22 novembre, 2010

Les frais médicaux causeraient une pauvreté massive à travers le monde

Source AFP

Le financement du secteur de la santé par les gouvernements reste très insuffisant dans le monde où, chaque année, 100 millions de personnes sont jetées dans la pauvreté par des frais médicaux, constate l'Organisation mondiale de la santé dans son rapport annuel publié lundi. "Dans les pays où le financement de la santé est en grande partie assuré par la facturation des soins aux usagers eux-mêmes, les frais de santé acculent chaque année 100 millions de personnes à la pauvreté", explique le rapport 2010 sur la santé dans le monde de l'OMS.

Les pays les plus pauvres sont les plus concernés par ces situations, mais pas seulement. Le document de l'OMS, présenté à Berlin où démarre lundi une conférence ministérielle sur le financement de la santé, fait ainsi valoir que, selon une étude de Harvard, les maladies ou les factures médicales ont contribué en 2007 à 62 % des faillites totales des familles aux États-Unis (contre 50 % en 2001). "Nul ne devrait être acculé à la ruine pour se procurer des soins de santé", s'est indignée la directrice de l'OMS, Margaret Chan, citée dans un communiqué. "C'est tout simplement inacceptable. Et ce n'est pas seulement inacceptable, il n'y a pas de raison, car on peut agir", a insisté, lors d'un point de presse, le directeur du département financement des systèmes de santé de l'organisation, David Evans.

Pour l'OMS, une des meilleures parades contre ces faillites familiales réside dans l'augmentation des niveaux de prépaiements, qui évite aux patients de financer directement eux-mêmes leurs soins. Ce système reposant sur un fonds en commun alimenté par des taxes ou assurances est "la base la plus efficace et la plus équitable pour augmenter la proportion de la population couverte", selon Margaret Chan. L'OMS reconnaît que la pression financière liée à la crise ainsi que le vieillissement général de la population aboutissant à de plus en plus de maladies chroniques et de traitements chers constituent des défis à l'augmentation du financement de la santé. Mais, insiste-t-elle, de nombreuses améliorations vers une couverture universelle sont possibles, grâce à des mesures simples, à commencer par une meilleure utilisation des ressources.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire