13 août, 2011

Adhésion à l'ONU : les Palestiniens feront leur demande le 20 septembre

Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne

Photo: AFP

Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne (archives)

L'Autorité palestinienne déposera une demande d'adhésion d'un État palestinien à l'ONU le 20 septembre, a annoncé samedi le chef de la diplomatie palestinienne Riyad Al-Malki.

Le président Mahmoud Abbas remettra la requête au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, lors l'Assemblée générale de l'ONU à New York, et M. Ki-moon la transmettra au président du Conseil de sécurité, a-t-il précisé.

Le ministre des Affaires étrangères a souligné que les Palestiniens présenteront « la demande en septembre, car le Liban assurera alors la présidence du Conseil de sécurité ». « Cela nous va nous aider, car le rôle du président du Conseil de sécurité, qui a des prérogatives, est crucial », a expliqué M. Al-Malki.

Le 27 juillet, les Palestiniens avaient déjà annoncé qu'ils comptaient présenter cette demande à l'ONU en septembre. Le président Abbas avait alors exclu une reprise des pourparlers avec Israël avant l'Assemblée annuelle des Nations unies. « Le train palestinien est désormais en route pour New York », a récemment affirmé le négociateur palestinien Saëb Erakat.

Possible veto américain

Les Palestiniens veulent une adhésion à part entière aux Nations unies et la reconnaissance d'un État palestinien sur les frontières de 1967, avant la Guerre des Six Jours. Ils se butent toutefois à l'opposition de Washington qui menace d'invalider la demande en imposant son veto au Conseil de sécurité.

Pour contourner ce veto, l'Autorité palestinienne pourrait demander à l'Assemblee générale « d'élever son statut à l'ONU d'observateur à État non membre ». Elle deviendrait ainsi membre de toutes les agences des Nations unies.

Les Palestiniens disent faire appel à l'ONU à défaut d'entrevoir une reprise des négociations de paix avec Israël, dans l'impasse depuis près d'un an. L'Autorité palestinienne exige, avant de reprendre les discussions, un nouveau gel de la colonisation, y compris à Jérusalem-Est, mais Israël s'y refuse en dépit des pressions internationales.

Hostile à la démarche unilatérale des Palestiniens, le gouvernement israélien a fait savoir cette semaine qu'il continuera à construire massivement à Jérusalem-Est.

Rencontres secrètes entre Abbas et Peres

Devant des membres du Fatah, vendredi soir, le président palestinien Mahmoud Abbas a fait part de quatre rencontres secrètes avec le président israélien Shimon Peres pour tenter de relancer des pourparlers.

« J'ai rencontré quatre fois Shimon Peres à Amman et à Londres pour tenter de relancer les négociations et le processus de paix sur des bases appropriées », a affirmé M. Abbas. Il a précisé que c'est le premier ministre Nétanyahou qui avait fait échouer ces efforts.

Les médias israéliens ont évoqué début août de l'annulation d'une rencontre secrète prévue, à Amman, entre Mahmoud Abbas et Shimon Peres à la suite du refus de M. Nétanyahou de donner un mandat clair pour négocier au président.

Hamas et USAID s'entendent

Par ailleurs, un haut responsable du Hamas a annoncé samedi avoir trouvé un compromis avec l'Agence américaine pour le développement international (USAID) pour qu'elle puisse continuer à financer ses programmes d'aide dans la bande de Gaza.

Vendredi, USAID a gelé ses programmes d'aide à Gaza, pour protester contre l'exigence du Hamas de vérifier les comptes d'ONG partenaires. En vertu de cet accord, le Hamas renonce pendant trois mois à exiger de faire ces vérifications.

Les deux parties se sont entendues par l'intermédiaire de l'ONU, a précisé le responsable du mouvement islamiste palestinien qui contrôle la bande de Gaza.

Des visas pour Gaza

Toutefois, un porte-parole du Hamas a annoncé samedi son intention d'imposer des visas aux étrangers qui veulent entrer sur le territoire, ce qui pourrait compliquer le travail des organisations humanitaires internationales à Gaza.

Ihab Ghussein a expliqué que le mouvement islamiste avait besoin de savoir qui s'y trouvait pour protéger les étrangers.

De nombreuses organisations humanitaires ne peuvent pas avoir de contact direct avec le Hamas ou lui fournir de l'argent, les Nations unies le considérant comme une organisation terroriste.

Le Hamas dirige la bande de Gaza depuis juin 2007. Il a chassé par les armes le président Abbas, qui ne contrôle plus que la Cisjordanie.

Radio-Canada.ca avecAgence France Presse, Associated Press et Reuters

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire