13 novembre, 2010

BURKINA FASO: Essayer la pulvérisation intérieure pour prévenir le paludisme

Des femmes dans un centre de santé publique à Tougan, dans le nord du Burkina Faso. En Afrique, un enfant meure toutes les 45 secondes du paludisme, selon l’OMS
OUAGADOUGOU, 4 juin 2010 (IRIN) - Les équipes de santé pulvérisent d’insecticides les maisons dans la région à haut risque du sud-ouest, dans le cadre de la première tentative du Burkina Faso d’utilisation de cette méthode pour combattre le paludisme. En 2009, la maladie a frappé plus de 20 000 personnes et en a tué 110 dans la région ciblée, selon le ministère de la Santé.

Financé par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), le projet doit couvrir 25 000 foyers dans le district de Diébougou – en utilisant l’insecticide bendiocarbe – pour une saison, et pour un coût de 1,4 million de dollars.

La pulvérisation intérieure doit être réalisée chaque année, avant la saison des pluies, et couvrir la plupart des maisons dans les zones endémiques, mais les agents de santé disent qu’étant donné le coût, on ne sait pas encore quand le Burkina sera en mesure d’appliquer chaque année la méthode dans l’ensemble du pays.

« Actuellement seules les zones endémiques peuvent recevoir [la pulvérisation intérieure] à cause de son coût », a dit à IRIN Patrice Combary, directeur du Programme national contre le paludisme.

Selon Adama Koné, directeur du projet de pulvérisation résiduelle intérieure au Burkina, USAID prévoit de traiter à nouveau Diébougou l’année prochaine, de même qu’un autre district qui reste à désigner.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) dit que la pulvérisation intérieure est plus efficace quand 80 pour cent des foyers dans les zones ciblées sont traités. L’OMS dit que la méthode, utilisant du DDT ou d’autres insecticides efficaces, devrait faire partie des stratégies nationales de contrôle du paludisme quand les conditions adéquates existent.

Selon un article du Bureau Afrique de l’OMS en 2007, « il doit y avoir une capacité suffisante pour réaliser l’intervention efficacement, prévenir l’utilisation de pesticides non autorisés et non recommandés pour la santé publique, et gérer la résistance à l’insecticide ».

La pulvérisation intérieure est considérée comme un renforcement des mesures existantes – les moustiquaires imprégnées et les médicaments appropriés pour les patients atteints de paludisme confirmé ou probable.

Le gouvernement prévoit de distribuer d’ici fin juin huit millions de moustiquaires imprégnées – une moustiquaire pour deux personnes.

Le Burkina a déclaré quatre millions de cas de paludisme en 2009, selon le ministère de la Santé. En 2008 le paludisme a touché 247 millions de gens dans le monde, en tuant un million, selon l’OMS ; la plupart des décès étant ceux d’enfants en Afrique. En Afrique, un enfant meure toutes les 45 secondes de cette maladie.
irinnews.org

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