01 juillet, 2011

Nadal, le tortionnaire

Pour la cinquième fois de sa carrière, Rafael Nadal sera au rendez-vous de la finale de Wimbledon. L'Espagnol, tout juste dépossédé de sa première place mondiale par Novak Djokovic, y retrouvera le Serbe après sa nette victoire en demie ce vendredi contre Andy Murray (5-7, 6-2, 6-2, 6-4). Il tentera de décrocher un troisième titre à Londres et une onzième couronne en Grand Chelem.

Rafael Nadal était trop fort pour Andy Murray. (Reuters) Rafael Nadal était trop fort pour Andy Murray. (Reuters)
Comme l'an dernier, Rafael Nadal a brisé les desseins d'Andy Murray, stoppant l'Ecossais en demi-finales de Wimbledon (5-7, 6-2, 6-2, 6-4). Comme l'an dernier, l'Espagnol a écoeuré son adversaire et le public du Centre Court avec. Ce n'est pas encore pour cette année qu'un sujet de sa Majesté remportera les Internationaux de Grande-Bretagne, 75 ans après Fred Perry. Nadal, lui, compte déjà deux sacres à Londres, en 2008 et 2010, et défendra son titre contre Novak Djokovic, qui vient de le détrôner de la première place mondiale après sa victoire sur Jo-Wilfried Tsonga plus tôt dans l'après-midi.

La passation de pouvoir, si elle aura lieu lundi dans les ordinateurs de l'ATP, ne se fera pas sans bataille. Celle-ci est programmée dimanche dans le temple du tennis mondial. Le Serbe a remporté les quatre premières cette saison (à Indian Wells, Miami, Madrid et Rome), mais les armes dont dispose Nadal, au-delà de ses pépins physiques qui semblent d'ailleurs avoir disparu, en font le légitime favori à sa propre succession. Ses gifles de coup droit, ses revers croisés dans des angles impossibles et sa couverture de terrain inimitable ont transformé Murray en enfant boudeur dans le jardin d'Aorangi Park. Boudeur et même résigné devant la nouvelle démonstration de puissance du Majorquin, qui tentera dimanche de décrocher un onzième titre en Grand Chelem.

Symbole de cette domination, les cinq jeux de service sur sept perdus par Murray entre le deuxième et le début du quatrième set. Une rafale a tout balayé pour ne laisser aucune autre issue à la rencontre. La première manche avait pourtant un goût de révolte pour l'Ecossais, qui n'a réussi à battre Nadal qu'une seule fois "à la régulière" dans un tournoi majeur (en demie de l'US Open 2008). Le n°4 mondial oubliait même sa douleur aux adducteurs qui l'a poussé à recevoir les soins du kiné en début de rencontre. Plus agressif et aérien, avec de bonnes variations, Murray dictait le jeu jusqu'à 2-1 dans le deuxième set, avant son trou noir.

Très solide dans tous les secteurs du jeu, Nadal a peut-être livré son match le plus abouti depuis le début de la quinzaine londonienne. Pas forcément une bonne nouvelle pour Djokovic, même si le Serbe monte aussi en puissance. Surtout, les statistiques de l'Espagnol en finale de Grand Chelem sont incomparables: douze finales disputées avec dix titres à la clé. Les deux qui lui ont échappé, c'était justement à Wimbledon en 2006 et 2007. Mais depuis, Nadal a dérobé les clés du temple à Roger Federer. Car c'est bien lui le nouveau maître des lieux.

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