29 mai, 2011

Georges Tron a démissionné le secrétaire d'État a été poussé vers la sortie par Fillon et Sarkozy.

Mis en cause dans une affaire de moeurs, le secrétaire d'État a été poussé vers la sortie par Fillon et Sarkozy.

Georges Tron a démissionné

Georges Tron, visé par une enquête judiciaire après des accusations d'agression sexuelle, a présenté dimanche sa démission du gouvernement, alors que la classe politique vient déjà d'être ébranlée par l'affaire Dominique Strauss-Kahn.

Quatre jours après la révélation des plaintes à l'origine de l'enquête, Georges Tron "a informé, ce jour, le Premier ministre François Fillon de sa démission du gouvernement", a écrit ce dernier dans un communiqué transmis dimanche après-midi par Matignon.

Remaniement écarté

"Le Premier ministre, en accord avec le président de la République, prend acte de cette décision qui ne préjuge en rien des suites qui seront données par la justice aux plaintes déposées contre Georges Tron et dont il conteste le bien-fondé", poursuit le texte. Son ministre de tutelle, François Baroin (Budget), reprendra ses attributions ministérielles à la Fonction publique, a précisé l'Élysée à l'AFP, ce qui écarte l'idée d'un remaniement de plus grande ampleur.

Georges Tron, un ex-villepiniste entré au gouvernement en mars 2010, a assuré dans une lettre adressée dimanche au président de la République qu'en sa "qualité de simple citoyen, (il ferait) une affaire personnelle de faire reconnaître (son) innocence". Il précise qu'il continuera à exercer ses mandats de député et de maire de Draveil (Essonne). Son entourage avait annoncé dimanche matin qu'il quitterait ses fonctions "sans délai", si une demande en ce sens avait "déjà" été formulée par Nicolas Sarkozy ou François Fillon. Une manière de signifier que l'exécutif avait peut-être montré un peu plus précisément la porte de sortie à Georges Tron, réticent à un départ spontané et qui assurait samedi qu'il n'avait encore reçu aucune demande de démission. L'ex-secrétaire d'État n'a d'ailleurs pas encore accès à la procédure et son audition par les enquêteurs n'est pas imminente, selon le parquet d'Évry.

Déjà en campagne électorale

"Je pense qu'il a pris la bonne décision", a simplement commenté sur Canal+ le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé. "Je n'ai pas de leçon à donner, mais il y a des moments où il faut savoir prendre ses responsabilités soi-même", avait-il déjà estimé avant l'annonce de la démission. Pour le président du MoDem François Bayrou, interrogé par Le Parisien dimanche, les accusations d'agression sexuelle portées contre Georges Tron par deux ex-employées municipales de Draveil (Essonne), ville dont il est maire, constituent "un choc de plus" pour les Français, après l'affaire DSK.

Un avis partagé par les politologues interrogés par l'AFP, pour qui, dans le contexte de l'affaire DSK, Nicolas Sarkozy avait intérêt à se séparer rapidement d'un membre du gouvernement mis en cause dans une affaire de moeurs. Une démission permet de "calmer le jeu", estime ainsi Jérôme Fourquet (Ifop). "On est déjà en campagne électorale et le camp de la majorité ne peut pas se payer le luxe d'une affaire pareille qui vient brouiller son message", ajoute ce politologue. "Nicolas Sarkozy a bien géré jusqu'à présent son image à l'occasion de l'affaire DSK. En pleine séquence de re-présidentialisation, l'affaire Tron fait très tache", fait-il valoir.

Pour le sociologue Denis Muzet, président de l'Institut Médiascopie, "il est clair qu'il y a un contexte DSK". "L'affaire Strauss-Kahn constitue désormais une épée de Damoclès supplémentaire sur la tête des politiques", ajoute-t-il. Selon Bruno Jeanbart (OpinionWay), "il y a aussi la volonté de tirer une leçon des affaires Alliot-Marie et Woerth qui avaient duré".

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