21 novembre, 2010

La Vente des Hospices de Beaune fait les yeux doux au marché chinois

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La Vente des Hospices de Beaune fait les yeux doux au marché chinois

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La 150e vente des vins des Hospices de Beaune, qui a battu dimanche un record historique avec sa pièce de charité, a mis la Chine à l'honneur pour tenter de séduire ce marché au "formidable potentiel" pour les vins de Bourgogne.

La traditionnelle "pièce du Président", un Beaune 1er cru, cuvée Nicolas Rolin, a été à adjugée 400.000 euros au profit de l'association de recherche contre le cancer du professeur David Khayat et de la Croix Rouge, par le comédien Fabrice Luchini, président d'honneur de l'édition 2010.

En 2008, la pièce de charité avait été adjugée à 50.000 euros, loin du précédent record de 200.000 euros de 2006, pour une fût de 228 litres, toutefois.

Cette édition était placée sous le signe de la Chine, qualifiée de "marché phare de demain" avec un potentiel de croissance "formidable".

En dépit de ses 1,4 milliards d'habitants, ce pays n'est que le 9e marché de la planète pour le vin avec 2,5% des importations mondiales, souligne le BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne).

"Les Asiatiques sont très branchés sur les vins de Bordeaux. Ils découvrent les vins de Bourgogne", note Michael Ganne, spécialiste du département vinicole chez Christie's, organisateur de la vente des Hospices depuis 2005.

"Nous avons fait +74 % pour le vin de Bourgogne en Chine en 2010 et 4,5 millions de Chinois ont bu un vin importé au moins une fois dans l'année", note Pierre-Henri Gagey, président délégué du BIVB jugeant qu'il "y a un vrai potentiel", qui a ainsi décidé de consacrer un budget annuel de 400.000 euros sur trois ans, pour se faire une place sur le marché chinois.

"Les Chinois vont progressivement venir aux vins de Bourgogne, plus élégants et plus fins", prédit-il, en référence aux vins de Bordeaux, déjà bien implantés grâce à la renommée internationale du Bordelais et ses grands châteaux.

"Je ne comprends pas la fascination pour le Bordeaux", confie à l'AFP George Tong, un acheteur chinois présent à Beaune pour la première fois qui loue "le caractère et la personnalité", "la finesse et l'élégance" des vins de Bourgogne.

Ce patron d'entreprise à Hong-Kong est collectionneur de vins "depuis six ans". Il remportera finalement deux lots, l'un à 19.000 euros et l'autre à 29.000, afin de "se faire plaisir" et "pour offrir à ses clients".

Xiaoning Dorra, journaliste à "Fine Drink", une revue chinoise spécialisée dans le vin, estime toutefois qu'"en terme de budget, le Bourgogne en Chine, ce n'est pas évident" pour la plupart des gens.

"En terme de goût, la Chine est un grand marché. Le goût chinois n'existe pas, il y a des différences quand on passe du nord au sud", note-t-elle. "Le vin de Bourgogne est dans l'élégance, la finesse, les tanins ne sont pas agressifs", souligne la journaliste, jugeant qu'il "devrait trouver un marché au sud du pays et sur la côte, où les gens consomment beaucoup de fruits de mer.

Cette vente est ouverte aussi bien aux acheteurs professionnels qu'aux particuliers qui pouvaient enchérir directement depuis la vaste salle du marché couvert de Beaune, ou par téléphone et par internet.

Quarante-cinq cuvées (Montrachet, Pommard, Corton, Beaune, Meursault, Mazis-Chambertin, Volnay...) totalisant 643 pièces, étaient mises aux enchères.

Cette vente, qui rapporte 2 à 4 M EUR chaque année, financera la modernisation des hôpitaux de Beaune et l'entretien de l'Hôtel-Dieu, bâtiment historique.

La vente se poursuivait en début de soirée.

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