27 janvier, 2011

Texas : innocenté après 24 ans de prison

Larry Sims, un Noir américain de 60 ans, a été innocenté grâce à des tests ADN, après avoir purgé 24 ans de prison au Texas pour un viol en 1986. "Maintenant, les autorités pénitentiaires doivent reconnaître qu'il s'agissait du seul crime qui lui était reproché et pour lequel il était incarcéré et il pourra sortir de prison", a déclaré LaMonica Littles, qui travaille avec la juge ayant étudié le dossier, Gracie Lewis. Selon le Dallas Morning News, Larry Sims avait écrit à la juge en 2009 pour demander à ce que les tests ADN soient réalisés. Le bureau des avocats commis d'office du Texas a assuré au quotidien qu'il allait établir une demande officielle pour que son client soit totalement blanchi et qu'il puisse être indemnisé.lejdd.fr

Une épouse enfermée 16 ans dans une cave

Un homme de 64 ans a été arrêté mercredi par la police au Brésil qui le soupçonne d'avoir gardé son épouse enfermée à double tour dans la cave pendant 16 ans tout en cohabitant au-dessus avec une autre femme. Alertés à la suite d'une dénonciation anonyme, les policiers ont découvert Sebastiana Aparecida Groppo, 64 ans également, dans un sous-sol sordide de la maison, d'une superficie de 12 m2.

Pour sa défense, il a expliqué que son épouse - le couple est marié depuis 42 ans - était psychologiquement déséquilibrée et faisait montre d'aggressivité. Il encourt, avec son autre compagne, une peine de huit ans de prison..lejdd.fr

De Tunisie à Haïti: des dictateurs trop peu inquiétés



Il va de soi que les grands textes internationaux, comme la Charte des Nations unies, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme ou le Pacte des droits économiques, sociaux et culturels, doivent être respectés par tous les pays les ayant ratifiés.


Pourtant, force est de constater de grandes disparités entre les traitements réservés à des dirigeants comme Zine el-Abidine Ben Ali, Jean-Claude Duvalier, Thomas Sankara ou Patrice Lumumba. Les deux premiers sont des dictateurs reconnus, coupables de détournements de fonds, de corruption et de répression sanglante. Contraint de quitter le pouvoir par une révolte populaire qu’il avait échoué à mater, Ben Ali a fui la Tunisie en s’accaparant une tonne et demie d’or. Aujourd’hui, les multiples atteintes contre la liberté du peuple tunisien et la démocratie depuis son accession au pouvoir en 1987 font la une de l’actualité. En 1986, également suite à une révolte du peuple haïtien, Duvalier fils n’a eu d’autre choix que de fuir son pays, Haïti |1| , après plus de trois décennies de dictature imposées par sa famille. Avec l’accord des autorités françaises, il a trouvé refuge dans une magnifique demeure qu’il avait acquise sous le rude climat de la Côte d’Azur française. Le montant de sa fortune estimée était supérieur à la dette extérieure de son pays. Il n’a pourtant jamais obtenu la validation de sa demande d’asile, qui a été rejetée en 1992 par le Conseil d’État, faisant de lui un «sans papiers» qui n’a jamais été inquiété par les forces de l’ordre françaises. Il vient de rentrer dans son pays où la justice haïtienne s’intéresse à lui. La justice française ne l’a jamais trop inquiété…

Le profil des deux autres est fort différent: Lumumba et Sankara sont des exemples historiques de dirigeants progressistes, luttant farouchement en faveur de leur peuple, contre les intérêts des classes dominantes, qu’elles viennent de l’intérieur ou de l’extérieur du pays.

Le jour de l’indépendance de son pays, l’ex-Congo belge, le 30 juin 1960, Lumumba prononce un discours passionné devant le roi des Belges qui ne le lui pardonnera pas: «Car cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd’hui dans l’entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d’égal à égal, nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c’est par la lutte qu’elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang.» Onze jours plus tard, avec le soutien des puissances occidentales, la province du Katanga fait sécession: la déstabilisation de Lumumba commence. Elle se terminera par son exécution avec la complicité active de militaires belges, le 17 janvier 1961, voici donc cinquante ans.

