21 juin, 2011

Berlusconi remporte un vote de confiance de la Chambre des députés

ROME - Le gouvernement de Silvio Berlusconi a obtenu mardi un vote de confiance sur une loi présentée à la Chambre des députés, confortant sa majorité après une série de défaites dans les urnes.

Ce 44e vote de confiance depuis la formation du gouvernement Berlusconi en mai 2008 a été remporté sans suspense par 317 voix pour, 293 contre et deux abstentions.

Ce projet de loi sur le développement comprend des mesures disparates, comme un crédit d'impôt sur les investissements dans le Sud défavorisé du pays, l'annulation de dispositions instaurant des taxes sur les trains à grande vitesse, la possibilité pour les enseignants de demander à changer d'affectation au bout de cinq ans ou la suppression de certaines sanctions pour des magistrats.

Ce nouveau vote de confiance va permettre à Silvio Berlusconi, qui doit prononcer dans l'après-midi devant le Sénat un discours sur sa majorité et son gouvernement, de se targuer d'une confortable majorité à l'Assemblée, après les échecs subis lors des municipales de mai et le référendum de juin.

La majorité de droite est secouée de tensions après avoir subi récemment ces deux revers.

En mai, lors des municipales partielles qui concernaient près de 13 millions d'Italiens, la gauche a remporté les quatre principales villes en jeu, reprenant au passage Milan, la capitale économique du pays et fief de Silvio Berlusconi, que la droite tenait depuis près de 20 ans.

Lors du référendum d'il y a une semaine, le chef du gouvernement a de nouveau été désavoué par les Italiens qui ont rejeté sa volonté de revenir à l'énergie nucléaire, de privatiser la gestion de l'eau et d'obtenir une immunité judiciaire temporaire.

Depuis, la Ligue du Nord, allié crucial de M. Berlusconi, a fait pression sur le gouvernement pour réclamer des mesures propres à satisfaire son électorat, notamment dans le domaine fiscal.

Le Cavaliere doit y répondre dans son discours de l'après-midi.


(©AFP /

Pakistan: un général arrêté pour liens présumés avec des rebelles islamistes

ISLAMABAD - Un général pakistanais a été arrêté pour liens présumés avec un groupe insurgé islamiste interdit, a annoncé mardi un porte-parole de l'armée pakistanaise.

Cette annonce intervient près de deux mois après la mort du chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, lors d'une opération des forces spéciales à Abbottabad, une ville-garnison du nord du Pakistan. La découverte de ce surprenant dernier repaire nourrit les soupçons récurrents de collusion entre une partie de l'armée pakistanaise et la nébuleuse islamiste liée à Al-Qaïda.

L'un des généraux, dont nous avons établi qu'il était en contact avec l'une des organisations interdites est en détention, a déclaré à l'AFP le général Athar Abbas, porte-parole de l'armée pakistanaise, en référence aux groupes rebelles islamistes radicaux.

L'enquête est en cours, a-t-il ajouté, en soulignant la politique de tolérance zéro vis-à-vis de telles activités au sein de l'armée.


(©AFP /

BURKINA FASO Crise à la SN-SOSUCO : « Le travail ne sera pas repris à n’importe quelles conditions », selon le DG

Depuis le 6 juin 2011, il y a un bras de fer, et pour la énième fois, entre les travailleurs de la SN-SOSUCO et leur directeur général, Didier Vandenbon. Le climat, fortement dégradé au sein du complexe sucrier de Bérégadougou, a conduit le directeur général à un exil forcé à Bobo-Dioulasso d’où il a décidé de mettre l’ensemble du personnel en chômage technique. Il faut signaler que dans la capitale économique, M. Didier Vandenbon partage depuis le 6 juin, sa résidence avec une dizaine de cadres de la société. C’est là que Sidwaya a pu le rencontrer pour s’entretenir avec lui.

Sidwaya (S.) : Monsieur le directeur général, y avait-il un si grand danger pour que vous décidiez de la suspension des activités à la SN-SOSUCO, assortie d’une mise en chômage technique des travailleurs ?

Didier Vandenbon (D.V.) : Il y avait vraiment danger ! Il y a eu plusieurs tentatives de séquestration. La gendarmerie m’a demandé plusieurs fois de quitter le site de l’usine et même mon domicile ces derniers mois. J’ai même dû quitter précipitamment ma résidence au mois de février avec mes trois enfants. C’est une situation absolument intolérable. Le vendredi 3 juin 2011 dernier, des rumeurs d’une nouvelle tentative de séquestration de Moctar Koné, mon adjoint et moi-même ont circulé et cela m’a obligé à quitter à toute vitesse le site à 9h 30 mn. Dans la nuit du dimanche au lundi 6 juin, de nouvelles rumeurs ont encore circulé sur une séquestration qui devrait avoir lieu le lundi matin. Ce jour-là dans la matinée, la voiture de mon adjoint a été bloquée. Des travailleurs ont également bloqué mon véhicule vers 7h 30 croyant que j’étais à l’intérieur. Le chauffeur a dû faire preuve d’une grande manœuvre pour s’extirper.

Le directeur financier qui est arrivé plus tard a été victime du même scénario et pire, son pare-brise a été saccagé. A partir de là, les choses ont totalement dérapé dans tous les sens. Il y a eu séquestration du personnel de l’entreprise pendant plusieurs heures. On a assisté à un incendie de motos. Des gens ont été bastonnés. Des véhicules ont été sortis illégalement de l’entreprise et des pneus volés. Il y a aussi le blocage par deux fois de la route nationale N°7 et des menaces sur les cadres de l’entreprise et particulièrement sur le directeur que je suis. L’apothéose, si je peux me permettre, a été l’incendie programmé et organisé par Abdoulaye Tiala et Sogodogo, des résidences des directeurs de la culture et de l’usine, le vendredi 10 juin. On ne peut pas considérer aujourd’hui que le site de l’usine est en sécurité malgré la présence des gendarmes. Jusqu’à nos jours, un groupuscule de personnes continue de menacer et de terroriser d’autres travailleurs et empêchent la circulation.

Il faut que les gens sachent que ce mouvement est organisé par dix leaders suivis par une quarantaine de permanents de la SN-SOSUCO. Au gré des jours, ils essayent d’enrôler les journaliers en leur promettant une embauche si la lutte portait fruit. Ce sont autant de raison qui ont poussé la direction dans son intégralité de la SN- SOSUCO à se réfugier à Bobo-Dioulasso. Elle n’y retournera que lorsque la situation sera apaisée. Le site restera fermé et aucun salaire ne sera versé jusqu’à ce que l’environnement du travail soit totalement sécurité et que l’ensemble des gens qui ont fait des débrayages sauvages, des occupations illégales, commis des délits et des crimes soient licenciés de l’entreprise.

Sidwaya (S.) : Les travailleurs qualifient ce chômage technique d’illégal car ne répondant pas à l’esprit du code de travail. Que répondez-vous ?

D.V. : Il n’y a pas de chômage technique. Ce qu’ils avancent là est archi faux. J’ai effectivement pris une note dans laquelle j’ai dit que je mettrai les travailleurs en congé puis en chômage technique pour une période de deux mois pour apaiser le climat social. Mais cette note n’a pas été appliquée, puisque nous n’avons pas pu accéder au site de l’usine, ce qui aurait permis de mettre en œuvre les congés et le chômage technique allait suivre un mois plus tard. Pour l’instant, les travailleurs ne sont pas en chômage technique. Ce que je sais par contre, jusqu’à la date d’aujourd’hui, personne ne va travailler et donc les gens ne seront pas payés pour les jours de non travail. Cela voudrait dire qu’à la fin du mois, le salaire sera amputé du nombre de jours d’absence constatée par la direction.

S. : Quelle est la situation actuelle au niveau du complexe sucrier ?

D.V. : A l’heure d’aujourd’hui, la quasi-totalité des activités sont suspendues. Nous essayons simplement d’assurer l’irrigation des champs de cannes à sucre pour sauver la campagne prochaine.

S. : Qui assure cette irrigation étant donné que les véhicules de transport des travailleurs ne démarrent plus de Banfora et que les employés vivent le chômage technique depuis le 10 janvier ?

D.V. : Nous avons le droit de faire travailler qui on veut et quand on veut. On a une équipe minimum pour assurer l’irrigation des champs.

S. : A travers votre note de suspension des activités, les délégués syndicaux vous soupçonnent de vouloir mettre en application votre plan de licenciement massif.

D.V. : Je vais être clair ! Depuis des années, nous avons jugé que les effectifs de la SN-SOSUCO étaient pléthoriques. D’autre part, nous n’avons pas trouvé nécessaire d’initier un plan social pour réduire le personnel eu égard à la pyramide des âges où on a enregistré une centaine de départs à la retraite par an. Donc la réduction des effectifs se ferait sans conséquence sociale par les départs à la retraite. C’est ce qu’on applique et nous continuons à appliquer depuis des années.

S. : Comment donc comprendre que les travailleurs vous accusent d’outrepasser l’accord conclu le 9 février en poursuivant vos réformes, notamment la sous-traitance ?

D.V. : Ils n’ont qu’à relire l’accord. Cet accord ne suspend pas quoique ce soit. Il demandait plutôt la médiation du comité de gestion du patronat, et aux travailleurs de travailler et de respecter la loi, à la direction de gérer l’entreprise correctement. En aucun cas, il n’y a eu demande de suspension d’une réforme quelconque.

S. : La campagne écoulée aurait été catastrophique. Avec ce climat malsain, est-ce qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter de la survie de votre entreprise ?

D.V. : La dernière campagne de la SN-SOSUCO s’est terminée au mois de mai avec 27 000 tonnes de sucre contre une prévision de 33 tonnes. Il est clair qu’en termes de conséquence économique pour l’entreprise, il y a un manque à gagner qui se chiffre en milliards. Evidemment, l’entreprise doit faire face à plusieurs challenges dont celui du social qui doit trouver de mon avis, une solution en interne dans les semaines à venir. Les négociations qui ont été interrompues par la volonté de quelques représentants syndicaux et non pas du personnel, vont reprendre la semaine prochaine sous la houlette du ministre du Commerce. Il y a aussi le challenge de la construction du barrage de la Comoé qui nous tient vraiment à cœur. Il y a surtout la décision de la libéralisation du marché et des importations du sucre qui a mis à mal le mécanisme de l’observatoire du sucre.

S. En cas d’accord lors des négociations qui vont s’ouvrir bientôt, seriez-vous prêt à lever votre mesure de suspension ?

