Parti Populaire européen, le plus important groupe politique.

La commissaire européenne en charge des questions d'immigration Cecilia Malmström doit soumettre jeudi aux 27 une "stratégie" pour faire face aux carences constatées dans le contrôle des frontières extérieures du sud de l'UE, soumises à des arrivées massives de migrants fuyant la misère économique, corollaire inattendue des révolutions dans le monde arabe.

Ces mesures devraient inclure de nouvelles possibilités de réintroduction temporaire des contrôles aux frontières nationales au sein de la zone Schengen.

Côte d'Ivoire: reprise des exportations de cacao, départ d'un premier navire

ABIDJAN - L'exportation de cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial, qui avait cessé en raison des sanctions internationales visant l'ex-président Laurent Gbagbo, a repris mardi avec le départ d'un premier navire du port d'Abidjan, a constaté l'AFP.

Le navire Askabat, battant pavillon turc, chargé de 1.700 tonnes de fèves brunes, est parti du port d'Abidjan vers 14H00 (locale et GMT).

Il devait rejoindre celui de San Pedro (à 370 km à l'ouest), premier port d'exportation de cacao au monde, où il sera chargé de 7.000 à 8.000 tonnes supplémentaires de cacao, a-t-on appris auprès des services du port de la capitale économique ivroirienne.

Le navire était arrivé vendredi à Abidjan pour récupérer son chargement et son départ a été repoussé à plusieurs reprises ces derniers jours. Il doit aller ensuite aux Etats-Unis, a-t-on précisé de même source.

Le café et surtout le cacao représentent habituellement 40% des recettes d'exportations de la Côte d'Ivoire et environ 20% de son PIB. Quelque 80% de la production du pays est exportée vers l'Europe.

En janvier, Alassane Ouattara, alors reconnu président par la communauté internationale à l'issue de la présidentielle du 28 novembre, avait appelé à un embargo sur les exportations de cacao, afin de priver son rival Laurent Gbagbo, accroché au pouvoir, de cette manne financière.

Cet appel, appuyé par des sanctions européennes et très suivi par les négociants, avait privé le marché du cacao ivoirien alors que le pays, premier producteur et exportateur de la planète, représente 35% de l'offre mondiale.

Cette interdiction d'exporter avait entraîné une très forte hausse des cours du cacao.

Durant la crise post-électorale, près de 500.000 tonnes de fèves brunes s'étaient accumulées dans les ports ivoiriens d'Abidjan et de San Pedro.

Les multinationales opérant dans la filière cacao avaient été mises sous forte pression des deux camps.

Le gouvernement Gbagbo les pressait d'exporter sous peine de sanctions, voire de saisie, celui de M. Ouattara les menaçant de retirer leur agrément voire d'être poursuivi en justice, en cas de collaboration avec l'autre camp.

Au lendemain de l'arrestation le 11 avril de M. Gbagbo, le nouveau président Alassane Ouattara avait annoncé la reprise immédiate des exportations de cacao.


(©AFP /

Crise de Fukushima: le Premier ministre japonais renonce à son salaire

AFP

Le Premier ministre japonais Naoto Kan, le 6 mai 2011, dans son bureau à Tokyo

Le Premier ministre japonais et le PDG de la compagnie d'électricité Tepco ont annoncé chacun mardi qu'ils renonçaient à leur salaire, afin d'assumer leur responsabilité dans l'accident nucléaire de Fukushima, un drame pour les populations locales.

"Le gouvernement a une grande responsabilité dans cette crise, à l'instar de Tokyo Electric Power (Tepco)", la compagnie électrique chargée de la centrale de Fukushima, a justifié le chef du gouvernement, Naoto Kan.

Il va donc renoncer aux 1,6 million de yens mensuels (14.000 euros) qu'il touche en tant que Premier ministre mais conservera les 800.000 yens (7.000 euros) perçus en qualité de député.

Provoqué par le séisme de magnitude 9 et le tsunami géant du 11 mars, l'accident de la centrale nucléaire Fukushima Daiichi (Fukushima N°1, nord-est), le pire depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986, a entraîné des fuites radioactives et l'évacuation de 85.000 habitants des environs du site.

La compagnie espère ramener les réacteurs de la centrale à l'état d'"arrêt à froid" d'ici à janvier 2012, à condition que des systèmes de refroidissement stables puissent être installés relativement rapidement.

AFP/Archives

Vue aérienne de la centrale d'Hamaoka, à 200 km de Tokyo, prise en février 2005

M. Kan a indiqué préparer la mise en place d'une commission d'enquête indépendante et transparente sur cet accident qui a, selon le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, révélé "des lacunes importantes" dans les systèmes mondiaux de sécurité nucléaire.

