08 mai, 2011

Elections en Irlande du Nord: victoire de la coalition au pouvoir

AFP/Archives

Le Premier ministre d'Irlande du Nord, Peter Robinson, du Parti unioniste démocratique (DUP, protestant) en mai 2010 à Belfast

Les deux partis membres de la coalition au pouvoir en Irlande du Nord ont renforcé leur position à l'assemblée nord-irlandaise lors des élections organisées jeudi, selon les résultats publiés dans la nuit de samedi à dimanche.

Le Parti unioniste démocratique (DUP, protestant) et le Sinn Fein (nationaliste, catholique) ont remporté respectivement 38 (+2) et 29 sièges (+1), soit un total de 67 sièges sur 108, confortant leur domination sur cette assemblée où ils détenaient à eux deux 64 sièges depuis les élections de 2007.

Cette consultation s'est tenue jeudi, en même temps qu'un référendum organisé dans tout le Royaume-Uni sur la réforme du mode de scrutin, mais la publication des résultats a été retardée par la lenteur des comptages.

La mise en place de cette assemblée régionale en 1998 était la clé de voûte des accords de paix qui ont largement mis fin à trois décennies de violences. C'est la première fois que cette assemblée parvenait au terme d'une législature complète de quatre ans, son fonctionnement ayant été à plusieurs reprises interrompu par les dissensions entre unionistes et nationalistes.

Ce scrutin s'est déroulé dans le calme, mais sous haute surveillance policière après le regain de tension ces dernières semaines dans la province britannique semi-autonome, dotée depuis mai 2007 d'un gouvernement bi-confessionnel réunissant catholiques séparatistes et protestants unionistes.

Début avril, un policier catholique avait péri dans l'explosion d'une voiture piégée, un attentat attribué à des républicains dissidents, et une camionnette bourrée d'explosifs avaient été découverte peu après, dissimulée au bord d'une route.

Peter Robinson (DUP), qui devrait ainsi être reconduit au poste de Premier ministre d'Irlande du Nord, a d'ailleurs dédié cette victoire au policier tué, soulignant que ces résultats montraient que les Nord-Irlandais voulaient la paix.

Les violences entre séparatistes catholiques et loyalistes protestants, qui ont fait plus de 3.500 morts en 30 ans, ont pris quasiment fin avec l'accord dit du vendredi saint d'avril 1998.

Mais des groupes dissidents continuent de prôner le recours aux armes. Une trentaine d'attentats ou de tentatives, tous attribués à des dissidents de l'Armée républicaine irlandaise (IRA), une organisation catholique séparatiste, ont été recensés en Irlande du Nord l'an dernier, sans toutefois faire de morts.

LE CHEF DES REBELLES LIBYENS NIE UN ACCORD D'ARMES AVEC L'ITALIE

LE CHEF DES REBELLES LIBYENS NIE UN ACCORD D'ARMES AVEC L'ITALIEBENGHAZI (Reuters) - Le chef des rebelles libyens a contredit samedi une information d'un porte-parole de la rébellion qui indiquait qu'un accord avait été trouvé avec l'Italie pour la livraison d'armes.

"Nous n'avons reçu aucune arme, ni d'Italie ni d'aucun autre pays", a déclaré Abdel Fattah Younes à la chaîne d'information Al Djazira.

"Peut-être qu'un de nos frères ne s'est pas bien exprimé (...) Nous présentons nos excuses à l'Italie au nom de tous les frères du Conseil national", a-t-il poursuivi.

Un peu plus tôt samedi, un porte-parole de la rébellion, Abdel Hafiz Ghoga, avait annoncé à Benghazi, bastion des opposants au régime de Mouammar Kadhafi, un accord bilatéral entre Rome et les insurgés aux termes duquel l'Italie leur fournirait toutes les armes nécessaires.

Les rebelles réclament depuis des semaines des armes pour tenir tête à l'armée régulière de Kadhafi.

L'Italie a également réfuté tout accord de livraison d'armes aux rebelles.

"Il n'existe pas d'accord pour leur fournir des armes", a déclaré à l'agence Reuters le porte-parole du ministère italien des Affaires étrangères.

Le porte-parole italien s'est borné à indiquer que son pays n'a offert à la rébellion que "du matériel d'autodéfense" comme convenu lors de la rencontre en avril à Doha du "groupe de contact" sur la Libye.

Gavin Jones et Deepa Babington; Jean-Loup Fiévet et Benjamin Massot pour le service français

Syrie: l'armée intervient à Banias et à Homs, un enfant de 12 ans tué

AFP

Capture d'écran d'une vidéo sur You Tube montrant des Syriens manifestant à Kofr Bel le 6 mai 2011

Les autorités syriennes affichaient dimanche leur détermination à faire taire par la force la contestation sans précédent contre le président Bachar al-Assad, en ordonnant à l'armée d'intervenir tour à tour à Banias et à Homs où, selon un militant, un enfant de 12 ans a été tué.

Par ailleurs, un vétéran de la lutte pour les droits de l'homme en Syrie, Riad Seif, 64 ans, qui souffre d'un cancer, a été inculpé dimanche pour avoir enfreint l'interdiction de manifester, selon l'avocat Khalil Maatouk.

Les militaires, qui avaient pris position depuis vendredi avec des chars dans le centre de Homs, à 160 km au nord de Damas, ont pénétré samedi soir et dimanche à l'aube dans plusieurs quartiers tenus par les opposants au régime comme Bab Sebaa et Baba Amr, selon un militant des droits de l'Homme.