D.V. : Nous sommes prêts à reprendre le travail dès demain. Il y va de la survie de l’entreprise, mais on n’acceptera pas de le faire à n’importe quelles conditions. C’est très clair.

S. : Quelles sont ces conditions ?

D.V. : La reprise du travail se fera dans la mesure où la sécurité du site, des cités et ses abords est assurée et que l’ensemble des grévistes qui représentent une minorité auraient quitté la SN-SOSUCO.

S. : Un licenciement ?

D.V. : Bien évidemment. Cela concerne des délégués, des responsables syndicaux et de certains travailleurs. Quand on pose des actes illégaux, on doit en tirer les conséquences. Je vous dis que ceux-ci mobilisent peu sur le complexe sucrier. Il y a eu un appel à une grève nationale tout récemment et moins de 5% des travailleurs ont répondu à cette grève.

S. : Savez-vous que les travailleurs continuent de réclamer votre départ ?

D.V. : A priori, la radiation d’un directeur général n’est pas du ressort des délégués syndicaux, mais du conseil d’administration. A moins qu’ils ne prennent le contrôle de la Société, c’est le conseil d’administration qui décidera et non quelques leaders syndicaux.

S. : La sous-traitance et la nouvelle grille salariale étaient-elles nécessaires dans le contexte de la SN-SOSUCO ?

D.V. : La sous-traitance n’est pas une nouveauté à la SN- SOSUCO. Déjà dans les années 70, il y a eu la sous-traitance. Elle s’est simplement accélérée ces dernières années. Lorsque nous avons constaté des difficultés à gérer les journaliers, nous mettons en sous-traitance le secteur. Pourquoi y aura-t-il un frein à la sous-traitance ? Il est de différents ordres. Le premier c’est qu’il existe un certain nombre de réseaux mafieux qui faisaient que 50% des revenus qui auraient dû être payés étaient retenus par certaines gens de la SN-SOSUCO et de l’extérieur. Le deuxième point qui pose problème est que cette sous-traitance est donnée par appel d’offres et non de gré à gré à certains leaders d’opinion qui les convoitaient. En ce qui concerne la grille salariale, elle est maintenue en termes d’avantages acquis. On n’a pas touché aux salaires. La nouvelle grille doit être discutée d’abord avant d’être appliquée. C’est ce qui était prévu, mais c’est impossible de se mettre à table avec des délégués du personnel pour en débattre.

S. : Certains travailleurs pensent que la récession que vous prônez doit toucher en premier lieu votre émolument et ceux des cadres qu’ils trouvent trop élevés.

D.V. : Vous êtes en train de dire qu’il faut diminuer les salaires de tous les directeurs et du directeur général. Je répète qu’on n’a pas touché à un seul salaire de qui que ce soit. Je ne vois pas pourquoi les cadres doivent se plier à cette exigence alors que cela n’est demandé à personne. Le problème de la SN-SOSUCO, ce n’est pas les salaires individuels, mais c’est le nombre des travailleurs pour faire tourner la Société. Nous avons un nombre aberrant pour faire tourner l’entreprise. Il y a environ 650 permanents alors que le chiffre normal voulu est entre 200 à 250. On mettra 20 ans pour y arriver, mais il faut qu’on y arrive.

S. : Le dialogue selon les délégués syndicaux n’est pas rompu. Et de votre côté ?

D.V. : Le dialogue a toujours existé, même si c’est par l’entremise du comité de médiation. Ils l’ont rompu officiellement par un courrier transmis au ministère du Travail depuis une dizaine de jours, mettant fin à la médiation du patronat. Et le patronat a confirmé par la suite qu’il se retirait de la médiation. J’attends alors de voir la semaine prochaine si le ministre du Commerce pourra rétablir un véritable dialogue.

S. : Dans ce contexte d’agitation, quelles sont les chances de reprise des activités du complexe sucrier ?

D.V. : Nous attendons les résultats de la médiation la semaine prochaine. Si les gens sont jusqu’au boutistes comme ils l’ont été jusqu’à maintenant, cela ne fera que dégrader le climat. La balle n’est pas dans notre camp, elle est dans le camp de quelques leaders syndicaux qui cherchent la bagarre après la bagarre.

Propos recueillis par Frédéric OUEDRAOGO (ouedfredo2003@yahoo.fr)

Sidwaya

CdM U-17 : le Burkina Faso perd d’entrée









Champion d’Afrique en titre, le Burkina Faso a déçu pour son premier match de la Coupe du Monde U-17 au Mexique. Sans imagination les Étalons ont été logiquement battus 1-0 par le Panama et sont maintenant dans l’obligation de battre l’Allemagne lors du prochain match pour espérer se qualifier. Mission quasi impossible si les burkinabés ne retrouvent pas leur meilleur niveau face à des allemands qui ont atomisé dans le même temps l’Equateur 6-1.

Groupe E :

RangPaysPtsJouésGagnésNulsPerdusButs pourButs c.Diff. buts
1Allemagne3110061+5
2Panama3110010+1
3Burkina Faso0100101-1
4Equateur0100116-5

Lire toutes les dernières brèves

Entretien avec Alpha Condé : bilan de 6 mois de présidence en Guinée

Alpha Condé, le 11 janvier 2011.
Alpha Condé, le 11 janvier 2011.
AFP/ Cellou Diallo
Par Christophe Boisbouvier

Le président de la République de Guinée, Alpha Condé, a été élu le 21 décembre 2010, à l'issue du premier scrutin libre depuis l'indépendance. Aux affaires depuis six mois, jour pour jour, cet opposant de longue date, revient sur l'actualité de son pays et fait un premier bilan.

Alpha Condé, président de la République de Guinée
21/06/2011
par Christophe Boisbouvier

RFI : Monsieur le président, bonjour. C’est la première fois que vous gouvernez. Après six mois d’exercice, est-ce aussi difficile que vous le pensiez ?

Alpha Condé : Je savais déjà à peu près que la situation était très difficile, mais je ne me rendais pas compte de l’ampleur réellement de l’état parce que lorsque j’ai pris mon poste, la Banque centrale était en quasi-faillite et n’avait même pas quinze jours d’importation. Nous avons trouvé vraiment une situation financière beaucoup plus catastrophique que nous le pensions. Je ne savais pas que le mal était si profond.

RFI : Alors au-delà de cette réforme financière, quelles sont les premières réformes auxquelles vous êtes le plus attaché ?

A.C. : Il y a les réformes du code minier, ce qui nous a amenés à négocier avec Rio Tinto*. Nous avons donc obtenu 700 millions de dollars de pénalité. Donc nous allons renégocier avec toutes les autres sociétés.

Vous savez qu’il y avait aussi beaucoup d’insécurité, il y avait des chars partout. Grâce à la bonne volonté de l’armée, nous avons réussi à délocaliser. Aujourd’hui, vous n’avez plus de chars, ni d’artillerie, ni de 12,7 mm. Tout est délocalisé à l’intérieur. Et désormais, vous ne rencontrez plus de militaires dans les rues avec des armes.

RFI : Vous parlez de cette pénalité de 700 millions de dollars que Rio Tinto vous a payée. Mais certaines personnes s’étonnent de ne pas voir apparaître cette somme dans le budget voté il y a trois semaines par le Conseil national de transition ?

A.C. : Oui mais parce que d’abord, nous avons eu ça après le budget. Vous savez les 700 millions de dollars, nous les avons mis dans un compte de réserve, c’est-à-dire on n’a pas touché un centime de cet argent. C’est maintenant que nous allons faire un correctif budgétaire.

RFI : Pendant la campagne, vous avez promis l’eau et l’électricité. Mais six mois après, les gens de Conakry ne voient toujours pas grand chose…

A.C. : Mais ce n’est pas en six mois… Quand je suis arrivé, il y avait 7 centrales thermiques et, sur 7 centrales thermiques, 6 étaient en panne. Nous avons déjà réussi à réparer. Vous savez très bien que pour installer une centrale thermique de 100 mégawatts, il faut un an. J’ai d’abord dit dans ma campagne que j’allais commencer par me consacrer aux réformes structurelles. Il faut d’abord créer un Etat.

RFI : Par conséquent, on peut espérer l’eau et l’électricité d’ici la fin de votre mandat ?

A.C. : D’ici la fin de l’année, je ne dis pas que Conakry aura le courant 24 heures sur 24, mais au moins 18 heures sur 24. Pour avoir du courant 24 heures sur 24 à Conakry, il faut 300 mégawatts. D’ici la fin de l’année, nous aurons au moins 250 mégawatts. Et ensuite, d’ici quatre ans, nous allons passer à l’énergie hydraulique par les barrages.

RFI : Partout dans le monde, à Paris, en Afrique du Sud, dans les Emirats, vous appelez les investisseurs à venir chez vous, en Guinée-Conakry. Est-ce que l’affaire du port de Conakry, est-ce que la rupture avec Getma** au profit de Bolloré ne risque pas de les échauder ?

A.C. : Vous savez, il n’y a que vous, qui vous intéressiez à ça. Air France avait trois vols par semaine. Actuellement il y a un vol par jour et Air France est obligée de débarquer plus de 40 personnes. Tous les jours, les investisseurs viennent du Brésil, de partout. L’histoire du port, c’est très simple. Le contrat Getma a été mis en cause dès le régime de Lansana Conté et il était dit dans l’appel d’offres que si le premier est défaillant, c’est le deuxième automatiquement qui a le contrat.

RFI : Sur le plan politique, les législatives sont programmées fin novembre. Le recensement de la population a été fait il y a un an. Pourquoi voulez-vous le refaire à nouveau ?

A.C. : Beaucoup de gens ne se sont pas fait recenser à cause de l’impôt de capitation. Beaucoup de paysans ont refusé parce que lorsque vous recensez 8 personnes, vous payez 8 fois l’impôt. J’ai commencé par supprimer cet impôt. Deuxièmement, il y a eu beaucoup de double recensement, des enfants de 14 ans qui ont voté etc… Et ensuite, l’étape alphanumérique n’a pas pu être utilisée. Aujourd’hui, nous faisons exactement ce qui a été fait au Congo-Kinshasa, au Sénégal et en Côte d’Ivoire, c’est-à-dire que nous allons donner la carte d’électeur en même temps que la carte d’identité. Mais je ne vois pas en quoi recenser la population peut-être gênant ? On ne va pas aller chercher des Guinéens sur la planète Mars, donc il s’agit de donner la chance aux paysans qui n’avaient pas pu être recensés.

RFI : Mais comme l’opposition craint des tricheries, elle se demande pourquoi vous refaites recenser tout le monde ?