Pour sa part, Thomas Sankara |2|, président du Burkina Faso, s’est également fait remarquer par un discours remarquable à Addis Abeba le 29 juillet 1987: «La dette ne peut pas être remboursée parce que d’abord si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourront pas. Soyons-en sûrs. Par contre si nous payons, c’est nous qui allons mourir. Soyons-en sûrs également. […] Nous ne pouvons pas accepter leur morale. Nous ne pouvons pas accepter que l’on nous parle de dignité. Nous ne pouvons pas accepter que l’on nous parle du mérite de ceux qui paient et de perte de confiance vis-à-vis de ceux qui ne paieraient pas. Nous devons au contraire dire que c’est normal aujourd’hui que l’on préfère reconnaître que les plus grands voleurs sont les plus riches. […] Je voudrais que notre conférence adopte la nécessité de dire clairement que nous ne pouvons pas payer la dette. Non pas dans un esprit belliqueux, belliciste. Ceci, pour éviter que nous allions individuellement nous faire assassiner. Si le Burkina Faso tout seul refuse de payer la dette, je ne serai pas là à la prochaine conférence ! Par contre, avec le soutien de tous, dont j’ai grand besoin, nous pourrons éviter de payer. Et en évitant de payer nous pourrons consacrer nos maigres ressources à notre développement.»

Effectivement, il n’était pas à la conférence suivante: le 15 octobre 1987, avec la complicité des autorités françaises, des hommes de main de Blaise Compaoré l’exécutaient. Depuis 1987, Blaise Compaoré est président du Burkina Faso et symbolise à merveilles les relations mafieuses entre la France et l’Afrique.

Comme Duvalier avant 1986, comme Ben Ali avant le 14 janvier 2011, Compaoré est soutenu par la France. Il a d’ailleurs été reçu discrètement à Paris les 17 et 18 janvier dernier. Dans nombre de pays dont les peuples subissent une dictature évidente (Tunisie hier, tant d’autres aujourd’hui encore), les dirigeants européens, notamment français, se réjouissent de l’action de ces pouvoirs autoritaires qui servent leurs intérêts en piétinant les droits de leur peuple.

Cela fait maintenant six ans que la Convention des Nations unies contre la corruption est entrée en vigueur. Elle a fait de la restitution des biens mal acquis aux pays spoliés un principe fondamental du droit international. Pourtant, une infime partie des centaines de milliards de dollars volés par des dirigeants corrompus de par le monde a été restituée. Des institutions internationales comme le FMI et la Banque mondiale |3| ont, dans l’histoire récente, financé nombre de dictatures à travers le monde, de l’Afrique du Sud de l’apartheid au Chili du général Pinochet, en passant par l’Indonésie de Suharto ou le Zaïre de Mobutu. Elles ont ainsi participé directement à la légitimation de fortunes gigantesques, basées sur le pillage des ressources naturelles. En imposant la libéralisation des capitaux et l’ouverture des économies, elles ont facilité le transfert de sommes importantes depuis le Sud vers des paradis fiscaux et judiciaires.

Dans ce jeu dangereux, il ne suffit pas de pointer du doigt quelques dirigeants du Sud: il faut dénoncer la complaisance occidentale des grands dirigeants et des milieux financiers qui bloquent toute enquête sérieuse sur le sujet. Car si aujourd’hui des dictateurs profitent de leurs crimes en toute impunité, c’est parce que la volonté politique pour faire exercer la justice n’existe pas.

Les pays prétendument démocratiques ne doivent pas soutenir, ni même tolérer, des gouvernements dictatoriaux et corrompus. Pourtant les exemples de telles compromissions ne manquent pas, notamment au sein des anciennes colonies françaises. Pendant ce temps, les peuples remboursent une dette qui est le symbole visible de la soumission de leur pays aux intérêts des grandes puissances capitalistes et des sociétés multinationales. Il est grand temps de poser les bases d’une logique politique, économique et financière radicalement différente, centrée sur le respect des droits fondamentaux. Il est grand temps que ceux qui ont conduit le monde dans l’impasse actuelle rendent des comptes en justice.