Des tirs de mitrailleuses lourdes ont résonné dans ces quartiers, où l'électricité et les communications téléphoniques étaient coupées.

Un enfant de 12 ans, Qassem Zouheir al-Ahmad, a été tué dimanche par des tirs, a indiqué le militant sans pouvoir préciser les circonstances de ces tirs.

Il a également fait état d'autres morts à Homs sans pouvoir en fournir le nombre. "Des tireurs ont pris position sur les toits d'immeubles dans le quartier de Karam al-chami", a-t-il ajouté.

Une vidéo publiée sur YouTube montre une vingtaine de camions remplis de militaires se diriger dans la nuit vers Bab Sebaa.

"Malgré le siège des villes par les tanks (...) les menaces, les tortures sauvages, les jeunes ont brisé le mur de la peur et ont manifesté lors du +vendredi du défi+. C'est très difficile que le peuple revienne en arrière", a affirmé à l'AFP Moujab Assamra, 33 ans, membre du parti de l'Union socialiste (opposition, interdit), réfugié depuis une semaine au Liban avec sa famille.

Les opposants avaient appelé à manifester massivement vendredi pour une journée baptisée "Vendredi du défi" et au moins 26 manifestants ont été tués, selon un militant.

A Banias, ville de 50.000 habitants sur la côte méditerranéenne dans le nord-ouest, les communications téléphoniques, l'électricité et l'eau ont été coupées, selon Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"La ville est coupée du monde et dans les quartiers sud, place forte des contestataires, il y a des tireurs embusqués sur les toits", a-t-il ajouté.

"Des chars ont été déployés dimanche sur la corniche et dans les quartiers sud de Banias et des perquisitions ont été effectuées. Des personnes ont été arrêtées sur la base de listes", selon lui.

Samedi, il y a eu déjà des perquisitions et des arrestations de blessés dans ces quartiers, où vivent 20.000 personnes, selon lui.

Son organisation a précisé que plus de 250 personnes, dont un enfant de 10 ans, ont été arrêtées entre samedi soir et dimanche à Banias.

Selon le quotidien al-Watan, proche du pouvoir, l'armée livre depuis vendredi soir "une bataille féroce contre des groupes qui utilisent des armes lourdes, des roquettes anti-chars et des mitrailleuses" à Banias et dans ses environs.

Au moins six personnes ont péri samedi à Banias: quatre femmes qui manifestaient ont succombé à des tirs des forces de sécurité, selon un militant, puis deux personnes ont été tuées en fin de journée, selon un bilan de l'OSDH.

L'armée intervient à Homs et à Banias après dix jours de siège de Deraa (sud), épicentre de la contestation. Entrée le 25 avril dans la ville, l'armée a arrêté plusieurs milliers de personnes, selon des militants.

Selon al-Watan, Bachar al-Assad a rencontré samedi une délégation de jeunes Syriens qui "ont évoqué les pratiques violentes de certains agents de sécurité".

"Le président Assad n'a pas démenti ces pratiques et a affirmé qu'il s'agissait de comportements individuels et que le gouvernement oeuvrait pour contenir la crise et éloigner la violence", ajoute le journal.

A Damas, l'opposant Riad Seif "a été déféré devant la justice qui l'a inculpé du crime de manifester", a déclaré Me Maatouk.

Riad Seif a affirmé au juge avoir été "frappé à la tête par les agents de sécurité" avant d'être arrêté vendredi près d'une mosquée dans le centre de Damas. Une manifestation contre le régime avait rassemblé plusieurs centaines de personnes vendredi à la sortie de cette mosquée.

Agé de 64 ans, M. Seif a purgé une peine de deux ans et demi (janvier 2008-juillet 2010) pour avoir appelé à la démocratie dans son pays. Il avait aussi été condamné en 2001 à cinq ans de prison pour avoir voulu "changer la Constitution d'une manière illégale".

La Syrie a appris de l'Iran comment réprimer un mouvement de protestation, en recourant à la torture, a affirmé un cyberdissident syrien de premier plan dans un entretien avec l'agence de presse autrichienne APA.

"Si vous arrêtez et torturez quelqu'un, au moins dix de ses amis auront peur. C'est comme ça qu'elles (les forces de sécurité) ont procédé ces deux dernières semaines", a ajouté le militant, âgé de 28 ans, dans cet entretien téléphonique publié en allemand.

Ben Laden avant sa mort: pas de sécurité aux USA sans sécurité en Palestine

DUBAI - Le fondateur du réseau Al-Qaïda Oussama Ben Laden a averti qu'il n'y aurait pas de sécurité aux Etats-Unis sans la sécurité en Palestine, dans un message audio enregistré avant son élimination par un commando américain au Pakistan et mis en ligne dimanche par un site islamiste.

Dans ce message adressé au président américain Barack Obama, Oussama Ben Laden avertit que l'Amérique ne pourra rêver de sécurité tant que nous ne vivrons pas cette sécurité en Palestine.

Il est injuste que vous viviez en paix alors que nos frères (dans la bande de) Gaza vivent dans la détresse. En conséquence et avec la volonté de Dieu, nos attaques contre vous vont se poursuivre tant que se poursuivra votre soutien aux Israéliens, ajoute-t-il dans ce court enregistrement.


(©AFP /

Cuba: un opposant meurt après avoir été frappé par la police, selon la dissidence

LA HAVANE (AFP)

AFP/Archives

Des policiers cubains à La Havane

La dissidence cubaine a affirmé que le dissident Juan Wilfredo Soto était mort dimanche à Santa Clara, dans le centre de Cuba, trois jours après avoir été arrêté et frappé par la police.

Le dissident Guillermo Farinas a déclaré par téléphone à l'AFP depuis Santa Clara que Juan Wilfredo Soto, 46 ans, était décédé dimanche matin dans un hôpital de cette ville où il avait été conduit jeudi par des policiers qui l'avaient arrêté.

Un autre dissident, Elizardo Sanchez, a réclamé "une enquête indépendante du gouvernement pour élucider" la mort de Juan Wilfredo Soto, liée selon lui "aux coups qu'il a reçus" de la police.

Un perturbateur évacué lors d'un discours de Sarkozy

Un perturbateur évacué lors d'un discours de SarkozyQualifiant d''insulte' la politique du chef de l'Etat, un homme qui perturbait un discours de Nicolas Sarkozy dimanche 8 mai à Port-Louis, près de Lorient, a été évacué par son service d'ordre. Alors que le chef de l'Etat venait de commencer son discours à l'occasion du 66e anniversaire de la victoire des Alliés, le 8 mai 1945, et de la fin de la seconde guerre mondiale, cet homme a lancé d'une voix forte : 'votre politique est une insulte, c'est la mort de la liberté, de l'égalité et de la fraternité !'.

Il a répété la phrase plusieurs fois de manière très audible par l'assistance composée de plusieurs centaines de personnes, certains manifestant leur réprobation par des 'ça suffit !'. L'homme a été rapidement pris en charge par une demi-douzaine de membres du service d'ordre et évacué des lieux. Selon l'Elysée, le fauteur de trouble est un conseiller municipal communiste de la ville voisine de Lanester, Vladimir Bizet-Sefani, également militant CGT.

JOURNÉE D'HOMMAGE ET DE COMMÉMORATION

Cet incident n'a pas désarçonné le chef de l'Etat lors de son discours, ni ne l'a empêché de sacrifier au rituel du bain de foule avant de regagner Paris avec le premier ministre, François Fillon, le ministre de la défense, Gérard Longuet et les présidents de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, et du Sénat, Gérard Larcher.

Dans son discours, Nicolas Sarkozy a rendu hommage à la 'capacité d'endurance et de résistance hors du commun' des Bretons pendant la Seconde guerre mondiale, et rappelé le souvenir des 69 résistants bretons exécutés par les Allemands dans la citadelle de Port-Louis. Avant cette étape bretonne, le président a procédé dimanche au traditionnel dépôt de gerbe au pied de la statue du général Charles de Gaulle sur les Champs-Elysées.

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Benoît XVI appelle à ne pas se laisser submerger par "la peur des autres"

AFP

La foule réunie pour la messe de Benoît XVI dans le parc San Giuliano à Mestre, près de Venise, le 8 mai 2011

Benoît XVI a appelé dimanche les catholiques occidentaux à ne pas se laisser entraîner par "la peur des autres" et à résister au découragement devant les jugements critiques, devant quelque 300.000 fidèles rassemblés près de Venise.

Dans un nouvel appel à l'accueil des immigrés, Benoît XVI a appelé les fidèles à ne pas céder à "la peur des autres, des étrangers et des personnes venant de loin" et qui semblent leur "porter atteinte".

L'Europe est secouée par des polémiques sur l'afflux d'immigrés en provenance de Tunisie et de Libye. L'Italie est en première ligne face aux côtes nord-africaines, accusant ses partenaires de manquer de solidarité.

Plus globalement, Benoît XVI a appelé les catholiques à "rendre compte de l'espérance chrétienne en l'homme moderne souvent submergé par des problématiques inquiétantes et vastes, mettant en crise les fondements mêmes de son être et de son agir".

AFP

Benoît XVI arrivant au parc San Giuliano à Mestre, près de Venise, le 8 mai 2011

"Comme dans le passé, quand les églises se distinguèrent par leur ferveur apostolique et leur dynamisme pastoral, il faut encore promouvoir et défendre avec courage la vérité et l'unité de la foi".

Le pape a salué le zèle des acteurs d'une "nouvelle évangélisation", comme les mouvements ecclésiaux "Comunione et Liberazione", "Focolari", et "Chemin néocatéchuménal", parfois contestés pour leur réaction hostile à la société sécularisée.

Joseph Ratzinger, qui n'a pas mentionné les doutes des croyants sur les positions rigides de l'Eglise sur les moeurs ni le scandale de prêtres pédophiles, a préféré dénoncer les dangers du relativisme et de l'hédonisme.

Le fait d'être chrétien "risque de se vider de ses contenus plus profonds, de devenir un horizon embrassant seulement superficiellement la vie --dans ses aspects plutôt culturels et sociaux", a-t-il dit, fustigeant une manière d'être chrétien où la foi "n'illumine plus l'existence".

AFP

Le pape Benoît XVI est assis dans un bateau lors d'une visite pastorale à Venise le 8 mai 2011

Par très beau temps, des milliers de gens ont afflué, souvent à bicyclette, vers cette zone de plus de 700 hectares, réhabilitée en un parc biotope protégé, le long de la lagune de Venise.

Quand le pape a traversé la foule dans sa papamobile, des milliers de fanions blancs et jaunes, couleurs du Vatican, se sont levés, et des drapeaux les plus divers, du Liban à l'Albanie, ont été agités.

Des évêques, prêtres et fidèles de Slovénie, Croatie -où le pape se rendra en juin-, Autriche, Hongrie, Bavière, ont participé à la cérémonie.

Un dais blanc surmonté d'une tente de même couleur en forme de chapelle, où étaient reproduites des mosaïques de la basilique Saint-Marc, avait été édifié. Certains Vénétiens auraient préféré une cérémonie plus sobre.

Soixante calices et soixante patènes en verre de Murano ont été offerts au pape, pour la distribution de la communion, mais aussi un violon transparent, un ostensoir, des candélabres, tous oeuvres des maîtres verriers de Murano.

Le pape allemand, âgé de 84 ans et qui semblait en bonne forme, effectue une visite pastorale de deux jours dans la région Frioul-Vénétie julienne.

Selon un sondage paru dans la presse locale, 50% à 60% des habitants de la région croient en Dieu. Entre 32% et 37% sont agnostiques ou incertains.

Au XXe siècle trois patriarches de Venise sont devenus pape: Pie X, Jean XXIII et Jean Paul Ier. L'énergique patriarche actuel, Angelo Scola, est cité comme "papabile", en cas de successsion.

Avant la visite, le cardinal s'était interrogé sur la "mission" chrétienne d'accueil de Venise, qui accueille plus de 20 millions de visiteurs par an.

Libye: intenses combats près de Misrata, les rebelles attendent des armes

AFP

Des femmes lybiennes et leurs enfants évacués de la ville assiégée de Misrata le 5 mai 2011

D'intenses combats ont repris dimanche près de Misrata, ville rebelle de l'Ouest libyen assiégée par les forces gouvernementales, alors que les rebelles à Benghazi, dans l'Est, attendaient des armes de l'Italie.

Les combats se déroulaient à l'ouest de Misrata, grande ville côtière à 200 km à l'est de Tripoli, dans la localité de Bourgueya, selon un correspondant de l'AFP.

Dans le port, une immense colonne de fumée noire se dégageait toujours des dépôts de carburant en flammes après un bombardement samedi matin. Une roquette Grad s'était abattue sur l'un des réservoirs de gasoil près du port, et l'incendie s'est propagé aux dépôts voisins.

Par crainte de pénurie, des queues commençaient à se former devant les stations-service.

Les forces loyalistes "ont détruit seulement les réservoirs qui étaient pleins", a déclaré Ahmed Montasser, un combattant rebelle. "Quelqu'un a signalé les coordonnées exactes des réservoirs à détruire", a-t-il ajouté, dénonçant la présence d'une "cinquième colonne" pro-Kadhafi dans la ville.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, un hélicoptère pro-Kadhafi a lancé au moins 26 mines, pourvues de parachutes, qui ont atterri sur l'entrée et les quais du port, selon le correspondant de l'AFP. Les rebelles ont fait exploser la plupart d'entre elles.

L'Otan avait confirmé samedi qu'un hélicoptère avait violé la zone d'exclusion aérienne jeudi, sans pour autant expliquer pourquoi ses forces chargées de faire respecter cette zone n'étaient pas intervenues.

Pour les habitants, il n'était pas encore question de rationnement, mais obtenir du pain nécessite déjà de patienter longuement devant les boulangeries.

"On ne peut acheter que 20 pains par personne, donc j'amène trois enfants avec moi pour obtenir suffisamment de pain", a expliqué un habitant, qui a accueilli chez lui plusieurs familles vivant dans la périphérie de Misrata et réfugiées dans le centre en raison des combats.

AFP

Une Lybienne âgée va être évacuée de la ville assiégée de Misrata le 5 mai 2011

Dans l'ouest de Tripoli, deux fortes explosions ont par ailleurs retenti dimanche après un survol de la capitale libyenne par des avions de l'Otan, a indiqué un témoin à l'AFP.

Les explosions ont été entendues en milieu d'après-midi, a indiqué ce témoin habitant à 14 km de Tripoli, en soulignant que les déflagrations étaient très violentes. Il n'était pas possible dans l'immédiat de préciser quelles cibles étaient visées.

Le calme régnait en revanche à la frontière avec la Tunisie après les combats ayant opposé samedi à une dizaine de km du poste-frontière de Dehiba (Tunisie) des forces rebelles et loyalistes.

Pendant une bonne partie de la journée de samedi, des obus de l'armée de Mouammar Kadhafi ont pilonné les positions rebelles qui tiennent la petite localité de Gzaya et ses environs. Six obus sont tombés en Tunisie sans faire ni victime ni dégât, mais suscitant la colère des autorités.

Le gouvernement de Tunis a assuré qu'il prendrait les dispositions "nécessaires" pour "préserver l'intégrité de son territoire".

A Benghazi, le vice-président du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, Abdel Hafiz Ghoga, a affirmé samedi soir que l'Italie allait fournir des armes à la rébellion. "Nous allons les recevoir très bientôt", s'est-il réjoui.

A Rome, des sources au ministère des Affaires étrangères ont précisé que l'Italie allait fournir "du matériel d'auto-défense" aux rebelles, dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui impose cependant un embargo sur les armes.

Les rebelles réclament régulièrement des armes pour faire face aux forces gouvernementales, qu'elles combattent depuis la mi-février.

Tout comme la France et le Royaume-Uni, l'Italie a déjà envoyé une poignée de conseillers militaires à Benghazi, siège du CNT, pour aider les rebelles à s'organiser. Selon M. Ghoga, le nombre de combattants rebelles engagés à travers le pays ne dépasse cependant pas 3.000 personnes.

Le conflit libyen a déjà fait des milliers de morts, selon le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo. Et plus d'un demi-million de personnes, essentiellement des travailleurs étrangers, ont fui le pays depuis la mi-février.

Certains ont tenté de le faire par bateau. La petite île italienne de Lampedusa a accueilli dimanche 1.300 nouveaux réfugiés de Libye, après en avoir reçu près de 850 samedi. L'une de leurs embarcations s'est échouée dans la nuit, mais tous ses passagers ont pu être secourus.

