21 octobre, 2010

Production d’énergie électrique SOPAM comble le Mali d’une centrale de 60 MW


Les difficultés criantes éprouvées par les pays ouest africains pour satisfaire les besoins énergétiques ont suscité la nécessité de l’appel à contribution du secteur privé dans ce domaine si stratégique. Dans le cadre de l’expansion de ses activités dans la sous région, le groupe burkinabé, SOPAM a construit et mis en exploitation en partenariat avec « Energie du Mali » (EDM), une centrale thermique d’une capacité installée de soixante Mégawatts (MW) à Sirakoro à quelques encablures de Bamako, la capitale. Cette infrastructure a été accueillie à sa juste valeur par les plus hautes autorités maliennes dont le président Amadou Toumani Touré en personne.

La section « Energie » du groupe « Sogli Pangueba Mohamed » (SOPAM) présidé et dirigé par l’homme d’affaires burkinabé du même nom vient de frapper un grand coup dans son domaine de prédilection hors des frontières nationales. La rampe de son ambition de conquérir la sous-région ouest africaine a été lancée au Mali.

L’expansion des activités de la société s’affiche grandement à Sirakoro, commune de Kalabancoro, cercle de Kati, région de Koulikoro, à une dizaine de kilomètres de Bamako. Le fruit du partenariat entre l’Etat malien et SOPAM Energie se dresse là à travers une centrale thermique de soixante (60) mégawatts (MW) dont le lancement de la production est intervenu, jeudi 14 octobre dernier dans une ambiance emportée par une prise d’élan nationale pour une croissance économique soutenue sur les bords du fleuve Niger.

L’inauguration de cette installation de haute importance a mobilisé les plus hautes personnalités maliennes et une importante délégation burkinabé. D’un côté, le président Amadou Toumani Touré, les ministres Igor Mamadou Diarra de l’Eau et de l’Energie, Ahmed Diané Semega des Transports et de l’Equipement. De l’autre, l’ambassadeur Mohamed Sané Topan, le roi du Yatenga Naba Kiba, l’archevêque émérite de Ouagadougou Mgr Utani Jean Marie Compaoré, le président du Conseil présidentiel pour l’investissement Djibrina Barry, le président du Cercle des jeunes chefs d’entreprises, Mamadi Sawadogo dit « Kadaffi ».

Le bon voisinage entre le Mali et le Burkina Faso s’est encore trouvé désormais magnifier à Sirakoro, cette fois-ci, sur un socle économique. La première Centrale thermique construite au Mali sur investissement privé s’inscrit dans les réalisations exprimées par le président Amadou Toumani Touré dans son Programme quinquennal (2007-2012) « Projet de développement économique et social » (PDES) à savoir « Le renforcement et l’accroissement de l’offre en matière d’énergie électrique ». Son ouverture a été doublement rangée à l’actif du bilan du Chef de l’Etat actuel et dans les acquis du Cinquantenaire d’indépendance.

Le processus d’érection de cette infrastructure commence en 2007 lorsque le Président-Directeur Général (PDG) de SOPAM, Mohamed Pangueba Sogli, présente aux autorités maliennes un projet de concession. Même si cela séduit d’emblée le chef de l’Etat et son gouvernement, l’initiative du Burkinabé ne manque pas d’être traitée d’irréalisable par une race d’économistes animés d’un scepticisme et d’un pessimisme béats. Guidé par le bon flair que cette proposition peut être une bonne issue à la résolution durable de la crise énergétique, le président de la République charge néanmoins ses plus proches collaborateurs de baliser le terrain pour la faisabilité du projet.

La franche collaboration entre l’Etat malien déterminé à surmonter ses problèmes énergétiques et un homme d’affaires en quête d’expression réussit à venir à bout de toutes embûches pour embarquer dans ce défi toutes les autres parties prenantes dont un pool bancaire (BIM SA, BOA SA Mali, ECOBANK SA Mali, BNDA SA, BMS SA, BURKINA BAIL) qui a mobilisé à lui seul 18,482 milliards F CFA.

Le processus est enclenché pour être irréversible. Sous l’appellation « SOPAM Energie-Mali » dont le directeur Général, Jean Marie Sangaré, un jeune malien rompu des réalités du secteur électrique national, le groupe burkinabé signe successivement le 03 janvier 2007, une convention de concession avec le gouvernement malien représenté par le ministère de l’Eau et de l’Energie, le 19 janvier 2007 un contrat d’achat d’énergie avec EDM, le 14 février 2007 la convention de crédit avec le pool bancaire. « Les banques sont fières d’avoir participé à cette bonne aventure d’affaires.

C’est un projet structurant qui s’inscrit dans la stratégie de croissance du Mali. Elles se réjouissent du financement de cet ouvrage dont tous les tests en grandeur nature ont été concluant et confortent leur intervention dans le partenariat entre les secteurs public et privé », se réjouit Mohamed Krisni, PDG de la Banque internationale du Mali (BIM), chef de file des bailleurs.

