09 septembre, 2010

L'appel à brûler le Coran provoque une levée de boucliers

Le président indonésien et le ministre indien de l'Intérieur demandent aux autorités américaines d'intervenir pour empêcher que le livre sacré des musulmans soit brûlé.
Le président de l'Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde, a appelé jeudi 9 septembre son homologue américain Barack Obama à empêcher un pasteur américain de mener à bien son projet de brûler le Coran, le livre sacré des musulmans, le 11 septembre, date anniversaire des attentats aux Etats-Unis.

Le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono a envoyé une lettre jeudi à Barack Obama, lui demandant de prendre des mesures pour empêcher que le Coran soit brûlé et éviter des tensions entre les religions, a indiqué un porte-parole de la présidence, Teuku Faizasyah.

"Le projet de brûler le Coran suscite une très vive inquiétude car cela pourrait provoquer un conflit au sein des religions", a déclaré le porte-parole.

La lettre a été reçue par le gouvernement américain, a-t-il précisé.

"Dans cette lettre, le président Yudhoyono écrit que l'Indonésie et les Etats-Unis construisent un pont entre le monde occidental et l'Islam. Si ce Coran est brûlé, ces efforts seront anéantis", a ajouté le porte-parole.



Blackout des médias

L'Inde a, elle aussi, condamné le projet de l'église "Dove World Outreach Center", "Atteindre un monde de paix" en français.

"Les autorités américaines ont vigoureusement condamné les déclarations du pasteur, les chefs religieux du monde entier ont également condamné son projet, nous condamnons aussi son projet", a déclaré le ministre indien de l'Intérieur P. Chidambaram.

"Nous espérons que les autorités américaines vont agir de façon vigoureuse pour éviter qu'un tel outrage soit commis", a-t-il ajouté.

"En attendant une action des autorités américaines, nous appelons les médias, écrits et audiovisuels à ne pas publier ou diffuser d'images ou de photographies de cet acte déplorable", a-t-il encore appelé.



Prise de conscience

Le dessinateur danois Kurt Westergaard, menacé de mort par des extrémistes musulmans pour avoir publié une caricature de Mahomet en 2005, a dénoncé le projet du petit groupe religieux américain dans une interview parue ce jeudi en Allemagne.

"La provocation devrait pousser les gens à la réflexion, à éclaircir les choses, et à une prise de conscience. Ce n'est vraiment pas le cas ici", a estimé dans le quotidien Die Welt Kurt Westergaard, qui a reçu la veille un prix récompensant la liberté de la presse.

Au cours de la cérémonie, la chancelière allemande Angela Merkel avait rendu hommage au dessinateur tout en qualifiant d'"odieux" et "tout simplement d'erreur" le fait de vouloir brûler le Coran.



Appel à l'autodafé

L'église "Dove World Outreach Center", un groupe fondamentaliste chrétien créé en 1986 et qui accuse l'islam de chercher à dominer le monde, a invité à brûler des exemplaires du Coran samedi devant ses portes à Gainesville (Floride).

Elle a appelé d'autres centres religieux à en faire autant pour se souvenir des victimes des attentats du 11-Septembre.

Des associations musulmanes ont estimé que cette initiative confirmait l'augmentation de l'islamophobie aux Etats-Unis.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire