06 décembre, 2011

Le gouvernement libyen tente de désarmer Tripoli

LEMONDE.FR avec AFP |

Des partisans du conseil militaire de Janzour tirent en l'air aux funérailles de l'un de leurs chefs, Ashraf Abdelsalam Al-Marni Swayha, tué dans des heurts entre milices, le 3 décembre, près de la capitale.

Des partisans du conseil militaire de Janzour tirent en l'air aux funérailles de l'un de leurs chefs, Ashraf Abdelsalam Al-Marni Swayha, tué dans des heurts entre milices, le 3 décembre, près de la capitale.REUTERS/ISMAIL ZITOUNI

Le gouvernement libyen a donné deux semaines aux milices armées pour quitter Tripoli, mardi 6 décembre, sous peine de fermeture de la capitale à la circulation. Si le 20 décembre "les milices ne quittent pas la ville, la population de Tripoli et le gouvernement fermeront la ville à la circulation", a indiqué le bureau du premier ministre, Abdel Rahim Al-Kib, dans un communiqué.

Le gouvernement a par ailleurs promis de mettre fin à la présence d'armes dans la capitale d'ici la fin de l'année, a déclaré, mardi, Abdelrazzak Abou Hajar, président du conseil local de Tripoli, après des violences ces derniers jours entre ex-rebelles.

Des Tripolitains ont commencé lundi à fermer à la circulation des avenues et routes pour protester notamment contre la présence de factions armées venues d'autres localités et qui avaient participé à la libération de Tripoli en août dernier, mais n'avaient pas quitté la capitale.

CHAQUE BRIGADE "VEUT FAIRE LA LOI"

Par ailleurs, selon des témoins, des dizaines des civils et d'hommes armés ont forcé l'entrée du tribunal de Tripoli et se sont rués vers le bureau du procureur général, Abdelaziz Al-Hsadi, réclamant la libération d'un des thowars – les anciens combattants révolutionnaires – qui serait impliqué dans une affaire de meurtre.

Le procureur a pris la fuite, avant d'être rattrapé par les manifestants en colère qui exigeaient la signature de l'ordre de libération de l'accusé. On ne sait pas dans l'immédiat s'ils ont eu gain de cause.

"Cet incident est très inquiétant. Il est la preuve de la détérioration de la sécurité à Tripoli", note un journaliste tripolitain, estimant que chaque brigade des thowars "veut faire la loi".

INTÉGRATION DANS LES FORCES ARMÉES

Le ministre de l'intérieur, Faouzi Abdelali, a annoncé, jeudi dernier, un plan d'intégration à court terme de cinquante mille combattants ex-rebelles dans les forces armées et celles du ministère de l'intérieur. Un plan complet qui vise la réhabilitation d'un total de deux cent mille combattants doit être annoncé la semaine prochaine.

Des dizaines de milliers de Libyens ont porté des armes pour combattre les forces du régime de Mouammar Kadhafi. Le désarmement de la population et l'intégration des combattants dans les forces de sécurité figurent parmi les priorités du nouveau gouvernement de transition formé fin novembre.

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