Ribéry: "Je dois vivre"

C'est dans le quotidien allemand Bild que Franck Ribéry est revenu sur sa mise en examen, mercredi à Paris, dans l'enquête de proxénétisme qui a abouti à la très médiatique et sulfureuse affaire Zahia. Aujourd'hui "déprimé et stressé", le milieu de l'équipe de France regrette une "énorme pression" quotidienne, qui lui demande de "vivre", en l'occurrence s'amuser avec des amis et des prostituées. La star du Bayern, qui reste sur une saison ratée marquée des blessures, veut désormais se concentrer sur le football et redonner du plaisir à ses supporters.

Franck Ribéry ne sera plus jamais le même. Avec ses supporters et surtout devant les médias. Aussi amusant par sa spontanéité devant les journalistes que brillant sur le terrain, l'ancien joueur de l'OM vit actuellement une période noire qui le suivra certainement durant toute sa carrière. La fameuse affaire Zahia, qui déchaîne la presse, a donc connu un nouveau rebondissement cette semaine avec la mise en examen en compagnie de Karim Benzema pour "sollicitation de prostituée mineure" dans le cadre de l'enquête sur le proxénétisme sévissant dans le Zaman Café, un bar proche des Champs-Elysées.

"Déprimants et stressants"

Les nouvelles révélations de Zahia via les procès-verbaux de l'audition de la jeune femme aujourd'hui majeure ou d'autres témoignages comme celle d'une prostituée amie de Zahia (interrogé dans France Soir) salissent encore plus la vie parfois débridée du père de famille. C'est dans les colonnes de Bild, le quotidien allemand, que le natif de Boulogne-sur-Mer a confié son mal-être évident: "Il y a des moments dans la vie qui sont déprimants et stressants. C'est le cas en ce moment. Je dois survivre et ce n'est pas facile. Je reste un joueur sur qui le public compte. Les attentes sont très grandes. Pour cela, je dois vivre. Il n'est pas toujours facile pour moi de gérer cette pression, qui est énorme". Susceptible d'être condamné à la prison (et surtout à une amende), Ribéry ne se fait pas de souci pour le reste de sa carrière. "Je n'ai pas peur pour mon avenir et ma carrière. Ni avec l'équipe nationale, ni avec le Bayern. Je ne me sens pas coupable. Je suis persuadé que je vais regagner la confiance des gens", assure-t-il.

Dans la période la plus noire de sa carrière, Ribéry peut compter sur sa famille mais également son club. "Ma famille est là pour m'aider. Je tiens à remercier tout particulièrement ma femme, clame-t-il. De plus, tout le club est de mon côté. Je n'oublierai jamais le Bayern. Dans les périodes difficiles, on voit les gens qui ont un grand coeur. Je suis entouré de personnes très bien ici. Je n'ai jamais connu un tel club. C'est pour moi une famille". La formation bavaroise avait notamment envoyé un préparateur physique lors des vacances du joueur, opéré à l'aine après son retour d'Afrique du Sud. Les dirigeants du Bayern ont d'ailleurs soutenu publiquement leur joueur, le président Karl-Heinz Rummenigge parlant d'une "histoire politiquement motivée par la mauvaise prestation de l'équipe de France" et qu'il "s'agit de faire de Ribéry le bouc émissaire".

"Se concentrer sur le football"

C'est forcément par intermédiaire au football que Franck Ribéry relèvera la tête. "Il est un peu difficile pour moi de me concentrer. J'espère que les discussions sur mes problèmes personnels et mes blessures s'arrêteront bientôt. La chose la plus importante pour moi, c'est le football. Je veux en profiter et me concentrer uniquement sur ça. J'ai toute l'équipe autour de moi. Je peux être très heureux", assure-t-il dans le quotidien allemand, avant de promettre: "J'ai connu une année difficile. En grande partie à cause de ma blessure. Mais je travaille dur pour revenir, parce que j'ai l'intention de jouer un très grand rôle dans une très grande saison. Une victoire en Ligue des champions est mon grand objectif. Je suis très motivé. Je veux redonner du plaisir et montrer que je suis un grand dribbleur. Il suffit de donner une bonne impression et marquer des buts, comme avant". Franck Ribéry peut redevenir ce même footballeur qui a fait lever les foules de Metz à Munich en passant par Istanbul et Marseille. En dehors du terrain, on ne le verra quasiment plus.