02 août, 2011

Le Royaume-Uni, laboratoire du pire en Europe, effraie le FMI

Par La Rédaction de MoneyWeek

« Incertitudes considérables ». Tels ont été les mots du FMI lundi pour qualifier le dangereux ralentissement que connaît la croissance britannique ces derniers mois. Au deuxième trimestre, le PIB du Royaume-Uni n’a progressé que de 0,2% par rapport au trimestre précédant, contre +0,5% au premier trimestre (qui compensait déjà tout juste une contraction du PIB de 0,5% au quatrième trimestre 2010).

En y ajoutant une inflation supérieure à 4%, bien au-delà des objectif de la Banque d’Angleterre (BoE), on se demande pourquoi les marchés et les agences de notation ne se penchent pas plus sur l’un des grands malades de l’Europe au lieu de se focaliser sur l’euro et certains pays périphériques.

En effet, outre-Manche, l’économie est au plus mal. Et le ralentissement observé entre avril et juin n’est pas de nature à nous rassurer sur le bien fondé des actions prises par les autorités : très fortes mesures d’austérité, taux d’intérêt toujours au plus bas.

Un an après l’adoption d’un plan de rigueur digne des pires années Thatcher et le maintien d’une politique monétaire accommodante, les Britanniques ne voient toujours pas le bout du tunnel. En parallèle de la hausse des prix, le taux de chômage reste élevé pour une économie anglo-saxonne (7,7% au sens du BIT). Les annonces de licenciements massifs chez les grandes banques (HSBC, Barclays) se multiplient.

Le FMI a tout de même estimé que la politique de rigueur était globalement « appropriée », tout en s’inquiétant de la faible croissance et d’une inflation élevée. Ce cocktail dangereux pour une économie n’est ni plus ni moins que de la stagflation !

Autre illustration de l’atonie de l’économie britannique : en juillet, l’indice PMI manufacturier calculé par l’institut Markit est tombé à 49,1, contre 51,4 en juin. C’est le plus bas niveau enregistré depuis juin 2009 et il indique un probable recul de la production (la barre des 50 est la limite départageant la zone d’expansion et de contraction).

Alors que la contagion dans la zone euro peine à être contenue, que le fameux « AAA » des Etats-Unis est menacé et que le Royaume-Uni est notre laboratoire du pire, le monde développé occidental est en bien mauvaise posture. En ce moment, conservez vos liquidités, investissez dans des valeurs refuges comme l’or ou misez sur l’essor des pays émergents.


Photo : alicia rae – Flickr

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