Le dépouillement des procès-verbaux des différents bureaux de vote était en phase d’achèvement dans les Commissions électorales provinciales indépendantes (CEPI) en fin de matinée. Et l’après-midi, la CENI a pu réunir les résultats dans trois régions du Burkina Faso, à savoir le Centre, le Centre-Sud et le Sud-Ouest où Blaise Compaoré serait en tête avec 60% des voix.
Le gouvernorat de la région du Centre, abritant le haut-commissariat du Kadiogo, sis zone commerciale de Ouagadougou. C’est dans cette enceinte qu’est logée la Commission électorale provinciale indépendante (CEPI) chargée de centraliser tous les procès-verbaux (PV) des bureaux de vote de la région du Centre, qui compte une seule province.
Hier aux environs de 12h, une équipe de l’Observateur paalga s’est rendue sur place pour espérer recueillir des tendances. Assis dans un miniscule bureau, une demi-douzaine de membres de la CEPI s’attelaient au dépouillement des P-V scellés dans des enveloppes, elles-mêmes scellées dans des sacs, sous l’œil vigilant de deux gendarmes, dont l’un était occupé à prendre des notes en vue, vraisemblablement, d’un rapport.
Le président de la Commission étant absent, c’est le trésorier Bruno Ouédraogo qui a bien voulu nous entretenir de l’état des lieux. Sur les six communes rurales du Kadiogo, il ne restait que deux, à savoir Tanghin-Dassouri et Pabré, dont les résultats n’avaient pas encore été dépouillés, vérifiés et comptabilisés.
Les enveloppes des cinq arrondissements de Ouagadougou étaient disponibles, mais il fallait d’abord finir avec les données rurales avant de s’attaquer au gros lot qu’est la capitale, qui compte plus de 800 bureaux de vote.
Pendant que nous échangions avec le financier, deux membres égrenaient les chiffres et la secrétaire, Mme Bougma, les saisissait en se permettant quelques commentaires sur le score anecdotique de certains candidats. Le gros du travail n’étant pas achevé, la CEPI était dans l’impossibilité de livrer les tendances. Mais toujours est-il qu’il n’y a pas de miracle : Blaise Compaoré est en tête. La deuxième place se disputerait au Kadiogo entre Me Bénéwendé Sankara et Arba Diallo. Les autres rivalisaient pour éviter la queue.
La mairie de Bogodogo, elle, grouillait de monde à notre arrivée le lundi 22 novembre pendant qu’il était 13h moins. Renseignement pris, les P-V de l’arrondissement viennent de partir et, en fait, les longues files devant la salle des mariages de la mairie sont constitués d’agents électoraux venus récupérer leur dû pour le dur labeur abattu pendant le scrutin.
A travail égal, salaire égal, dit-on. Quoique, au regard de l’absentéisme et même de l’incompétence de certains qui ont conduit à un désordre organisationnel, on ne puisse pas dire qu’ils aient tous mérité leur salaire. Le QG des opérations de dépouillement a été installé à la salle des Banquets de Ouaga 2000, qui abrite la direction de l’Informatique et du fichier électoral ainsi que les « agents dépouilleurs« .
Alors qu’il est 13h, sous les dards cuisants d’un soleil haut perché dans le ciel, les premiers plis arrivent dans le véhicule du SG de la CENI, Sadou Sidibé. « Je suis le premier, les autres vont suivre et ça va s’accélérer au fur et à mesure« , nous explique-t-il en descendant de la voiture pour la faire décharger de la dizaine de sacs en plastique qu’elle transportait et qui contenait les P-V de la région du Centre à dépouiller, vérifier et comptabiliser.
A notre retour sur les lieux aux environs de 16h, les opérations de dépouillement avaient commencé depuis près d’une heure. 13 tables ont été dressées et, sur chacune d’elles, 11 personnes sont chargées de traiter les données d’une région.
Vérification de la conformité des chiffres par bureau de vote et leur traitement par communes, par arrondissement, par province puis par région, c’est là le travail abattu par les agents qui doivent travailler de 7h à 22h jusqu’à pratiquement jeudi prochain, date limite prévue pour la proclamation des résultats provisoires.
Mais déjà, sur les trois régions dépouillées, alors qu’il est 17h, les tendances donnaient Blaise Compaoré en tête avec environ 60% des suffrages exprimés. Pour la deuxième place, le coude-à-coude entre Me Bénéwendé Stanislas Sankara et Hama Arba Diallo donnait une légère avance à cet instant au candidat des Forces progressistes.
« Ce ne sont véritablement que des tendances pour l’instant », ne manque pas de préciser M. Sidibé.
Il est interrompu par un pandore qui lui signale l’arrivée d’un nouveau lot de procès-verbaux. L’opération de dépouillement suit son cours avec son lot de tendances, et au moment où vous lisez ces lignes, les résultats des autres régions sont certainement déjà connus, confirmant ou infirmant lesdites tendances.
Adama Ouédraogo Damiss
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