22 novembre, 2010

ÉTUDE Avoir une soeur... un vrai bonheur !

Le Point.fr

par Pauline de Saint Remy

Avoir une soeur... un vrai bonheur !

Selon une étude menée à l'université par un professeur de l'université d'Ulster en Irlande du Nord, avoir une soeur rend plus heureux © Evan Agostini / AP / Sipa

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Vous pensez que votre soeur n'est pas un cadeau ? Détrompez-vous, car vous êtes sans doute plus heureux(se) grâce à elle. C'est en tout cas la conclusion d'une étude très sérieuse menée par le professeur de psychologie Tony Cassidy, de l'université d'Ulster, Irlande du Nord.

L'enquête a consisté à interroger près de 600 jeunes adultes, âgés de 17 à 25 ans, sur 1) la composition de leur famille, 2) leur "bien-être émotionnel". Et le résultat est sans appel : les personnes ayant grandi avec au moins une soeur sont généralement plus "aptes au bonheur". Ce que le professeur explique ainsi : "Les soeurs encouragent visiblement plus à la communication et à la cohésion dans les familles. Or, l'expression des émotions est fondamentale pour une bonne santé psychologique."

La "moyenne" en bonheur

Et si, par hasard, certains voyaient dans les conclusions du professeur Cassidy une accumulation de raccourcis, la liste de ses arguments ne s'arrête pas là : "Les femmes ayant des soeurs tendent à être plus indépendantes et plus accomplies", constate-t-il, par exemple. Et pour les familles recomposées ? Pas de problème, l'analyse est la même. Mieux, les résultats sont plus forts chez les personnes issues de ce type de foyer, "ce qui nous fait supposer que les soeurs ont tendance à s'appuyer plus les unes sur les autres en cas de divorce", précise Tony Cassidy.

Oubliez vos sarcasmes, c'est scientifique : les jeunes hommes qui n'avaient que des frères obtenaient les résultats "les plus faibles". Quant aux enfants uniques - qui compensent, selon lui, par leurs relations sociales en dehors du cercle familial -, ils obtenaient généralement "la moyenne" sur le plan du bonheur et de l'optimisme". Donc, si l'on résume : parce que les femmes parlent plus, ou en tout cas, se confient plus, elles entretiennent la "bonne santé psychologique de leur entourage", et donc, son bonheur.

Clichés, quand tu nous tiens

Il faut le reconnaître, un raisonnement d'une logique aussi... implacable ne peut être qu'énervant. Sur le site du New York Times, une spécialiste de la question, Deborah Tannen, professeur de linguistique à l'université de Georgetown - et auteur de Tu as toujours été la préférée de Maman ! Conversations de soeurs au long de leur vie, s'il vous plaît - s'en émeut : "Mais pourquoi donc avoir une soeur nous rendrait plus heureux ?" s'interroge-t-elle. "La réponse habituelle - que les femmes partagent généralement plus leurs émotions que les hommes - n'est pas vraiment satisfaisante pour une chercheuse comme moi."

Tony Cassidy n'a qu'à bien se tenir, pense-t-on. Et Deborah Tannen de dérouler son propre raisonnement dans les colonnes du célèbre quotidien américain, exemples à l'appui..., avant d'en arriver à une conclusion pour le moins décevante : "Il est sans doute vrai qu'avoir une soeur rend plus heureux, mais pas forcément parce qu'elles parlent d'émotions (...). Cela peut être aussi les détails de la vie quotidienne. Le simple fait de parler rend plus heureux." Ceux qui pensaient voir la théorie de Cassidy déboulonnée s'en tiendront donc à cette contre-expertise à la Bridget Jones - par les filles, pour les filles.

Et puis reste cette petite interrogation, ce questionnement de rien du tout sur la notion même de bonheur - cet "état de complète satisfaction", selon le Petit Larousse 2010. Pour ceux qui s'interrogent, il faudra donc se contenter d'une "bonne santé psychologique". C'est déjà ça...

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