PAKISTAN Une armée complice des terroristes

Ben Laden était protégé par l'état-major pakistanais à Abbottabad, accuse le Daily Times. La complicité de l'armée avec le Mollah Omar et les groupes de talibans afghans présents sur son territoire ne fait plus de doute. Réunion de l'état major de l'armée pakistanaise, le 5 mai 2011 à Islamabad (crédit : Armée pakistanaise)

Réunion de l'état major de l'armée pakistanaise, le 5 mai 2011 à Islamabad (crédit : Armée pakistanaise)

La présence de Ben Laden à Abbottabad donne enfin raison à tous ceux d'entre nous qui écrivaient et disaient depuis des années que l'homme le plus recherché par les Etats-Unis n'était pas sous la protection d'une tribu pachtoune mais bien sous celle de l'armée, ce clan dont les membres se veulent les gardiens des frontières idéologiques et géographiques du Pakistan. Qui d'autre pourrait dire à ses membres : "vous êtes de la race des seigneurs, vous êtes la crème de notre pays " et l'inscrire au programme de l'Académie militaire pakistanaise de Kakul, située je vous le rappelle à seulement un kilomètre de la dernière demeure d'Oussama Ben Laden.

Les maîtres du destin du Pakistan ne sont pas beaux à voir et le monde entier les regarde avec dégoût. Pourtant nos militaires ont encore le toupet de dire qu'une forteresse construite sous leur nez "avait échappé à leurs radars". Et pour couronner le tout, ils ont l'impudence de mobiliser les médias nationalistes pour créer un écran de fumée et accuser les Américains d'avoir violé la souveraineté pakistanaise. Le reste du monde n'est pas dupe. Comment dans une ville de garnison, l'armée - qui surveille le moindre bout de terrain situé à proximité de ses bâtiments - pouvait-elle ignorer ce qui se passait derrière les murs d'enceinte de cette résidence luxueuse à deux pas de leur académie militaire ? Et tout ce que pourra écrire le Président Asif Ali Zardari (ou son nègre) dans les colonnes de la presse américaine n'y changera rien [cf. la tribune publiée dans le Washington Post le 3 mai et traduite sur le site de CI], ce sont les chefs de l'Etat-major qui sont aujourd'hui sous le feu des critiques. Se servir des membres du gouvernement civil comme bouclier humain est inutile : les termes de l'équation ont radicalement changés.

Exception faite des déclarations diplomatiques nuancées de Hillary Clinton, l'ambiance au Pentagone n'est pas sans rappeler celle de l'après 11 septembre. La remarque exprimée le 2 mai 2011 par le sénateur américain Carl Levin est à ce titre révélatrice : "(Le Pakistan) va avoir des comptes à rendre... De nombreuses questions restent en suspens et je pense que l'armée et les services secrets pakistanais vont devoir y répondre au plus vite." Les Etats-Unis vont réclamer la tête du Pakistan. Tout en maintenant un semblant de relation de travail, une ligne très dure va être adoptée en privé. Et la question qui risque d'être posée rapidement ce n'est pas simplement pourquoi le Pakistan cachait Oussama Ben Laden mais s'il a joué un rôle dans la tragédie du 11 septembre.

D'un point de vue tactique, l'opération d'élimination du chef d'Al-Qaida devrait servir de référence à d'autres interventions contre les chefs du djihad qui se cachent au Pakistan, notamment avec la prise de fonction du Général américain David Petraeus [à la tête de la CIA]. Pour se rapprocher de l'objectif de stabilité en Afghanistan et de la réconciliation politique, les Etats-Unis doivent impérativement neutraliser deux gros obstacles : la Quetta Shura [l'organe de décision des talibans afghans, dirigé par le mollah Omar et située à Quetta, capitale de la province pakistanaise du Balouchistan] et le réseau Haqqani [groupe de talibans afghans actif au Waziristan Nord, dans les Zones Tribales pakistanaises]. Ces deux entités ont pour l'instant échappé aux Américains, grâce à la bienveillance des gros bonnets de l'armée pakistanaise.

Les membres du clan Haqqani circulent librement aux abords de Islamabad, Rawalpindi et Peshawar. Khalil Haqqani [l'un des chefs du réseau] a présidé plusieurs rencontres au cours des derniers mois pour négocier la "paix" dans la région de Kurram [Zones Tribales]. Il est inconcevable qu'il ait pu agir sans que les services de sécurité pakistanais ne soient au courant. Rappelons que Quetta accueille le 12ème corps d'armée du Pakistan, le QG régional de l'ISI, le Corps frontalier du Balouchistan, un centre de recrutement militaire, la base militaire aérienne Samungli et une prestigieuse école de formation militaire, le Command and Staff College. Les militaires pakistanais vont-ils nous dire qu'ils ne savent pas où se trouve le Mollah Omar ? Le Pakistan a encore une chance de se racheter et de rompre avec les mauvaises habitudes du passé. Mais devant tant d'incohérences et de mauvaise foi, il est permis d'en douter. L'Etat-major pakistanais a perdu toute sa crédibilité aux yeux du monde et il est tout aussi nuisible que ceux qu'il prétend traquer.

Le Real a digéré

Quatre jours après son élimination en demi-finales de la Ligue des champions, le Real Madrid a remis le football au coeur des débats en terrassant Séville (6-2), samedi, à l'occasion de la 35e journée de Liga. Portés par un Ronaldo des grands soirs, le Portugais signant un quadruplé, les Merengue retardent ainsi l'inéluctable: le sacre du Barça, opposé dimanche à son voisin de l'Espanyol.