A.C. : Mais en quoi le recensement peut créer de la tricherie ? Il y a 110 partis qui sont d’accord, qui ont approuvé le recensement. Et en quoi un recensement peut amener la fraude ?

RFI : Pourquoi vous refaites recenser tout le monde au lieu de simplement rouvrir les bureaux d’inscription pour ceux qui ne sont pas inscrits ?

A.C. : Parce que d’abord nous n’avons pas la liste. Nous avons tout fait avant le deuxième tour pour avoir la liste électorale. On n’a jamais eu accès à la liste électorale.

RFI : Sur cette question du fichier électoral, sur celle de la date des élections, ou celle de la composition de la Commission électorale nationale indépendante, est-ce que vous êtes ouvert à une concertation avec tous les partis politiques comme vous le propose par exemple l’International crisis group ?

A.C. : Nous avons convoqué tous les partis politiques. Le ministre a convoqué tout le monde.

RFI : Le 3 avril quand votre adversaire du second tour, Cellou Dalein Diallo, est rentré à Conakry, ses partisans ont été brutalement réprimés. Quatre militaires chargés de sa sécurité ont été condamnés à deux ans de prison et 7 militants à un an de prison, est-ce que vous n’avez pas eu la main un peu lourde ?

A.C. : D’abord, les 3 militaires qu’on a arrêtés... c’était des militaires habillés en civil. Ils étaient dans la manifestation et on les a pris avec des kalachnikovs et des uzis. Ils ont été condamnés. Mais nous ne pouvons plus accepter que des gens se permettent de casser les véhicules. Est-ce que vous pensez qu’on va continuer à accepter que des gens occupent la rue, jettent des pierres sur les gens ? Non. Personne n’est au-dessus de la loi.

RFI : Pour l’instant, il n’y a aucun dialogue avec Cellou Dalein Diallo. Pourtant, il n’a pas contesté votre élection ? Est-ce que ce n’est pas ça l’essentiel ?

A.C. : Moi, je suis président de tous les Guinéens. Ce qui veut dire qu’il y a un dialogue avec moi. Je me suis bagarré avec personne.

RFI : Oui, mais enfin, vous savez bien comme nous tous que le résultat du deuxième tour a été très serré : 52-48. Est-ce que vous n’avez pas intérêt pour la paix, à venir à dialoguer avec votre adversaire de deuxième tour ?

A.C. : Moi, je dialogue avec tous les Guinéens. Je pense que vous avez bien entendu. Il [Cellou Dalein Diallo, NDLR] a dit à Dakar qu’il ne veut pas travailler avec moi. Il l’a dit publiquement, tout le monde l’a entendu. Je ne peux pas forcer quelqu’un à dialoguer avec moi. Moi je suis ouvert, la preuve il y a beaucoup de gens qui l’ont soutenu au deuxième tour qui sont aujourd’hui avec moi, et qui travaille avec moi et qui sont nommés à des postes.

RFI : Mais est-ce qu’un jour, vous vous reparlerez ?

A.C. : Mais moi, je n’ai pas de problème. Pourquoi voulez-vous que je ne parle pas ? Je parle à tous les Guinéens. Ma porte est ouverte. Mais je ne peux pas forcer quelqu’un à parler avec moi.

RFI : Alors vous restaurez l’Etat, mais du coup, les sociétés civiles dénoncent les dérives autoritaires de votre pouvoir ?

A.C. : Non, les sociétés civiles, je suis désolé, les sociétés civiles n’ont jamais utilisé le mot de dérive. C’est vous, c’est RFI qui fait ce commentaire.

RFI : Excusez-moi d’insister, Monsieur le président, mais il y a bien le mot « autoritaire » dans le communiqué de la coalition d'organisations de la société civile, paru la semaine passée ?

A.C. : Mais les Guinéens veulent l’autorité ! Maintenant il y a un Etat. Mais regardez à présent, le nombre de véhicules qui circulent sans immatriculation. Nous avons donné l’ordre : tout véhicule qui circule désormais sans plaque d’immatriculation est automatiquement mis à la fourrière. 80 % des gens n’étaient pas assurés. Est-ce que c’est normal ? Vous voulez qu’on laisse la pagaille continuer ? Vous pouvez accepter ça en France ?

RFI : Donc finalement, président autoritaire, vous assumez ?

A.C. : J’ai dit qu’il faut une discipline. J’exige de mes ministres qu’ils travaillent et j’exige que les gens viennent à l’heure. Vous avez des hauts fonctionnaires qui viennent à 10 heures ou 11 heures au travail, on ne va pas accepter ça. Nous sommes en train de mettre des appareils où quand vous venez, vous pointez.

RFI : Des pointeuses ?

A.C. : Ils viennent à 10 heures, 11 heures. Ensuite, ils vont au bar. Mais il faut que l’Etat fonctionne. Cette pagaille là est finie. Si c’est cela que vous appelez être autoritaire, alors je suis autoritaire. Nous voulons un Etat moderne.

RFI : Monsieur le président, merci.

_________

.rfi.fr/

Areva: Lauvergeon a refusé une indemnité proposée par Sarkozy

PARIS - La présidente d'Areva Anne Lauvergeon, qui sera remplacée à l'expiration de son mandat fin juin par son n°2 Luc Oursel, aurait refusé une indemnité de départ lors de son entretien lundi avec le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy, écrit mardi le site internet de Challenges.

Contacté par l'AFP, le groupe nucléaire public n'a pas souhaité faire de commentaire.

Selon Challenges, le président de la République aurait proposé à la patronne du groupe public une indemnité équivalente à deux années de salaire. Proposition refusée par Anne Lauvergeon.

Le document de référence d'Areva prévoit dans le cas des membres du directoire du groupe une indemnité de départ équivalant à deux fois le montant cumulé de la part fixe du salaire et de la moyenne de la part variable de leur rémunération variable des trois dernières années.

Ces indemnités sont prévues sous certaines conditions de performance en cas de révocation d'un membre du directoire par l'assemblée générale, de démission (...) demandée par le conseil de surveillance ou de non-renouvellement du mandat d'un membre du directoire du fait du conseil de surveillance.

En incluant la part fixe et la part variable de sa rémunération, selon ce document de référence, Mme Lauvergeon avait touché 918.608 euros au titre de l'exercice 2008, 925.666 euros pour 2009 et 1 million d'euros pour 2010.

Par ailleurs, le conseil de surveillance d'Areva devait se réunir lundi pour prendre acte de la désignation de Luc Oursel en remplacement de Mme Lauvergeon.

Le mandat d'Atomic Anne, à la tête du groupe nucléaire public depuis 10 ans, expire fin juin.

AREVA


(©AFP

USA/green card: bourde informatique

AFP

Une plainte collective a été déposée contre le département d'Etat américain qui, à la suite d'une bourde informatique, avait annoncé à tort à 22.000 immigrants qu'ils avaient désormais le droit de résider en permanence aux Etats-Unis, ont indiqué leurs avocats hier soir.

Le cabinet d'avocats White and Associates a annoncé dans un communiqué qu'il avait déposé plainte devant un tribunal de la capitale Washington.
En mai, une bourde informatique au département d'Etat avait contraint les Etats-Unis à annuler un tirage au sort effectué parmi près de 20 millions de candidats à l'immigration. Quelque 22.000 personnes avaient été informées par erreur que leur demande de visa était recevable.

Selon les avocats, le département d'Etat a informé les "gagnants" de la loterie qu'ils allaient en fait être disqualifiés à la suite d'un "pépin informatique". Le bogue avait eu pour conséquence de ne pas les choisir de façon aléatoire comme le requiert la loi.
Or, pour les avocats des plaignants la procédure a bien été aléatoire.
Le département d'Etat n'a pas réagi immédiatement à cette plainte.

Les Obama aiment-ils l'Afrique?

Alors que Michelle Obama, Première dame des Etats-Unis, entame une tournée de cinq jours en Afrique australe centrée sur la lutte contre le sida, son époux, dont le père est d’origine kényane, affiche un bilan plutôt mitigé à l’égard du continent. Beaucoup s’interrogent sur l’intérêt limité que Barack Obama porterait à l’Afrique. En deux ans et demi, Obama ne s’est rendu qu’une fois sur place: il est resté 24 heures au Ghana.

La déception exprimée par certains est à la hauteur des attentes qu’avait suscitées l’élection de Barack Obama, rappelle le The Washington Post. C’est le cas de Sebastian Spio-Garbrah, un Ghanéen à la tête d'une société d'études et d’investissement basée à New York et spécialiste de l’Afrique:

«On pensait vraiment que si un homme noir devenait président des Etats-Unis, cela changerait le monde, mais nous sommes fondamentalement revenus au même point qu’avant. Le cœur de la politique [africaine] est toujours hérité de l’ère Clinton et Bush. L’héritage d’Obama en Afrique reste encore à voir.»

Dans le camp du président américain, on défend l’idée qu’Obama a clairement défini des priorités dans sa politique africaine: soutien aux régimes démocratiques, lutte contre la faim et développement de la Global Health Initiative, un programme sur la santé de 44 milliards d'euros.

Mais les plus grands détracteurs de la politique d’Obama en Afrique sont ceux qui ont soutenu le Programme présidentiel d’urgence d’aide à la lutte contre le sida (Pefpar) initiée par le président George W. Bush. Ce dernier a augmenté fortement la distribution de traitements rétro-antiviraux dans les pays développés. Or, avec le mandat d'Obama, le programme a enregistré ses plus faibles augmentations.

Pour le conseiller adjoint à la Sécurité nationale à la Maison-Blanche, Ben Rhodes, cela s’explique par la divergence de stratégie de l’équipe d’Obama, qui parie plus sur la prévention tout en maintenant des fonds pour les traitements.

Certains estiment que le président américain doit lancer une initiative de la même envergure que l’African Growth and Opportunity Act (Agoa) du président Bill Clinton ou le Pepfar de Bush.

Le Daily Nation de Nairobi rapporte des rumeurs selon lesquelles le président Obama pourrait faire un safari en Afrique cette année, avec probablement une escale au Kenya —même si la Maison-Blanche n’a pas confirmé.

Pour l'heure, la Première dame des Etats-Unis va visiter les villes de Pretoria, Johannesburg, Le Cap ainsi que la capitale du Botswana, Gaborone. Ses deux enfants, sa mère et deux neveux seront également du voyage. Personne ne peut dire si Michelle Obama pourra rencontrer Nelson Mandela, étant donné l'état de santé fragile du premier président noir de l’Afrique du Sud. Barack Obama a toujours affirmé que la lutte contre l’apartheid représentait son premier engagement en politique.

