19 janvier, 2012

Après "L'espion du président", le patron de la DCRI promet une riposte judiciaire

Le fondateur de Mediapart, Edwy Plenel, est aussi visé par M. Squarcini. Il écrit en particulier que "les méthodes d'espionnage des rédactions par la DCRI, telles qu'elles sont décrites par ce livre, ne relèvent pas d'un dérapage occasionnel mais d'une violation systématique des libertés".

Le fondateur de Mediapart, Edwy Plenel, est aussi visé par M. Squarcini. Il écrit en particulier que "les méthodes d'espionnage des rédactions par la DCRI, telles qu'elles sont décrites par ce livre, ne relèvent pas d'un dérapage occasionnel mais d'une violation systématique des libertés".

Le livre consacré au patron du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, accusé d'avoir "dévoyé" ce service, a déclenché une guérilla judiciaire, M. Squarcini promettant des poursuites en diffamation tandis que Mediapart va saisir la justice sur des soupçons d'espionnage.

Dans "L'espion du président" (Editions Robert Laffont), publié jeudi, les journalistes Olivia Recasens, Didier Hassoux et Christophe Labbé dressent un portrait au vitriol de M. Squarcini à partir de témoignages le plus souvent anonymes.

Pour les auteurs, M. Squarcini est au "service de l'Elysée" et "instrumentalisé" par le président Nicolas Sarkozy, dont il est un proche. Ils affirment que la DCRI, un super service de renseignement intérieur créé en 2008, a été "dévoyée" de ses missions de renseignement.

L'avocat de M. Squarcini, Patrick Maisonneuve, a assuré que des poursuites en diffamation seraient engagées contre les auteurs du livre, l'éditeur ainsi que le site Mediapart et son fondateur, Edwy Plenel, auteur d'un article sur l'ouvrage.

"M. Squarcini n'est l'espion de personne. Les auteurs se retranchent derrière le secret des sources mais ils devront prouver leurs accusations et ils ne le pourront pas car ce ne sont que des rumeurs", a dit à l'AFP l'avocat du patron de la DCRI.

"Nous sommes très, très, très sereins. On a fait un travail extrêmement sérieux et extrêmement recoupé", a réagi auprès de l'AFP Christophe Labbé, journaliste au Point et l'un des trois auteurs de l'ouvrage.

"C'est son droit. C'est l'occasion de lancer un débat démocratique autour du renseignement en France et autour du rôle de son chef", a renchéri Didier Hassoux, du Canard Enchaîné. M. Hassoux a également mis en avant "une habitude de Bernard Squarcini d'attaquer systématiquement" les journalistes en justice.

"ordre illégal"

Le fondateur de Mediapart, Edwy Plenel, est aussi visé par M. Squarcini. Il écrit en particulier que "les méthodes d'espionnage des rédactions par la DCRI, telles qu'elles sont décrites par ce livre, ne relèvent pas d'un dérapage occasionnel mais d'une violation systématique des libertés".

"On est au-delà de la polémique. Accuser de façon aussi ferme et définitive, ce n'est plus possible", a dit Me Maisonneuve.

Le fondateur de Mediapart estime par ailleurs que ce livre apporte "de nouvelles révélations sur l'ampleur de cette surveillance attentatoire aux libertés fondamentales" dont Mediapart dit avoir été l'objet.

L'ouvrage affirme en particulier que "Mediapart, qui était en pointe sur l'affaire Karachi, a fait l'objet en 2010 d'une enquête poussée du renseignement intérieur".

Le site a donc décidé de porter plainte "afin que toute la vérité soit faite sur cet espionnage et que ses auteurs en répondent, ceux qui l'ont ordonné, comme ceux qui ont exécuté cet ordre illégal", écrit Edwy Plenel.

Mediapart pourrait se joindre à l'enquête conduite par la juge d'instruction, Sylvia Zimmermann, sur les fadettes de journalistes du Monde ou déposer une plainte autonome, a précisé à l'AFP l'avocat du site, Jean-Pierre Mignard.

Dans l'affaire des fadettes, le patron de la DCRI a été mis en examen en octobre, soupçonné d'avoir tenté de découvrir illégalement les sources d'un journaliste du quotidien travaillant sur l'affaire Bettencourt.

"Le code de déontologie de la police prévoit qu'un policier doit refuser un ordre illégal. Espionner des journalistes qui font légitimement leur travail est un ordre illégal", a estimé M. Plenel auprès de l'AFP.

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