29 juillet, 2013

Les négociations de paix israélo-palestiniennes reprennent


Les États-Unis ont exhorté lundi Israéliens et Palestiniens à négocier de “bonne foi” afin de trouver un “compromis raisonnable” à quelques heures de la reprise de pourparlers de paix directs gelés depuis près de trois ans.
Après plus de six décennies de conflit et de multiples échecs de relance du processus de paix, le président américain Barack Obama a salué un moment “prometteur” mais a averti les deux camps qu’ils devront faire des “choix difficiles”.
“Le plus dur reste à venir dans ces négociations et j’espère que tant les Israéliens que les Palestiniens aborderont ces discussions de bonne foi, avec détermination et une attention soutenue”, a déclaré M. Obama dans un communiqué.
Les négociations de paix directes israélo-palestiniennes doivent reprendre lundi soir à Washington, pour la première fois depuis qu’elles avaient échoué en septembre 2010, au bout de trois semaines, en raison de la poursuite de la colonisation israélienne à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.
M. Obama, qui avait érigé la résolution du conflit en priorité de politique étrangère au tout début de son premier mandat en janvier 2009, avant d‘échouer, s’est dit “heureux” que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas aient accepté de reprendre langue et envoyé des négociateurs à Washington.
“C’est un pas en avant prometteur, même s’il faudra travailler dur et que des choix difficiles devront être effectués à l’avenir”, a prévenu le président américain.
Son ministre des Affaires étrangères John Kerry, qui a arraché un accord il y a dix jours après six voyages au Proche-Orient en quatre mois, a lui aussi reconnu que le “processus” serait “difficile”, pressant Israéliens et Palestiniens à chercher un “compromis raisonnable” pour mettre fin à leur conflit historique.
Le secrétaire d’État a nommé comme émissaire spécial pour ces négociations un ancien ambassadeur en Israël, Martin Indyk, qui s’est dit “convaincu depuis 40 ans que la paix était possible”.
Côté israélien, la ministre de la Justice Tzipi Livni, qui doit commencer à parler lundi soir avec le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat dans la capitale américaine, a prédit des pourparlers “très difficiles et problématiques”, mais nécessaires.
Son président Shimon Pérès a lui salué “un jour très spécial” pour un “Moyen-Orient (qui) se trouve dans une situation orageuse”.
Les premières réunions doivent commencer lundi soir dans la capitale fédérale américaine et se poursuivre mardi et visent à “développer un plan de travail qui déterminera comment les parties mèneront ces négociations au cours des prochains mois”, selon le département d’État.
“Des décisions difficiles pour le bien du pays”
Mais l’amorce de ce processus de paix reste fragile: la décision du gouvernement israélien d’approuver la libération de 104 prisonniers palestiniens arrêtés avant les accords d’Oslo en 1993 a été saluée par l’Autorité palestinienne mais a provoqué déjà de vives réactions en Israël.
“Il s’agit d’une étape importante et (nous) espérons pouvoir saisir l’opportunité fournie par les efforts de l’administration américaine pour parvenir à un accord de paix durable et juste”, a dit à l’AFP le négociateur palestinien Saëb Erakat.
Le quotidien israélien Yediot Aharonot l’a en revanche dénoncée, titrant en Une: “Les assassins vont être libérés”.
Les noms des prisonniers n’ont pas été rendus publics, mais la liste inclurait des meurtriers de femmes et d’enfants israéliens, selon des médias israéliens. Pour le quotidien Maariv, “comme toujours, le gouvernement a choisi la pire des solutions”.
Seul le journal de gauche Haaretz accueillait avec optimisme la décision de libérer des prisonniers.
“Il y a des moments où on doit prendre des décisions difficiles pour le bien du pays et c’est un de ces moments”, a dit M. Netannyahu aux ministres au début de la réunion dimanche.
Qadura Fares, chef du Club des prisonniers palestiniens avait assuré dimanche avant le vote qu’il n’y aurait aucune négociation avec l’Etat hébreu sans la libération des 104 détenus. “S’ils ne les libèrent pas tous, il n’y aura pas de négociations”, avait-il dit.
Avant d’approuver la libération de prisonniers palestiniens, le Conseil des ministres avait adopté un projet de loi prévoyant un référendum en cas d’accord de paix avec les Palestiniens.
Selon ses services, M. Netanyahu a jugé “important que, pour de telles décisions historiques, chaque citoyen vote directement”. Le référendum deviendrait ainsi la dernière étape nécessaire pour entériner un éventuel accord de paix, après l’approbation du gouvernement puis celle du Parlement.
Ce projet de loi est vu comme un geste envers les ministres de droite qui appréhendent les concessions pouvant être demandées à Israël lors des négociations. Ils craignent la cession de territoires sous contrôle israélien, comme Jérusalem-Est, sur une simple décision du cabinet.
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