05 décembre, 2010

Echec de trois satellites du GPS russe qui retombent dans le Pacifique

AFP
Une fusée Proton
Une fusée Proton
Une fusée Proton AFP/Archives

Trois satellites lancés dimanche par la Russie sont retombés dimanche dans l'océan Pacifique près d'Hawaï, après l'échec de leur mise en orbite qui visait à compléter le système de navigation russe Glonass, un enjeu stratégique pour concurrencer le GPS américain.

Les trois satellites sont retombés sans faire de dégâts ni de victimes à 1.500 kilomètres d'Honolulu, capitale de l'Etat américain d'Hawaï, a indiqué une source spatiale russe citée par Ria-Novosti.

"Selon des données précisées, à la suite de dysfonctionnements de la fusée Proton et du bloc propulseur, trois satellites Glonass-M sont tombés dans une zone de l'océan Pacifique à l'écart des routes maritimes, à environ 1.500 kilomètres au nord-ouest d'Honolulu, le centre administratif de l'Etat d'Hawaï", a indiqué cette source à l'agence.

"Il n'y a ni victimes ni dégâts", a précisé cette source.

Les trois satellites de type Glonass-M, d'un poids de 1,4 tonne, devaient compléter la constellation du système conçu par la Russie pour rivaliser avec le système de navigation américain GPS et le futur système européen Galileo.

Des sources du secteur spatial russe avaient auparavant indiqué que leur mise en orbite avait échoué après leur lancement par une fusée Proton dimanche depuis le cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan).

"Selon des données préliminaires, la fusée Proton qui avait décollé de Baïkonour (Kazakhstan) à 13H25 (10H25 GMT), a pris une trajectoire erronée", avait indiqué une source citée par Interfax.

"En conséquence, le bloc propulseur n'a pas pu mettre les satellites sur l'orbite prévue et est retombé avec eux dans l'atmosphère", a ajouté cette source.

Une fois détaché de la fusée Proton, le bloc propulseur avec les trois satellites devait les placer en orbite à environ 20 kilomètres de la terre.

Les satellites devaient s'en détacher à 16H57 Moscou (13H57 GMT), a précisé Interfax.

Glonass a été développé par le complexe militaro-industriel soviétique dans les années 1980.

Le ministère russe de la Défense, qui en assure aujourd'hui la mise en place, a cependant assuré dimanche que la mise en activité du système Glonass n'était pas remise en cause par cet échec.

"Il y a aujourd'hui dans la constellation Glonass vingt-six satellites, dont deux de secours. Cette configuration permet de couvrir complètement le territoire de la Fédération de Russie", a indiqué le ministère, cité par l'agence d'informations militaires Interfax-AVN.

"Les capacités de l'industrie spatiale russe permettent de réagir rapidement à ce qui s'est passé. La formation complète du dispositif sera assurée en 2011", a assuré le ministère.

Cet échec constitue cependant un sérieux revers pour la Russie, dont le Premier ministre Vladimir Poutine a fait du développement du système Glonass un enjeu stratégique pour assurer l'indépendance technologique du pays.

M. Poutine avait annoncé en avril que la Russie lancerait en 2010 sept nouveaux satellites Glonass, qui permettraient de couvrir "tout le territoire de la planète" en portant à 27 ou 28 le nombre d'appareils opérationnels.

Le Premier ministre avait alors indiqué que la Russie dépenserait pour ces lancements 1,7 milliard de roubles (40 milliards d'euros) en 2011, après 2 milliards de roubles en 2010 et 2,5 milliards en 2009.

M. Poutine avait déclaré vouloir faire équiper dès 2012 toutes les voitures neuves vendues en Russie du système russe de navigation par satellite.

Roskosmos, l'agence spatiale russe, avait affirmé en 2008 que le Venezuela et Cuba pourraient adopter à terme le système de navigation russe.

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