21 juin, 2011

Regain de violence en Irak: 25 morts dans un attentat visant un gouverneur

© AFP La carcasse d'une voiture détruite lors d'un attentat, le 21 juin 2011 à Diwaniya, en Irak
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DIWANIYA (Irak) (AFP) - (AFP) - L'Irak a connu mardi un regain de violence à six mois du retrait total des forces américaines avec la mort de 25 personnes, en grande majorité des policiers, dans un double attentat qui visait le gouverneur de Diwaniya (centre).

Un membre du gouvernorat, Initissar al-Moussaoui, a affirmé que "l'attaque a été perpétrée par al-Qaïda pour tuer le gouverneur".

"Vers 07H45 (04H45 GMT), deux voitures ont explosé à peu près en même temps près de la maison du gouverneur de cette province chiite, tuant 25 personnes et en blessant plus de 30", a déclaré à l'AFP une source du ministère de la Défense.

Une source médicale à Diwaniya, à 160 km au sud de la capitale, a fait état de 21 tués, tous des policiers, et 35 blessés, dont 30 policiers, deux enfants, deux hommes et une femme. "La majorité des cadavres sont totalement brûlés", a précisé la source.

Un colonel de police, qui a refusé d'être identifié, a indiqué à l'AFP que les attentats visaient le convoi du gouverneur qui devait quitter son domicile.

Le bureau du gouverneur a assuré que Salem Hussein, membre du parti Dawa du Premier ministre Nouri al-Maliki, était sain et sauf. Il semble qu'il ait eu la vie sauve parce qu'il est sorti de chez lui plus tard que d'habitude.

© AFP Des forces de sécurité irakiennes inspectent les lieux d'un attentat, le 21 juin 2011 à Diwaniya
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"Je quittais mon domicile pour aller au travail, lorsqu'une voiture a explosé près de l'entrée principale de la résidence du gouverneur, suivie d'une seconde. Sur le sol, j'ai vu des corps si calcinés qu'on ne pouvait reconnaître si c'était des hommes ou des femmes. il y avait aussi des voitures qui brûlaient", a raconté à l'AFP Abdallah Abdel Hussein, un journalier de 45 ans.

Les explosions ont été si fortes que le mur d'enceinte et la façade de la résidence ont été endommagées, a constaté un journaliste de l'AFP.

D'autres régions ont également été la cible de violences. A Awlad Muslim, à 60 km au sud de Bagdad, dans la province de Babylone, deux personnes ont perdu la vie et huit ont été blessées, dont deux policiers, par une bombe qui a explosé dans un café, a affirmé le lieutenant de police Mohammad Ali.

Dans l'est de Bagdad, rue de Palestine, une personne a été tuée et cinq ont été blessées, dont trois militaires, par une bombe qui visait une patrouille de l'armée, a indiqué une source du ministère de la Défense.

© AFP Carte de localisation de l'attentat à Diwaniya en Irak
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Dans l'ouest de la capitale, dans le quartier Noussour, une personne a été tuée et trois autres ont été blessées par une bombe dissimulée dans un minibus, selon une source du ministère de l'Intérieur.

Il semble qu'al-Qaïda ait décidé depuis trois mois de prendre pour cible les gouverneurs irakiens, afin de paralyser l'activité économique dans les régions.

Le 14 juin, des dizaines d'insurgés munis d'armes automatiques et de vestes explosives avaient lancé un assaut contre le siège du gouvernorat de Diyala, au nord-est de Bagdad, tuant sept personnes et en blessant 35.

Une attaque du même type avait déjà eu lieu le 29 mars contre le conseil provincial de Salaheddine (58 morts). Les hommes armés équipés de vestes explosives avaient pris le contrôle de l'édifice du centre de Tikrit, au nord de Bagdad, à la faveur de la panique provoquée par un attentat suicide.

La violence en Irak est en baisse mais n'a pas pour autant disparu. Il y a eu 177 morts en mai, selon les chiffres officiels. La majorité des attaques s'opère par le biais de bombes placées sur la bord de la route ou avec des pistolets munis de silencieux.

Selon la compagnie privée de sécurité AKE, les attentats sont à la hausse depuis le début de l'année, avec une moyenne de plus de 10 incidents violents par jour en mai, contre 4 à 5 en janvier.

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