Lu sur The Washington Post, Daily Nation

Le défi économique de la Tunisie de l'après Ben Ali

La révolution tunisienne a bouleversé une économie relativement performante mais totalement corrompue. Sans amélioration de la condition du peuple, le pays court à sa perte.

Une terasse de café déserte à Sidi Bousaïd, près de Tunis, le 5 février 2011. REUTERS/Louafi Larbi

partager

taille du texte

La révolution tunisienne fait face à un défi économique qu’elle doit surmonter si elle ne veut pas être récupérée par les extrémistes. Les islamistes ont certes laissé entendre, au début, qu’ils n’étaient pas intéressés par le pouvoir mais leur posture s’apparente à la stratégie de l’échec qu’ils souhaitent de leurs vœux car, dans ce cas, ils seront appelés pour assurer l’exclusivité du pouvoir. Ils sont persuadés que les nouveaux dirigeants ne réussiront pas à satisfaire les aspirations d’un peuple qui s’est révolté pour améliorer ses conditions matérielles. La révolution a eu d’ailleurs une origine purement sociale avant de devenir politique.

Chômage endémique

La Tunisie avait fait de sérieux progrès économiques mais ils n’ont profité qu’à une caste minoritaire proche de la famille Ben Ali et des services sécuritaires qui étaient le fondement du régime. Les nouveaux dirigeants ont des priorités immédiates. Ils doivent s’attaquer à l’explosion du nombre de chômeurs mais surtout, ouvrir des perspectives d’avenir aux diplômés universitaires qui, en 2009, comptaient 55% en recherche d’emploi. Certaines villes de province affichent des taux de chômage de 46% avec des pics de 60% pour les jeunes. La situation du chômage est devenue alarmante car aux 520.000 personnes sans emploi risquent de s’ajouter 200.000 autres à la suite de la révolution ainsi que les 80.000 nouveaux diplômés sortant des universités en juillet 2011. Jusqu’à présent, seules des solutions homéopathiques ont été envisagées par le nouveau régime avec l’embauche de 60.000 nouveaux fonctionnaires: Fonction publique, Armée et Sûreté nationale.

Les difficultés de la Tunisie sont structurelles car l’économie est entièrement dépendante des pays occidentaux alors que l’agriculture a été délaissée au profit des métiers de la ville. Le pays n’avait pas suffisamment investi à long terme, dans la petite industrie et le high-tech en particulier, préférant les solutions de facilité qui s'orientaient vers les emplois destinés à une main d’œuvre peu ou non qualifiée, peu rémunérée, employée dans des usines délocalisées d’Europe. La Tunisie n’a pas cherché à développer ses propres centres de production de produits finis mais s’est contentée d’accepter de la sous-traitance à bon marché. Le secteur porteur de l’automobile et des chaînes de montage s’est contenté de fabrication de tapis de voiture. Lorsque la crise automobile de 2008 a frappé, la sous-traitance tunisienne a subi les contrecoups des problèmes européens.

Tourisme en berne

Des entreprises françaises, souvent dirigées par des originaires de la région, avaient transféré en Tunisie leur fabrication textile avec à la clef la création de 200.000 emplois. Mais la concurrence des pays d’Asie a grignoté progressivement ce marché du travail car les coûts de production avaient du mal à s’aligner sur les salaires asiatiques. Les emplois générés par le secteur du tourisme sont à présent en danger avec la baisse dramatiquedes voyageurs qui boudent le pays par crainte sécuritaire.

Le tourisme couvrait 60% du déficit de la balance commerciale, générait les devises indispensables à l’économie, représentait 6,5% du PIB et distribuait des emplois à 350.000 salariés. Il vient de subir des baisses de recettes de 40% en raison des troubles. Des manifestations phares, comme le pèlerinage de la Ghriba à Djerba qui attirait paradoxalement des visiteurs israéliens, ont été annulées pour cause de révolution. Le nouveau ministre du Tourisme, Mehfi Houas, tente difficilement de recoller les morceaux:

«Nous faisons le tour des pays européens et nous aurons dans les prochains jours des contacts intensifs avec les tours opérateurs et je pense que le secteur peut récupérer».

Mais les voyagistes européens sont pessimistes et ils ont préféré remplacer la destination de la Tunisie par les îles Canaries, le Maroc ou la Turquie. L’année touristique 2011 est ainsi compromise en Tunisie.

Le pays est exsangue alors que la croissance, qui a atteint péniblement 3,8% en 2010, restera en deçà en 2011. Les problèmes de changement de gouvernance ont influé sur la bonne marche des entreprises. Les purges de dirigeants de sociétés d’Etat ou de PME, sous prétexte de collaboration avec l’ancien régime, imposées par les salariés eux-mêmes, ont décapité les structures et désorganisé les capacités de production. Les nouveaux dirigeants ont imposé le gel de 123 entreprises commerciales comprenant des entreprises tunisiennes privées mais aussi publiques, des holdings et des sociétés d’investissements.

Ouverture à de nouveaux secteurs

La Tunisie recherche de nouveaux secteurs pour employer des cadres diplômés mais elle doit au préalable restaurer l’Etat de droit et libéraliser les structures pour permettre aux entrepreneurs tunisiens et étrangers de se risquer dans des investissements prometteurs. Les dirigeants ont la solution de réorienter l’économie vers des secteurs à forte valeur ajoutée tout en stimulant le marché intérieur, négligé par l’ancien régime qui cherchait plutôt à favoriser la fuite de ses capitaux par le biais de marchés à l’étranger. Les Tunisiens pourraient à présent coordonner leur action économique avec leurs voisins du Maghreb pour développer un marché régional afin de diminuer la dépendance à l’égard de l’Europe.

La Tunisie n’a pas les moyens de s’en sortir toute seule et les dons alimentaires servent à couvrir les besoins des réfugiés libyens. Des aides massives internationales doivent être injectées, immédiatement, dans l’économie avant toute résolution des problèmes politiques. Les Américains qui sont très proches des nouveaux dirigeants ne font pas beaucoup d’efforts pour relever le pays. Amel Bouchmawi Hammami, présidente de la Chambre du commerce tuniso-américaine, a déclaré que 77 entreprises américaines s’étaient installées en Tunisie:

«malgré son importance et son employabilité (14.000 postes de travail), ce nombre d’entreprises reste au-dessous de nos ambitions et de nos efforts. Il est très minimal par rapport au nombre des entreprises américaines dans la région d’Afrique du nord et du Moyen-Orient».

Cependant la Tunisie ne pourra réussir que si elle compte sur elle-même et non sur l’aumône occidentale et si elle développe les outils pour susciter la création de micro-entreprises dynamiques génératrices d’emplois, à l’image de ce qui s’est fait en Israël. Pour un euro d’investissement, l’Etat apporte un euro d’aide remboursable à long terme et ouvre des crédits auprès de banques spécialisées pour permettre le décollage de l’entreprise.

Les créateurs ne manquent pas en Tunisie.

Des efforts sont déjà entrepris sur le plan international puisque la BEI (Banque européenne d’investissement) a mis à la disposition de la Tunisie plus de 3,6 milliards de dinars (1,7 milliard d’euros) pour encourager l’investissement. Il s’agit d’une part de développer des projets publics dans les secteurs de l’assainissement, de l’énergie et des infrastructures routières mais aussi de permettre la création de PME à travers des lignes de crédit auprès de banques tunisiennes. Ce montant est planifié pour être réparti entre plusieurs projets.

Pour donner un coup de fouet salvateur aux exportations, la BEI a décidé d’injecter 140 millions d’euros, sous réserve d’une autorisation de la Commission européenne, dans le nouveau complexe chimique de Mdhila du Groupe chimique tunisien. Par ailleurs une enveloppe de 160 millions d’euros servira au programme de modernisation routière pour améliorer l’infrastructure des routes à l’intérieur du pays et permettre le développement de villages éloignés défavorisés qui ont d’ailleurs été à la source de la révolution. Enfin, 310 millions d’euros seront mis à la disposition des collectivités locales des régions pauvres pour améliorer les équipements, les investissements énergétiques et pour aider les PME locales. L’objectif de la BEI est de favoriser un taux de croissance significatif afin de rassurer les investisseurs tunisiens et étrangers sur la crédibilité de la Tunisie nouvelle.

La situation de la Tunisie s’est aggravée avec l’afflux de réfugiés libyens qu’elle accueille sans limitation avec ses moyens économiques limités et avec un courage déterminé. En revanche, la frilosité de l’Europe et des Etats-Unis reste inexplicable quand on sait que des millions d’euros et de dollars ont été dépensés, en vain, pour abattre le régime du colonel Kadhafi. Il se confirme en effet que les Occidentaux ne lésinent jamais avec le «coût financier et humain des interventions militaires». Mais en négligeant les problèmes économiques rencontrés en Tunisie, la responsabilité de l’arrivée éventuelle au pouvoir des islamistes leur incombera totalement.

Jacques Benillouche

slateafrique.com

Les parias du printemps arabe

Email this page

Interdits d'asile en Egypte et en Tunisie, les Africains subsahariens, dont beaucoup témoignent avoir été victimes d’actes racistes en Libye, ne savent plus où aller.

Ce sont des Soudanais, des Erythréens, des Ethiopiens oromo, des Somaliens, des individus et des familles bénéficiant du statut de réfugiés: ils ne peuvent pas retourner dans leur pays d'origine et sont aujourd'hui "coincés" à la frontière libyenne. Ce sont souvent ces populations qui tentent de rejoindre l'Italie espérant bénéficier de meilleures conditions d'exil...

Selon le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations Unies, 14.000 migrants africains ont tenté de rejoindre les côtes européennes par bateau, essentiellement depuis la région de Mistrata dans la partie libyenne contrôlée par les opposants au pouvoir de Tripoli. Pas plus tard que le 11 juin dernier, plus de 1500 migrants africains, dont 135 femmes et 22 enfants, sont arrivés en Italie à bord de sept bateaux.

Se jeter à la mer. Les naufrages en mer seraient "plus fréquents qu’on ne le dit", d'après une chercheuse italienne bénévole auprès d’une association qui accueille régulièrement les rescapés de la mer à Lampedusa, petite île italienne. Les chiffres actualisés des disparus manquent en effet; en mai, les associations (comme la Fédération Internationale des Droits de l’homme) estimaient à plus de 1200 le nombre d'individus avalés par la Méditerranée depuis le début du conflit en Libye.

Au début du mois de juin, environ 270 candidats à l’exil ont disparu après que leur chalutier ait croulé sous le poids d'une mer déchainée, près des îles Kerkennah, un archipel tunisien. "Pendant deux jours, rapporte la chercheuse qui a pris en charge quelques migrants ayant survécu à ce drame et réussi à atteindre l'Italie, le bateau surchargé a tangué en mer. Les conditions climatiques étaient difficiles. Des gens sont morts, beaucoup sont tombés à l’eau. La panique a fait des dégâts aussi, à cause de bousculades et d'évanouissements, chez les enfants et les femmes notamment". Les 600 africains repêchés après ce naufrage ont été renvoyés dans le camp de Choucha, situé à proximité de la frontière tuniso-libyenne, à plus de 300 km de Sfax, en Tunisie.

Conditions catastrophiques. Faut-il noter aussi que beaucoup de travailleurs migrants qui se trouvaient Libye avant la guerre ont été rapatriés dans leur pays d'origine, grâce à l'Organisation Internationale des Migrations (OMI) et à la réactivité de leurs ambassades.

Ceux qui restent bloqués dans la région sont, comme le confirment le HCR, l'OMI et les associations que nous avons interrogés, originaires des zones en guerre de la Corne de l'Afrique et du Soudan. Ils sont déjà placés, sur papier, sous protection juridique des Nations Unies, pour la plupart.

Mais la situation effective est autre: le commissariat onusien se trouve dans l'incapacité de protéger de façon effective ces populations, pour le moment...

Que se passe-t-il en réalité? Seuls l’Egypte et la Tunisie pourraient les accueillir; or, dans ces pays, seuls les réfugiés libyens peuvent pénétrer sur le territoire de ces deux pays. Les autres "sont maintenus à la frontière, c’est-à-dire à la douane", nous confirme Geneviève Jacques de la FIDH. Là, dans ces zones de transit, les conditions de vie sont catastrophiques: extrême précarité des abris, des soins, de la nourriture et du contexte administratif, d’après la totalité des témoignages. L’Egypte, par exemple, continuerait même de faire pression pour que les campements de fortune qui hébergent ces migrants soient évacués le plus vite possible, toujours en refusant de permettre leur réinstallation dans le pays.

Ce sont des individus "doublement réfugiés" comme l’écrit une note de la FIDH. "Ils ne peuvent être accueillis que par les pays tiers puisque les leurs sont en guerre, explique Geneviève Jacques de la FIDH. Mais, regardez sur la carte de l’Afrique: aucun pays n’est un territoire de protection. Peut-être certains pays du Moyen-Orient. Et l’Europe…".

Victimes d'exactions racistes et de viols. Il est surtout hors de question pour ces réfugiés de retourner en Libye. Les témoignages recueillis par les associations et les journalistes sont unanimes: dans les zones rebelles, les "noirs", accusés d’être de mèche avec les kadhafistes, ont été "battus, spoliés, parfois violés et tués".

Une mission de la FIDH partie en mai dernier à la frontière égypto-libyenne (Salloum) s’apprête à publier un rapport complet dont une présentation est déjà disponible en ligne (ici). Les enquêteurs de l’organisation y confirment des violences à caractère raciste, "des témoignages concordants et unanimes des exactions", nous confirme Jacques Geneviève, alors membre de la mission. Ils écrivent que "l'amalgame noirs=mercenaires est désormais le prétexte d'insultes, de licenciements sans paiement, de passages à tabac et d'attaques de la part de groupes armés non identifiés" en Libye contrôlée par les rebelles. Des dépositions de viols ont aussi été recueillies. "La Cour Pénale Internationale a confirmé son intention de poursuivre ces exactions, dans la foulée de l’ouverture du dossier Kadhafi", se réjouit Jacques Geneviève, tout en précisant qu’aucune enquête n’est pour le moment diligentée officiellement à la Cour internationale de La Haye sur cet aspect précis.

Exploités par ici, accusés d'être des mercenaires par là... L’imbroglio humanitaire et sécuritaire dont sont victimes ces réfugiés africains paraît aussi comme la conséquence des politiques de gestion des flux migratoires, mises en place ces dernières années par l'Union Européenne qui a collaboré et octroyé un rôle central à la Libye de Kadhafi.

Dans le cadre de sa politique de délocalisation des camps de rétention, Bruxelles faisait de Tripoli un partenaire privilégié jusqu'à la veille du conflit. L’UE négociait même avec le dictateur libyen, l'année dernière, un fonds de plusieurs milliards, de l’argent destiné à renforcer "la lutte contre les migrations irrégulières". Pourtant, cela faisait des années que les ONG dénonçaient les conditions d’enfermement dans ces camps de rétention en Libye, sachant que le pays n’a jamais ratifié la Convention de Genève, un pays où de surcroit aucun système local ne garantit le droit d’asile.

D'après plusieurs sources, une partie importante des migrants, aujourd'hui coincés à la frontière libyenne, vivaient déjà des conditions difficiles dans le pays, dans les exploitations champêtres ou dans les camps où il était, dans tous les cas, difficile de faire prévaloir ses droits ou d'effectuer la procédure de demande d'asile...

Un ancien sous-officier militaire libyen exilé aujourd’hui dans le Sud de la France affirme que les humanitaires n’avaient aucun droit de les suivre "une fois dedans", dans ces prisons pour migrants, et que parmi ces derniers, ceux qui restaient longtemps dans le pays faute de pouvoir retourner chez eux, travaillaient dans les champs. "Et Kadhafi menaçait de lâcher ces noirs sur l’Europe, sous forme de chantage, c’est vrai, il en avait beaucoup", commente l’ancien soldat.

Exploités par ici, brandis comme objets de marchandages, accusés plus tard d’être des mercenaires par-là, filtrés à la frontière et refusés de séjour dans la région, ces réfugiés subsahariens ont aujourd'hui peu de marges de manoeuvre. "Beaucoup rêvaient d'une occasion de se jeter à la mer", se souvient l’ex-sous-officier. La mer, si, au moins, elle était plus tolérante…

Drogue: L'Afrique de l'Ouest dans les pas du Mexique

L'Afrique de l'Ouest s'inscrit dans les pas du Mexique en matière de trafic de drogue avec des acteurs locaux qui prennent progressivement le contrôle des systèmes toujours plus sophistiqués d'acheminement de la cocaïne en Europe, rapporte l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

La quantité de poudre blanche à destination de l'Europe saisie en Afrique de l'Ouest a baissé ces dernières années mais cette tendance est trompeuse, souligne Alexandre Schmidt, directeur régional de l'ONUDC, lors d'une réunion au Sénégal.

«Cela signifie qu'il y a un repositionnement des routes de la drogue et que les trafiquants de drogue disposent de moyens de plus en plus sophistiqués et qu'ils utilisent plus d'itinéraires», poursuit-il.

Si les Latino-Américains continuent de dominer le processus de prise de décision, les trafiquants d'Afrique de l'Ouest jouent un rôle de plus en plus important.

«C'est une nouvelle tendance et ce que nous observons en Afrique de l'Ouest est semblable à ce que nous observions au Mexique», souligne-t-il.

Schmidt minimise par ailleurs les risques de voir Al Qaïda au Maghreb islamique devenir un acteur clef du trafic de drogue dans la région.

«Les terroristes facilitent le passage des trafiquants (...) et ils reçoivent quelque chose en échange, soit du cash ou autre chose. Mais nous n'avons aucune preuve que les groupes terroristes organisent le trafic de drogue», indique-t-il.

Prenant pour exemple l'arrestation du gangster américain Al Capone pendant la Prohibition, il appelle les pays à faire plus pour combattre la finance illégale, notamment le blanchiment d'argent.

«Si nous voulons avoir un véritable impact sur les trafiquants de drogue (...), nous devons les toucher là où ça fait mal : l'argent», a-t-il conclu.

Reuters

El Hadji Diouf : « il y a beaucoup de magouilles dans le football sénégalais »

Le Sénégalais El Hadji Diouf (à droite).
Le Sénégalais El Hadji Diouf (à droite).
RFI/Eric Mamruth
Par Eric Mamruth

Le meilleur joueur africain de l’année 2001 et 2002 se trouvait à Bamako ce week-end pour participer au premier SIDAFOOT. Une initiative de l'association Mali Événement qui s'est traduite par la tenue d'un match de Gala au stade du 26 mars. L'occasion pour Eric Mamruth d'aller à la rencontre de l'actuel attaquant des Blackburn Rovers, prêté ces six derniers mois aux Glasgow Rangers. Une longue interview durant laquelle El Hadji Diouf, sans concession, évoque sa situation en club et en équipe nationale du Sénégal (première partie).

El Hadji Diouf critique les dirigeants du football sénégalais

20/06/2011 par Eric Mamruth

RFI : El Hadji Diouf, pourquoi participez-vous à ce SIDAFOOT ?
El Hadji Diouf : Ce que le football nous a donné, il faut le rendre au football. Si nous n’avions pas la santé, si nous n’étions pas exposés (médiatiquement), nous ne participerions pas à ce type d’événement. Depuis pas mal de temps, les footballeurs participent à des œuvres de charité. Je crois que c’est une bonne chose parce que les enfants aiment les footballeurs. Nous devons être des modèles.

RFI : Pourquoi n’y a-t-il pas eu de match de bienfaisance avant celui-ci, selon vous ?
El Hadji Diouf : Ce n’est pas pareil, ici (en Afrique). L’organisation prend plus de temps qu’en Europe où les gens s’occupent de tout. C’est ce qui nous manque encore. Heureusement, de jour en jour, nous progressons et nous grandissons. Aujourd’hui, c’est une grande première mais pourquoi ne pas le refaire chaque année dans un lieu différent ? Aujourd’hui, c’est pour la lutte contre le Sida, demain ce sera peut-être pour la paix en Côte d’Ivoire. Nous avions déjà joué un match en Casamance pour la paix dans cette région. Ça avait porté ses fruits. Il faut multiplier les actions de ce type parce que le football peut régler pas mal de choses dans ce monde.

