25 octobre, 2010

REFORMES POLITIQUES AU BURKINA L’UNDD met le CDP en garde

L’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) a organisé une rencontre le 23 octobre 2010 à la maison du peuple à Ouagadougou. Cette rencontre avait pour but de sensibiliser les militants sur la nécessité de s’engager pour les réformes politiques au Burkina et de faire la restitution de la tournée du parti dans les 45 provinces du Burkina, relative à sa non- participation à l’élection présidentielle du 21 novembre 2010. Au cours de ladite rencontre qui a mobilisé de nombreux militants, le président de l’UNDD, Me Hermann Yaméogo, a mis en garde les responsables du CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès) par rapport aux réformes politiques souhaitées par le chef de l’Etat, Blaise Compaoré.

L’UNDD ne participe pas à l’élection du président du Faso le 21 novembre 2010. Elle estime que les conditions d’un scrutin transparent ne sont pas réunies. Depuis septembre, le parti a entrepris une tournée dans les 45 provinces du Burkina pour donner les raisons profondes de cette décision aux citoyens et recueillir leurs préoccupations par rapport aux réformes politiques dont il est question au pays. C’est pour faire le compte rendu de cette tournée et sensibiliser les militants sur la nécessité de s’engager pour les réformes politiques, nécessaires au changement, que le parti de la panthère a organisé le 23 octobre dernier, la 1re de la série de rencontres dans les 13 régions du pays. Pour la mobilisation de ses militants, il n’a pas fait dans la dentelle. Plus qu’une simple mobilisation, c’est à une véritable démonstration de force que l’UNDD s’est livrée car la maison du peuple a failli refuser du monde. Cette mobilisation a réjoui les différents intervenants qui sont entre autres, Salif Ouédraogo, Amadou Dabo, tous deux vice-présidents de l’UNDD, Adama Kogo et Edgar Korgho, cadres du parti. Après avoir fait le compte rendu de leur tournée dans les 45 provinces, ils ont relevé quelques dysfonctionnements sur le plan sanitaire, économique et politique, notamment au niveau de la CENI (Commission électorale nationale indépendante). Pour eux, avec le système actuel, aucun autre candidat ne peut battre Blaise Compaoré. C’est pourquoi il faut des réformes pour déverrouiller ce système. Mais ceux qui pensent que ces réformes ont pour but de déverrouiller l’article 37 se trompent car c’est le parti de Hermann Yaméogo qui a proposé la limitation du mandat présidentiel, a confié Amadou Dabo. Il s’est indigné du fait que le Burkina fasse de belles propositions ailleurs pour l’obtention d’un fichier électoral fiable mais soit incapable de le faire chez lui.

Le respect de la parole donnée

Ceux qui pensent que l’UNDD est moribonde se font des illusions car le parti continue de mobiliser du monde, signe de sa vitalité, a laissé entendre son président, Me Hermann Yaméogo. Avant de poursuivre, il a fait observer une minute de silence en mémoire de certains disparus dont l’artiste émérite, Djata Ilébou. Selon Hermann Yaméogo, son parti a été le premier à demander à Blaise Compaoré, sous le Front populaire, d’instaurer la démocratie. Il a dit avoir contribué à éviter un bain de sang à Koudougou, sa ville natale, suite aux événements d’octobre 1987. Contacté par Blaise Compaoré, selon ses termes, il a réussi à convaincre Boukary Kaboré dit ’’le Lion’’ de surseoir à sa rébellion. ’’J’ai négocié avec le ’’Lion’’ et réussi à le convaincre. Il a signé un document que j’ai amené à Ouagadougou à mes risques et périls car certains n’étaient pas d’accord et ont donné l’ordre de me ramener avec le document vif ou mort. "J’ai aussi permis à Blaise Compaoré d’éviter un coup Etat. Et il sait tout cela. Voila pourquoi je peux lui dire certaines vérités que certains hommes politiques ne peuvent pas lui dire’’. Pour Hermann Yaméogo, il faut que les choses changent car il y a trop d’injustice.

Il a demandé à Blaise Compaoré qui a invité les citoyens à faire des propositions de réformes, de respecter sa parole। ’’Si jamais les premiers responsables du CDP n’ont parlé de réformes que de nom, ils nous auront devant eux। Car nous allons nous mobiliser pour aller à la conquête de nos droits’’, a-t-il prévenu. Le président de l’UNDD a soutenu que l’on rebat trop les oreilles des Burkinabè sur une stabilité dont on ne voit pas les bénéfices. ’’A force de jouer avec la démocratie, de transformer les grands partis en petits et les petits en grands, on finit par vider l’espérance qu’il y a dans la démocratie. Si on tue l’espérance, on pousse les populations vers des solutions extrêmes. Aucun parti n’a tant souffert comme l’UNDD, mais c’est un parti qui pardonne. C’est pourquoi, pour sécuriser le chef de l’Etat, pour faire de lui, un acteur d’alternance, nous sommes prêts à travailler dans le sens d’une amnistie ’’, a-t-il signifié.lepays.bf

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