Damien Millet - Sophie Perchellet
Porte-parole & vice-présidente du CADTM-France
24.01.11
Notes:
|1| Voir Sophie Perchellet, Haïti: entre colonisation, dette et domination. Deux siècles de lutte pour la liberté, CADTM-PAPDA, 2010.
|2| Voir Damien Millet, L’Afrique sans dette, CADTM-Syllepse, 2005.
|3| Voir Eric Toussaint, Banque mondiale : le coup d’Etat permanent, CADTM-Syllepse-Cetim, 2006.
Source: cadtm (comité pour l'annulation de la dette du tiers-monde)

L'ancien journaliste Jay Carney, nouveau porte-parole d'Obama

WASHINGTON (AFP)

AFP/Archives

Le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs au cours d'une conférence de presse le 5 janvier 2011

L'ancien journaliste Jay Carney va être nommé porte-parole de la Maison Blanche en remplacement de Robert Gibbs qui avait annoncé son départ début janvier, a indiqué jeudi un haut responsable américain.

Drame minier en Colombie: 21 morts, débat posé sur le manque de sécurité

SARDINATA (Colombie) (AFP)

AFP

Des mineurs à l'entrée de la mine "La Preciosa" dans la municipalité de Sardinata, en Colombie, le 26 janvier 2011

Le dernier drame minier en Colombie, une explosion de gaz qui a coûté la vie à 21 mineurs, a suscité jeudi un débat sur le manque de sécurité pour les travailleurs de ce secteur en expansion, alors que la Colombie se hisse au 5ème rang mondial en matière d'exportations de charbon.

Jeudi matin, la recherche des corps de quatre des 21 mineurs tués se poursuivait aux abords de la mine "La Preciosa", située à 670 km au nord de Bogota, non loin de la frontière avec le Venezuela.

Les 17 autres avaient été récupérés la veille, quelques heures après le coup de grisou qui a touché la mine vers 6h50 (11h50 GMT), juste au moment de la relève des travailleurs.

"Il n'y aura pas de survivants", a déclaré à l'AFP Jacqueline Sepulveda, la propriétaire. "S'il s'était agi d'un glissement de terrain, nous aurions de l'espoir, mais en raison de l'explosion, il n'y aura pas de survivants", a-t-elle ajouté.

Le président colombien Juan Manuel Santos a annoncé depuis Davos (Suisse) que des mesures devaient être prises pour renforcer le contrôle des mines en Colombie, où 173 travailleurs ont trouvé la mort en 2010.

Le chiffre, selon des données officielles, est en constante augmentation depuis 2004, année où huit morts avaient été rapportées.

M. Santos a décidé d'écourter d'une journée son voyage en Europe pour être dès vendredi aux côtés des victimes.

"Je vais donner des instructions pour que l'ensemble de la réglementation et du contrôle du respect de celle-ci soit revu", a-t-il déclaré à la presse.

AFP

Des mineurs se reposent après avoir extrait les corps de trois collègues de la mine de "la preciosa", vers Sardinata, le 26 janvier 2011

A Bogota, le ministre des Mines Carlos Rodado a assuré à Radio Caracol que ses services ne disposaient que de "16 personnes pour surveiller 3.000 mines opérationnelles et 3.000 gisements faisant l'objet d'explorations". Pour lui, la tragédie doit permettre de réfléchir à "l'obligation de l'Etat" de mieux surveiller les mines souterraines.

La veille, ce ministre avait ordonné la fermeture d'office de La Preciosa, qui employait 110 mineurs, jusqu'à ce que l'enquête détermine les causes exactes du drame.

"Je suis pour la première fois en accord avec le ministère des Mines", a déclaré à l'AFP l'expert Julio Fierro Morales, ancien conseiller du ministère de l'Environnement. "L'Etat n'a pas su protéger ce secteur des conséquences négatives de l'extraction minière souterraine, une des activités les plus dangereuses du monde", a ajouté le géologue.

La hausse du nombre des accidents a pour sa part expliqué Arturo Quiros, président de l'association réunissant les principales entreprises du secteur (Asomineros), est en partie liée "à l'augmentation de l'activité", mais aussi, a-t-il admis, "à la confiance excessive des travailleurs (...) et au manque de respect des réglementation", de la part de certaines entreprises.