RFI : Ça fait longtemps que vous ne vous êtes pas exprimé sur RFI au sujet de votre carrière alors que vous avez atteint la trentaine. Etes-vous toujours un joueur du championnat d’Ecosse ?
El Hadji Diouf : Pour le moment, je suis toujours un joueur des Rovers de Blackburn et ça se passe super bien. J’ai gagné le championnat d’Ecosse et la Coupe (avec Glasgow Rangers où El Hadji Diouf est prêté). J’étais très heureux à Glasgow la saison passée. Si les gens pensent que le football ne vaut rien là-bas, ils se trompent. C’est un excellent club, grand comme Manchester United. J’ai joué à Liverpool et je sais reconnaître les grands clubs. Les Rangers de Glasgow sont un très grand club.
Maintenant, il faut faire les choses dans les règles. Il me reste un an et demi de contrat avec Blackburn. Je dois retourner faire la pré-saison là-bas et après on verra. Dans le football actuel, un jour on est là et le lendemain, on n’est plus là.

RFI : Cela signifie-t-il que vous êtes ouvert à toute proposition ?

El Hadji Diouf sous les couleurs des Rangers de Glasgow.
AFP PHOTO/GRAHAM STUART

El Hadji Diouf : Oui, mais comme je l’ai dit, je suis toujours à Blackburn. Si les Rovers me disent de rester, on verra, on discutera. Pour l’instant, rien n’est encore fait. Je suis en vacances et j’ai envie d’en profiter avec ma famille, mes amis et le peuple sénégalais. […] La saison a été longue et difficile. Le championnat d’Ecosse est le seul au monde où on n’est rien si on n’est pas premier.

RFI : Vous avez annoncé votre retraite internationale il y a deux ans puis vous avez changé d’avis. Aujourd’hui quel est votre désir vis-à-vis de la sélection sénégalaise ?
El Hadji Diouf : Je souhaite jouer avec mon club tout d’abord. En sélection, je n’ai plus de rêve à atteindre. J’ai pris le bon wagon en équipe nationale, celui de 2002. Mon rêve actuel, c’est de jouer avec mon club et de prendre du plaisir. Si je joue en sélection, ça fera plaisir à mon peuple. Si je ne suis plus convoqué, c’est la vie.

RFI : Le désir est-il toujours là ?
El Hadji Diouf : Le désir de faire plaisir à mon peuple est toujours là. Mais pas celui de demander à l’entraineur de me prendre. […] Si on m’appelle, je viens avec plaisir parce que mon peuple n’attend que ça. J’étais à Dakar et les gens savent là-bas que l’équipe nationale a gagné des matches mais qu’elle ne joue pas. Les Sénégalais savent qu’il manque quelque chose à la sélection. Tout le monde me demande de revenir. Chaque chose en son temps.

RFI : Avez-vous discuté avec le sélectionneur, Amara Traoré ?
El Hadji Diouf : Non, nous n’avons pas eu de discussion. C’est un entraîneur et j’ai toujours fonctionné de la même manière. Je suis bon, tu me prends ; je ne suis pas assez bon à tes yeux, tu ne me prends pas et ainsi va la vie. […] Il n’y a pas de malentendu entre nous. Il a toujours été avec nous. Il prend les joueurs selon leurs performances en club. J’ai joué six mois avec les Rovers puis six mois avec les Rangers. J’ai réussi le doublé Coupe-Championnat d’Ecosse. Si je ne suis pas convoqué, c’est parce qu’il y a beaucoup de magouilles dans le football sénégalais. Ils ont très peur de moi parce qu’ils savent que ma voix est très écoutée. Je dérange. Ça ne va pas. La preuve : les joueurs n’ont pas touché leurs primes après les deux rencontres contre le Cameroun (en éliminatoires de la CAN 2012). C’est grave !

ENTRETIEN AVEC EL HADJI DIOUF, LA SUITE

Les sages-femmes au cœur des préoccupations des Nations unies

Maternité - La ville de Durban (Afrique du Sud) accueille ce lundi le lancement du premier rapport consacré à l'état actuel de la pratique de sage-femme à travers le globe, à travers de nouvelles données réunies dans 58 pays représentant toutes les régions et visant à aider à renforcer la pratique de sage-femme partout dans le monde. Intitulé « La pratique de sage-femme dans le monde en 2011: Naissances réussies, vies sauvées », le Rapport, dont le lancement sera sanctionné en fin de matinée par une conférence de presse, sera présenté par le Secrétaire général adjoint de l'ONU et Directeur exécutif du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), Dr Babatunde Osotimehin, en présence notamment de la présidente de la Confédération internationale des sages-femmes (ICM), Bridget Lynch.

Les sages-femmes jouent un rôle majeur dans la lutte contre la mortalité et la morbidité maternelles et infantiles. Néanmoins, de récentes analyses montrent qu'il y a beaucoup trop peu de sages-femmes et que le personnel et les services disponibles sont inégalement répartis entre les pays, notamment à l'intérieur de chaque pays.

Selon des chiffres avancés par le FNUAP, on estime à environ 900 le nombre des femmes qui meurent chaque jour et à plus de 34.000 le nombre de celles qui sont confrontées à des problèmes dus à des complications pendant leurs accouchements.

Dans certains des pays les plus pauvres du monde, 13% seulement de toutes les naissances sont assistées par une sage-femme ou par un travailleur de santé ayant les compétences nécessaires, tandis que certains pays devront doubler ou tripler le nombre des sages-femmes pour espérer que le pourcentage des naissances assistées par une accoucheuse qualifiée atteigne 95 %.

Le Rapport, qui fournit la meilleure analyse concernant le nombre de vies qui pourraient être sauvées si ce déficit était effacé, expose également les raisons pour lesquelles les savoir-faire et compétences des sages-femmes sont essentielles à la réalisation des points 4, 5 et 6 des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Dans bien des pays, beaucoup de femmes mettent leurs enfants au monde sans autre aide que celle d’une accoucheuse traditionnelle sans aucune formation obstétrique, mais en général très instruite des coutumes populaires relatives aux soins à donner à la mère et à l’enfant, contribuant toutefois à la protection maternelle et infantile.

Aussi est-il vivement question, dans certains pays, de prendre des mesures en faveur de l’intégration de l’accoucheuse traditionnelle dans le personnel sanitaire et de mettre sur pied des programmes de formation, en vue d’améliorer les connaissances de ces accoucheuses traditionnelles, ainsi que la qualité des soins qu’elles dispensent.

Le football français, tremplin pour les ambitions du Qatar

Le Qatar, qui s'impose comme la future grande puissance du football mondial, a jeté son dévolu sur la France pour faire étalage de son savoir-faire et affermir sa légitimité.

Avec l'arrivée en grande pompe des investisseurs du Qatar, le football français s'apprête à faire sa révolution. L'émirat a lancé une fusée à trois étages: prise de contrôle de 70% du capital du Paris-Saint-Germain pour un montant estimé à 50 millions d'euros; rachat par al-Jezira Sports des droits de diffusion internationale de la Ligue 1 pour la période 2012-2018 contre 195 millions d'euros; et dépôt, lundi, d'une offre dans le cadre de l'appel à candidatures pour la commercialisation des droits domestiques de la L1 pour 2012-2016 par cette même chaîne. Une bouffée d'oxygène pour les clubs français dont les déficits (130 millions d'euros de pertes cumulées la saison dernière) menaçaient de se creuser avec la baisse redoutée des droits du foot.

Pays organisateur du Mondial de 2022

Le triptyque qatarien éclaire la stratégie échafaudée dans le palais princier de Doha. Le Qatar, qui s'impose comme la future grande puissance du football mondial depuis qu'il a obtenu l'organisation de la Coupe de monde 2022, en décembre dernier, a jeté son dévolu sur la France pour faire étalage de son savoir-faire et affermir sa légitimité en la matière. «C'est une bonne nouvelle à tous points de vue. Le marché français offre une certaine attractivité avec un ticket d'entrée assez bas. La construction de stades pour l'Euro 2016 lui assure une dynamique. Le groupe al-Jezira a l'ambition de développer le produit Ligue 1», analyse Philippe Diallo, le directeur général des clubs professionnels.

Et le PSG, qui deviendra le 30 juin la propriété de Tamim bin Hamad al-Thani, le prince héritier du Qatar, servira de vitrine à ses ambitions sur la planète football. Du coup, les rumeurs les plus folles circulent. «L'arrivée de Leonardo a alimenté la boîte à fantasmes. Les Qatariens, qui ont travaillé en amont, ne se prononceront pas sur la nouvelle gouvernance du club ni sur l'enveloppe allouée au recrutement avant que la reprise du PSG soit officielle», tempère Philippe Diallo.

L'émirat du Golfe dispose certes de fonds illimités -Zinédine Zidane aurait porté sa candidature contre 11 millions d'euros- mais ses investissements servent d'abord de véhicule à une vision entrepreneuriale. «Dans la perspective du Mondial 2022, dont l'enjeu en terme de rayonnement international est crucial pour le régime, il est important de développer des compétences au niveau du management du football. Et le meilleur moyen, pour les Qatariens, est de se rôder en étant maître d'œuvre sur des projets moteurs comme le développement du PSG ou la valorisation de la Ligue 1. Le Qatar confirme son appétence pour la France. Ils ne sont pas payés une danseuse en venant à Paris mais ils veulent se positionner comme acteur majeur du football mondial», explique un homme d'affaires français installé dans le Golfe.

Libye: l'Otan reconnaît la perte d'un drone hélicoptère

BRUXELLES - L'Otan a reconnu mardi la perte d'un drone hélicoptère qui effectuait une mission de surveillance en Libye et démenti qu'un de ses hélicoptères d'attaque ait été abattu, a indiqué un porte-parole de l'alliance.

A 07H20 GMT aujourd'hui (mardi), l'Otan a été informée qu'un drone hélicoptère utilisé par l'alliance a disparu des écrans de contrôle radar du centre de commandement des opérations en Libye, a indiqué à l'AFP le lieutenant-colonel Mike Bracken, porte-parole de la mission Protecteur unifié dirigée par l'Otan.

Ce drone effectuait une mission de surveillance et de reconnaissance au-dessus de la Libye pour surveiller les forces pro-Kadhafi qui menacent les populations civiles, a ajouté le porte-parole.

Il a indiqué que l'Otan cherchait à déterminer les causes de la perte de cet appareil.

Le porte-parole a revanche catégoriquement démenti la perte d'un hélicoptère d'attaque. L'Otan confirme qu'elle n'a perdu aucun hélicoptère d'attaque durant l'opération +Protecteur unifié+, a-t-il dit.

La télévision libyenne a montré mardi des images de la carcasse d'un appareil, qu'elle a identifiée comme celle d'un hélicoptère Apache abattu près de Zliten à 160 km à l'est de la capitale.

Zliten est situé à 40 km à l'ouest de la ville rebelle de Misrata.