Cristiano Ronaldo a signé un quadruplé à Séville. (Reuters) Cristiano Ronaldo a signé un quadruplé à Séville. (Reuters)
En pleine Feria, les joueurs de Séville ne semblaient pas avoir la tête au football ce samedi à Sanchez-Pizjuan, théâtre de la démonstration offerte par le Real Madrid (2-6). Les Andalous ont ainsi eu toutes les difficultés du monde à exister face à une Maison Blanche au visage bien plus séduisant que celui affiché lors des quatre clasicos disputés ces dernières semaines. Loin de l'hyper-agressivité utilisée face aux Blaugrana, le club merengue n'a pas manqué de développer un football offensif, alliant l'utile - le résultat - à l'agréable - la manière - pour signer une victoire nette et sans bavure, empêchant ainsi son meilleur ennemi catalan de coiffer sa couronne de champion dès dimanche, lors du derby face à l'Espanyol.

Les Madrilènes ne sont donc pas bons qu'à mettre des coups et à intimider, en atteste la copie rendue à l'occasion de cette 35e journée de Liga. A l'instar de ce qu'ils avaient réalisé à Valence (6-3), il y a deux semaines, les hommes de José Mourinho ont rapidement tué tout suspense alors que l'enfer leur était promis pour ce qui était présenté comme le déplacement de tous les dangers, le Real Madrid n'ayant gagné qu'une seule fois lors de ses sept dernières visites à Nervion, quartier sévillan accueillant Julien Escudé et ses partenaires.

Comme à Mestalla donc, le Real s'est attaché à rapidement faire la différence. Ainsi, dès la 21e minute de jeu, Sergio Ramos, l'enfant du pays, reprend victorieusement de la tête un corner botté par Özil (0-1), de retour dans le onze de départ à l'instar de l'autre grand oublié des compositions madrilènes en C1, Karim Benzema. Un attaquant français qui se sera illustré par une activité de tous les instants mais aussi par un beau raté, le Lyonnais manquant inexplicablement le cadre de la tête à bout portant malgré le service parfait de son coéquipier allemand (11e).

33 buts pour Cristiano Ronaldo...

Si Benzema a manqué de précision, Cristiano Ronaldo a lui d'abord réglé la mire en expédiant le ballon de la tête sur le poteau (24e) avant de trouver la cible. Une première fois en profitant d'une remise du crâne signée Pepe pour faire trembler les filets d'une demi-volée du pied gauche (0-2, 31e), avant de crocheter Fazio et de fusiller Varas (1-4, 65e) sur une passe en retrait mal assurée par Negredo. Un ancien de la Maison Blanche qui avait pourtant réduit l'écart d'une frappe tendue du gauche quelques minutes plus tôt (1-3, 61e) et qui fera de même en fin de partie, grâce à une tête sur corner (2-6, 84e).

A hauteur de Messi au classement des buteurs après ce doublé, "CR7" a profité des largesses de l'arrière-garde sévillane pour griller la politesse à l'Argentin, le Portugais signant un triplé (1-5, 70e) sur une passe savamment dosée par Özil, déjà passeur décisif pour Kaka (0-3, 42e). Sur sa lancée, le joueur le plus cher de l'histoire signait même un quadruplé en reprenant un centre en retrait délivré par Benzema (1-6, 75e), portant son total à 33 réalisations en Liga. Si le suspense a déserté la course au titre, il fait désormais rage dans celle pour le titre de Pichichi...

Les Equatoriens appelés à soutenir par référendum les réformes de Correa

AFP

Le président équatorien Rafael Correa vote à Quito le 7 mai 2011 lors d'un référendum pour réformer la justice et la presse

Les Equatoriens se prononçaient samedi sur une réforme de la justice et du droit de la presse proposée Rafael Correa, présentée par l'opposition comme une dérive autoritaire du président socialiste, décidé à faire avancer sa "démocratie radicale".

Près de 11,2 millions d'Equatoriens devaient répondre oui ou non à dix questions, dont quatre portent sur une réforme de la justice et deux sur la presse.

A la mi-journée, le scrutin, ouvert jusqu'à 17h00 (22h00 GMT), se déroulait "normalement", selon le chef de la mission d'observation déployée par l'OEA (Organisation des Etats américains) Enrique Correa.

"Nous n'avons aucun indice nous permettant d'affirmer que des fraudes sont en cours", a-t-il déclaré à l'AFP.

Auparavant, Rafael Correa, avait assuré que son pays vivait une nouvelle ère de "démocratie radicale", pour expliquer ce scrutin visant à faire avancer par la voie référendaire des réformes en partie bloquées au Parlement, où domine pourtant son parti, Alianza Pais.

Concernant la presse, le gouvernement souhaite notamment que l'assemblée nationale crée un "conseil de réglementation des contenus", qui pourrait instaurer des critères de "responsabilité" des journalistes et des médias et sanctionner les contrevenants.

Ces critères n'ont pas été définis, d'où les craintes d'une censure possible dénoncée par l'Union nationale des journalistes, d'autant que Rafael Correa qualifie souvent la presse privée de "médiocre" et "corrompue".

AFP

Le président équatorien Rafael Correa vote le 7 mai 2011 à Quito

Le texte soumis au vote prévoit aussi de remplacer provisoirement le Conseil supérieur de la magistrature par une commission tripartite comprenant un représentant du gouvernement, pour réformer la justice. Rafael Correa estime qu'elle compte encore trop de magistrats "corrompus" laissant en liberté des criminels, ce qui alimente un sentiment d'insécurité croissant dans le pays.