En Colombie, cinquième exportateur mondial de charbon en 2010, la production n'a cessé d'augmenter ces dernières années, passant de moins de 60 millions de tonnes en 2003 à 75 en 2010.

Selon Asomineros, elle pourrait en outre doubler d'ici dix ans, tirée par la demande mondiale de matières premières.

Environ 298.000 personnes sont employées dans les mines colombiennes, de charbon, mais aussi d'or, ou d'émeraudes.

La Belgique en crise songe à un gouvernement d'union nationale

BRUXELLES (AFP)

AFP

Le chef du PS francophone belge, Elio Di Rupo, prononce un discours au cours d'une réception de Nouvel a, à Bruxelles le 27 janvier 2011

La Belgique, en bonne voie pour battre le record mondial peu envié de la plus longue crise politique en raison des divisions entre Flamands et francophones, pourrait y échapper en formant un "gouvernement d'union nationale", a suggéré jeudi le chef du PS francophone.

"Le PS appelle tous les partis démocratiques, flamands et francophones, à prendre leurs responsabilités pour former un gouvernement fédéral de plein exercice pour notre pays et nos citoyens", a déclaré Elio Di Rupo au cours d'une réception de Nouvel an.

Pour le président du PS, il pourrait s'agir d'un "gouvernement d'union nationale", constitué des partis libéraux, socialistes, chrétiens-démocrates et écologistes, francophones et flamands, ainsi que du parti indépendantiste flamand N-VA.

A défaut, cette coalition pourrait être constituée "au départ des partis du gouvernement actuel", composé de libéraux, de socialistes et de chrétiens-démocrates, mais qui ne compte ni les écologistes, ni la N-VA.

"Ce gouvernement devrait se consacrer aux chantiers socio-économiques et budgétaires essentiels" et franchir une "première étape institutionnelle", en particulier pour résoudre l'épineuse question de l'arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde (dit BHV) et le financement de la région de Bruxelles, a dit M. Di Rupo.

La suggestion du leader socialiste, qui avait remporté les élections législatives du 13 juin côté francophone, vise à sortir la Belgique de l'impasse politique dans laquelle elle est plongée depuis plus de sept mois.

Le pays a déjà battu le 8 janvier le record d'Europe de la plus longue crise politique, détenu par son voisin néerlandais qui avait mis 208 jours pour former un gouvernement en 1977. Le record absolu de l'Irak, à qui il avait fallu 289 jours pour former un cabinet en 2009, n'est plus très loin.

Depuis le 13 juin, le pays est toujours géré par un gouvernement chargé d'expédier les affaires courantes, ce qui ne peut plus durer alors que les marchés financiers s'inquiètent pour les finances du pays et que la population se montre de plus en plus exaspérée, a estimé Elio Di Rupo.

Le président des libéraux francophones Didier Reynders s'est réjoui de la proposition socialiste, y voyant une "ouverture faites aux libéraux" alors que ceux-ci ont été exclus des négociations en cours depuis les législatives.

En revanche, le chef du gouvernement régional de la Flandre, le chrétien-démocrate Kris Peeters, a jugé "pas très sage" de lancer un tel appel sans concertation préalable avec les autres partis.

Le "conciliateur" nommé par le roi Albert II, Johan Vande Lanotte, a jeté l'éponge mercredi soir après trois mois d'une vaine médiation au cours de laquelle il n'a même pas réussi à réunir les partis flamands et francophones autour d'une même table.

Le roi, chef de l'Etat, a entamé jeudi des consultations de plusieurs jours pour tenter de trouver une issue.

Les trois partis francophones jusqu'ici associés aux négociations ont bien accepté depuis l'été le principe du transfert de pouvoirs vers les régions (Wallonie, Flandre et Bruxelles) de compétences aujourd'hui fédérales, que réclament les partis flamands.

Mais ils ont rejeté une demande des indépendantistes de la N-VA de décentraliser la politique de l'emploi.