Audace entrepreneuriale, vision d’Etat, bouffée d’énergie

Les travaux de Génie Civil démarrent en juillet 2007, les premiers équipements arrivent en février 2008 et le premier groupe des cinq de onze MW chacun est mis en marche en septembre 2010. L’Etat malien et le groupe SOPAM ont gagné le challenge dans les délais impartis de trente-six mois pour la réalisation de la Centrale avec une durée de concession de cinq ans.

Une quinzaine d’entreprises africaines, chinoises et européennes ont redoublé d’ardeur, de technicité et d’ingéniosité pour rassembler toutes les pièces de la Centrale de dix mille tonnes achetée en Chine populaire et transportée à quinze mille kilomètres pour être montée. D’un coût global de vingt-deux milliards F CFA avec une participation du promoteur (SOPAM) à hauteur de 1,6 milliard F CFA et une contre-garantie de quatre milliards F CFA de la Banque internationale du Burkina (BIB), la Centrale thermique de Sirakoro est un système d’évacuation d’énergie fonctionnant au fioul lourd.

L’Etat malien a fourni le terrain d’implantation, accordé des facilités fiscales et douanières. EDM a aussi mis la main à la pâte avec quatre milliards F CFA. Bâtie sur 3,1 hectares, l’infrastructure est constituée d’équipements et de bâtiments annexes abritant le stockage de carburant, la centrale, le système de refroidissement et le système d’évacuation du carburant.

La puissance garantie de la centrale est de quarante MW avec une productibilité annuelle de 350.4 Gigawatt/heure (Gwh). « Cette unité industrielle traduit la confiance du Chef de l’Etat au rôle primordial des opérateurs économiques dans le développement. Elle va apporter une réponse durable aux problèmes d’énergie auxquels de nombreux pays sont confrontés. Premier du genre, cette infrastructure traduit à la fois la vitalité de l’intégration sous régionale et la valorisation de l’expertise des différents pays qui peut être mise à contribution pour réaliser le progrès dans tous les sens », a indiqué Pangueba Mohamed Sogli, PDG du Groupe SOPAM.

Il a rendu un vibrant hommage au président Amadou Toumani Touré qui place une confiance au secteur privé et œuvre à lui donner les moyens de sa réelle expression dans l’économie nationale. Le Chef de l’Etat malien a pesé de tout son poids dans la bonne exécution du projet. Pour son ministre de l’Eau et de l’Energie, Igor Mamadou Diarra, la construction de la centrale thermique de Sirakoro est la résultante d’une somme de défis à relever pour donner au Mali les gages de son actuelle pleine croissance économique.

Ne disposant pas d’assez de ressources propres pour investir pleinement le secteur si stratégique de l’énergie dont la demande dans tous les sens et l’importance dans le développement ne cessent d’accroître, l’Etat malien a opté pour des investissements privés axés sur des contrats de type BOT « Build, Operate, Transfer » ou « Construire, Exploiter, Transférer » comme celui de l’homme d’affaires burkinabé, Pangueba Mohamed Sogli. Au terme de la concession, la centrale peut devenir donc la propriété du pays à la suite d’une négociation.

Tout en donnant une caution à l’investissement privé dans ce domaine, le gouvernement et son partenaire ont convaincu les banques à les accompagner dans un chantier de grande portée. Il pourra susciter le bien-être, favoriser les installations des unités industrielles, attirer les investissements et amoindrir les coûts de l’énergie. « Notre pays pose là un jalon de plus dans la quête de souveraineté énergétique.

Le renforcement de la capacité énergétique est désormais une réalité », soutient le ministre Diarra. Les infrastructures dans le domaine de l’Energie ont occupé une place importante parmi les réalisations marquant la commémoration du Cinquantenaire de son indépendance du Mali. Quatre (4) nouvelles centrales thermiques, deux (2) barrages hydroélectriques et un projet d’interconnexion avec la Côte-d’Ivoire sont classés dans le lot de ce jubilé d’or.

Ce sont plus de cent (100) nouveaux mégawatts qui ont été injectés dans le réseau de EDM dont l’inauguration de la Centrale thermique de Sirakoro, jeudi 14 octobre 2010 coïncide avec les cinquante (50) de création. A elle seule cette installation intervient pour 30% dans l’amélioration de l’offre en énergie électrique. La formule « BOT » imaginée, proposée et réussie par le PDG de SOPAM est déjà suivie par d’autres investisseurs. Avec la bénédiction de l’Etat malien qui entend ainsi ouvrir une voie royale à la multiplication de ce type de partenariat novateur dans un secteur si stratégique pour le développement.

Jolivet Emmaüs

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