L'Otan utilise depuis quelques semaines des hélicoptères de combat en Libye pour tenter d'éviter l'enlisement du conflit, plus de deux mois après le début de l'intervention internationale.


(©AFP /

Centres hospitaliers Blaise-Compaoré et Yalgado-Ouédraogo : Le Premier ministre découvre les réalités

Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a effectué une visite dans les centres hospitaliers nationaux Blaise- Compaoré et Yalgado-Ouédraogo le lundi 20 juin 2011. Cette visite a permis au chef du gouvernement de découvrir le tout nouveau et premier centre de référence de la sous-région qu’est le premier et les réalités de fonctionnement du second ainsi que l’état de santé des malades.

C’est d’abord à l’hôpital national Blaise-Compaoré situé à Tingandogo sur l’axe Ouaga-Léo que le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a entamé sa visite dans la matinée du lundi 20 juin 2011. Il a été accueilli par le ministre de la Santé, le Pr Adama Traoré qui avait à ses cotés le directeur général de cet hôpital, Alexandre Sanfo, le personnel et les représentants de la coopération technique chinoise. Il a eu droit à une présentation de l’infrastructure dans son ensemble avant de visiter les différents services composés des urgences médicales, du service gynécologie obstétrique, de l’unité de dialyse, celle des soins intensifs, des blocs opératoires, des salles d’hospitalisation et de consultations ainsi que les salles VIP.

La visite s’est achevée à l’amphithéâtre par la présentation du plan de l’ouverture prochaine de l’établissement par le DG. Considéré comme étant une référence dans la sous-région du point de vue infrastructurel, cet hôpital est un établissement public de santé qui contribuera au bien-être social des populations en matière de soins. Il a été inauguré le 26 octobre 2010 par le Président du Faso Blaise Compaoré dont il porte le nom. Sa capacité est de 600 lits dont 226 seront opérationnels au départ. Il dispose également de deux ambulances et 324 agents recrutés à ce jour. Des préoccupations liées au fonctionnement de ce centre hospitalier qui ouvrira ses portes le 1er septembre prochain ont été soulevées. Elles se résument en termes de ressources humaines (insuffisances de spécialistes dans certains domaines), de logistiques (manque de matériels roulants, transport en commun du personnel) et un manque financier pour démarrer dans de bonnes conditions.

Le DG a, de ce fait, souhaité le soutien des plus hautes autorités de l’Etat afin de trouver des solutions aux problèmes posés. Une requête qui, du reste, a été favorablement accueillie par le Premier ministre qui a rassuré le personnel du soutien du gouvernement. A l’issue de sa visite, Luc Adolphe Tiao s’est dit très réconforté par le niveau exceptionnel des équipements et des infrastructures d’accueil. Il a également apprécié le processus de recrutement du personnel, de leur formation et leur intégration au sein de l’hôpital. L’hôte du jour a, par contre, déploré l’état défectueux des allées et couloirs. Avant de quitter les lieux, il a prodigué des conseils aux agents tout en les invitant à faire en sorte que toutes leurs activités soient basées sur la communication, et que la structure reflète leur image tout en insistant sur la prise en charge, le suivi et l’appui moral des patients.

Contraste entre les deux structures

Après le centre hospitalier national Blaise-Compaoré, la visite du Premier ministre s’est poursuivie au centre hospitalier national Yalgado-Ouédraogo situé au centre-ville. Sur place, Luc Adolphe Tiao a pu s’imprégner des réalités et s’enquérir de l’état de santé des malades. Dès son entrée dans le hall d’accueil, des signes des dures réalités de l’hôpital étaient perceptibles : des patients et leurs accompagnants assis à même le sol attendant de recevoir les soins, faute de place. Des réalités que le chef de l’exécutif a pu constater tout au long de sa visite dans les services d’urgences, en anesthésie et réanimation, en urgences viscérales et pédiatriques, en radiologie, en traumatologie et en gynécologie. Dans ces différents services, Luc Adolphe Tiao a pu s’imprégner de l’état des équipements et a réconforté les malades dans leurs lits d’hospitalisation : « Je suis le Premier ministre, je suis venu voir comment ça se passe, votre état de santé » a-t-il confié aux malades d’une salle relevant des services d’urgence. Après avoir visité les services, il a marqué un temps d’arrêt à la salle de réunion pour échanger à bâtons rompus avec le personnel.

Cette démarche a été positivement appréciée par les agents : « Cela fait 26 ans que je travaille ici, mais c’est la première fois que nous avons l’opportunité d’échanger directement avec un Premier ministre » a déclaré un d’entre eux. Les échanges ont permis au personnel de relever certaines insuffisances et difficultés rencontrées. Il s’agit des conditions d’accueil et d’hospitalisation, la prise en charge des malades, de l’état du plateau technique, de la vétusté des équipements, de l’insuffisance des ressources financières et du matériel, du problème de salaire du personnel, du manque d’ordinateurs et de connexion à l’Internet dans les bureaux des spécialistes, de la réglementation des marchés publics (dans le cas spécifique de l’hôpital). D’autres préoccupations ont été, par ailleurs, soulevées : la formation des spécialistes, celles des formateurs et des étudiants.

Une proposition a été faite dans ce sens sur la possibilité de former 100 spécialistes en 4 ans à hauteur de 560 millions. A tous ces problèmes évoqués, le Premier ministre, le ministre de la Santé et les responsables des services compétents ont apporté des éclaircissements. Luc Adolphe Tiao fidèle à sa logique d’éviter de faire des promesses démagogiques, a assuré que dans l’immédiat, le gouvernement prendra des dispositions pour « apporter une réponse rapide aux problèmes urgents ». Déjà, son institution (le Premier ministère) a pris l’engagement d’offrir une dizaine de tables d’accouchement à la maternité de Yalgado. A l’issue de sa visite dans les deux hôpitaux, il a invité le personnel à instaurer réciproquement l’esprit de complémentarité entre les CHN Blaise-Compaoré et Yalgado-Ouédraogo.

Privat OUEDRAOGO & Saïdou ZOROME (Stagiaire)


Le Premier ministre livre ses impressions après les visite du CHU Yalgado-Ouédraogo :

« Je voudrais d’abord saluer le courage, l’engagement et l’abnégation du personnel médical, paramédical, le personnel de soutien et l’administration de l’hôpital Yalgado-Ouédraogo parce que ce qui m’a été donné de constater ce matin relève de la prouesse. Il faut d’abord penser à ce personnel qui accompagne les malades. J’ai été aussi touché du dénuement dans lequel se trouve l’hôpital. Ce sont toujours les mêmes questions depuis des années. Des malades sont toujours visibles dans les couloirs et voir certains d’entre eux traîner encore sous les arbres ne fait pas plaisir. Nous avons pu également noter le manque de consommables, de réactifs, d’appareils de travail. L’entretien que j’ai eu avec le personnel a permis de constater que beaucoup de choses doivent être faites le plus rapidement possible. Nous allons apporter une réponse rapide pour régler les problèmes urgents. L’Etat, à travers le Premier ministère, va s’engager parce que j’ai vu certaines situations qui me semblent insupportables. Nous allons nous sacrifier pour permettre à certains services de l’hôpital de pouvoir bien fonctionner »

Propos recueillis par P.O

Sidwaya

Lotissements à Ouagadougou : Simon conseille le retrait de la gestion aux maires

L’actualité au niveau de la commune de Ouagadougou a été marquée ces derniers temps par de multiples mouvements d’humeur au sujet des opérations de lotissements et les accidents mortels dans certains arrondissements. Pour en parler, le maire de la ville, Simon Compaoré, a rencontré la presse le lundi 20 juin 2011. Il s’est aussi agi, au cours de la rencontre, de la tenue de la 3e édition des « Journées bilan de l’action municipale » qui débute aujourd’hui même.

Contrairement aux usages qui veulent que les conférences de presse débutent par une déclaration liminaire, cette fois-ci, les hommes de médias sont allés droit au but en posant sans détour des questions au bourgmestre de Ouaga, qui n’a pas boudé son plaisir, comme à son habitude, d’y apporter les réponses idoines. Le premier responsable de la commune se réjouit de l’évolution de la situation nationale, qui a des retombées positives sur la ville.

Depuis un certain temps en effet, a-t-il fait remarquer, la cité recommence à s’animer d’une autre manière au niveau du commerce, du social, du sport et de la culture. Cela achève de convaincre ceux qui étaient encore sceptiques que les choses sont en train de rentrer dans l’ordre. C’est tant mieux. Et le maire de remercier les uns et les autres pour les efforts consentis, les prières qui ont été dites çà et là et qui ramènent le Burkina dans une situation de stabilité.

En attendant le bilan de l’action municipale, qui sera présenté ce matin même au palais de la Jeunesse et de la Culture Jean-Pierre-Guingané, on peut d’ores et déjà retenir que c’est autour de 15 milliards de francs CFA que la mairie de Ouaga a investi dans la réalisation d’infrastructures de voirie, 11 autres milliards pour les routes…en somme pas moins de 30 milliards ont été injectés dans la construction d’écoles, de dispensaires, de maternités, de canalisations... Malheureusement, déplore Simon Compaoré, ces différentes actions de la municipalité ont été celées par les multiples problèmes de lotissements.

Les lotissements, il en a justement été question au cours du point de presse. Foi de Simon Compaoré, en son temps, il avait attiré l’attention des conseillers municipaux, des maires et de certaines associations sur les problèmes éventuels. Ses conseils n’ont pas été suivis et ce qu’il craignait est arrivé dans nombre d’arrondissements qui se sont retrouvés avec plus de demandeurs que de parcelles disponibles.

Résultat, une grogne généralisée. Le gouvernement a donc décidé de l’arrêt des opérations de lotissement pour y voir plus clair parce qu’il régnait, selon l’édile de Ouaga, « un flou artistique ». Pour Simon Compaoré, dans l’attribution des parcelles dans sa commune, il faut savoir ce qui est prioritaire. Il préconise même, pour y couper court, que la gestion des lotissements soit retirée aux maires et confiée au ministère de tutelle.

Candidat à sa propre succession ?

S’agissant des mouvements d’humeur à travers la capitale, l’avis du maire est qu’aucun citoyen ne s’interroge sur le travail du Conseil municipal pendant ses 5 ans à la tête de la commune en matière d’assainissement, de voirie, d’eau... Ouagadougou, pour lui, existe depuis toujours et n’est plus ce qu’elle était au départ.