Dès lors, estimait le politologue Pascal Delwit, "la perspective de nouvelles élections se rapproche de plus en plus".

Les responsables politiques risquent d'y perdre toute crédibilité et le scrutin pourraient déboucher sur une radicalisation des deux camps, voire sur un processus de partition du pays, selon des analystes politiques.

Egypte: un 7e mort, tirs de roquettes contre la police

LE CAIRE (AFP)

AFP

Affrontements entre manifestants égyptiens et policiers à Suez, le 27 janvier 2011

L'opposant égyptien le plus en vue, Mohamed ElBaradei, arrivé jeudi soir au Caire, a proposé de mener la transition au régime de Hosni Moubarak, confronté depuis mardi à des manifestations sans précédent qui ont fait sept morts et entraîné un millier d'arrestations.

Jeudi soir dans le Sinaï égyptien, la police a été prise pour cible par des tirs de roquettes jeudi soir dans le Sinaï égyptien, sans être touchée. Les roquettes antichars de type RPG ont été tirées à cheikh Zouwayed, ville du Sinaï habitée principalement par des bédouins armés qui demandent depuis des années la libération de plusieurs des leurs, détenus sans avoir été jugés.

Ces violences surviennent au troisième jour de manifestations en Egypte contre le régime du président Hosni Moubarak.

Les jeunes militants pro-démocratie à l'origine du mouvement, inspiré par la révolte tunisienne qui a chassé du pouvoir le président Zine El Abidine Ben Ali, ont appelé à de nouvelles manifestations après les prières hebdomadaires de vendredi.

AFP/Archives

Montage de photos du président Moubarak en septembre 2009 (G) et de Mohamed ElBaradei en novembre 2009

La mobilisation a été marquée jeudi par un septième décès, dans le nord du Sinaï. Un manifestant a été mortellement atteint d'une balle dans la tête lors d'un échange de tirs entre manifestants bédouins et forces de sécurité, selon des témoins.

A Suez (nord-est), des manifestants ont mis le feu à une caserne de pompiers après avoir lancé des cocktails molotov sur la police, selon un photographe de l'AFP sur place.

A Ismaïliya, au nord de Suez, des accrochages ont opposé plusieurs centaines de manifestants aux forces de l'ordre.

La police était massivement présente toute la journée dans le centre du Caire, qui a connu des manifestations et des heurts mardi et mercredi.

Conséquence des protestations, la Bourse du Caire a accusé une forte chute jeudi, qui l'a contrainte à une suspension provisoire. Elle a clôturé en recul de plus de 10%. La veille, le principal indice EGX 30 avait chuté de 6%.

AFP

Des manifestants égyptiens brûlent des pneus en combattant les forces de l'ordres à Suez, le 27 jan vier 2011

En outre, les matchs du championnat égyptien de football prévus vendredi et samedi ont été reportés, a annoncé la fédération égyptienne de football.

"C'est un moment critique dans l'histoire de l'Egypte (...) La volonté de changement doit être respectée", a déclaré au Caire M. ElBaradei, l'ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique devenu une figure de l'opposition.

"Si la population veut que je mène la transition, alors je ne la décevrais pas", avait-il déclaré à Vienne avant son départ, en précisant vouloir participer aux nouvelles manifestations qui s'annoncent, selon lui, "massives".

M. ElBaradei ne dispose pas d'un parti reconnu, mais a formé un mouvement, l'Association nationale pour le changement, qui plaide pour des réformes démocratiques et sociales. Il est la plus connue des personnalités d'opposition à soutenir publiquement le mouvement de protestation.

Parallèlement, le Parti national démocratique au pouvoir qui a tenu sa première réunion depuis le début des manifestations s'est dit ouvert à un dialogue avec la jeunesse, et démenti les rumeurs sur la fuite de certains responsables. Il n'a toutefois pas proposé de concessions aux manifestants.

Les manifestations, qui ont débuté mardi, sont les plus importantes depuis l'arrivée au pouvoir en 1981 de M. Moubarak, 82 ans, critiqué notamment pour n'avoir jamais levé l'état d'urgence en place depuis près de 30 ans.