Le PDG de Tepco et ses sept autres principaux dirigeants ont annoncé également dans la journée l'abandon total de leur rétribution. Ils avaient prévu jusque-là de renoncer à la moitié de leurs émoluments, mais ont accepté de sacrifier la part restante, vu l'agacement des autorités.

En proie à des difficultés financières, la compagnie a officiellement sollicité l'aide de l'Etat.

"Nous sommes en train de prendre des mesures pour garantir un approvisionnement suffisant en électricité", a assuré le PDG de Tepco, Masataka Shimizu, dans une lettre adressée au ministre de l'Economie, Banri Kaieda.

Aux abois, l'entreprise a du mal à obtenir de l'argent de la part des organismes financiers et doit rembourser des emprunts. Du fait de l'arrêt des réacteurs nucléaires de Fukushima, elle doit en outre acheter davantage d'hydrocarbures pour augmenter la production de ses centrales thermiques.

Dans la région de la centrale accidentée, des habitants sont passés chez eux pour la première fois depuis leur départ précipité, enfilant des combinaisons de protection pour récupérer des affaires personnelles.

AFP

Carte de localisation des centrales nucléaires japonaises

Ces personnes, qui vivaient auparavant dans le village de Kawauchi, au sud-ouest de Fukushima Daiichi, avaient été sommées d'évacuer leur logement peu après l'accident du 11 mars. Un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale a été décrété depuis zone d'exclusion, et ces réfugiés n'ont pu y pénétrer qu'à titre exceptionnel pendant deux heures.

"Je rêve du jour où je pourrai regagner la maison et mettre des aliments frais au réfrigérateur", a confié une des villageoises de retour de la zone contaminée.

"Nous faisons tout pour que la population retrouve le plus vite possible une vie normale", a promis le chef du gouvernement.

Ce dernier estime qu'à l'aune de l'accident de Fukushima, le Japon doit repenser sa politique énergétique de fond en comble.

Le Japon doit "utiliser davantage les énergies renouvelables" et continuer "de promouvoir un usage plus modéré de l'électricité", a-t-il insisté.

Raids sur Tripoli: l'Otan assure ne pas viser le colonel Kadhafi

AFP

Mouammar Kadhafi devant sa tente dans le jardin de sa résidence de Bab al-Aziziya, le 10 avril 2011

L'Otan ne cherche pas à tuer le colonel Mouammar Kadhafi et ne sait pas s'il est mort ou vivant, a affirmé lundi le général italien Claudio Gabellini.

Les bombardements de Tripoli par les avions alliés ont pour unique but de de démanteler l'appareil militaire utilisé contre les civils par le régime libyen, a insisté le général au cours d'une conférence de presse retransmise au siège de l'alliance à Bruxelles.

"Toutes les cibles de l'Otan sont des cibles militaires, ce qui veut dire que les cibles que nous avons touché, comme la nuit dernière à Tripoli, sont des bunkers de commandement et de contrôle", a dit le général Gabellini qui s'exprimait depuis le QG de l'Otan à Naples (sud de l'Italie).

"L'Otan ne vise pas des individus", a-t-il souligné.

Interrogé pour savoir si le colonel Kadhafi était toujours vivant, le général italien de l'Otan a répondu: "nous n'avons pas de preuve. Nous ne savons pas ce que Kadhafi fait maintenant".

Le bombardement de Tripoli par les avions alliés ne traduit pas une escalade de la campagne menée par l'Otan, avait affirmé plus tôt une porte-parole de l'alliance.

"Nous continuons d'appliquer la même stratégie : réduire autant que possible la capacité du régime de Kadhafi à frapper les civils" tant que ses troupes ne seront pas rentrées dans leurs casernes, a déclaré à l'AFP la porte-parole adjointe de l'Otan, Carmen Romero.

L'Alliance atlantique a pris fin mars le commandement des opérations militaires de la coalition internationale, menant en deux mois plus de 2.300 frappes, sous mandat de l'ONU, pour empêcher les attaques des forces loyales au colonel Kadhafi contre les civils.

Dans son compte rendu quotidien de ses activités, le quartier général de l'opération Protecteur unifié à Naples a indiqué que les raids menés lundi "dans le voisinage de Tripoli" visaient "trois centres de contrôle et de commandement".

L'Otan "continuera d'attaquer les centres de contrôle et de commandement libyens ainsi que toutes les structures susceptibles d'être utilisées par l'armée kadhafiste", a souligné Mme Romero.

La violence inhabituelle de ces bombardements à Tripoli --huit en trois heures, selon un correspondant de l'AFP-- pourrait faire croire à une intensification des opérations.