La ville a explosé du point de vue de sa superficie et de celui de sa démographie. En 1960, la capitale comptait 60 000 habitants avec quelques milliers d’hectares. Aujourd’hui elle est à 2 millions d’âmes avec plus de 52 000 hectares. Face à une telle situation, confesse le maire, les problèmes ne peuvent pas manquer. On dénombre plus de 6000 rues dans la ville de Ouagadougou et plus de 2000 km qu’il faut y créer et entretenir.

Même avec des milliards chaque année, il est difficile de donner satisfaction à tout le monde. Les barricades et les pneus brûlés par certains citadins pour réclamer des ouvrages d’assainissement et du bitume sont, de l’avis du maire, le signe d’une anarchie que la municipalité ne saurait tolérer. Pour lui, « la situation nationale qui est en train de se normaliser ne plaît pas à des gens qui tentent alors de maintenir la chaleur en brûlant des pneus ».

Que dire des accidents mortels dans la capitale dont des noyades dans des trous creusés par des individus dans les quartiers périphériques pour y prélever la terre ou pour fabriquer des briques ? Simon est catégorique. L’incivisme de ces derniers et la responsabilité parentale son engagés. « Chacun doit assumer ses turpitudes », conclut-il.

Les préoccupations des journalistes ont aussi porté sur le projet de redécoupage de la commune, les problèmes à Rood-woko, le projet de cimetières et de pompes funèbres municipaux… Le maire, assisté de ses collaborateurs, a donné des réponses appropriées aux questions des hommes de médias, leur demandant de toujours accompagner l’action municipale.

Une question qui s’est, tout naturellement, invitée au débat, c’est celle de la candidature du maire Compaoré à sa propre succession en 2012. Au départ évasif, Simon s’est finalement prononcé en ces termes : « Si après nous avoir suivis pendant des années, vous avez vu que c’est quelque chose qui vous plaît, qui vous enchante, préparez-vous parce qu’il y aura suffisamment la place ». Relancé par les journalistes, il ajoute : « En termes clairs, c’est à vous de tirer les conclusions. Honnêtement, moi j’ai 16 ans à la tête de l’Hôtel de ville. Je n’ai plus rien à prouver ».

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur Paalga

Russie: 44 morts dans le crash d'un Tupolev sur une route de Carélie

Quarante-quatre personnes, dont plusieurs citoyens étrangers, ont trouvé la mort lundi soir dans l'accident d'un Tupolev-134, un moyen-courrier qui aurait tenté un atterrissage d'urgence par mauvais temps sur une route de Carélie dans le nord-ouest de la Russie.

Quarante-quatre personnes, dont plusieurs citoyens étrangers, ont trouvé la mort lundi soir dans l'accident d'un Tupolev-134, un moyen-courrier qui aurait tenté un atterrissage d'urgence par mauvais temps sur une route de Carélie dans le nord-ouest de la Russie.

Quarante-quatre personnes, dont plusieurs étrangers, ont trouvé la mort lundi soir dans l'accident d'un Tupolev-134, un moyen-courrier qui aurait tenté un atterrissage d'urgence par mauvais temps sur une route de Carélie dans le nord-ouest de la Russie.
Le bi-réacteur de la compagnie RusAir, venu de Moscou, tentait d'atterrir peu avant minuit à l'aéroport de Petrozavodsk, capitale de cette république russe limitrophe de la Finlande, lorsqu'il s'est écrasé sur une route voisine.
"Quarante-quatre personnes ont perdu la vie et huit ont été blessées", a indiqué le ministère des Situations d'urgence.
Des témoins de l'accident ont raconté avoir sauvé des survivants avant que la carlingue ne prenne feu, selon les images des télévisions russes.
"La scène était terrible, on a commencé à sortir des victimes", a raconté un homme d'une quarantaine d'années sur la chaîne Vesti.
"On a évacué deux personnes qui étaient au milieu de la route. Un autre m'a agrippé le bras, mais je n'ai pas eu le temps. Tout a commencé à exploser autour de moi, je ne pouvais plus m'approcher. Ca brûlait partout... Je n'ai pas pu...", a raconté un autre.
Les télévisions ont montré mardi matin des images de fragments de l'avion, éparpillés sur la route. La voiture d'un policier se trouverait coincée sous la carlingue avec son occupant.
52 personnes se trouvaient à bord : 43 passagers et neuf membres d'équipage, dont seule une hôtesse de l'air a survécu.
Un Suédois, un Néerlandais et deux Ukrainiens sont sur la liste des morts ainsi qu'une famille de quatre personnes ayant les nationalités russe et américaine, selon le ministère des Situations d'urgences.
L'arbitre de football Vladimir Pettaï, 38 ans, arbitre de la Fifa, est sur la liste des morts.
Les huit survivants de la catastrophe ont été hospitalisés, dont sept "dans un état extrêmement grave", a déclaré une porte-parole du ministère des Situations d'urgence, Irina Andrianova, à RIA Novosti.
Deux enfants de 9 et 14 ans, Anton Terekhine et sa soeur Anastassia sont sur la liste de survivants, alors que leur mère a trouvé la mort dans l'accident.
"L'état du garçon est critique. Il a perdu beaucoup de sang", a indiqué la ministre de la Santé Tatiana Golikova.
Selon de premières informations données dans la nuit, l'appareil, en service depuis 31 ans, a tenté de se poser en catastrophe sur l'autoroute.
L'accident a pu être provoqué par les mauvaises conditions météorologiques, a estimé le directeur de l'aéroport, Alexeï Kouzmitski, cité par Interfax. La pluie tombait et un épais brouillard recouvrait la région.
D'autres informations ont fait état d'une panne des systèmes de signalement au sol de l'aéroport.
Mais selon un responsable local de la sécurité civile, Nikolaï Fedotov, l'avion a pu couper lui-même l'alimentation des feux en accrochant une ligne électrique, et se serait écrasé sur la route voisine.
Les deux boîtes noires de l'appareil ont été retrouvées, selon Interfax.
Le président français a exprimé ses condoléances, avant une rencontre avec le Premier ministre en marge du salon aéronautique du Bourget, où la Russie présente le Superjet-100, le remplaçant des Tupolev.
Le Tupolev 134 est un avion de 70 à 90 places selon les versions, produit à 850 exemplaires entre 1966 et 1984 en Union soviétique. Selon la chaîne publique Rossia, une centaine sont encore en service en Russie.
Cet accident est le plus meurtrier en Russie depuis celui, en avril 2010, du Tupolev 154 du président polonais (96 morts près de Smolensk, ouest).

Regain de violence en Irak: 25 morts dans un attentat visant un gouverneur

© AFP La carcasse d'une voiture détruite lors d'un attentat, le 21 juin 2011 à Diwaniya, en Irak
© AFP

DIWANIYA (Irak) (AFP) - (AFP) - L'Irak a connu mardi un regain de violence à six mois du retrait total des forces américaines avec la mort de 25 personnes, en grande majorité des policiers, dans un double attentat qui visait le gouverneur de Diwaniya (centre).

Un membre du gouvernorat, Initissar al-Moussaoui, a affirmé que "l'attaque a été perpétrée par al-Qaïda pour tuer le gouverneur".

"Vers 07H45 (04H45 GMT), deux voitures ont explosé à peu près en même temps près de la maison du gouverneur de cette province chiite, tuant 25 personnes et en blessant plus de 30", a déclaré à l'AFP une source du ministère de la Défense.

Une source médicale à Diwaniya, à 160 km au sud de la capitale, a fait état de 21 tués, tous des policiers, et 35 blessés, dont 30 policiers, deux enfants, deux hommes et une femme. "La majorité des cadavres sont totalement brûlés", a précisé la source.

Un colonel de police, qui a refusé d'être identifié, a indiqué à l'AFP que les attentats visaient le convoi du gouverneur qui devait quitter son domicile.

Le bureau du gouverneur a assuré que Salem Hussein, membre du parti Dawa du Premier ministre Nouri al-Maliki, était sain et sauf. Il semble qu'il ait eu la vie sauve parce qu'il est sorti de chez lui plus tard que d'habitude.

© AFP Des forces de sécurité irakiennes inspectent les lieux d'un attentat, le 21 juin 2011 à Diwaniya
© AFP

"Je quittais mon domicile pour aller au travail, lorsqu'une voiture a explosé près de l'entrée principale de la résidence du gouverneur, suivie d'une seconde. Sur le sol, j'ai vu des corps si calcinés qu'on ne pouvait reconnaître si c'était des hommes ou des femmes. il y avait aussi des voitures qui brûlaient", a raconté à l'AFP Abdallah Abdel Hussein, un journalier de 45 ans.

Les explosions ont été si fortes que le mur d'enceinte et la façade de la résidence ont été endommagées, a constaté un journaliste de l'AFP.

D'autres régions ont également été la cible de violences. A Awlad Muslim, à 60 km au sud de Bagdad, dans la province de Babylone, deux personnes ont perdu la vie et huit ont été blessées, dont deux policiers, par une bombe qui a explosé dans un café, a affirmé le lieutenant de police Mohammad Ali.

Dans l'est de Bagdad, rue de Palestine, une personne a été tuée et cinq ont été blessées, dont trois militaires, par une bombe qui visait une patrouille de l'armée, a indiqué une source du ministère de la Défense.

© AFP Carte de localisation de l'attentat à Diwaniya en Irak
© AFP

Dans l'ouest de la capitale, dans le quartier Noussour, une personne a été tuée et trois autres ont été blessées par une bombe dissimulée dans un minibus, selon une source du ministère de l'Intérieur.

Il semble qu'al-Qaïda ait décidé depuis trois mois de prendre pour cible les gouverneurs irakiens, afin de paralyser l'activité économique dans les régions.

Le 14 juin, des dizaines d'insurgés munis d'armes automatiques et de vestes explosives avaient lancé un assaut contre le siège du gouvernorat de Diyala, au nord-est de Bagdad, tuant sept personnes et en blessant 35.

Une attaque du même type avait déjà eu lieu le 29 mars contre le conseil provincial de Salaheddine (58 morts). Les hommes armés équipés de vestes explosives avaient pris le contrôle de l'édifice du centre de Tikrit, au nord de Bagdad, à la faveur de la panique provoquée par un attentat suicide.

La violence en Irak est en baisse mais n'a pas pour autant disparu. Il y a eu 177 morts en mai, selon les chiffres officiels. La majorité des attaques s'opère par le biais de bombes placées sur la bord de la route ou avec des pistolets munis de silencieux.

Selon la compagnie privée de sécurité AKE, les attentats sont à la hausse depuis le début de l'année, avec une moyenne de plus de 10 incidents violents par jour en mai, contre 4 à 5 en janvier.