Depuis mardi, cinq manifestants et deux policiers ont été tués et des dizaines de personnes blessées. Selon un responsable des services de sécurité, "au moins mille personnes ont été arrêtées à travers le pays".

Le président américain Barack Obama a affirmé jeudi que la violence n'était "pas une solution aux problèmes en Egypte", et appelé le gouvernement et les manifestants à faire preuve de retenue.

Tout en qualifiant le président Moubarak de "partenaire important", le porte-parole de la Maison Blanche a affirmé à plusieurs reprises que les Etats-Unis "ne prennent pas parti".

L'Union européenne et l'ONU avaient appelé le gouvernement égyptien à écouter les demandes du peuple, et Paris à respecter la liberté d'expression.

Afrique du Sud: Nelson Mandela hospitalisé, ses jours ne sont pas en danger

JOHANNESBURG (AFP)

AFP/Archives

Nelson Mandela le 11 février 2010

L'ancien président sud-africain Nelson Mandela, 92 ans, passait jeudi sa deuxième nuit dans un hôpital de Johannesburg où il a été admis la veille, "très malade" sans que ses jours soient en danger, selon une source proche du héros de la lutte anti-apartheid.

"Le vieil homme est très malade mais il n'est pas en danger" de mort, a indiqué cette source à l'AFP, sous couvert de l'anonymat.

"Il n'est toujours pas rétabli mais nous nous attendons à ce qu'il sorte demain (vendredi) de l'hôpital", a ajouté la même source.

Les sources médicales contactées par l'AFP n'ont ni confirmé ni infirmé ces affirmations.

Aucune information officielle sur l'état de santé de M. Mandela n'a filtré depuis un communiqué de la Fondation qui gère ses oeuvres caritatives et son nom, mercredi, affirmant qu'il avait été hospitalisé à Johannesburg pour des "examens de routine".

Selon la presse sud-africaine, le héros planétaire a consulté un expert en pneumologie en raison d'une forte toux.

Le premier président noir du pays s'est rendu à l'hôpital "pour des tests, mais le médecin a décidé de le garder en observation", a ajouté la source proche de M. Mandela.

AFP

Des journalistes autour de la voiture d'un prche de Nelson Mandela quittant l'hôpital de Johannesburg où il est soigné, le 27 janvier 20111

Selon cette source, le président sud-africain Jacob Zuma, en déplacement à Davos (Suisse), a été informé de l'état de son illustre prédécesseur. Décision a été prise qu'il demeure au Forum économique mondial afin de ne pas générer de spéculations.

M. Zuma a appelé dans un communiqué "au calme et à la retenue". "Le président Mandela va bien et est pris en charge par une équipe de spécialistes médicaux", a-t-il déclaré.

"Madiba (son nom de clan devenu surnom affectueux) a 92 ans et n'est plus un jeune homme (...) On s'occupe bien de lui à l'hôpital", a également assuré le Congrès national africain (ANC), son ancien mouvement de lutte contre l'apartheid, au pouvoir depuis 1994.

Dans le concert de messages rassurants, le Nobel de la Paix Desmond Tutu a fait entendre une petite note discordante. "Bien sûr, nous aimerions qu'il reste éternellement parmi nous mais vous savez... tout peut arriver", a-t-il reconnu en marge d'une cérémonie à Bloemfontein (centre).

Proches et personnalités ont défilé toute la journée au chevet du héros de la lutte anti-apartheid, soigné dans la clinique privée Milpark. Son ancienne épouse Winnie Madikizela-Mandela a manifesté son émotion à la sortie de l'hôpital, selon l'agence Sapa.

La police contrôlait strictement les accès de l'établissement, devant lequel de nombreux journalistes se sont rassemblés.

Des enfants, scolarisés en face de l'hôpital, ont proclamé sur des banderoles leur amour à "Tata (grand-père) Madiba". Des dessins colorés avaient été accrochés à la clôture.

"C'est très important de soutenir l'ancien président parce qu'il a obtenu des changements énormes pour notre génération", a affirmé Ntho Molena, une lycéenne de 16 ans. "Il s'est battu pour notre liberté."