Pourtant, selon les données communiquées par l'Otan, le rythme général de ses frappes n'a pas augmenté. Au total, depuis le début de son intervention fin mars, l'aviation de l'alliance a effectué 2.372 sorties dites "de bombardement", dont seule une fraction s'est concrétisée par des frappes, le reste correspondant à des vols de surveillance et de localisation des forces adverses.

La porte-parole de l'Otan a réfuté l'hypothèse que l'Otan, pour échapper à l'enlisement, viserait désormais le coeur même du régime de Kadhafi en frappant des cibles à Tripoli sans craindre de tuer les responsables politiques et militaires qui refusent de céder à la pression internationale.

En réalité, a assuré Mme Romero, "nous avons déjà réussi à empêcher le régime de masser des troupes et des armes pour lancer une attaque à grande échelle, et nous continuerons".

A propos de la situation critique de la ville portuaire de Misrata (200 km à l'est de Tripoli), assiégée et pilonnée depuis plus de deux mois par l'armée de Kadhafi malgré l'intervention de l'Otan, la porte-parole a indiqué que l'alliance restait "fermement décidée à faire tout son possible pour protéger" ses habitants.

Toutefois, a-t-elle insisté, "nous prenons toutes les précautions pour éviter des dommages collatéraux", autrement dit de bombarder par erreur des civils.

Burkina Faso: baisse des prix de trois denrées à compter de lundi

OUAGADOUGOU - Le gouvernement burkinabè a annoncé l'entrée en vigueur ce lundi pour trois mois de nouveaux prix en baisse pour le riz, l'huile et le sucre, produits de grande consommation dans ce pays, après divers mouvements de protestation notamment contre la vie chère.

Ces nouveaux prix raisonnables visant à rendre consistant le panier de la ménagère ont été décidés dimanche à l'issue d'une semaine de négociations avec les associations de consommateurs, les syndicats et la Coalition de lutte contre la vie chère (CCVC) ainsi que les opérateurs économiques, a expliqué à l'AFP le ministre du Commerce, Patiendé Arthur Kafando.

Pendant les trois prochains mois, le riz 25% brisure, qui représente deux tiers de la consommation de riz au Burkina Faso, sera vendu à 16.000 FCFA le sac de 50 kg, soit 320 FCFA/kg (24 euros le sac soit 0,49 euro le kilo). Son prix variait de 20.000 à 21.000 FCFA les 50 kg (30 à 32 euros).

Le sucre en poudre sera vendu à 650 FCFA (0,99 euro) le kilo, en baisse de 100 à 200 FCFA (15 à 30 centimes d'euro). Quant au litre d'huile alimentaire, il coûtera 825 FCFA, soit 75 FCFA moins cher (1,26 euro le litre, soit 11 centimes d'euro de moins).

Ces prix concernent tous les points de vente à Ouagadougou, la capitale, et à Bobo Dioulasso (ouest), deuxième ville du pays. Les prix pratiqués à l'intérieur du pays seront majorés du prix du transport à l'instar du schéma en vigueur sur les hydrocarbures, précise le gouvernement dans un communiqué.

Toutes ces mesures entrent en vigueur à compter du lundi 9 mai 2011 pour une période de trois mois à l'issue desquels une évaluation sera faite par le cadre de concertation tripartite (gouvernement, société civile, opérateurs économiques, NDLR) pour convenir des dispositions à prendre, a affirmé M. Kafando.

Aucune baisse n'a été décidée pour les céréales locales, notamment le mil, le maïs, le sorgho (millet) ou le niébé (cornille, haricot à oeil noir), autres produits de grande consommation des Burkinabè. Officiellement, ces céréales sont disponibles et leurs prix sont en baisse par rapport à la même période de l'année dernière sur les marchés locaux.

Pas de réduction non plus pour le prix du lait du fait des difficultés pour obtenir toutes les informations nécessaires sur ce produit, selon M. Kafando.

Le coût de la farine boulangère, dont le Burkina Faso importe la totalité de sa consommation, fera l'objet prochainement de discussions en lien avec les prix du pain, selon le communiqué gouvernemental.

Le régime du président Blaise Compaoré, qui dirige le pays depuis 1987, fait face depuis février à une vague de contestations, incluant des manifestations contre la vie chère, l'impunité et l'injustice sociale dont certaines ont été réprimées dans le sang.

Son pouvoir a particulièrement été ébranlé par des mutineries de militaires puis de policiers pour des revendications pécuniaires. Plusieurs morts et blessés ont été enregistrés lors de la répression de certaines manifestations et des mutineries de militaires.


(©AFP /