01 juillet, 2011

Kadhafi exhorte ses partisans à récupérer les armes larguées par la France

TRIPOLI - Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a appelé vendredi ses partisans à reprendre aux rebelles les armes qui leur ont été larguées par la France dans la région du Djebel Nefoussa.

Il a par ailleurs menacé de porter la bataille à l'Europe si l'Otan ne mettait pas fin à sa campagne militaire en Libye.

Marchez sur le Djebel et saisissez les armes qui ont été larguées par les Français. Si ensuite vous voulez pardonner (aux rebelles), c'est votre affaire, a lancé le colonel Kadhafi dans une allocution relayée par haut-parleurs à l'adresse de milliers de ses partisans présents sur la Place Verte à Tripoli.

Les autorités espéraient toutefois la participation d'un million de personnes à ce rassemblement à l'occasion des plus de cent jours du déclenchement des raids aériens en Libye.

La France a admis pour la première fois mercredi qu'elle avait parachuté des armes aux rebelles libyens dans cette région montagneuse de Nefoussa située au sud de Tripoli, s'attirant des critiques de la Russie notamment.

Le colonel Kadhafi, qui parlait d'un lieu tenu secret, a en outre exhorté ses partisans à marcher sur Misrata et la libérer pouce par pouce, sans recours aux armes. Finissez la bataille rapidement, leur a-t-il dit.

Située à l'est de Tripoli, Misrata est contrôlée depuis des semaines par les rebelles, qui ont affirmé début juin avoir repoussé plusieurs tentatives de forces loyales à Mouammar Kadhafi de reprendre la ville.

Le colonel Kadhafi a par ailleurs affirmé que les frappes de l'Otan en Libye n'étaient d'aucune utilité. Vos avions ne sont d'aucune utilité et le largage d'armes à la cinquième colonne dans le Djebel ne servira à rien, a-t-il ajouté.

Il a conseillé à l'Otan de discuter directement avec le peuple libyen et les chefs des tribus pour trouver à une issue à la situation en Libye.

Le peuple est souverain et il est maître de son destin. Discutez avec lui d'une sortie de cette crise et je vous aiderai, a-t-il ajouté.

Nous ne quitterons jamais notre pays, nous mourrons pour lui, a encore dit le dirigeant libyen, qui a conclu son allocution sous les acclamations de la foule en affirmant que le combat se poursuivra jusqu'à la victoire.

S'adressant à l'Europe, il a lancé sous les applaudissements nourris de ses partisans et les rafales tirées en l'air que le peuple libyen était capable de porter un jour la bataille à la Méditerranée et à l'Europe.

Il pourrait s'en prendre à vos foyers, vos bureaux et vos familles, qui deviendraient des cibles militaires légitimes puisque vous avez transformé nos bureaux, nos quartiers-généraux, nos maisons et nos enfants en cibles militaires que vous considérez comme légitimes, a-t-il ajouté à l'adresse des dirigeants européens.

Si nous le décidons, nos sommes capables de nous ruer sur l'Europe tels des criquets ou des abeilles. Nous vous conseillons donc de faire marche-arrière avant de subir une catastrophe.

Je vous conseille d'arrêter votre campagne, ne vous laissez pas entraîner par une poignée de traîtres à Benghazi, dans une allusion aux rebelles libyens qui lui disputent le pouvoir et dont cette ville est le bastion.

Repliez-vous, vous n'avez aucune chance de vaincre ce peuple courageux, a encore dit le dirigeant libyen, à l'intention de l'Otan.

S'adressant au Premier ministre italien, Silvio Berlusconi, et au (président français Nicolas) Sarkozy ainsi qu'au Premier ministre britannique David Cameron, Mouammar Kadhafi les a appelés à être à l'écoute du peuple libyen, qui veut la paix.

Aux cris Dieu, Mouammar et la Libye !, ou Sarkozy, assassin !, des milliers de Tripolitains et d'habitants des banlieues de la capitale ont défilé tout l'après-midi sur la Place Verte, où un drapeau vert d'environ 4 km de long a été porté et des portraits géants du colonel Kadhafi en uniforme militaire ou en civil ont été brandis par la foule.


(©AFP /

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