26 octobre, 2011

Merkel : "On ne peut pas s'attendre à ce que des solutions soient trouvées en un soir"

LEMONDE.FR avec Reuters, AFP

 Avant un sommet crucial, mercredi soir, Angela Merkel s'est engagée à trouver une solution viable, mais elle a prévenu qu'il ne fallait pas s'attendre à une solution qui réglerait tout en une soirée.

Avant un sommet crucial, mercredi soir, Angela Merkel s'est engagée à trouver une solution viable, mais elle a prévenu qu'il ne fallait pas s'attendre à une solution qui réglerait tout en une soirée.AFP/JOHANNES EISELE

Les dirigeants de la zone euro se retrouvent, mercredi 26 octobre dans la soirée, après l'échec d'un premier sommet dimanche, pour boucler un plan permettant d'enrayer la crise de la dette et de sauver la monnaie commune. Les espoirs de voir ce nouveau sommet déboucher sur un accord d'envergure sur les différents dossiers brûlants – renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF), restructuration de la dette de la Grèce, futur rôle de la BCE – sont ténus du fait de divergences persistantes entre les participants. Des doutes renforcés par les déclarations peu encourageantes de la chancelière allemande Angela Merkel, mercredi en milieu de journée.

"Je travaillerai jusqu'à trouver une solution viable", a-t-elle promis aux parlementaires allemands avant qu'ils se prononcent sur un plan visant à renforcer le FESF, tout en mettant en garde contre le fait qu'"on ne peut pas s'attendre à ce que des solutions soient trouvées en un soir". Elle a ajouté vouloir que la Grèce se remette sur pieds aussi vite que possible, tout en estimant que cela prendrait du temps et qu'une décote sur la dette grecque ne réglerait pas à elle seule les problèmes d'Athènes. "Nous devrons sans doute accompagner la Grèce pour une période assez longue", a-t-elle conclu. Plus largement, Mme Merkel a déclaré devant les députés allemands qu'il fallait "remédier aux imperfections" de l'euro "maintenant ou, je le dis, jamais".

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Par le biais de sa porte-parole, Valérie Pécresse, le gouvernement a assuré que Nicolas Sarkozy est "déterminé, volontaire et combatif" pour faire du sommet "une réussite". "Jamais, au grand jamais, la France et l'Allemagne n'auront autant travaillé ensemble, jamais elles n'auront été aussi soudées pour faire progresser l'Union européenne pour résoudre ses problèmes", a également maintenu la porte-parole, ajoutant que le chef de l'Etat avait "rappelé le rôle crucial de l'axe franco-allemand dans la résolution de la crise de la zone euro". Auparavant, Mme Pécresse a indiqué qu'elle attendrait d'en savoir plus sur les "perspectives" de la zone euro avant de décider d'éventuelles mesures pour tenir ses engagements de réduction des déficits, et notamment de la création d'une nouvelle série de taxes si davantage d'austérité était nécessaire.

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BRUXELLES VEUT "UN ACCORD CE SOIR"

Deux rencontres sont programmées, mercredi soir. Les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 pays de l'Union européenne se réunissent d'abord à partir de 18 heures à Bruxelles pour parler de la recapitalisation des banques. Objectif : leur permettre d'amortir le choc d'un défaut de paiement de la Grèce. Le plat de résistance suivra lorsque les dirigeants des 17 pays de la seule zone euro se retrouveront en conclave, jusque sans doute très tard dans la soirée ou la nuit. La Commission européenne a répété, mercredi, qu'il y avait "besoin d'un accord ce soir" afin d'apporter "une réponse politique crédible aux questions-clés qui sont sur la table".

Les détails du renforcement du FESF, principal instrument pour éviter la contagion, restent encore flous et l'Allemagne refuse qu'on force la main à la BCE pour qu'elle continue à aider l'Italie et l'Espagne. Mario Draghi, qui doit remplacer Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE, a cependant laissé entendre que l'institution financière est prête à continuer à recourir à des méthodes non conventionnelles pour garantir la fluidité des marchés. Mi-octobre, l'actuel président de la BCE, Jean-Claude Trichet, avait indiqué que les nouveaux pouvoirs du FESF lui permettant de procéder à des rachats d'obligations de pays en difficulté ne signifieraient pas l'arrêt automatique des interventions sur le marché obligataire secondaire.

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Créée dans l'urgence le 9 mai 2010, cette institution est devenue l'un des principaux instruments de la zone euro pour venir en aide aux pays en difficulté. Après la Grèce, l'Irlande et le Portugal, c'est l'Italie, en difficulté face aux marchés, qui pourrait bénéficier de l'action du FESF. Autre dossier-clé qui devrait être abordé, la Grèce. Les pays doivent notamment convaincre les banques créancières d'effacer une partie de sa dette, 100 milliards d'euros environ, de recapitaliser les établissements financiers qui en ont besoin en contrepartie et d'empêcher la contagion de l'incendie à l'Italie. Les négociations avec les banques créancières de la Grèce peinent à aboutir car ces dernières renâclent à accepter des pertes supérieures à 50 %.

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