15 mai, 2011

La théorie du complot s'empare de DSK

L'Express.fr
La théorie du complot s'empare de DSK

Dominique Strauss-Kahn devant chez lui, à Paris, le 27 avril 2011.

afp.com

Tandis que certains hommes politiques, de droite comme de gauche, s'interrogent sur les conditions d'interpellation de Dominique Strauss-Kahn, d'autres y voient le fruit d'une "manipulation".

L'affaire est tellement incroyable! Accueillie avec stupeur et incrédulité par la classe politique, l'interpellation de Dominique Strauss-Kahn a, depuis, entraîné de multiples commentaires, avant même la comparution, dans les heures qui viennent, du patron du FMI devant un juge. Parmi eux, nombreux sont ceux qui expriment le scepticisme, quand ils ne crient pas au complot.

C'est un jeune militant UMP, Jonathan Pinet, qui a sans doute été le premier, avant les médias américains, à annoncer l'interpellation du patron du FMI sur Twitter, en citant "un pote aux Etats-Unis". Il n'en fallait pas plus pour aiguiser les soupçons de manipulation.

Un internaute du Post.fr accuse ainsi le "jeune Pop" de participer à "une opération minutieusement orchestrée par l'UMP".

D'autres relèvent que l'un des premiers à avoir re-tweeté (fait rebondir sur Twitter) cette information n'est autre qu'Arnaud Dassier, rédacteur en chef du site Atlantico - c'est sur ce même site qu'avait été publiée la photo de la Porsche de fonction d'un conseiller de DSK dans laquelle ce dernier se préparait à entrer, première étape d'une "semaine horribilis" pour le favori des sondages à la primaire socialiste.

Un fort pourcentage des nombreux commentaires postés sur les sites d'information, dont LEXPRESS.fr, font part, de même, du scepticisme de leurs auteurs.

La thèse d'une opération menée contre le patron du FMI a été portée dès les premières heures de l'affaire par... une figure de droite, Christine Boutin, présidente du Parti chrétien-démocrate.

"Je pense que vraisemblablement on a tendu un piège à Dominique Strauss-Kahn et qu'il y est tombé", s'interrogeait l'ancienne ministre. Par qui aurait été tendu ce piège? Pas de réponse précise: "Ca peut venir du FMI, ça peut venir de la droite française, de la gauche française".

Même son de cloche dubitatif du côté de Dominique Paillé, rallié à Jean-Louis Borloo, qui évoque "une peau de banane" glissée sous les chaussures du patron du FMI, dont chacun connaîtrait, selon lui, "la vulnérabilité" par rapport aux femmes.

"Le piège, on ne peut pas ne pas y penser", juge aussi le ministre de la Coopération, Henri de Raincourt - qui estime par ailleurs que DSK porte ainsi un mauvais à l'image de la France.

De son côté, Jacques Attali évoque lui aussi une possible "manipulation" intervenue dans un hôtel Sofitel qui appartient, a-t-il relevé, à une chaîne française.

Proche de DSK, Michèle Sabban, vice-présidente du Conseil régional d'Ile-de-France, est allée encore plus loin en évoquant "un complot international". "C'est le FMI qu'on a voulu décapiter et pas tant le candidat à la primaire socialiste", assure-t-elle. Estimant également que Dominique Strauss-Kahn est "l'homme le plus puissant après Obama".

L'élue socialiste en veut pour preuve que "tout le monde sait que sa fragilité, c'est la séduction, les femmes. Ils l'ont pris par cela".

Deux autres proches du candidat potentiel à la primaire socialiste, Jean-Marie Le Guen et Jean-Christophe Cambadélis, n'ont pas porté de telles accusations, relevant toutefois que cette affaire "ne ressemble pas" au DSK qu'ils connaissent.

L'ancien ministre et homme d'affaires Bernard Tapie juge lui aussi que l'"intelligence reconnue par tous" de DSK ne "paraît pas compatible avec le fait de séquestrer une femme de ménage pour la violer".

La théorie du complot vient de se trouver un nouvel os à ronger.

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