10 mai, 2011

Raids sur Tripoli: l'Otan assure ne pas viser le colonel Kadhafi

AFP

Mouammar Kadhafi devant sa tente dans le jardin de sa résidence de Bab al-Aziziya, le 10 avril 2011

L'Otan ne cherche pas à tuer le colonel Mouammar Kadhafi et ne sait pas s'il est mort ou vivant, a affirmé lundi le général italien Claudio Gabellini.

Les bombardements de Tripoli par les avions alliés ont pour unique but de de démanteler l'appareil militaire utilisé contre les civils par le régime libyen, a insisté le général au cours d'une conférence de presse retransmise au siège de l'alliance à Bruxelles.

"Toutes les cibles de l'Otan sont des cibles militaires, ce qui veut dire que les cibles que nous avons touché, comme la nuit dernière à Tripoli, sont des bunkers de commandement et de contrôle", a dit le général Gabellini qui s'exprimait depuis le QG de l'Otan à Naples (sud de l'Italie).

"L'Otan ne vise pas des individus", a-t-il souligné.

Interrogé pour savoir si le colonel Kadhafi était toujours vivant, le général italien de l'Otan a répondu: "nous n'avons pas de preuve. Nous ne savons pas ce que Kadhafi fait maintenant".

Le bombardement de Tripoli par les avions alliés ne traduit pas une escalade de la campagne menée par l'Otan, avait affirmé plus tôt une porte-parole de l'alliance.

"Nous continuons d'appliquer la même stratégie : réduire autant que possible la capacité du régime de Kadhafi à frapper les civils" tant que ses troupes ne seront pas rentrées dans leurs casernes, a déclaré à l'AFP la porte-parole adjointe de l'Otan, Carmen Romero.

L'Alliance atlantique a pris fin mars le commandement des opérations militaires de la coalition internationale, menant en deux mois plus de 2.300 frappes, sous mandat de l'ONU, pour empêcher les attaques des forces loyales au colonel Kadhafi contre les civils.

Dans son compte rendu quotidien de ses activités, le quartier général de l'opération Protecteur unifié à Naples a indiqué que les raids menés lundi "dans le voisinage de Tripoli" visaient "trois centres de contrôle et de commandement".

L'Otan "continuera d'attaquer les centres de contrôle et de commandement libyens ainsi que toutes les structures susceptibles d'être utilisées par l'armée kadhafiste", a souligné Mme Romero.

La violence inhabituelle de ces bombardements à Tripoli --huit en trois heures, selon un correspondant de l'AFP-- pourrait faire croire à une intensification des opérations.

Pourtant, selon les données communiquées par l'Otan, le rythme général de ses frappes n'a pas augmenté. Au total, depuis le début de son intervention fin mars, l'aviation de l'alliance a effectué 2.372 sorties dites "de bombardement", dont seule une fraction s'est concrétisée par des frappes, le reste correspondant à des vols de surveillance et de localisation des forces adverses.

La porte-parole de l'Otan a réfuté l'hypothèse que l'Otan, pour échapper à l'enlisement, viserait désormais le coeur même du régime de Kadhafi en frappant des cibles à Tripoli sans craindre de tuer les responsables politiques et militaires qui refusent de céder à la pression internationale.

En réalité, a assuré Mme Romero, "nous avons déjà réussi à empêcher le régime de masser des troupes et des armes pour lancer une attaque à grande échelle, et nous continuerons".

A propos de la situation critique de la ville portuaire de Misrata (200 km à l'est de Tripoli), assiégée et pilonnée depuis plus de deux mois par l'armée de Kadhafi malgré l'intervention de l'Otan, la porte-parole a indiqué que l'alliance restait "fermement décidée à faire tout son possible pour protéger" ses habitants.

Toutefois, a-t-elle insisté, "nous prenons toutes les précautions pour éviter des dommages collatéraux", autrement dit de bombarder par erreur des civils.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire