10 mai, 2011

Levée de boucliers au Parlement européen contre la réforme de Schengen

AFP/Archives

Des Tunisiens attendent devant la gare de Rome pour atteindre Ventimille, le 21 avril 2011

Les chefs des principales formations politiques du Parlement européen ont critiqué avec virulence mardi les projets de réforme de l'espace Schengen, en particulier le mécanisme pour rétablir temporairement des contrôles aux frontières nationales.

Le chef du groupe socialiste au Parlement européen, l'Allemand Martin Schulz, s'est dit "choqué" par la possibilité de rétablir les contrôles aux frontières nationales qui doit être discutée jeudi par les ministres de l'Intérieur européens.

"Nous sombrons dans une crise existentielle (de l'UE) dès qu'un réfugié arrive en Méditerranée", a-t-il remarqué lors d'un point presse.

Actuellement, un rétablissement des contrôles aux frontières entre deux pays membres de l'espace Schengen n'est possible que dans certains cas, comme une menace grave à l'ordre public posée par des déplacements de hooligans ou de manifestants violents.

Prévoir de nouvelles possibilités "relève de la politique spectacle", a dénoncé M. Schulz.

Si les solutions sur la table des ministres de l'Intérieur "conduisent à créer des possibilités supplémentaires de réintroduire les contrôles aux frontières, alors nous sommes contre", a indiqué de son côté le chef du groupe libéral-démocrate, le Belge Guy Verhofstadt en dénonçant "le jeu politique joué par l'Italie et la France" sur ce dossier.

Selon M. Schulz, de telles mesures seraient extrêmement impopulaires quand elles se traduiront par des "heures d'attentes" pour les touristes allemands voulant passer en Italie, ou quand "les migrants seront à nouveau contrôlés à sur le pont de l'Europe", la frontière franco-allemande à Strasbourg aujourd'hui quotidiennement traversée par les travailleurs frontaliers.

La solution aux problèmes d'immigration en Europe "n'est pas le retour au chacun pour soi ou à une forteresse Europe, mais c'est plus de solutions européennes", a estimé de son côté le conservateur français Joseph Daul, chef du Parti Populaire européen, le plus important groupe politique.

La commissaire européenne en charge des questions d'immigration Cecilia Malmström doit soumettre jeudi aux 27 une "stratégie" pour faire face aux carences constatées dans le contrôle des frontières extérieures du sud de l'UE, soumises à des arrivées massives de migrants fuyant la misère économique, corollaire inattendue des révolutions dans le monde arabe.

Ces mesures devraient inclure de nouvelles possibilités de réintroduction temporaire des contrôles aux frontières nationales au sein de la zone Schengen.

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