Le président Barack Obama
se retrouve piégé par ses propres mots depuis qu'il a estimé en août
dernier que l’emploi d’armes chimiques serait la «ligne rouge» à ne pas
employer en Syrie, affirme Gaël Cogné de France TV Info. Plus de 9
mois plus tard, la fameuse « ligne rouge » semble avoir été franchie, et
le président américain a tenté un rétropédalage en précisant qu’il
s’agissait d’une « ligne rouge collective », et qu’il incombait au monde
entier de réagir.
Obama estime maintenant que c’est le
Congrès américain qui doit prendre la décision d’une éventuelle
intervention militaire en Syrie, à l’image du Premier ministre
britannique, qui a consulté le parlement avant de décider de la
participation du Royaume Uni à une éventuelle frappe du régime de Bachar
Al-Assad.
Qui sait, peut-être Obama espère-t-il que, comme David Cameron, il essuiera un rejet de son parlement. Après tout, ses propres partisans
démocrates sont très opposés à une nouvelle intervention militaire dans
un pays du Moyen-Orient, écrit Mia Doornaert dans De Standaard (accès
payant).
Roula
Khalaf Financial Times estime que la décision d’Obama de consulter le
Congrès américain est un aveu de faiblesse de l’Occident qui sera
interprété par le régime d’al-Assad comme tel. Le gouvernement
américain avait évoqué une intervention militaire pour la fin de la
semaine. Le changement d’attitude d’Obama est révélateur d’une confusion
internationale qu’Al-Assad ne devrait pas manquer d’exploiter, prédit
Khalaf.
Le public américain est contre une
attaque et le Congrès est partagé. Même le chef d'état-major de l'armée
américaine n'est pas convaincu qu'un bombardement avec des missiles de
croisière permettrait de donner une bonne leçon au régime de Bachar
al-Assad. Barack Obama et David Cameron, ont largement sous-estimé
l'opposition à une intervention en Syrie. La crédibilité du président américain, qui souffle le chaud et le froid, est menacée, estime Dirk Castrel de Gazet Van Antwerpen.
En fin de compte, c'est un président
qui tente de sauver la face après avoir dit que «l'utilisation d'armes
chimiques marquerait le franchissement d’une« ligne rouge » écrit Sarah
Palin sur son compte Facebook . « Comme je l'ai déjà dit, si nous
sommes dangereusement incertains quant à l'issue et que nous sommes
menés en guerre par un commandant en chef qui ne comprend pas que ce
conflit confronte des extrémistes islamiques contre un régime
autoritaire, les deux se criant mutuellement «Allah Akbar», alors,
laissons Allah le résoudre lui-même ».
« Pendant
ce temps en Syrie, où plus de 100.000 personnes ont perdu la vie, les
tirs et les bombardements se poursuivent », ecrit The Economist .
« Il est impossible d’être en désaccord avec une partie du discours
d'Obama: étant donné que l'Occident regarde maintenant les Syriens
s’entre-tuer depuis plus de deux ans, attendre dix jours de plus pour
intervenir (jusqu'à ce que le Congrès décide éventuellement d'une
attaque) ne fera probablement pas beaucoup de différence ».
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02 septembre, 2013
'Tant qu'Obama ne comprendra rien au conflit syrien, je suggère qu'on laisse Allah le résoudre'
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