Les Equatoriens devront également se prononcer notamment sur l'interdiction, au niveau national, des jeux de hasard et la prohibition, dans leur canton, de la mise à mort des taureaux pendant les corridas.

Aux abords du lycée Rumipamba, dans un quartier de classe moyenne de Quito, les électeurs interrogés samedi avouaient cependant voter en bloc "oui" ou "non" à des questions aussi variées, comme s'il s'agissait davantage d'un vote de confiance. "Tout cela va amener des changements sur la manière de gouverner", disait Rodrigo Alvarez, un architecte de 45 ans en expliquant avoir voté "oui" en dépit de questions parfois "pas très claires" formulées dans un langage très juridique.

"J'ai dit +Non+ au président", affirmait Jenny, une enseignante de 46 ans: "il cherche à tout contrôler de manière absolue".

Rafael Correa, 48 ans, jouit d'un taux de popularité de 65%, selon les derniers sondages qui donnent aussi la victoire au "oui".

En quatre ans, il a renforcé le droit du travail, instauré en partie la gratuité des soins, durci les termes des contrats permettant aux multinationales d'extraire du pétrole en Equateur, ce qui lui vaut le soutien des plus pauvres dans ce petit pays andin de 14 millions d'habitants.

Il a aussi multiplié les actions visant la presse privée et n'hésite pas à poursuivre ceux qui l'insultent, allant jusqu'à laisser emprisonner des manifestants agressifs.

Le chef de l'Etat veut "jouir d'un pouvoir absolu en Equateur", a accusé l'opposant et ex-président Lucio Gutierrez (Parti société patriotique, droite).

Le référendum intervient sept mois après une révolte policière, le 30 septembre, que Correa avait qualifiée de "tentative de coup d'Etat" et le scrutin de samedi a aussi pour but de vérifier "la confiance ou non de la population" à l'égard du président, a estimé le politologue Hernán Reyes, de l'Université andine à Quito.

Rafael Correa reste pour l'instant le président ayant tenu le plus longtemps au pouvoir depuis 1997, dans un pays notoirement instable où huit présidents se sont succédés en 14 ans.

Des résultats partiels devraient être publiés à 20h00 (01h00 GMT).

Le Caire: cinq morts dans des affrontements interconfessionnels

LE CAIRE - Cinq personnes été tuées et une cinquantaine d'autres ont été blessées samedi dans des affrontements entre musulmans et chrétiens dans un quartier du Caire, selon un bilan provisoire communiqué par des sources médicales.

Ces sources n'ont pas été en mesure de préciser la confession des victimes des ces affrontements survenus dans le quartier de Imbaba, dans le nord-ouest de la capitale égyptienne.

Les heurts ont eu lieu lorsque des musulmans ont attaqué une église chrétienne copte, Saint-Mina, en assurant vouloir libérer une femme chrétienne qui serait selon eux détenue après avoir voulu se convertir à l'islam.

Un responsable de la paroisse, le père Hermina, a déclaré à l'AFP que les morts étaient des Coptes tués lors d'une attaque en fin de journée par des voyous et des salafistes (un mouvement fondamentaliste islamiste ndlr) qui ont tiré sur nous.

Un corps recouvert d'un drap sur lequel était posé un évangile reposait dans l'église, dont le sol portait des traces de sang.

Des militaires, présents sur les lieux, ont tiré en l'air pour tenter de séparer les deux camps. Des musulmans ont quant à eux lancé des cocktails molotov sur les chrétiens, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les blessées, victimes de fractures ou de blessures par balles, ont été transférés à bord d'ambulances vers quatre hôpitaux de la ville, selon des sources médicales.

Les Coptes, ou chrétiens d'Egypte, représentent entre 6 et 10% de la population égyptienne, qui compte au total plus de 80 millions de personnes. Ils constituent la plus importante minorité chrétienne du Moyen-Orient.

Des polémiques concernant des conversions supposées de chrétiennes à l'islam, qui seraient détenues dans des églises ou des monastères, provoquent des tensions depuis des mois entre les deux communautés.

Plusieurs manifestations à l'appel des salafistes ont eu lieu ces dernières semaines sur ce thème. La dernière, vendredi au Caire, a tourné au soutien à Oussama Ben Laden, le chef d'Al-Qaïda tué dans une opération commando américaine au Pakistan.

Les deux affaires de conversions présumées les plus sensibles en Egypte concernent Camilia Chehata et Wafa Constantine, des épouses de prêtres coptes orthodoxes qui seraient cloîtrées contre leur gré après avoir voulu changer de confession, ce que dément l'église copte.

Ces affaires avait trouvé un écho dans les menaces proférées contre les Coptes par une branche irakienne d'Al-Qaïda après le carnage le 31 octobre à Bagdad dans une cathédrale syriaque catholique qui avait fait 53 morts, promettant d'autres attaques si les deux femmes n'étaient pas relâchées.

Deux mois plus tard, dans la nuit de la Saint-Sylvestre, un attentat contre une église copte à Alexandrie (nord de l'Egypte) faisait 21 morts.

Les Coptes, présents en Egypte depuis les premiers temps du christianisme, avant l'ère islamique, se plaignent de discriminations et de marginalisation croissante dans la société égyptienne, en grande majorité musulmane sunnite.

Leur sentiment d'insécurité s'est aggravé depuis la chute le 11 février dernier du président Hosni Moubarak, qui s'est traduite par une visibilité accrue du mouvement salafiste, un courant sunnite qui prône un retour aux pratiques en cours dans les premiers temps de l'islam.


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Libye: l'Italie va fournir des armes aux rebelles, combats dans l'Ouest

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Des Libyens a côté d'un dépôt de pétrole en feu dans la ville de Misrata à la suite d'une attaque des forces pro-Kadhafi, le 7 mai 2011

L'Italie va fournir "très bientôt" des armes aux insurgés libyens pour les aider à se défendre face aux forces fidèles au dirigeant Mouammar Kadhafi, qui ont infligé samedi de lourdes pertes à la rébellion dans l'ouest du pays.

Les Italiens "vont nous fournir des armes et nous allons les recevoir très bientôt", a déclaré à des journalistes Abdel Hafiz Ghoga, le vice-président du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion.

A Rome, des sources au ministère des Affaires étrangères ont précisé que l'Italie allait fournir "du matériel d'auto-défense" aux rebelles, dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU. L'Italie ne fournira pas d'armes d'assaut, ont ajouté ces sources, sans plus de précision.

Les rebelles réclament régulièrement des armes pour faire face aux forces gouvernementales, qu'elles combattent depuis la mi-février.

Tout comme la France et le Royaume-Uni, l'Italie a déjà envoyé une poignée de conseillers militaires à Benghazi (est), siège du CNT, pour aider les rebelles à s'organiser. Selon M. Gogha, le nombre de combattants rebelles engagés à travers le pays ne dépasse cependant pas 3.000 personnes.

Le vice-président du CNT a aussi assuré que les attaques des pro-Kadhafi s'intensifiaient, signe selon lui que la pression internationale porte ses fruits. "Il semble que plus Kadhafi est désespéré, plus il se déchaîne contre son peuple", a-t-il dit.

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Une femme libyenne et ses enfants dans une zone délabrée de Benghazi, le 7 mai 2011

Les insurgés ont perdu au moins neuf de leurs combattants samedi lors de violents combats près de Zenten, dans les montagnes berbère au sud-ouest de Tripoli. Une cinquantaine d'autres ont été blessés, dont plusieurs très grièvement, selon un correspondant de l'AFP et des sources médicales.

Dans la matinée, des centaines de rebelles sont partis avec quelques chars, en pick-up ou à pied pour repousser les pro-Kadhafi, qui s'étaient approchés jusqu'à une quinzaine de kilomètres à l'est de Zenten, principale ville de cette région proche de la Tunisie.

Après de violents combats qui ont duré toute la journée dans une localité vidée de ses habitants à une trentaine de kilomètres à l'est de Zenten, les pro-Kadhafi ont finalement dû reculer, abandonnant des véhicules et quelques prisonniers.

Au poste-frontière de Dehiba, un peu plus à l'ouest, au moins six obus libyens sont tombés samedi sur le sol tunisien sans faire ni victime ni dégât, portant à 24 le nombre de projectiles tombés côté tunisien depuis une semaine. Le gouvernement tunisien a haussé le ton, annonçant qu'il prendrait les dispositions "nécessaires" pour "préserver l'intégrité de son territoire", selon l'agence TAP.

Depuis un mois, plus de 50.000 personnes, essentiellement des habitants de la région, ont franchi la frontière à Dehiba pour échapper aux combats.

Toujours dans l'Ouest, les pro-Kadhafi ont bombardé le port de Misrata, la grande ville côtière rebelle à 200 km à l'est de Tripoli assiégée depuis plus de deux mois, et touché plusieurs dépôts de carburant, selon Ahmed Omar Bani, porte-parole militaire du CNT.

"Ils veulent priver la révolution de carburant", a-t-il dénoncé.

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Une voiture de rebelles libyens passe à proximité d'un char détruit des forces pro-Kadhafi, à Adjabiya le 6 mai 2011

Selon Souleiman Fortiya, un représentant de Misrata au CNT, les troupes gouvernementales sont en train de se masser à Zliten, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Misrata. Kadhafi "est en grands préparatifs pour marcher sur Misrata", a-t-il assuré vendredi soir.

Samedi, les rebelles ont accusé les pro-Kadhafi d'avoir utilisé des hélicoptères marqués de l'emblème de la Croix-Rouge pour larguer des mines jeudi et vendredi dans les eaux du port de Misrata, seul lien avec le reste du monde pour la ville assiégée.

L'Otan a simplement confirmé que des hélicoptères avaient survolé Misrata jeudi, en violation de la zone d'exclusion aérienne.

D'après M. Gogha, les pro-Kadhafi ont aussi continué leur attaques éclairs contre des villes-oasis du sud du pays. Samedi, deux convois ont ainsi attaqué Jalo et Ojla.

Et selon un membre du conseil militaire d'Al-Koufra, six rebelles ont été tués vendredi dans des affrontements avec des pro-Kadhafi à un poste de contrôle installé entre Jalo et Al-Koufra.

Le conflit libyen a déjà fait des milliers de morts, selon le procureur de la Cour pénale internationale, Luis

Moreno-Ocampo, qui compte demander trois mandats d'arrêt pour des crimes contre l'humanité.

Pour tenter d'apaiser les rebelles, le ministère libyen de la Justice prépare un projet de loi d'amnistie réclamé vendredi soir par les centaines de chefs tribaux réunis à Tripoli, a annoncé le Premier ministre, Baghdadi Mahmoudi.

Selon M. Mahmoudi, les chefs tribaux "sont désormais responsables du dialogue national". Mais cette médiation semble mal partie dans la mesure où le communiqué final des chefs tribaux qualifie les insurgés de "traîtres".