Nelson Mandela a passé 27 ans dans les geôles du régime ségrégationniste blanc, avant de prôner un message de réconciliation qui lui a gagné le coeur de tous ses compatriotes.

Depuis son retrait de la vie politique en 2001, il s'est fait de plus en plus rare. Très frêle, il a fait sa dernière apparition publique pendant la cérémonie de clôture du Mondial 2010 de football, le 11 juillet 2010 à Johannesburg.

En octobre, un ouvrage compilant certains de ses documents personnels, intitulé "Conversations avec moi-même" a été publié sans que le nonagénaire ne participe à la campagne promotionnelle.

Sur internet, les messages de solidarité affluaient. "Seigneur, protège Mandela, le monde n'est pas prêt à le perdre", pouvait-on lire sur Twitter, où d'autres internautes se plaignaient du manque d'informations: "Je ne comprends pas ce silence... Pourquoi n'y a-t-il pas plus de transparence sur un sujet aussi important?"

Gouvernement remanié en Tunisie

Très attendu, le remaniement ministériel a été annoncé jeudi en Tunisie. Si plusieurs ministres du président déchu Ben Ali ont été écartés du pouvoir, Mohammed Ghannouchi conserve son poste de Premier ministre au sein du gouvernement de transition.

Après une nouvelle journée de manifestations, le remaniement ministériel du gouvernement transitoire a finalement été annoncé jeudi en Tunisie. Les principaux ministres qui avaient officié sous le régime du président déchu Ben Ali ont été écartés de cette nouvelle équipe, mais le Premier ministre, Mohammed Ghannouchi, a lui été reconduit à son poste. Ce gouvernement remanié a été formé à la suite de "consultations avec tous les partis politiques et les composantes de la société civile qui ont accepté d'y participer", a déclaré Mohammed Ghannouchi, avant d'énumérer les noms des nouveaux ministres en direct à la télévision publique.

Ainsi, le portefeuille des Affaires étrangères a été confié à Ahmed Ounaïs, un diplomate de carrière qui a servi sous les présidences de Habib Bourguiba et de Ben Ali avant de prendre sa retraite. Ceux de l'Intérieur, de la Défense et des Finances changent également de main. Ce nouveau gouvernement aura pour mission "d'organiser des élections pour que le peuple choisisse en toute liberté", a ajouté le Premier ministre, appelant les Tunisiens "à retourner au travail". Tout en s'engageant "à ce que les élections soient organisées sois le contrôle d'une commission indépendante en présence d'observateurs internationaux".

Retour du chef d'Ennahda

La puissante centrale syndicale, l'UGTT, s'était réunie jeudi pour tenter de peser de tout son poids dans ce remaniement, exigeant le départ des sept ministres du régime de Ben Ali. Les Tunisiens étaient également une nouvelle fois descendus en nombre dans les rues du pays. A Sidi Bouzid d'où est partie la révolution populaire, suite à l'immolation de Mohamed Bouazizi, des milliers de manifestants ont scandé: "Dégagez les pourris!" ou encore "Non au vol de la révolution". Une photo du jeune homme a été déployée sur le toit de la préfecture. Mais, contrôlée par des unités de l'armée déployées à la place de la police, la manifestation s'est déroulée sans incident majeur.

Par ailleurs, le chef du parti islamiste tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi, a annoncé jeudi son intention de revenir au pays. Après plus de vingt ans d'exil. "Il ne rentre pas en triomphant, en revendiquant une quelconque place au gouvernement, mais comme simple citoyen", a déclaré à l'AFP le représentant en France du parti, interdit sous l'ancien régime, Houcine Jaziri.

Tunisie: le Premier ministre reconduit à la tête d'un gouvernenement remanié

TUNIS (AFP)

AFP

Des étudiants tunisiens manifestent devant le siège du gouvernement à Tunis, le 27 janvier 2011

Le Premier ministre tunisien, Mohammed Ghannouchi, dernier chef du gouvernement du président déchu Ben Ali, a été reconduit jeudi à la tête du gouvernement de transition remanié d'où les principaux ministres qui avaient appartenu a l'équipe Ben Ali ont été écartés.

