04 juillet, 2011

Le nouveau départ du Conseil Otan-Russie

La Russie accueille le Conseil Otan-Russie ce 4 juillet 2011 à Sotchi.
La Russie accueille le Conseil Otan-Russie ce 4 juillet 2011 à Sotchi.
AFP PHOTO / MIKHAIL MORDASOV
Par Olivier Fourt

La Russie accueille le Conseil Otan-Russie. Après une rencontre à Bruxelles au début du mois, la réunion va se dérouler cette fois-ci à Sotchi, la ville russe organisatrice des jeux olympiques de 2014, en présence des ambassadeurs des 29 Etats membres de l'Otan, de son secrétaire général et du président russe Dmitri Medvedev. Les deux ennemis d'hier essayent d'approfondir leur partenariat, tout juste vingt ans après la chute de l'Union soviétique.

La coopération entre l’Otan et la Russie a commencé dès 1997, et depuis 2002, elle se déroule dans le cadre de ce Conseil Otan-Russie. Une instance qui a connu des hauts et des bas, ces dernières années.

« Le COR, c’est d’une certaine manière le baromètre de la relation entre les Etats-Unis et la Russie, explique Thomas Gomart le directeur du centre Russie à l'Institut français des relations internationales (IFRI). En Aout 2008, pendant la guerre en Géorgie, le Conseil Otan-Russie a été suspendu, c’était un moyen pour les Occidentaux d'exprimer leur mécontentement et leur inquiétude face à la situation. Ensuite les relations ont repris progressivement, jusqu’au sommet de Lisbonne fin 2010, qui avait justement comme objectif de redonner un nouveau souffle à cette relation entre l’Alliance atlantique et la Russie ».

Coopérations face au terrorisme

En Novembre dernier, devant les représentants d’une alliance modelée par la guerre froide, Anders Fogh Rasmussen avait appelé à « en finir avec les fantômes du passé ». Aujourd'hui, c'est la Russie qui reçoit l'Otan chez elle, à Sotchi. A l’agenda de l’Otan, les sujets de coopération sont nombreux. « La Russie et l’Otan font face à de nombreuses menaces communes, comme le terrorisme, la piraterie et la prolifération », rappelle le secrétaire général de l'Otan.

Moscou a accepté que les convois logistiques de l’Alliance atlantique destinés à l’Afghanistan transitent par son territoire. Afin d’aider l’armée afghane à se moderniser, Moscou et l’Otan ont également signé un accord concernant la formation et l’entretien des hélicoptères de l’armée afghane.

Sur la lutte contre la prolifération, les choses sont plus compliquées : « l’Otan a développé sont propre système de protection, mais la Russie est confronté à la même menace, donc pour l’Alliance atlantique, il est logique de travailler ensemble », assurait toutefois Anders Fogh Rassmusen, début juin à Bruxelles.

Bouclier anti-missile : le « oui… mais » de Moscou

Jusqu’alors, l’Otan a tout juste réussi à obtenir un accord de principe sur la question de l’association de la Russie à un bouclier anti-missile. L’Otan rappelle qu’elle souhaite « une architecture antimissile reposant sur deux systèmes distincts : l’un russe et l'autre occidental ».

Pour autant, l’Alliance atlantique a catégoriquement rejeté l’idée d’un partage de l’Europe européen en plusieurs zones de responsabilité militaire. Juste avant la réunion de Sotchi, l'ambassadeur russe à l'Otan, Dimitri Rogozine a rappelé que dans le futur déploiement du bouclier, il y aurait des limites à ne pas dépasser. « D’ici 2018-2020, le bouclier antimissile occidental va se rapprocher des frontières de la Russie, au point de couvrir nos bases nucléaires stratégiques, nous ne pouvons pas accepter cela, car cela reviendrait à faire d’une arme de défense, une arme offensive. »

Pas question, donc, pour Moscou, de voir une partie de son territoire placée sous le contrôle d’un système commandés par les Occidentaux. « En Russie, on assiste à un débat très vif entre des responsables politiques qui seraient assez favorables à un rapprochement avec l’Otan, et des militaires dont certains ont été formés durant la guerre froide, et qui sont hostiles à un bouclier antimissile qui selon eux dévaluerait le potentiel militaire de la Russie », conclut Thomas Gomart de l’IFRI.

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