13 décembre, 2011

La Mauritanie est désormais à l'avant-garde de la lutte antiterroriste dans le Sahel

NOUAKCHOTT (Xinhua) - La Mauritanie est considérée aujourd'hui comme l'avant-garde de la lutte contre le terrorisme islamiste dans la zone sahelo-saharienne, après en avoir été le ventre mou. (Par Ely Ould Maghlah)

Cette vaste république islamique de plus d'un million de Km2 et 80% de terres désertiques difficiles à contrôler, n'a commencé à prendre la mesure de l'ampleur de la menace du terrorisme qu'à partir de 2005 avec les premières attaques des jihadistes et les prises d'otages ciblant principalement des Occidentaux.


Pour faire face à la menace posée par le terrorisme, les autorités mauritaniennes ont adopté une nouvelle politique de défense.
Elles ont, depuis 2010, restructuré leurs forces armées. Avec l'aide de partenaires occidentaux, notamment la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, elles ont formé plus de trois mille hommes spécialement équipés et entraînés pour mener la guerre contre le terrorisme.


Enfin, elles ont opté pour une "stratégie d'endiguement des terroristes" au travers des opérations "préventives".

Cette nouvelle stratégie s'est traduite par les raids, au nord du Mali, contre les bases de l'organisation terroriste d'al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), considérée comme l'auteur des attaques et des enlèvements en Mauritanie.

Commentant cette nouvelle orientation en août dernier, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a souligné lors d'une émission télévisée : "nous avons attaqué les terroristes par nos propres moyens, notamment avec des avions que nous avons achetés aux Français et non avec les moyens de ces derniers".

Le chef de l'Etat mauritanien a relevé aussi que "la situation sécuritaire dans le pays a beaucoup changé dans le sens positif et les moyens alloués à l'armée ont été multipliés, les capacités humaines améliorées et les capacités aériennes ont été créées".

"Actuellement, nous maîtrisons la situation et nous avons amené la terreur en dehors de notre territoire pour sécuriser nos citoyens", a-t-il conclu.

Bénéficiant, parfois, du soutien des forces maliennes et de l'appui technique des Français, l'armée mauritanienne a durement frappé les combattants d'AQMI dans leur fief au nord et à l'ouest du Mali.

L'intervention de l'armée de l'air, récemment dotée de bombardiers acquis auprès de pays occidentaux (essentiellement l'Italie, l'Espagne, la France) a été déterminante dans l'action des forces mauritaniennes.

Par ailleurs, les forces de sécurité mauritaniennes ont réussi en 2011 à déjouer des attaques terroristes, notamment des kamikazes, grâce notamment au repérage aérien.

Ainsi, le 2 février 2011, une unité de la garde présidentielle avait fait exploser à la roquette un véhicule bourré de plus d'une tonne et demi d'explosifs, à l'entrée ouest de la capitale.

Bilan: trois terroristes tués et plus d'une dizaine de militaires blessés. La voiture explosée faisait partie d'une colonne de trois véhicules d'AQMI en provenance du Mali, utilisés par un commando, dont l'objectif était d'assassiner le président Aziz à sa sortie de l'aéroport de Nouakchott de retour d'un voyage à l'étranger.

Plus tard, en juin 2011, les force terrestres et aériennes ont lancé une attaque contre un camp fortifié d'AQMI installé dans la forêt de Wagadou, au nord-ouest du Mali, tuant 15 terroristes et détruisant plusieurs véhicules, selon un bilan officiel mauritanien. En octobre, l'armée de l'air mauritanienne bombarde un camp terroriste dans la même forêt.

Ce combat livré aux terroristes par l'armée mauritanienne a été salué par leurs partenaires occidentaux dont la France qui l'avait qualifié de "remarquable, courageux, tenace, déterminé".

Et les autorités mauritaniennes n'étaient peu fières de montrer à la population l'évolution de l'armement de leurs troupes, leur mobilité et leur puissance de feu, à l'occasion d'un défilé pour le 51ème anniversaire de l'armée.

Mais, l'utilisation de la force n'a pas été la seule stratégie contre le terrorisme. La Mauritanie a expérimenté avec plus ou moins de succès un dialogue "spirituel" avec les jihadistes avec l'aide d'oulémas mauritaniens, afin de les amener à renoncer à la violence.

Parallèlement, Nouakchott participe activement à la coopération régionale pour la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue. Elle a abrité le week-end dernier une réunion des ministres de la Défense de l'initiative "5+5 défense" (Espagne, France, Italie, Malte et Portugal pour l'Europe et Libye, Tunisie, Maroc et Mauritanie pour le Maghreb).

Les menaces sécuritaires liées à la recrudescence des prises d'otages d'Occidentaux par AQMI et le problème de la prolifération de l'armement en provenance de Libye, étaient au centre des travaux.

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