Les postes-clés de l'Intérieur, de la Défense, des Finances et des Affaires étrangères changent de main. Les affaires étrangères sont confiées a Ahmed Ounaïs, un diplomate de carrière qui a servi sous les présidences de Habib Bourguiba et du président Zine El Abidine Ben Ali avant de prendre sa retraite.

Ce gouvernement a été formé à la suite de "consultations avec tous les partis politiques et les composantes de la société civile qui ont accepté d'y participer", a déclaré M. Ghannouchi avant d'égrener la liste de son nouveau gouvernement en direct à la télévision publique.

"Sa mission sera d'organiser des élections pour que le peuple choisissse en toute liberté", a-t-il ajouté, en appelant les Tunisiens "à retourner au travail". Le "gouvernement s'engage à ce que les élections soient organisées sous le contrôle d'une commission indépendante en présence d'observateurs internationaux pour en garantir la transparence", a-t-il ajouté.

AFP

Un tissu à l'effigie de Ben Ali dans les ordures de Tunis, le 27 janvier 2011

Dans la journée des milliers de Tunisiens avaient de nouveau manifesté pour exiger le départ des ministres qui avaient servi le président Zine El Abidine Ben Ali, comme M. Morjane, à l'appel de la puissante centrale syndicale UGGT. Le ministre des affaires étrangères a lui même annoncé sa démission avant l'annonce de la liste du nouveau gouvernement.

Juste avant l'annonce du remaniement ministériel, l'Union générale des travailleurs tunisiens avait également fait part de sa décision de ne pas participer au prochain gouvernement tout en acceptant que M. Ghannouchi en reste le chef bien qu'il ait été le dernier Premier ministre en date de Ben Ali.

Les démonstrations quotidiennes se sont déplacées jeudi vers Sidi Bouzid, dans le centre du pays, berceau de la Révolution du Jasmin.

"Non au vol de la révolution!" ont scandé des manifestants qui ont défilé dans les rues de cette localité où l'immolation par le feu d'un jeune homme à la mi-décembre a marqué le début des émeutes qui ont balayé le régime.

La manifestation s'est déroulée sans incident sous le contrôle d'unités de l'armée déployées à la place de la police, auteur de la répression sanglante qui a précédé la fuite le 14 janvier du dictateur et de sa femme.

Par ailleurs, le chef du parti islamiste tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi, en exil à Londres, prévoit de rentrer dimanche plus de 20 ans après avoir quitté la Tunisie, selon le porte-parole d'Ennahda à Paris.

"Il ne rentre pas en triomphant, en revendiquant une quelconque place au gouvernement, mais comme simple citoyen", a déclaré à l'AFP Houcine Jaziri, représentant en France du parti interdit sous l'ancien régime.

A Tunis, des milliers de manifestants ont poursuivi le siège des bureaux du Premier ministre de transition sur l'esplanade de la Kasbah. L'armée a fait barrage à une manifestation de professeurs et d'élève du secondaire en grève qui tentaient de les rejoindre.

L'UGTT, qui a joué un rôle fondamental dans l'encadrement de la révolte populaire, s'est réunie jeudi et a pesé de tout son poids pour obtenir le départ de l'exécutif des sept ministres ayant servi le régime corrompu et autoritaire de l'ancien chef de l'Etat.

A Sidi Bouzid, où l'UGTT a appelé à une grève générale, des milliers de manifestants ont lancé : "Dégagez les pourris!".

Le cortège a marqué une autre pause face au Gouvernorat (préfecture), où Mohamed Bouzazizi, un jeune marchand de fruits, s'était immolé par le feu le 17 décembre. Des manifestants ont déployé une photo géante de leur "martyr" sur le toit du bâtiment officiel, tandis que d'autres criaient: ""Allah Akbar!, (Dieu est grand), nous resterons fidèle au sang des martyrs".

En Egypte, des manifestations sans précédent depuis 30 ans, inspirées du modèle tunisien, se poursuivent pour exiger le départ du président Hosni Moubarack alors l'opposant Mohamed ElBaradei est rentré au pays pour participer à la contestation.

Au Yémen, des milliers de personnes ont manifesté jeudi à Sanaa à l'appel de l'opposition pour réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.